À l’heure où l’homophobie – et plus largement les LGBT-phobies – s’affiche avec agressivité, y compris lorsque des élus s’opposent aux campagnes de prévention du VIH, la Fédération ne souhaite pas cette année parler chiffres, mais rappeler les enjeux collectifs.

Le dépistage et la prévention, des atouts de santé publique

Dans le cadre de cette Journée Mondiale de Lutte contre le Sida (JMLS), nous souhaiterions rappeler que le virus est toujours présent, trop présent. Que le moyen de le combattre, c’est d’abord et avant tout de se dépister. Depuis 2011 – notre slogan était « le dépistage, un super pouvoir », puis « l’excès de dépistage est bon pour la santé » – nous n’avons de cesse de rappeler que les différentes formes de dépistage sont l’alpha de la mobilisation contre les IST.

L’oméga quel est-il ? C’est le parcours de santé sexuelle et affective individualisé. Parce que chacun a une vie sexuelle et amoureuse différente, et en perpétuelle évolution, n’en déplaise aux puritains, aux hypocrites et autres intégristes, nous disons que chacun a un parcours propre. Désormais, pour répondre à cette réalité, toute une palette d’outils de prévention et de réduction des risques est disponible.

Se protéger : une diversité de moyens

Le préservatif reste et restera un outil de choix, efficace. Mais il y a le TasP des personnes séropositives : leurs traitements les rendant indétectables empêchent la transmission du virus. Il a y encore la PreP : outil de protection par prise de pilule alors que l’on est séronégatif. Nous en avons souvent parlé, et avons été une des premières structures nationales LGBT à soutenir l’essai français au delà de toutes les attentes, à la consécration de la PreP intermittente.

Le sida, il passe par les homophobes !

Cela fait plus de 10 ans que nous appelons de nos vœux une campagne nationale ciblée, claire, et sereine à la fois. Et il a fallu que des politiciens cyniques, pour flatter un électorat réactionnaire et séduire les intégristes religieux, tentent de la saboter… Alors qu’une campagne nationale de prévention s’affiche enfin sur nos murs, ne laissons pas une minorité d’homophobes la prendre en otage ! Car si nous laissons, comme dans certaines villes (Angers ou Aulnay-sous-Bois par exemple), une campagne soutenue par le ministère de la santé se voir interdite parce qu’elle présente des couples gays, nous n’arriverons pas, ou très difficilement, à endiguer l’épidémie. Ceux qui combattent la prévention ont tout compris de l’usage politicien de l’homophobie, mais rien à la Santé Publique !

À l’occasion de cette JMLS 2016, la Fédération LGBT rappelle donc que les dépistages sont l’alpha de la prévention, et l’oméga la palette complète de tous les outils de protection. Et nous disons clairement que le sida et les LGBT-phobies sont un seul et même ennemi.

Dominique GANAYE et Antonin LE MEE

Il aura fallu plus de 10 ans pour avoir une campagne explicite, efficace, ciblant la contamination des personnes gays et HSH, avec le soutien du ministère de la sante. L’agence Santé Publique France, a pourtant failli, il y a quelques semaines, ne pas en obtenir la validation.
 
Des hésitations…
 
Une forte mobilisation avait réussi à faire pression sur la ministre de la santé, allant à l’encontre des conseils de renoncement de son cabinet. Elle émanait tant des associations de lutte contre le SIDA, que du mouvement LGBT.
 
Marisol Touraine avait finalement su passer outre les tiédeurs et les oppositions. Les gays et HSH (hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes) restent en effet les plus touchés par le VIH, avec les migrants et les personnes transgenres. Nous réclamions depuis des années des campagnes grand public, explicites, car nous savons que c’est le meilleur moyen de toucher ceux et celles qui se contaminent encore trop, par ignorance, ou à cause des LGBT-phobies qui les fragilisent.
 
Publier des affiches claires, qui ne peuvent “choquer” que des puritains, des hypocrites et des homophobes, c’est simplement un acte de santé publique, c’est le bon sens de s’adresser aux communautés les plus touchées !
 
Une campagne homophobe contre la santé publique !
 
C’est par homophobie pure et simple que La Manif Pour Tous ou Sens Commun réclament le retrait de cette campagne, et s’ingénient à la faire interdire avec l’appui d’élus LR, dont certains comme Christophe Béchu, maire d’Angers, ou Bruno Beschizza, maire d’Aulnay-sous-Bois, commencent à faire retirer les affiches de prévention ! Ces élus, représentants d’une droite conservatrice, moraliste et traditionnaliste, prennent la lourde responsabilité de préférer la démagogie politicienne à la santé publique ! La députée LR Isabelle Le Callennec, membre du mouvement « Les femmes avec Fillon » est à leurs côtés…
 
Ces élus LR invoquent, par démagogie, la protection des enfants. Mais ont-ils pensé, ne serait-ce qu’un jour, que leurs enfants ou petits enfants pourraient demain faire partie de ceux dont ils dénoncent aujourd’hui l’orientation sexuelle ? En menant de telles campagnes homophobes, ces élus fragilisent encore plus toutes les personnes qui hésitent à se faire dépister. Ont-ils pensé que le niveau de prise de risques risque d’augmenter à cause du mal-être induit par de telles campagnes de rejet ?
 
Ne pas céder aux homophobes, défendre la santé publique !
 
Face à une minorité d’agités, la grande majorité des citoyens français soutient avec bon sens cette campagne de prévention.
 
La Fédération LGBT demande donc le maintien intégral, dans toutes les villes, de cette campagne de prévention du VIH, et soutient la décision de la ministre de la santé de poursuivre en justice les arrêtés des élus qui tentent de s’opposer à cette initiative, indispensable à la santé publique.
 
Contacts presse :
– Dominique GANAYE, vice-président en charge de la santé & et de la prévention, +33 6 70 70 93 17
– Antonin LE MEE, porte-parole, +33 6 88 76 82 01
– contact@federation-lgbt.org

Chaque 20 novembre, année après année, rappelle la froide réalité de la haine à laquelle sont exposées les personnes transgenres. Cette date est depuis 1999 celle du TDoR (Transgender Day of Remembrance), journée mondiale à la mémoire des personnes assassinées ou poussées au suicide à raison de leur identité de genre. Cette journée a aussi pour objectif plus large de sensibiliser le grand public et les décideur·se·s sur la transphobie qui imprègne nos sociétés.

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