Communiqué de presse de la FÉDÉRATION LGBT
Angers, mardi 23 avril 2013
  
MARIAGE   ADOPTION  HOMOSEXUELS  FÉDÉRATION LGBT
 
Ce mardi 23 avril vers 17:05, l’Assemblée nationale a adopté par 331 voix contre 225 le projet de loi ouvrant le mariage et l’adoption aux couples de personnes de même sexe, après 136 heures et 46 minutes de débat, selon Claude Bartelone, son président.
 
C’est une victoire qui revient à tou-tes les associations, aux militant-es LGBT, aux députés, sénateurs et sénatrices, aux membres du gouvernement, qui se sont engagés en faveur de l’Égalité et à tous les anonymes qui se sont mobilisés lors des manifestations.
 
La FÉDÉRATION LGBT exprime son émotion pour ce moment historique vécu en direct.
 
Les responsables de la FÉDÉRATION LGBT, les membres des associations adhérentes, pensent en cet instant à tous les homoparents et surtout à tou-tes les jeunes lesbiennes, gays, bi et trans qui se sont sentis salis, insultés, par les propos tenus à leur égard dans le cadre du débat et des manifestations d’opposants.
La FÉDÉRATION LGBT adresse à ces jeunes lesbiennes, gays, bi et trans pour leur dire la valeur inestimable qu’ils ont à nos yeux, comme celles et ceux, quel que soit leur âge, qui sont discriminés et violentés. Qu’ils et elles resteront le visage des personnes pour lesquelles nous continuerons notre combat.
 
En devenant le 9e pays européen, et le 14e pays dans le monde, ouvrant le mariage aux couples de même sexe, la France a connu un moment historique de la même importance sociétale que le droit de vote des femmes, l’ouverture aux femmes du droit à l’avortement, l’abolition de la peine de mort.
 
Ce vote à la valeur tant symbolique que réelle est un premier pas vers l’Égalité complète des droits. Cette loi sur le mariage et l’adoption en appelle d’autres sur la famille. Une autre page de notre combat s’ouvre pour la reconnaissance de la filiation dans le cadre du mariage, et pour les concubins et pacsés, le statut du tiers, la PMA pour toutes les femmes, et enfin le changement d’état civil, libre et gratuit, pour les personnes transgenres.
 
Face au déferlement de haine et d’homophobie de ces dernières semaines, la FÉDÉRATION LGBT soutient ses membres qui en région projettent des manifestations contre l’homophobie.
 
Dans ce même esprit la FÉDÉRATION LGBT a préparé une campagne nationale contre l’homophobie pour le 17 mai prochain.
 
  • Contact Presse : Stéphane Corbin, porte parole de la Fédération LGBT
Le syndicat professionnel condamne la « chasse à la femme » menée par des extrémistes de droite contre Caroline Fourest, en gare de Nantes samedi 13 avril 2013.
 
Le syndicat SUD Rail de la région de Nantes dénonce les agressions et intimidations menées en gare de Nantes le samedi 13 avril 2013 à l’encontre de la journaliste Caroline Fourest.
 
Cette agression qui s’est soldée, entre autres, par le blocage de la circulation ferroviaire et des insultes envers des cheminot-es et des voyageurs-ses, a été menée par une bande de voyous venue des beaux quartiers et se réclamant de mouvements hostiles aux principes d’égalité des droits des citoyen-ne-s.
 
Mais leur action, la « chasse à la femme » qu’ils ont organisée contre une journaliste qui enquête un peu trop, à leur goût, sur la nébuleuse d’extrême droite, démontre le caractère fasciste, sexiste et homophobe de leurs auteurs.
 
Ces derniers rêvent de ramener le pays aux années 1930/1940, années où leurs semblables faisaient régner la terreur contre les « mal pensants » et les « mal croyants ». Tou-te-s les hommes et femmes épris-e-s de justice sociale et d’égalité doivent leur faire front.
 
Dans le passé, la SNCF et la Justice ont toujours eu la main lourde contre les salariés, les chômeurs ou les étudiants qui, parfois, ont manifesté pacifiquement dans les emprises ferroviaires pour défendre leurs droits ou leur emploi. Nous serons vigilants par rapport à l’attitude de la Direction et de la Justice face à cet évènement autrement plus grave car il visait à commettre des violences contre une personne.
 
Le syndicat SUD Rail de la région de Nantes appelle les salarié-e-s à se joindre à la manifestation contre les violences homophobes qui aura lieu le samedi 20 avril 2013 à Nantes, 14h place Royale.
 
 
L’homophobie décomplexée frappe de nouveau et fait trois blessés.
 
Le mercredi 17 avril, vers 22h, quatre hommes au crâne rasé ont agressé des homosexuels fréquentant le Vice & Versa, à Lille.
 
Les clients et patrons de ce bar gay ont essuyé des insultes homophobes : « Ta gueule sale PD. Regarde-moi dans les yeux si tu as des couilles », et ont été victimes de blessures suite à la tentative de saccage de ce bar commise par les quatre individus, arrêtés et placés en garde à vue à l’issue de leurs délits.
 
Ce nouvel épisode de violences homophobes est directement le fruit de la montée de la haine, de l’intolérance, et de l’homophobie en France, conséquences d’un climat général cultivé par les opposants prétendant lutter contre l’ouverture du mariage et de l’adoption, alors qu’ils ne renvoient les personnes et les couples homosexuels qu’à une sous-citoyenneté, aux droits inférieurs.
 
Ces nouvelles violences inacceptables interviennent dans un climat de harcèlement, de manifestations de la part des opposants qui ont décomplexé l’expression d’une homophobie désormais revendiquée, au moment où l’Assemblé nationale examine en deuxième lecture le projet de loi ouvrant le mariage et l’adoption aux couples de même sexe.
 
L’homophobie qui est un délit pénal, est aussi devenue la volonté de maintenir des citoyennes et des citoyens LGBT dans une situation de discrimination légale.
 
Cette nouvelle affaire d’agression homophobe à Lille intervient après celles à Paris, le 7 avril dernier, où deux couples homosexuels ont été passés à tabac, ainsi qu’après les témoignages de l’homophobie au quotidien, reçus d’homosexuel(le)s dans les régions.
 
La FÉDÉRATION LGBT exprime sa solidarité aux blessés, aux clients et patrons du Vice & Versa, à Lille, sous le choc.
 
La FÉDÉRATION LGBT condamne fermement cette agression au bar lillois le Vice & Versa dont se sont rendus coupables les quatre prévenus, et enjoint le parquet de Lille à retenir la circonstance aggravante de la commission des faits à raison de l’orientation sexuelle des victimes, tant pour les injures que pour les agressions et destructions. Cette circonstance aggravante est, dans les faits et symboliquement, bien supérieure à la commission des faits en réunion, puisque ces hommes venaient volontairement agresser des homosexuels.
 
Une avancée considérable qui nécessite pourtant l’adoption d’autres lois pour une totale Égalité des droits des personnes LGBT.
 
Mercredi 10 avril, l’Uruguay votait définitivement le mariage pour les homosexuel(le)s, devenant le 12e pays au monde qui accorde l’Egalité aux personnes Lesbiennes, Gays, Bi, Transgenres.
 
Pendant ce temps, en France, pays des droits humains si prompt à donner des leçons en la matière, l’opposition proposait au Sénat un contrat d’union civil pour les personnes LGBT et s’opposait à l’adoption plénière par nos couples.
 
Pourtant, ce vendredi 12 avril à 11:26, après 6 jours et quelques nuits de débat, le Sénat a approuvé le projet de loi ouvrant le mariage et l’adoption aux couples de même sexe, lors d’un vote à main levée.
 
Au cours des débats, les sénatrices et sénateurs ont repoussé quatre motions, dont celle tendant à le soumettre au référendum, à celle d’exception d’irrecevabilité, à celle de question préalable, et enfin celle tendant au renvoi du projet de loi en commission. Les amendements proposant la création d’un contrat d’union civile à la place du contrat de mariage ont été rejetés.
 
L’article 1er qui prévoit notamment que le mariage pourra désormais être « contracté par deux personnes de sexe différent ou de même sexe » a été approuvé dans les mêmes termes que l’Assemblée nationale, ce qui induit qu’il ne sera pas rediscuté lors du nouvel examen du texte devant l’Assemblé nationale prochainement.
 
Les articles 2 et 3 de ce projet de loi, relatifs à l’ouverture de l’adoption plénière et de l’adoption simple aux couples mariés de personnes de même sexe ont été adoptés.
Le Sénat a pourtant apporté une modification au texte voté à l’Assemblée nationale sur le point de la dévolution du nom de famille, prévoyant qu’à l’article 311-21 du code civil, en son premier alinéa, qu’en « cas de désaccord entre les parents, signalé par l’un d’eux à l’officier de l’état civil, au plus tard au jour de la déclaration de naissance ou après la naissance, lors de l’établissement simultané de la filiation, l’enfant prend leurs deux noms, dans la limite du premier nom de famille pour chacun d’eux, accolés selon l’ordre alphabétique. »
 
Ce vote historique de la Haute Chambre ouvre la voie à plus d’Égalité des droits pour les personnes de même sexe. Le mariage et l’adoption ne sont qu’une première étape vers un processus sociétal d’Egalité complète que nous revendiquons. Ce premier pas doit très rapidement être suivi d’autres votes tout aussi importants. Sinon les personnes LGBT ne pourraient être égales en droit qu’en ayant l’obligation de se marier, alors que les personnes hétérosexuelles n’ont pas cette obligation.
 
Ce vote historique intervient pourtant dans un climat de haine et d’homophobie sans précédent en France. Homophobie délictuelle qui se traduit par des propos et actes d’une violence inouïe à l’encontre des homosexuel(le)s. Homophobie sociale qui se traduit par l’acharnement maladif des opposants à maintenir les homosexuel(le)s dans une discrimination légale.
 
La FÉDÉRATION LGBT appelle donc le gouvernement à aboutir, sans tarder désormais, à l’ouverture de la PMA à toutes les femmes, à l’Égalité pour les concubins et pacsés LGBT, non encore acquises, ainsi qu’au changement d’état civil, libre et gratuit, en faveur des personnes transgenres.
 
Le Sénat a adopté vendredi matin le projet de loi controversé sur le mariage homosexuel. Le texte, qui avait été adopté en première lecture par l’Assemblée le 12 février, devrait revenir rapidement dans l’émicycle.
 
A l’extérieur du Sénat, des opposants hostiles au projet de loi s’étaient rassemblés sous la banière de la Manif pour tous dont l’égérie est Frigide Barjot et d’autres, à 200 mètres de là, sous celle de l’Institut Civitas, proche des catholiques intégristes. Non loin, face à l’église Saint-Sulpice manifestaient aussi des partisans du mariage homosexuel.
 
La GPA et la PMA rejetées par le gouvernement
 
Sous la houlette de leur président Jean-Pierre Bel (PS), les sénateurs ont achevé l’examen de l’ensemble des articles notamment par des amendements additionnels sur la procréation médicalement assistée (PMA) ou la gestation pour autrui (GPA). Ils ont tous été rejetés par le gouvernement et par le rapporteur Jean-Pierre Michel (PS) jugeant qu’ils n’entrent pas dans le périmètre du projet de loi.
 
Il restait aux sénateurs, ce vendredi matin, à présenter leurs explications de vote, avant de se prononcer sur l’ensemble du texte. Le Sénat avait fait un grand pas mercredi vers le mariage et l’adoption par des couples homosexuels avec le vote des deux premiers articles du projet de loi du gouvernement. Jeudi matin, il a voté les dispositions relatives au nom de famille.
 
Un livret de famille unique pour tous
 
La ministre de la Justice Christiane Taubira a pu à cette occasion annoncer aux sénateurs qu’il n’y aurait toujours qu’un seul livret de famille. «Avec l’Association des maires de France, nous sommes convenus de maintenir un livret unique», a-t-elle dit, alors que «plusieurs options s’ouvraient à nous: prévoir trois livrets ou un livret unique». «Quand on en arrivera à l’enfant, on écrira «l’enfant est né de…» et les rubriques seront complétées différemment selon les familles», a-t-elle précisé.
 
Le sénateur UMP Bruno Retailleau a de son côté provoqué un incident en s’en prenant à «la couleur» de la sénatrice écologiste Esther Benbassa. «Nous n’avons pas la même couleur politique. D’ailleurs d’autres couleurs non plus», a lancé le sénateur de Vendée, ancien villiériste, à la sénatrice. Le président PS de la commission des Lois, Jean-Pierre Sueur, s’est aussitôt indigné de ces propos «graves», tandis que le président du groupe écologiste Jean-Vincent Placé, dans un rappel au règlement, réclamait des excuses.
 
Après une suspension de séance, M. Retailleau a fait une mise au point pour clore l’incident: «Je voudrais dire solennellement, en m’adressant à ma collègue qui n’arrêtait pas de m’interrompre, que j’ai visé la différence de couleur politique et vestimentaire». Mme Benbassa portait une veste jaune franc, tandis que le sénateur de Vendée est toujours de sombre vêtu.
 
L’examen du projet de loi s’est déroulé dans un climat généralement tendu, la droite, fortement mobilisée, ralentissant les débats en multipliant les prises de paroles face à une gauche qui avait choisi le silence pour ne pas rallonger la discussion.