Dès l’instauration de l’essai ANRS Ipergay, la Fédération LGBT avait reçu, à l’occasion d’une de ses rencontres annuelles, un représentant du groupe inter-associatif TRT5, afin de se voir expliquer l’essai. Informée et associée, la Fédération LGBT a pris position pour soutenir cet essai, et s’est très activement engagée au sein du comité associatif chargé de le piloter, en demandant sa nomination par le directeur de l’ANRS, ce qui a été fait à travers le référent de la commission santé de la Fédération.
 
Il s’agissait de représenter les HSH, et d’assurer le meilleur confort et la meilleure protection des personnes faisant le choix d’entrer dans l’essai, dans un premier temps réalisé contre placebo. Dès juillet 2013, alors que le pendant de l’AMM (Autorisation de Mise sur le Marché) française était donné par la FDA américaine (Agence des produits alimentaires et médicamenteux), le comité associatif, dont la Fédération, recommandait la suppression du bras placebo. Nous regrettons certes que la décision ait tardé, mais après d’autres résultats d’un essai anglais, où ce bras a aussi été abandonné, l’essai français vient de décider de supprimer le placebo.
 
La Fédération LGBT avait raison de soutenir Ipergay dès sa mise en place !
 
Aujourd’hui, la Fédération soutient plus que jamais cet essai, appelé au vu de son efficacité à être désormais utilisé sans placebo. Il s’agit en effet d’élargir la palette des outils de réduction des risques. Le plus simple est de rappeler ce qu’en a dit le Directeur de l’ANRS, Jean-François Delfraissy : « C’est « une avancée majeure dans la lutte contre le VIH. Les résultats d’ANRS IPERGAY devraient faire évoluer les recommandations nationales et internationales en matière de prévention contre le VIH ».
 
Quant au Professeur Jean-Michel Molina, investigateur de l’essai, il précise dans le communiqué de presse de l’agence : « Le concept de prophylaxie biomédicale au moment de l’exposition au risque d’infection par le VIH, dans un cadre d’offre élargie de prévention, est validé. Nous le devons à tous les volontaires de l’étude sans qui nous n’aurions jamais pu le démontrer ». Il ajoute, et nous le soutenons aussi sur ce point : « L’efficacité observée ne doit néanmoins pas faire oublier que le préservatif reste la pierre angulaire de la prévention. C’est en additionnant tous les outils de prévention qui auront fait leur preuve que nous serons en mesure de contrôler efficacement l’épidémie du VIH/sida ».
C’est une position pragmatique et responsable, qui est aussi celle de la Fédération LGBT.
 
Les approximations de Marisol Touraine…
 
Pourtant, interrogée sur « On n’est pas couché », la ministre de la Santé, d’abord embarrassée, puis hésitante, finit par se contredire. À constater sa totale absence de maîtrise du dossier Ipergay, on peut raisonnablement s’interroger sur la place que la question du VIH occupe dans le paysage français de la santé publique. L’essai piloté par l’ANRS, qui, rappelons-le à Mme Touraine, est une agence d’Etat, devrait susciter l’intérêt de la ministre de tutelle de ladite agence… Mais plus de 6 000 contaminations en France par an, ça n’est peut-être pas suffisant pour que Marisol Touraine s’intéresse à un outil prometteur qui permettrait de les réduire ! La prise en charge de ce nouvel outil, dont l’efficacité désormais scientifiquement démontrée va bien au-delà de nos premières espérances, n’en vaut visiblement pas la chandelle aux yeux de la ministre qui connaît décidément mal ses dossiers.
 
  • Contact presse : Dominique GANAYE, porte-parole et référent commission santé contact@federation-lgbt.org
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