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Plus que jamais nous mobiliser : visuel

Au lendemain de l’élection présidentielle et à notre grand soulagement, le projet régressif de Marine le Pen est provisoirement écarté. Les forces de rappel démocratiques sont toujours à l’œuvre, malgré la lassitude face à des politiques impopulaires.

La Fédération LGBTI+ a pris toute sa part dans cette élection, en comparant les programmes sur les questions LGBTI+ pour éclairer le vote. Avant le second tour, nous avons clairement et sans hésitation pris position contre Le Pen.

Si le barrage a résisté, il est néanmoins plus que jamais nécessaire de se mobiliser.

D’abord, le danger de l’extrême-droite n’est écarté que provisoirement. Renforcé par l’exaspération sociale et la paupérisation d’une partie de la population et par la diffusion de thèses racistes et anti-genre, le vote d’extrême-droite au premier tour de l’élection s’est accru de plus de 20 %.

Par ailleurs, le Président élu n’a pris aucun engagement pour le prochain quinquennat sur les questions LGBTI+, augurant un immobilisme inquiétant.

Nous sommes donc dans l’expectative. Emmanuel Macron est-il encore un soutien, tel qu’il le déclare, ou bien un obstacle aux revendications LGBTI+ ? Nous ne disposons à l’heure actuelle d’aucune garantie. Comme le titrait Têtu le 11 avril dernier, “Questions LGBTI+ : entre progressisme et conservatisme, Macron va devoir clarifier”.

Plus que jamais il est nécessaire de se mobiliser, pour peser sur la politique qui sera menée par la future majorité parlementaire, par le futur gouvernement. C’est pourquoi dans les semaines à venir les associations membres de la Fédération LGBTI+ interpelleront dans les circonscriptions les différent⋅es candidat⋅es aux élections législatives sur les attentes des personnes LGBTI+.

Nous attendons des réponses et des prises de position sur des engagements plus concrets que l’invocation de concepts trop généraux : changement d’état civil réellement libre et gratuit, PMA effectivement pour tou⋅tes, effectivité du droit à l’asile et au séjour des personnes LGBTI+, etc..

C’est pourquoi, la Fédération LGBTI+ appelle à se mobiliser dans les semaines qui viennent, que ce soit lors de la journée mondiale contre les LGBTI+phobies du 17 Mai, lors des nombreuses Marches des Fiertés, pour faire entendre nos voix : ni immobilisme, ni marche arrière, pour la prise en compte des droits des personnes LGBTI+ !

Visuel du communiqué de presse pour le second tour de l'élection présidentielle 2022

Après le premier tour de l’élection présidentielle, les associations et Centres LGBTI+ ont pris connaissance des deux candidat·es qualifié⋅es pour le second tour.

Une fois de plus, Marine le Pen est aux portes du pouvoir. Mais contrairement à ce qui s’est produit en 2017, l’hypothèse d’une victoire de l’extrême-droite au second tour est plausible. C’est le produit de cinq années d’une politique inégalitaire et régressive qui a contribué à dessiner le paysage qui se présente à l’issue du premier tour. 

Cette situation est empreinte de grands dangers pour les minorités racisées, sexuelles et de genre.

Comment ne pas s’inquiéter quand Marine Le Pen annonce vouloir contourner le Parlement, le Conseil constitutionnel en recourant massivement au référendum, et cela sur tous les sujets, y compris sociétaux comme la peine de mort ? Et demain pourquoi pas sur l’IVG ou les droits des personnes LGBTI+ ? Ce que nous prépare le Rassemblement National, c’est un régime similaire à ceux de la Hongrie ou de la Pologne avec les chasses aux sorcières tous azimuts, les programmes d’éducation « assainis », les zones anti-LGBTI,  etc

La présidence peut dissoudre l’Assemblée Nationale à tout moment, imposer sa politique à une majorité de député·es par le biais de l’article 49-3, prendre les pleins pouvoirs en déclenchant l’article 16 de la Constitution, recourir au plébiscite par référendum pour museler ses opposant·es. Un gouvernement sous les ordres de Marine le Pen peut dissoudre les associations, partis et syndicats qui lui sont opposés et engager des procédures judiciaires contre leurs militant·es. Aujourd’hui envisageable, la victoire de Marine le Pen serait la pire des situations et les minorités sexuelles et de genre particulièrement menacées.

Certes, les positions décevantes d’Emmanuel Macron sur nos revendications sont timorées, voire conservatrices. Il a récemment refusé de reconnaître la responsabilité éducative de l’école primaire en matière de lutte contre les discriminations, tout en exprimant son scepticisme pour le collège. Voilà un exemple parmi d’autres : il manifeste les positions d’Emmanuel Macron, rétives à l’égalité des droits et confortant  bien des préjugés LGBTIphobes.

Dans ce contexte, on peut choisir de voter pour Emmanuel Macron par conviction ou par défaut, D’autres s’abstiendront ou voteront blanc, par écœurement ou pour protester. En tout état de cause, nous appelons au minimum à ce qu’aucune voix LGBTI+ n’aille à Marine le Pen