Le TDoR, journée mondiale en mémoire des victimes de la transphobie dans le monde, rappelle chaque 20 novembre que des centaines de personnes transgenres sont assassinées et torturées chaque année. Elles sont mortes tout simplement pour avoir osé vivre leur identité de genre au grand jour, et pour avoir voulu se construire un avenir malgré toutes les menaces, les violences, et les discriminations que les États maintiennent, ou mettent en place.
 
La transphobie est mondiale
 
Nombreuses sont les personnes transgenres assassinées parce qu’elles s’assument, nombreuses aussi à faire des tentatives de suicide parce qu’elles n’ont aucun moyen de vivre dignement leur identité de genre, et qu’elles sont poussées à bout, au lycée, au travail ou dans leur quartier par un harcèlement permanent. Cette situation insupportable n’est pas une fatalité, mais bel est bien le fruit d’une haine de la diversité des identités de genre, d’une volonté d’éradication portée par des gouvernement dictatoriaux ou simplement indifférents, trop souvent soutenues par des institutions religieuses archaïques et mortifères, gardiennes des inégalités hommes-femmes érigées en modèle social. Diffusant leurs messages de rejet et de haine, elles ont leur part de responsabilité dans cette transphobie.
Mais les principaux responsables sont les chefs d’États et de gouvernements qui mènent des politiques laxistes envers la haine transphobe, lorsqu’ils ne votent pas eux-mêmes des lois construisant dans leur pays un climat de rejet et de violence envers les personnes transgenres : dans cette longue liste, citons des gouvernements aussi divers que ceux des États-Unis, de la Fédération de Russie, de l’Arabie Saoudite, de la Pologne, de la Tchétchénie, ou du Brésil, sans oublier la majeure partie du continent africain. Les personnes transgenres assassinées, ou succombant à leurs tentatives de suicide, relèvent de causes bien définies, mais trop faiblement combattues, y compris par des pays se réclamant haut et fort des droits de l’homme comme la France ! La preuve ? Le 6 avril 2017, la CEDH (Cour Européenne des Droits de l’Homme) a condamné la France pour stérilisation forcée dans le cadre de deux procédures judiciaires menées par l’Association Nationale Transgenre, et soutenues par la Fédération LGBT. Une flétrissure pour un pays qui se réclame sur la scène internationale des droits humains !
 
La France, doit changer d’attitude !
 
Si la France n’affiche pas un fort taux de crimes envers les personnes transgenres, cela ne signifie pas qu’il n’y a pas de haine transphobe, et que notre pays mette tout en œuvre pour lutter contre les violences à raison de l’identité de genre ! Au contraire, l’État y organise encore une transphobie judiciaire et médicale à travers un changement d’état civil ne s’inscrivant pas dans une procédure libre et gratuite, et en tolérant dans nos hôpitaux publics la présence d’équipes médicales transphobes, maltraitantes et stigmatisantes, qui violent ouvertement les droits des patient·e·s transgenres. Qui plus est, ces dernières années, on assiste à une libération de la parole LGBT-phobe, notamment à l’encontre des personnes transgenres, avec leurs conséquences. Rappelons qu’une violente agression transphobe a eu lieu en 2017 devant le Centre LGBT de Paris, et que malgré de nombreux témoins, l’agresseur n’a toujours pas été condamné !
 
Les pouvoirs publics, face à cette situation, n’engagent aucune politique ambitieuse et volontariste pouvant donner l’exemple aux nombreux pays où la transphobie sévit violemment, même si – première lueur d’espoir – le Défenseur des Droits et la DILCRAH se mobilisent désormais pour faire bouger les lignes.
 
Ce 20 novembre 2017 vise aussi à amener le Président de la République, le gouvernement et la majorité parlementaire à une prise de conscience : la transphobie tue, blesse, et dégrade nos valeurs républicaines. Il est temps d’agir car, pendant que vous avez lu ce texte, des personnes transgenres ont été tuées qui auraient qui pu construire, produire, faire avancer le savoir et la culture, être des acteurs et actrices de votre vie quotidienne, sauver des vies, comme d’autres qui ont eu la chance de ne pas être tomber sous les coup de la haine.
 
Le TDoR est un jour de deuil. Faisons-en aussi un jour de mobilisation et d’espoir !
 
Contacts :
– Stéphanie Nicot • Présidente de la Fédération LGBT • 06.14.69.63.51 • contact@federation-lgbt.org
– Delphine Ravisé-Giard • Présidente de l’Association Nationale Transgenre • 06.11.63.48.00 • porte.parole@ant-france.eu
La Fédération LGBT tenait ses 34es Rencontres semestrielles à Nancy ce weekend. C’est l’association Équinoxe, Centre LGBT Lorraine-Sud, aidée de l’Association Nationale Transgenre, qui accueillait les délégué·e·s des associations membres de la Fédération LGBT dans leur ville. L’excellente ambiance qui a régné doit beaucoup à la solide organisation et à la gentillesse des bénévoles. Le Conseil d’Administration souhaite leur adresser ses remerciements.
 
Deux fois par an, toutes les associations de la Fédération LGBT sont conviées à deux jours de réunions. Les Rencontres d’été sont le moment des débats de fond et de la construction d’une orientation associative. Ces moments sont aussi une occasion privilégiée d’échanger sur les savoir-faire et expériences des associations LGBT dans les différentes régions.
 
En mettant à disposition des salles de réunion dans ses locaux, permettant aussi aux militant·e·s de continuer les échanges, le Conseil Départemental de Meurthe-et- Moselle — et son président, Mathieu Klein — a offert un cadre propice à un travail sérieux. La Fédération LGBT le remercie vivement ce soutien.
 
Au début de ces Rencontres, la députée de Meurthe-et-Moselle, Chaynesse Khirouni, est venue réaffirmer son soutien aux luttes pour les droits humains des personnes LGBT. Son intervention a été appréciée par les associations présentes qui ont pu lui exprimer leur reconnaissance d’avoir osé déposer un amendement prévoyant un changement d’état civil libre, gratuit et en mairie. Ce courage politique est à souligner quand de nombreux·ses parlementaires s’affichant progressistes n’ont plus le courage de porter les valeurs républicaines de respect et d’égalité.
 
Les 11 et 12 février 2017, c’est le Centre LGBT de Nantes qui accueillera les prochaines Rencontres. D’ici là, plusieurs campagnes et actions fédérales de sensibilisation du grand public, d’interpellation des élu·e·s et de prévention seront partagées entre les associations. En effet, le travail ne manque pas pour obtenir l’égalité des droits et le respect pour les personnes LGBT dans une société de plus en plus bousculée par les intégrismes de tous bords.
 
Contacts presse :
– Stéphanie Nicot, présidente, +33 6 14 69 63 51
– Antonin Le Mée, porte-parole, +33 6 88 76 82 01
– contact@federation-lgbt.org
Oui, changer vraiment la vie des personnes transgenres, c’est possible !
 
En séance plénière de l’Assemblée Nationale, une série d’amendements à l’Article 18 quater section 2 du projet de loi de la modernisation de la justice du XXIe siècle seront soumis au vote des députés ce lundi 11 juillet 2016.
 
L’Article 18 quater : le pire texte jamais proposé dans le monde depuis 20 ans !
 
Loin d’être destiné à régler les conditions du changement d’état civil des personnes transgenres, l’Amendement 282 des députés PS Erwan Binet et Pascale Crozon a été conçu comme un contre-feu à de possibles condamnations de la France par la CEDH (cour Européenne des Droits de l’Homme). Ni fait ni à faire, le texte, désormais Article 18 quater Section 2 bis, a été encore aggravé, s’il était possible, par des sous-amendements du gouvernement…
 
Une seule solution : l’auto-détermination…
 
Le gouvernement, via la Chancellerie, et le groupe PS s’opposent toujours au changement d’état civil déclaratif. Pourtant, se refuser au déclaratif, c’est s’enfoncer dans une infernale logique de “preuve” ! Au final, leur texte contrevient gravement aux recommandations du Défenseur des droits, rendues publiques le 24 juin dernier, demandant au gouvernement de mettre en place une procédure fondé sur l’autodétermination des personnes, déjudiciarisée, démédicalisée, libre et gratuite, auprès d’un officier d’état civil.
 
Outre la conformité à des stéréotypes de genre totalement sexistes et totalement subjectifs, qui seront appréciés par les divers TGI (Tribunaux de Grande Instance) puis, en cas de refus, par les autres juridictions (Cour d’appel et Cour de Cassation), la logique de “preuve” ne peut que nous renvoyer à l’actuelle inégalité de traitement et maintenir une très grande insécurité juridique. L’absence de papiers d’identité conformes à son genre pendant plusieurs mois, voire des années passées à réunir les « preuves » demandées soumettront comme aujourd’hui la personne à de multiples discriminations et à une fragilisation sociale.
 
Urvoas, Binet, Crozon : assez de bricolages !
 
Devant la mobilisation massive de la quasi totalité des associations transgenres, et le soutien de la quasi totalité des associations LGBT (hormis celles qui sont désormais réduites au rôle de « faire-valoir LGBT » du gouvernement), le Garde des sceaux et M. Binet ont été obligées de revoir pour la troisième fois leur copie, et de proposer dans la confusion générale de nouveaux amendements qui se limitent à gommer les aspects les plus voyants de leur projet. Mais à force de vider le texte de toute précision, ils vont pousser les personnes concernées à se passer elles- mêmes la corde au cou en se lançant dans une course effrénée aux “preuves”, éléments médicaux à l’appui pour obtenir rapidement leur changement d’état civil ! C’est bien la poursuite de l’arbitraire généralisé qui se profile à l’horizon… Le médicalisation chassée par la porte reviendra alors par la fenêtre, sur fond de judiciarisation à tous les étages. Et c’est ce qu’il faut empêcher !
 
Pour y parvenir, nous invitons tous les élus attachés aux droits humains à soutenir l’amendement 174 présenté par Mme Chaynesse Khirouni, députée de Meurthe-et-Moselle, et Mme Annie Le Houérou, députée des Côtes d’Armor, premières élues de la République à proposer un changement de la mention du sexe à l’état civil se fondant sur une démarche déclarative et auprès d’un officier d’état civil. Seule l’adoption de l’amendement 174 transformerait la catastrophe annoncée en loi de progrès.
Plus que jamais, loin des bricolages et des corrections en trompe l’œil, la seule solution sérieuse et durable, c’est d’appliquer la résolution 2048 (2010) du Conseil de l’Europe et les récentes recommandations du Défenseur des droits, pour un changement d’état civil libre et gratuit.
 
Signataires : Association Nationale Transgenre, C’est Pas Mon Genre, OUTrans, Trans Inter Action, Fédération LGBT.
 
Contacts presse
 
– Association Nationale Transgenre
Delphine Ravisé-Giard, Présidente
porte.parole@ant-france.eu, 06 11 63 48 00
 
– Fédération LGBT
Stéphanie Nicot, Présidente
contact@federation-lgbt.org, 06 14 69 63 51
 
– Trans Inter Action
Vincent Warnery
trans-inter-action@gmx.com
 
– C’est Pas Mon Genre
Oscar Richard, Président
cpmg59@gmail.com
Les conservateurs de droite et de gauche et la droite votent ensemble contre les
recommandations du Défenseur des droits sur le changement d’état civil !
 
Ce 12 juillet 2016 est une triste date pour les personnes transgenres et plus largement pour les personnes LGBT. Une majorité de député·e·s PS et l’ensemble des député·e·s LR-UDI ont voté ensemble pour s’opposer à la revendication majoritaire des associations transgenres : le changement d’état civil libre et gratuit, fondé sur l’autodétermination.
 
Les débats à l’Assemblée Nationale ont vu les masques tomber.
 
M. Binet a déclaré avec aplomb en séance publique : « Nous avons, en accord avec les associations, écarté l’idée de la déclaration devant l’officier de l’état civil dès le début de nos discussions ». Le député confond ici le soutien que lui a donné l’Inter-LGBT, en votant il y a un an contre le mot d’ordre du changement d’état civil libre et gratuit, avec la position de la majorité des associations transgenres et LGBT du pays. Pourtant, dès le début, nos associations ont clairement exigé le changement d’état civil libre et gratuit en mairie.
 
Des député·e·s exemplaires !
 
Des député·e·s de la majorité ont su, elles et eux, entendre les associations et défendre par le biais de l’amendement 174 le changement d’état civil déclaratif déjà appliqué dans plusieurs pays européens.
 
Nous tenons donc à remercier les députées Chaynesse Khirouni et Annie Le Houérou à l’origine de cet amendement, ainsi que les députés qui l’ont voté : Jean-Patrick Gilles, Patrick Mennucci, Sergio Coronado. L’histoire retiendra ainsi ces noms et oubliera pudiquement celles et ceux qui, par leur vote contre l’amendement 174, ont acté une indignité réactionnaire.
 
Il est temps désormais de réaffirmer que seul le changement d’état civil reposant sur l’autodétermination des personnes transgenres, conformément aux recommandations du Défenseur des droits, est demandé par les associations.
 
Judiciarisation totale, médicalisation rampante !
 
Désormais la sous-citoyenneté des personnes transgenres est inscrite dans le code civil. Les personnes continueront à être soumises aux bon vouloir des juges. En effet, les magistrats statueront sur des demandes de changement de sexe à l’état civil à partir de critères non définis par la loi, et par essence non définissables. C’est, comme aujourd’hui, la porte ouverte aux stéréotypes de genre et au risque d’années d’attente pour apporter des « preuves » sociales. Afin de palier cette insécurité juridique, les personnes fourniront des certificats médicaux afin de satisfaire à la demande d’une « réunion suffisante de faits ». Même le député Binet en convient en insistant dans son discours à l’Assemblée nationale sur le fait que les documents médicaux seront recevables.
 
La loi ne résout rien !
 
Nos associations regrettent que la France reste une fois de plus en retrait des avancées sociétales concernant les personnes LGBT. On ne peut absolument pas crier victoire aujourd’hui au vu des difficultés auxquelles les personnes transgenres seront encore confrontées demain.
 
Les parlementaires ne peuvent plus modifier l’Article 18 quater section 2 bis et seul le gouvernement en a encore la possibilité. Ce dernier doit changer de position, amender lui même le texte et ouvrir le changement d’état civil libre et gratuit en mairie !
 
 
Contacts presse :
 
Pour la Fédération LGBT
Stéphanie Nicot, présidente
+33 6 14 69 63 51, contact@federation-lgbt.org
Antonin Le Mée, porte-parole
+33 6 88 76 82 01, contact@federation-lgbt.org
 
Pour l’Association Nationale Transgenre
Delphine Ravisé-Giard, présidente
06 11 63 48 00, porte.parole@ant-france.eu
 
Pour C’est pas mon genre !
Oscar Richard, secrétaire
cpmg59@gmail.com
Après des revendications portées des années durant par la Fédération LGBT, puis un travail collectif pouvoirs publics, associations de donneurs, de receveurs, du champ VIH, du champ LGBT et les services opérationnels (Établissement Français du Sang et centre de transfusion des armées), une première avancée majeure a été obtenue.

La Ministre de la Santé, Mme Marisol Touraine, s’est en effet prononcée pour en finir avec l’interdiction à vie imposée depuis des années à l’encontre des HSH et des gays. Un nouvel arrêté régissant la sélection clinique des donneurs de sang a donc été soutenu par la majorité des partenaires et rendu public en avril 2016. Cet arrêté entre en vigueur ce lundi 11 juillet.
 
Une avancée majeure a été obtenue !
 
Ce décret est le fruit d’une longue mobilisation, puis d’un véritable travail entre les associations, les professionnelles et les responsables politiques ; c’est assez rare de nos jours pour le signaler !
 
À compter du 11 juillet 2016, les gays et HSH en couple stable peuvent donner leur plasma. C’est une nouveauté exclusive mondiale, élaborée par les partenaires, et c’est une véritable révolution ! Faisons le savoir et engageons tous ceux qui se trouvent dans cette situation et qui souhaitent participer à un acte citoyen à le faire : cela engagera l’évolution suivante !
 
Certes, la polémique n’est jamais vraiment retombée autour de la solution retenue. Le sujet est complexe techniquement et malgré nos explications, certains peinent encore à en maîtriser tous les aspects. Quelques associations auraient préféré le tout ou rien, ce qui est respectable, mais telle n’a pas été notre position. Cependant, personne ne peut contester qu’en finir avec l’interdiction à vie du don du sang est, pour les gays et les HSH, une avancée majeure.
 
La Fédération LGBT a pris toute sa part dans ce travail long et difficile et nous sommes arrivés au moment de prouver que nous avions raison de réclamer une réforme majeure. En effet le dispositif retenu est évolutif. Certes, il prévoit bien un alignement des durées de contre-indications commun aux hétérosexuel·le·s, homosexuel·le·s, HSH, mais après une période intermédiaire destinée à collecter des données confirmant les modèles mathématiques ayant servi à l’élaboration des nouveaux critères devant aboutir à l’égalité totaledu don du sang et de ses contre-indications.
 
Deux éléments sont donc de la responsabilité des communautés gays et HSH : relayer une information complète et objective sur les nouveaux critères et engager ceux qui correspondent désormais à ceux-là de rejoindre les rangs des autres donneurs. Plus nous serons, et le plus rapidement possible, moins le délai différentié transitoire sera maintenu et plus vite nous irons vers ce qui reste notre objectif matière de don du sang : la Fédération LGBT « se positionne en faveur de la réintégration des hommes ayant eu ou ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes dans le circuit transfusionnel aux mêmes conditions que les autres donneurs, c’est-à-dire en substituant au critère de groupe à risque le critère de pratiques à risque. ». 
 
 
Contact presse :
– Dominique Ganaye, vice-président en charge de la santé & et de la prévention, +33 6 70 70 93 17
– contact@federation-lgbt.org
Mais son gouvernement s’oppose au changement d’état civil libre et gratuit !
 
Jeudi 30 juin, François Hollande a reçu à l’Élysée – à l’occasion d’une savante mise en scène pré- électorale dont le Président de la République a le secret – trois associations LGBT. Parmi elles l’Inter-LGBT, qui organise le 2 juillet la marche parisienne “sur les quais” et qui ne fait pas vraiment mystère de sa proximité avec le gouvernement et le Parti socialiste, s’est clairement prononcée contre le mot d’ordre de changement d’état civil libre et gratuit pour les personnes transgenres ; elle donne ainsi l’assurance à M. Hollande, et aux députés PS auteurs d’un texte qui bafoue totalement les droits des personnes transgenres, qu’elle les aidera à le faire passer en force face à des associations transgenres massivement opposées à cette indignité !
 
Cette attitude calamiteuse vise à imposer demain aux personnes transgenres, comme hier sous M. Sarkozy, à se justifier auprès d’un tribunal à coups de certificats médicaux et de stéréotypes comportementaux en tous genres. Mais cette fois, ce sera inscrit dans le code civil !
 
Pourtant, l’adoption de deux résolutions du Conseil de l’Europe, la 1728 (2010) puis la 2048 (2015), ont montré que seul un changement d’état civil déclaratif peut résoudre de façon claire, rapide et démocratique, le sort de dizaines de milliers de personnes transgenres françaises.
En refusant d’ouvrir le changement d’état civil libre et gratuit aux personnes transgenres, le gouvernement et ses alliés vont aussi à l’encontre de la position du Défenseur des droits, rendue publique dans un communiqué de presse le 24 juin 2016.
 
François Hollande ? Un bilan lourd en trahisons !
 
Pour les personnes LGBT, malgré l’ouverture du mariage à tous les couples, le bilan est lourd : personnes transgenres abandonnées aux pires procédures médicales et judiciaires, couples et célibataires “non conformes” se voyant dénier le droit à la PMA, lutte contre les LGBT-phobies réduites à des déclarations de principe, etc.
 
M. Hollande, sûr de ses soutiens inconditionnels, se prend encore à rêver de mettre l’ensemble du mouvement LGBT en ordre de bataille électorale derrière lui. Pourtant, en échange, le Président ne s’est engagé à presque rien…
 
En matière de droits LGBT, M. Hollande n’est plus crédible, et le pince-fesses de jeudi à l’Élysée n’y changera rien ! La majorité actuelle accumule trop d’engagements bafoués et de valeurs trahies, et faire peur avec une droite et un FN pas vraiment gay friendly ne suffira pas à lui assurer nos voix aux prochaines élections ! À moins de changer de cap immédiatement…
 
C’est ce que rappelleront samedi toutes celles et tous ceux qui, comme nous, sont sincèrement attachés à l’indépendance des associations LGBT : égalité totale des droits, changement d’état civil libre et gratuit !
 
Contacts presse :
– Dominique GANAYE, vice-président Fédération LGBT
+ 33 6 70 70 93 17 contact@federation.org
 
– Delphine Ravisé-Giard, présidente ANT
+33 6 11 63 48 00 porte.parole@ant-france.eu
 
– Oscar Richard, secrétaire C’est pas Mon genre
+33 6 31 04 94 40 cpmg59@gmail.com
Le football, plus important que les droits humains.
 
Après les organisations syndicales, menacées d’interdiction de manifester puis réduites à faire le tour d’un bassin, c’est la traditionnelle Marche des Fiertés LGBT de Paris qui fait les frais des menées anti-démocratiques du Ministre de l’Intérieur, via la Préfecture de police. Le gouvernement Valls et le président Hollande osent désormais s’en prendre frontalement aux lesbiennes, gays, bisexuel·le·s et transgenres en transformant la plus importante Marche LGBT de France (traditionnellement 4,6 km au cœur de Paris) en promenade de 2 km sur les quais !
 
À défaut d’interdire la Marche des Fiertés, l’État l’affaiblit.
 
Prétextant déjà les aléas de l’Euro de football et l’état d’urgence, le gouvernement avait déjà demandé à l’Inter-LGBT, organisatrice de la Marche parisienne, de reporter le défilé traditionnel de fin juin au 2 juillet. Toujours bonne fille avec le gouvernement, l’Inter-LGBT s’est exécutée, en espérant au moins un peu de considération…
 
C’était bien mal connaître un gouvernement qui, après avoir trahi toutes ses promesses électorales, ne connaît qu’une seule chose : le rapport de force. Encouragé par ce premier recul, le gouvernement a en effet osé demander, lors de réunions discrètes à la Préfecture, le report pur et simple de la Marche… à septembre.
 
L’Inter-LGBT se révèle toujours conciliante dans sa mollesse.
 
Craignant un tollé des associations, l’Inter-LGBT a fini par convenir d’un parcours « allégé » (à l’image de son manque de combativité face à ses ami·e·s du gouvernement et du PS ?), bien loin du parcours habituel des Marches. Une petite balade sur les quais de Seine ! Hormis la dispersion à Bastille, le gouvernement et les élus PS ne devraient pas trop entendre l’écho des revendications LGBT…
 
Gouvernement et parlementaires sacrifient allègrement les droits humains LGBT.
 
Hormis un mariage singulièrement allégé de la parentalité et contesté dans le cas de conjoints issus de 11 nationalités, Hollande et le gouvernement, n’ont tenu aucun de leurs autres engagements, en particulier l’ouverture de la PMA à toutes les personnes qui peuvent porter un enfant, célibataires ou en couple. Quant au droit des personnes transgenres à obtenir un changement d’état civil, il se voit opposer un article 18 quater qui fait de la déjà très mauvaise proposition des député·e·s PS emmené·e·s par Erwann Binet le pire texte proposé en Europe et dans le monde ces dernières années !
Le changement vers une société plus juste, ce n’est pas pour maintenant.
 
Et l’année prochaine, une interdiction de la Marche des Fiertés ?
 
Trois semaines après le massacre homophobe d’Orlando, imaginions-nous sérieusement, que le gouvernement aurait attaqué la Marche des Fiertés de Paris au canon à eau, à la matraque, aux lacrymogènes, aux grenades de désencerclement et aux balles de défense ? Bien sûr que non ! Le gouvernement aurait, bon gré mal gré, pris acte du parcours initial déposé depuis des mois ou du moins il aurait renégocié avec les associations LGBT un parcours de compromis permettant une Marche des Fiertés de Paris digne de ce nom.
 
Céder aujourd’hui, c’est renoncer demain !
 
Il reste cinq jours à la direction de l’Inter-LGBT pour montrer sa détermination. Ou se déconsidérer devant tout le mouvement LGBT. Il reste cinq jours au gouvernement pour être un partenaire de notre sécurité et du progrès social. Ou se confirmer être un ennemi de nos droits et de nos libertés !
 Dans un communiqué rendu public hier, le Défenseur des droits, M. Jacques Toubon, « recommande une procédure déclarative pour la modification de l’état civil des personnes transgenres ». C’est une prise de position dont l’importance ne doit échapper à personne, et en particulier pas aux député·e·s PS et au gouvernement qui, avec l’amendement 282, ne respectent pas les recommandations du Défenseur des droits et les résolutions que les élu·e·s socialistes au parlement européen ont voté. Pourtant le Brexit devrait les faire sérieusement réfléchir : à force de tenir un discours à Bruxelles (le PS y soutient un changement d’état civil déclaratif) et un autre à Paris (le PS préconise un changement d’état civil judiciarisé et partiellement médicalisé), les peuples finissent par ne plus plus confiance à ces élu·e·s et à leur double langage !
 
Alerté à de nombreuses reprises par les associations transgenres et de nombreuses associations LGBT, en particulier la Fédération LGBT qui participe aux travaux du comité d’entente LGBT auprès du Défenseur des droits, M. Toubon recommande pour sa part, sans la moindre ambiguïté, « une procédure déclarative, rapide, et transparente, auprès de l’officier d’état civil ». Il précise que cette procédure lui paraît « la seule qui soit totalement respectueuse des droits fondamentaux des personnes trans telles qu’elles sont définies par l’article 8 de la Convention Européenne des Droits de l’Homme ». Citant les exemples de l’Irlande et de Malte, le Défenseur des droits a adressé cette décision au Garde des Sceaux et aux parlementaires français.
 
Cette décision montre également que l’Association Nationale Transgenre et la Fédération LGBT ont eu raison de lancer une campagne incisive en faveur du changement d’état civil libre et gratuit, à l’occasion de la journée internationale contre les LGBT-phobies !
 
Même si le combat sera encore long et difficile face à des élu·e·s souvent mal informé·e·s, parfois peu compétent·e·s ou trop imprégné·e·s de préjugés religieux, voire sous influence (Églises diverses et autres Manif pour tous), c’est une étape historique pour la communauté transgenre française et toutes les personnes LGBT qui se battent à ses côtés.
 
Pour un gouvernement et des partis très en retard sur les questions de société, cette décision du Défenseur des droits est un véritable coup de semonce. Les député·e·s PS seraient bien avisé·e·s de ne pas persister dans l’erreur, de revoir au plus vite leur (mauvaise) copie et de suivre les recommandations du Défenseur des droits afin d’offrir aux personnes transgenres « une procédure déclarative pour la modification de l’état civil ».
 
Contacts presse :
– Stéphanie NICOT, présidente +33 6 14 69 63 51
– Antonin LE MÉE, porte-parole +33 6 88 76 82 01
– contact@federation-lgbt.org
La Fédération LGBT exige que la France condamne immédiatement l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI)
 
11 organisations gays ou LGBT ne pourront pas participer le mois prochain à une réunion des Nations Unies portant sur les questions du VIH et du sida. C’est l’Organisation de la Coopération Islamique, qui regroupe 51 pays musulmans, qui a demandé leur exclusion. L’OCI n’a pas mentionné de raison particulière pour justifier cette demande.
 
L’ONU s’est déjà tristement illustrée à plusieurs reprises pour ses prises de position LGBT-phobes(à chaque fois à l’initiative de pays eux-mêmes LGBT-phobes). L’an dernier, la Russie avait demandé de revenir sur les avantages accordés aux personnels onusiens mariés avec des personnes de même sexe. La Chine, le Pakistan et l’Arabie Saoudite avaient soutenu cette démarche, mais elle avait heureusement été rejetée.
 
Où la question devient plus stupéfiante, c’est lorsque la présidence du panel sur les Droits de l’Homme de cette pourtant honorable institution est accordée à l’Arabie Saoudite. Ce pays, selonune étude, est classé le 7e pays le plus autoritaire sur 167. L’Arabie Saoudite est le seul pays au monde à encore s’opposer à la Déclaration universelle des Droits de l’Homme de 1948.
 
Quand on pense que les personnes transgenres sont 49 fois plus susceptibles de vivre avec le VIH et qu’en terme de prévalence les HSH et gays sont les plus touchés, comment ne pas s’élever avec force et vigueur contre cette ineptie qui peut s’avérer extrêmement dommageable pour le contrôle mondial de l’épidémie à VIH ?
 
À l’instar des États-Unis, du Canada et de l’Union Européenne, et même si la France est au sein de cette dernière, la Fédération LGBT tient à exprimer son immense et profonde indignation devant cet acte particulièrement irresponsable. Elle exige par ailleurs, en sus de la demande européenne, une condamnation forte et sans appel du Président de la République française lui-même envers l’Organisation des Nations Unies.
 
Ne pas faire droit à cette demande quelques jours après l’annonce par la Ministre de la Santé d’une mesure destinée à participer activement à la réduction des cas d’hépatites B et C en France, et laisser la potentialité de voir celle du VIH repartir mondialement à la hausse serait tout simplement criminel !
 
Monsieur François Hollande, si vous n’entendez pas la rumeur de vos concitoyens dans les rues, essayez au moins d’être digne du pays berceau des Droits de l’Homme dont vous êtes les Président de la République et condamnez immédiatement et sans appel cet acte odieux !
 
Contact presse
Dominique Ganaye, vice-président en charge de la santé et de la prévention
+33 6 70 70 93 17 – contact@federation-lgbt.org
La Fédération LGBT salue une mesure significative de santé publique.
 
Au milieu d’un quasi océan de reculs sociaux et de mauvaises nouvelles que le gouvernement français nous assène quotidiennement, il semble que seule la Ministre de la Santé soit encore capable de produire des avancées positives !
 
Après l’annonce en novembre dernier de l’autorisation de mise sur la marché, puis de la prise en charge de la PreP (traitement préventif contre la contamination par le le VIH) comme outil complémentaire des moyens de réduction des risques déjà disponibles, c’est l’élargissement des nouveaux traitements (notamment anti-VHC) à toutes les personnes porteuses d’une hépatite, qu’elle vient d’annoncer hier à la journée nationale des hépatites.
 
Jusqu’à maintenant, seules les personnes en stade avancé (stade 3) ou co-infectées VIH et hépatite(s) pouvaient avoir accès aux nouveaux traitements dont l’efficacité est largement supérieure à la traditionnelle association interféron-ribavirine, et surtout avec des effets secondaires très bas voire quasi-nuls.
 
Rappelons que nos communautés LGBT sont largement plus touchées que la moyenne de nos concitoyens, et tout particulièrement les gays et hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes, ainsi que les personnes transgenres.
 
Ces deux éléments devraient permettre de s’acheminer vers une réduction significative des nouvelles contaminations et à terme également une baisse des coûts de santé, même si cela passez éventuellement par une augmentation temporaire, due au coût élevé des ces nouvelles molécules. Leur utilisation en plus grande quantité devra aussi permettre de faire pression sur les laboratoires pour qu’ils en baissent le prix de vente.
 
Notons encore l’arrivée des tests rapide de l’hépatite C, à l’instar de ceux du VIH, et nous nous armons petit à petit d’un arsenal efficace, à la fois préventif et curatif.
 
Nos communautés tenaient à saluer cette annonce et remercier Madame Marisol Touraine du courage de sa décision, à contre-courant de la majorité des mesures gouvernementales.
 
Contact presse
Dominique Ganaye, vice-président en charge de la santé & et de la prévention
+33 6 70 70 93 17 – contact@federation-lgbt.org