Ce 20 novembre pour la 16e année partout dans le monde, les personnes transgenres et leurs alliés rendent hommage aux victimes de la transphobie. Cette journée mondiale, en anglais "TDoR" (Transgender Day of Remembrance), existe afin que les personnes assassinées parce qu’elles étaient transgenres ne soient pas des morts anonymes.
 
Peu nombreux sont en effet les pays qui reconnaissent la haine envers les personnes transgenres dans leur loi. Ce sont donc des associations qui effectuent le difficile travail de recensement et de mémoire.
 
Entre septembre 2013 et septembre 2014, 226 homicides transphobes ont été déclarés dans le monde et depuis janvier 2008, 1612. Le nombre réel de victimes, nettement plus élevé, ne sera jamais connu.
 
La Féderation LGBT rappelle que la transphobie revêt de nombreuses formes : violences physiques, sexuelles et mentales, rejet et négation. En France, l’État continue de plonger les personnes transgenres dans l’insécurité en imposant des règles inacceptables pour le changement d’état-civil. Le corps médical, trop souvent, essaie de contrôler les corps et les vies des personnes à l’encontre des droits humains.
 
La précarité qui en découle est concrète : papiers d’identité non conformes à l’identité de genre des personnes, difficultés à trouver travail et logement, exclusion sociale. Les personnes transgenres s’en trouvent encore davantage exposées aux violences. Il est urgent que ces pratiques cessent car pendant ce temps, la transphobie tue.
 
La Fédération LGBT rappelle qu’elle demande un changement d’état-civil libre, gratuit et sur simple déclaration, ainsi qu’un réel engagement des pouvoirs publics pour améliorer la qualité de vie des personnes transgenres.
 
La Fédération LGBT appelle aussi à participer au rassemblement organisé par L’Existrans, ce 20 novembre de 18 h à 20 h, sur le Parvis de l’Hôtel de ville de Paris. Plusieurs associations membres de la Fédération LGBT organisent également des actions autour de cette journée : conférence à Bordeaux, site Internet consacré à une victime de la transphobie à Nancy, festival à Toulouse et Nantes, cycle transidentités à Rennes, etc.
  • Contact presse : Stéphanie Nicot, présidente, contact@federation-lgbt.org
Dès l’instauration de l’essai ANRS Ipergay, la Fédération LGBT avait reçu, à l’occasion d’une de ses rencontres annuelles, un représentant du groupe inter-associatif TRT5, afin de se voir expliquer l’essai. Informée et associée, la Fédération LGBT a pris position pour soutenir cet essai, et s’est très activement engagée au sein du comité associatif chargé de le piloter, en demandant sa nomination par le directeur de l’ANRS, ce qui a été fait à travers le référent de la commission santé de la Fédération.
 
Il s’agissait de représenter les HSH, et d’assurer le meilleur confort et la meilleure protection des personnes faisant le choix d’entrer dans l’essai, dans un premier temps réalisé contre placebo. Dès juillet 2013, alors que le pendant de l’AMM (Autorisation de Mise sur le Marché) française était donné par la FDA américaine (Agence des produits alimentaires et médicamenteux), le comité associatif, dont la Fédération, recommandait la suppression du bras placebo. Nous regrettons certes que la décision ait tardé, mais après d’autres résultats d’un essai anglais, où ce bras a aussi été abandonné, l’essai français vient de décider de supprimer le placebo.
 
La Fédération LGBT avait raison de soutenir Ipergay dès sa mise en place !
 
Aujourd’hui, la Fédération soutient plus que jamais cet essai, appelé au vu de son efficacité à être désormais utilisé sans placebo. Il s’agit en effet d’élargir la palette des outils de réduction des risques. Le plus simple est de rappeler ce qu’en a dit le Directeur de l’ANRS, Jean-François Delfraissy : « C’est « une avancée majeure dans la lutte contre le VIH. Les résultats d’ANRS IPERGAY devraient faire évoluer les recommandations nationales et internationales en matière de prévention contre le VIH ».
 
Quant au Professeur Jean-Michel Molina, investigateur de l’essai, il précise dans le communiqué de presse de l’agence : « Le concept de prophylaxie biomédicale au moment de l’exposition au risque d’infection par le VIH, dans un cadre d’offre élargie de prévention, est validé. Nous le devons à tous les volontaires de l’étude sans qui nous n’aurions jamais pu le démontrer ». Il ajoute, et nous le soutenons aussi sur ce point : « L’efficacité observée ne doit néanmoins pas faire oublier que le préservatif reste la pierre angulaire de la prévention. C’est en additionnant tous les outils de prévention qui auront fait leur preuve que nous serons en mesure de contrôler efficacement l’épidémie du VIH/sida ».
C’est une position pragmatique et responsable, qui est aussi celle de la Fédération LGBT.
 
Les approximations de Marisol Touraine…
 
Pourtant, interrogée sur « On n’est pas couché », la ministre de la Santé, d’abord embarrassée, puis hésitante, finit par se contredire. À constater sa totale absence de maîtrise du dossier Ipergay, on peut raisonnablement s’interroger sur la place que la question du VIH occupe dans le paysage français de la santé publique. L’essai piloté par l’ANRS, qui, rappelons-le à Mme Touraine, est une agence d’Etat, devrait susciter l’intérêt de la ministre de tutelle de ladite agence… Mais plus de 6 000 contaminations en France par an, ça n’est peut-être pas suffisant pour que Marisol Touraine s’intéresse à un outil prometteur qui permettrait de les réduire ! La prise en charge de ce nouvel outil, dont l’efficacité désormais scientifiquement démontrée va bien au-delà de nos premières espérances, n’en vaut visiblement pas la chandelle aux yeux de la ministre qui connaît décidément mal ses dossiers.
 
  • Contact presse : Dominique GANAYE, porte-parole et référent commission santé contact@federation-lgbt.org