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Les discriminations économiques constituent un obstacle à l’égalité des chances et défavorisent les personnes LGBTI+ et les femmes. De plus, elles représentent un coût évalué à environ 7% de la richesse nationale (150 milliards d’euros par an en 2016). Manifestation d’une société discriminante, le statut sérologique, de genre ou le statut de personne intersexe pèsent considérablement sur les carrières, les salaires et les retraites. Cependant, les travailleur·ses LGBTI+ contribuent à égalité à la création de valeur économique. Les personnes LGBTI+ racisées subissent les effets démultipliés des discriminations croisées et systémiques.

C’est pourquoi nous plaidons pour :

·       l’application stricte du droit et du principe d’égalité dans l’entreprise,

·       le renforcement de l’information aux salarié·es LGBTI+,

·       la coopération avec les syndicats de salarié·es, les organisations patronales et les services RH.

Par ailleurs, l’action de l’État en la matière doit prendre en compte le fait qu’une majorité de salarié·es travaillent dans le cadre des PME et des TPE.

Bien des dispositifs de protection des travailleur·ses demeurent encore sous-dotés en moyens. Par ailleurs, leurs acteurs sont peu formés et informés quant à la responsabilité des employeurs en matière de prévention des discriminations fondées sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre. Nous attendons plus d’efficience de la part de l’inspection du travail, de la médecine du travail ou des juridictions prud’hommales.

La formation est encore insuffisante en matière de discrimination, alors que c’est un enjeu aussi important que la sécurité. Nous proposons une formation obligatoire sur les questions de discrimination. Celle-ci doit se faire dès le lycée professionnel, dans les CFA, et leur intégration dans les critères de qualité des certifications professionnelles (au même titre que la sécurité et les droits et les devoirs des salariés et apprentis).

Travail du sexe

La Fédération LGBTI+ se positionne clairement pour les droits des travailleur·ses du sexe (TDS). Elle affirme son opposition aux discours et aux politiques abolitionnistes.

Si la Fédération LGBTI+ plaide pour une répression sévère de ce qui relève de la traite des êtres humains ou de la pédophilie, elle s’oppose à la pénalisation et la répression du travail du sexe. En effet, les politiques d’abolition sont contreproductives et dangereuses, et reposent sur des préjugés dogmatiques sur le travail du sexe.

Ainsi, nous plaidons pour l’abrogation de la pénalisation des clients et des arrêtés municipaux anti-prostitution et pour la reconnaissance du travail du sexe comme travail. Nous plaidons également pour la réglementation du métier. Celle-ci doit permettre la protection sociale, la syndicalisation volontaire, la possibilité d’embaucher un·e secrétaire et le renforcement des dispositifs de santé à destination des TDS sous l’angle de la réduction des risques.

« La Fédération LGBT s’oppose à la pénalisation et la répression de la prostitution parce qu’elles ont des effets dramatiques sur les travailleur·se·s du sexe en termes de sécurité, d’accès à la santé, de lutte contre la précarité et contre la traite des êtres humains. Cela passe par l’abrogation de la pénalisation des clients et des arrêtés municipaux.

Motion d’assemblée générale (11 février 2017) :