Oui, changer vraiment la vie des personnes transgenres, c’est possible !
 
En séance plénière de l’Assemblée Nationale, une série d’amendements à l’Article 18 quater section 2 du projet de loi de la modernisation de la justice du XXIe siècle seront soumis au vote des députés ce lundi 11 juillet 2016.
 
L’Article 18 quater : le pire texte jamais proposé dans le monde depuis 20 ans !
 
Loin d’être destiné à régler les conditions du changement d’état civil des personnes transgenres, l’Amendement 282 des députés PS Erwan Binet et Pascale Crozon a été conçu comme un contre-feu à de possibles condamnations de la France par la CEDH (cour Européenne des Droits de l’Homme). Ni fait ni à faire, le texte, désormais Article 18 quater Section 2 bis, a été encore aggravé, s’il était possible, par des sous-amendements du gouvernement…
 
Une seule solution : l’auto-détermination…
 
Le gouvernement, via la Chancellerie, et le groupe PS s’opposent toujours au changement d’état civil déclaratif. Pourtant, se refuser au déclaratif, c’est s’enfoncer dans une infernale logique de “preuve” ! Au final, leur texte contrevient gravement aux recommandations du Défenseur des droits, rendues publiques le 24 juin dernier, demandant au gouvernement de mettre en place une procédure fondé sur l’autodétermination des personnes, déjudiciarisée, démédicalisée, libre et gratuite, auprès d’un officier d’état civil.
 
Outre la conformité à des stéréotypes de genre totalement sexistes et totalement subjectifs, qui seront appréciés par les divers TGI (Tribunaux de Grande Instance) puis, en cas de refus, par les autres juridictions (Cour d’appel et Cour de Cassation), la logique de “preuve” ne peut que nous renvoyer à l’actuelle inégalité de traitement et maintenir une très grande insécurité juridique. L’absence de papiers d’identité conformes à son genre pendant plusieurs mois, voire des années passées à réunir les « preuves » demandées soumettront comme aujourd’hui la personne à de multiples discriminations et à une fragilisation sociale.
 
Urvoas, Binet, Crozon : assez de bricolages !
 
Devant la mobilisation massive de la quasi totalité des associations transgenres, et le soutien de la quasi totalité des associations LGBT (hormis celles qui sont désormais réduites au rôle de « faire-valoir LGBT » du gouvernement), le Garde des sceaux et M. Binet ont été obligées de revoir pour la troisième fois leur copie, et de proposer dans la confusion générale de nouveaux amendements qui se limitent à gommer les aspects les plus voyants de leur projet. Mais à force de vider le texte de toute précision, ils vont pousser les personnes concernées à se passer elles- mêmes la corde au cou en se lançant dans une course effrénée aux “preuves”, éléments médicaux à l’appui pour obtenir rapidement leur changement d’état civil ! C’est bien la poursuite de l’arbitraire généralisé qui se profile à l’horizon… Le médicalisation chassée par la porte reviendra alors par la fenêtre, sur fond de judiciarisation à tous les étages. Et c’est ce qu’il faut empêcher !
 
Pour y parvenir, nous invitons tous les élus attachés aux droits humains à soutenir l’amendement 174 présenté par Mme Chaynesse Khirouni, députée de Meurthe-et-Moselle, et Mme Annie Le Houérou, députée des Côtes d’Armor, premières élues de la République à proposer un changement de la mention du sexe à l’état civil se fondant sur une démarche déclarative et auprès d’un officier d’état civil. Seule l’adoption de l’amendement 174 transformerait la catastrophe annoncée en loi de progrès.
Plus que jamais, loin des bricolages et des corrections en trompe l’œil, la seule solution sérieuse et durable, c’est d’appliquer la résolution 2048 (2010) du Conseil de l’Europe et les récentes recommandations du Défenseur des droits, pour un changement d’état civil libre et gratuit.
 
Signataires : Association Nationale Transgenre, C’est Pas Mon Genre, OUTrans, Trans Inter Action, Fédération LGBT.
 
Contacts presse
 
– Association Nationale Transgenre
Delphine Ravisé-Giard, Présidente
porte.parole@ant-france.eu, 06 11 63 48 00
 
– Fédération LGBT
Stéphanie Nicot, Présidente
contact@federation-lgbt.org, 06 14 69 63 51
 
– Trans Inter Action
Vincent Warnery
trans-inter-action@gmx.com
 
– C’est Pas Mon Genre
Oscar Richard, Président
cpmg59@gmail.com
Les conservateurs de droite et de gauche et la droite votent ensemble contre les
recommandations du Défenseur des droits sur le changement d’état civil !
 
Ce 12 juillet 2016 est une triste date pour les personnes transgenres et plus largement pour les personnes LGBT. Une majorité de député·e·s PS et l’ensemble des député·e·s LR-UDI ont voté ensemble pour s’opposer à la revendication majoritaire des associations transgenres : le changement d’état civil libre et gratuit, fondé sur l’autodétermination.
 
Les débats à l’Assemblée Nationale ont vu les masques tomber.
 
M. Binet a déclaré avec aplomb en séance publique : « Nous avons, en accord avec les associations, écarté l’idée de la déclaration devant l’officier de l’état civil dès le début de nos discussions ». Le député confond ici le soutien que lui a donné l’Inter-LGBT, en votant il y a un an contre le mot d’ordre du changement d’état civil libre et gratuit, avec la position de la majorité des associations transgenres et LGBT du pays. Pourtant, dès le début, nos associations ont clairement exigé le changement d’état civil libre et gratuit en mairie.
 
Des député·e·s exemplaires !
 
Des député·e·s de la majorité ont su, elles et eux, entendre les associations et défendre par le biais de l’amendement 174 le changement d’état civil déclaratif déjà appliqué dans plusieurs pays européens.
 
Nous tenons donc à remercier les députées Chaynesse Khirouni et Annie Le Houérou à l’origine de cet amendement, ainsi que les députés qui l’ont voté : Jean-Patrick Gilles, Patrick Mennucci, Sergio Coronado. L’histoire retiendra ainsi ces noms et oubliera pudiquement celles et ceux qui, par leur vote contre l’amendement 174, ont acté une indignité réactionnaire.
 
Il est temps désormais de réaffirmer que seul le changement d’état civil reposant sur l’autodétermination des personnes transgenres, conformément aux recommandations du Défenseur des droits, est demandé par les associations.
 
Judiciarisation totale, médicalisation rampante !
 
Désormais la sous-citoyenneté des personnes transgenres est inscrite dans le code civil. Les personnes continueront à être soumises aux bon vouloir des juges. En effet, les magistrats statueront sur des demandes de changement de sexe à l’état civil à partir de critères non définis par la loi, et par essence non définissables. C’est, comme aujourd’hui, la porte ouverte aux stéréotypes de genre et au risque d’années d’attente pour apporter des « preuves » sociales. Afin de palier cette insécurité juridique, les personnes fourniront des certificats médicaux afin de satisfaire à la demande d’une « réunion suffisante de faits ». Même le député Binet en convient en insistant dans son discours à l’Assemblée nationale sur le fait que les documents médicaux seront recevables.
 
La loi ne résout rien !
 
Nos associations regrettent que la France reste une fois de plus en retrait des avancées sociétales concernant les personnes LGBT. On ne peut absolument pas crier victoire aujourd’hui au vu des difficultés auxquelles les personnes transgenres seront encore confrontées demain.
 
Les parlementaires ne peuvent plus modifier l’Article 18 quater section 2 bis et seul le gouvernement en a encore la possibilité. Ce dernier doit changer de position, amender lui même le texte et ouvrir le changement d’état civil libre et gratuit en mairie !
 
 
Contacts presse :
 
Pour la Fédération LGBT
Stéphanie Nicot, présidente
+33 6 14 69 63 51, contact@federation-lgbt.org
Antonin Le Mée, porte-parole
+33 6 88 76 82 01, contact@federation-lgbt.org
 
Pour l’Association Nationale Transgenre
Delphine Ravisé-Giard, présidente
06 11 63 48 00, porte.parole@ant-france.eu
 
Pour C’est pas mon genre !
Oscar Richard, secrétaire
cpmg59@gmail.com
Après des revendications portées des années durant par la Fédération LGBT, puis un travail collectif pouvoirs publics, associations de donneurs, de receveurs, du champ VIH, du champ LGBT et les services opérationnels (Établissement Français du Sang et centre de transfusion des armées), une première avancée majeure a été obtenue.

La Ministre de la Santé, Mme Marisol Touraine, s’est en effet prononcée pour en finir avec l’interdiction à vie imposée depuis des années à l’encontre des HSH et des gays. Un nouvel arrêté régissant la sélection clinique des donneurs de sang a donc été soutenu par la majorité des partenaires et rendu public en avril 2016. Cet arrêté entre en vigueur ce lundi 11 juillet.
 
Une avancée majeure a été obtenue !
 
Ce décret est le fruit d’une longue mobilisation, puis d’un véritable travail entre les associations, les professionnelles et les responsables politiques ; c’est assez rare de nos jours pour le signaler !
 
À compter du 11 juillet 2016, les gays et HSH en couple stable peuvent donner leur plasma. C’est une nouveauté exclusive mondiale, élaborée par les partenaires, et c’est une véritable révolution ! Faisons le savoir et engageons tous ceux qui se trouvent dans cette situation et qui souhaitent participer à un acte citoyen à le faire : cela engagera l’évolution suivante !
 
Certes, la polémique n’est jamais vraiment retombée autour de la solution retenue. Le sujet est complexe techniquement et malgré nos explications, certains peinent encore à en maîtriser tous les aspects. Quelques associations auraient préféré le tout ou rien, ce qui est respectable, mais telle n’a pas été notre position. Cependant, personne ne peut contester qu’en finir avec l’interdiction à vie du don du sang est, pour les gays et les HSH, une avancée majeure.
 
La Fédération LGBT a pris toute sa part dans ce travail long et difficile et nous sommes arrivés au moment de prouver que nous avions raison de réclamer une réforme majeure. En effet le dispositif retenu est évolutif. Certes, il prévoit bien un alignement des durées de contre-indications commun aux hétérosexuel·le·s, homosexuel·le·s, HSH, mais après une période intermédiaire destinée à collecter des données confirmant les modèles mathématiques ayant servi à l’élaboration des nouveaux critères devant aboutir à l’égalité totaledu don du sang et de ses contre-indications.
 
Deux éléments sont donc de la responsabilité des communautés gays et HSH : relayer une information complète et objective sur les nouveaux critères et engager ceux qui correspondent désormais à ceux-là de rejoindre les rangs des autres donneurs. Plus nous serons, et le plus rapidement possible, moins le délai différentié transitoire sera maintenu et plus vite nous irons vers ce qui reste notre objectif matière de don du sang : la Fédération LGBT « se positionne en faveur de la réintégration des hommes ayant eu ou ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes dans le circuit transfusionnel aux mêmes conditions que les autres donneurs, c’est-à-dire en substituant au critère de groupe à risque le critère de pratiques à risque. ». 
 
 
Contact presse :
– Dominique Ganaye, vice-président en charge de la santé & et de la prévention, +33 6 70 70 93 17
– contact@federation-lgbt.org
Mais son gouvernement s’oppose au changement d’état civil libre et gratuit !
 
Jeudi 30 juin, François Hollande a reçu à l’Élysée – à l’occasion d’une savante mise en scène pré- électorale dont le Président de la République a le secret – trois associations LGBT. Parmi elles l’Inter-LGBT, qui organise le 2 juillet la marche parisienne “sur les quais” et qui ne fait pas vraiment mystère de sa proximité avec le gouvernement et le Parti socialiste, s’est clairement prononcée contre le mot d’ordre de changement d’état civil libre et gratuit pour les personnes transgenres ; elle donne ainsi l’assurance à M. Hollande, et aux députés PS auteurs d’un texte qui bafoue totalement les droits des personnes transgenres, qu’elle les aidera à le faire passer en force face à des associations transgenres massivement opposées à cette indignité !
 
Cette attitude calamiteuse vise à imposer demain aux personnes transgenres, comme hier sous M. Sarkozy, à se justifier auprès d’un tribunal à coups de certificats médicaux et de stéréotypes comportementaux en tous genres. Mais cette fois, ce sera inscrit dans le code civil !
 
Pourtant, l’adoption de deux résolutions du Conseil de l’Europe, la 1728 (2010) puis la 2048 (2015), ont montré que seul un changement d’état civil déclaratif peut résoudre de façon claire, rapide et démocratique, le sort de dizaines de milliers de personnes transgenres françaises.
En refusant d’ouvrir le changement d’état civil libre et gratuit aux personnes transgenres, le gouvernement et ses alliés vont aussi à l’encontre de la position du Défenseur des droits, rendue publique dans un communiqué de presse le 24 juin 2016.
 
François Hollande ? Un bilan lourd en trahisons !
 
Pour les personnes LGBT, malgré l’ouverture du mariage à tous les couples, le bilan est lourd : personnes transgenres abandonnées aux pires procédures médicales et judiciaires, couples et célibataires “non conformes” se voyant dénier le droit à la PMA, lutte contre les LGBT-phobies réduites à des déclarations de principe, etc.
 
M. Hollande, sûr de ses soutiens inconditionnels, se prend encore à rêver de mettre l’ensemble du mouvement LGBT en ordre de bataille électorale derrière lui. Pourtant, en échange, le Président ne s’est engagé à presque rien…
 
En matière de droits LGBT, M. Hollande n’est plus crédible, et le pince-fesses de jeudi à l’Élysée n’y changera rien ! La majorité actuelle accumule trop d’engagements bafoués et de valeurs trahies, et faire peur avec une droite et un FN pas vraiment gay friendly ne suffira pas à lui assurer nos voix aux prochaines élections ! À moins de changer de cap immédiatement…
 
C’est ce que rappelleront samedi toutes celles et tous ceux qui, comme nous, sont sincèrement attachés à l’indépendance des associations LGBT : égalité totale des droits, changement d’état civil libre et gratuit !
 
Contacts presse :
– Dominique GANAYE, vice-président Fédération LGBT
+ 33 6 70 70 93 17 contact@federation.org
 
– Delphine Ravisé-Giard, présidente ANT
+33 6 11 63 48 00 porte.parole@ant-france.eu
 
– Oscar Richard, secrétaire C’est pas Mon genre
+33 6 31 04 94 40 cpmg59@gmail.com

Jeudi 30 juin, François Hollande a reçu à l’Élysée – à l’occasion d’une savante mise en scène pré- électorale dont le Président de la République a le secret – trois associations LGBT. Parmi elles l’Inter-LGBT, qui organise le 2 juillet la marche parisienne “sur les quais” et qui ne fait pas vraiment mystère de sa proximité avec le gouvernement et le Parti socialiste, s’est clairement prononcée contre le mot d’ordre de changement d’état civil libre et gratuit pour les personnes transgenres ; elle donne ainsi l’assurance à M. Hollande, et aux députés PS auteurs d’un texte qui bafoue totalement les droits des personnes transgenres, qu’elle les aidera à le faire passer en force face à des associations transgenres massivement opposées à cette indignité !

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