Le CREDIT AGRICOLE officiellement contredit dans sa pratique salariale.
 
La Fédération LGBT, l’association ADHEOS, Centre Lesbien, Gay, Bi, Trans de Poitou-Charentes et le syndicat SUD Crédit Agricole Charente-Maritime Deux-Sèvres se félicitent de l’arrêt de la Cour de Justice de l’Union Européenne n° C-267/12 du 12 décembre 2013, dans l’affaire HAY contre CREDIT AGRICOLE, faisant suite à la décision de renvoi préjudiciel de la Cour de cassation (France) dans son arrêt n° 10-18.341 du 23 mai 2012. 
 
L’affaire concerne un salarié pacsé avec un partenaire de même sexe, représenté devant la Cour européenne par maître Azédine LAMAMRA, ayant réclamé au Crédit Agricole de Charente-Maritime Deux-Sèvres, en juillet 2007, l’attribution des avantages conventionnels en faveur des salariés mariés. L’employeur s’y était refusé, estimant que ces avantages devaient être réservés aux seuls salariés mariés. 
 
La HALDE, dans sa délibération n° 2007-366 du 11 février 2008, recommandait à la Fédération nationale du Crédit Agricole, de se conformer à l’article L.122-45 du Code du Travail, d’étendre le bénéfice des avantages à l’occasion d’événements familiaux liés au mariage aux salariés pacsés dans les trois mois « afin de restaurer l’égalité de traitement entre les salariés ». 
 
Par ailleurs, la HALDE recommandait également à Xavier BERTRAND,alors ministre du Travail, des Relations Sociales et de la Solidarité, de faire procéder à l’amendement de l’article L 226.1 du code du travail afin d’étendre le bénéfice de l’ensemble des congés pour événement familiaux réservés aux seuls salariés mariés aux salariés unis par un PACS. L’ancien gouvernement n’a jamais donné suite à cette recommandation. 
 
La Cour de cassation, saisie en dernier lieu, a demandé à la Cour de justice de l’Union Européenne si le traitement différentiel réservé aux personnes ayant conclu un PACS avec leur partenaire de même sexe constitue une discrimination fondée sur l’orientation sexuelle, interdite par le droit de l’Union dans les relations de travail (Directive 2000/78/CE du Conseil, du 27 novembre 2000, portant création d’un cadre général en faveur de l’égalité de traitement en matière d’emploi et de travail). 
 
Pour la Cour de justice de l’Union Européenne, un travailleur qui conclut un PACS avec un partenaire de même sexe, doit se voir octroyer les mêmes avantages que ceux accordés à ses collègues à l’occasion de leur mariage, lorsque celui-ci est interdit pour les couples homosexuels. Le refus de lui accorder le bénéfice de ces avantages constitue une discrimination directe fondée sur l’orientation sexuelle. 
 
Conséquence, le délai de prescription salariale en droit du travail étant de 5 ans en France, tous les salariés pacsés de même sexe, n’ayant pu accéder aux mêmes avantages salariaux liés aux événements familiaux que les salariés mariés (congés spéciaux et prime pour mariage), pourront désormais faire valoir leurs droits et réclamer des dommages-intérêts à leur employeur. 
 
Cette bonne nouvelle ne fera pas les affaires du Crédit Agricole, qui, a contrario de nombreuses entreprises, n’a pas cru bon de modifier sa convention collective sur les évènements familiaux applicables uniquement aux salariés mariés, malgré les recommandations de la HALDE depuis 2008… 
 
Enfin, le Crédit Agricole Ile-de-France a également fait l’objet le 24 juin 2013 d’une condamnation pour discrimination, par la Cour de cassation, à l’égard d’un ex-salarié homosexuel. 
 
La Fédération LGBT, ADHEOS et le syndicat SUD Crédit Agricole Charente-Maritime Deux-Sèvres se félicitent de cette nouvelle jurisprudence de la Cour de Justice de l’Union Européenne. Elle reconnaît une discrimination directe qui précise et renforce les droits de tous les salariés homosexuels de l’Union européenne en matière salariale et de tous les avantages salariaux annexes qui en découlent. 
 
Cependant, il appartiendra à la Cour de cassation d’étudier la discrimination sous l’angle de la situation de famille qui n’a pas été discutée par la Cour de Justice de l’Union Européenne. Sur ce point, il semble difficilement concevable de forcer les couples à se marier pour avoir accès aux mêmes droits issus du travail. La jurisprudence ou la législation devra positivement améliorer l’égalité de traitement de tous les salariés, hétéros ou homos, mariés ou pacsés. La diversité des formes de familles est aujourd’hui une réalité dont il convient de protéger l’égalité de traitement.
 
  • contact presse :
– Stéphane CORBIN, porte-parole 06 22 09 09 66
Communiqué de presse de QUAZAR, Centre LGBT d’Angers et du Maine-et-Loire
Angers, samedi 9 novembre 2013
 
QUAZAR, Centre LGBT d’Angers et du Maine-et-Loire, appelle ses adhérent.e.s et ami.e.s à participer à la manifestation contre le racisme organisée le lundi 11 novembre 2013, à 17h sur les marches du palais de justice à Angers.
 
QUAZAR se joint à l’appel de la Ligue des Droits de l’Homme 49 et de toutes les associations, syndicats, partis et citoyen.ne.s engagé.e.s dans ce combat.
 
Après les insultes racistes insupportables proférées le 25 octobre dernier à Angers, à l’encontre de Christiane Taubira, Garde des Sceaux, par des enfants et des adultes de la Manif pour tous, après les propos haineux de Gilles Bourdouleix, député de Maine-et-Loire et maire de Cholet (49), à l’encontre des Français gens du voyage, QUAZAR signe l’appel de la Ligue des Droits de l’Homme 49 ci-dessous.
 
NON AU RACISME, A L’HOMOPHOBIE, AU SEXISME, A LA XÉNOPHOBIE, A ANGERS ET EN ANJOU
Mobilisation lundi 11 novembre pour dire qu’à Angers, et dans le Maine-et-Loire, comme partout ailleurs, le racisme, l’homophobie, le sexisme, la xénophobie, ne passeront pas.
 
Ne restons pas inactifs devant ces manifestations de haine dont nous sommes les témoins. Nous sommes convaincu.e.s que racisme, homophobie, sexisme, xénophobie, et toutes les autres formes de discriminations, sont le fruit des représentations et de stéréotypes d’un autre âge, qui n’ont pas de place dans notre société tant ils sont les ennemis du vivre ensemble.
 
Mobilisons-nous pour que les personnes racistes, homophobes, sexistes, xénophobes n’aient jamais le dernier mot. 
  •  Stéphane Corbin, président de QUAZAR
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 APPEL A MANIFESTER, LIGUE DES DROITS DE L’HOMME
 
Il y a tant d’évènements autour de nous qui nécessiteraient des réactions massives parce que l’injustice, la précarité, le chômage…
Mais il y a aussi ce qui s’est passé le 25 octobre dernier à l’occasion de la venue à Angers de Christiane TAUBIRA, ministre de la Justice. Cet évènement aurait pu s’évaporer dans le « vrac » des informations de toutes sortes qui circulent à travers toutes les formes de médias. Après tout cela aurait pu rester à la rubrique des faits divers s’il n’y avait eu ce vrai travail d’investigation des journalistes d’Angers Mag Info pour stimuler les « consciences ».
 
Ce qui s’est passé ce jour-là à Angers ne relève pas d’un fait divers, c’est un fait grave qui s’ajoute à cette longue, trop longue liste d’évènements similaires qui jalonnent de mois en mois les actualités selon un rythme de plus en plus rapproché. Souvenons nous, hier, ce député de « chez nous » qui déclarait : « qu’Hitler n’avait pas fini le travail… » en parlant des Français itinérants, là-bas, cette candidate du Front national qui compare Mme TAUBIRA à un singe et aujourd’hui ces malheureux enfants qui crient : « c’est pour qui la banane… ? »
 
Est-ce cette société prétendument décomplexée, que nous voulons ? Où tout peut se dire ou se faire en toute impunité ?
 
NON
 
– C’est parce que nous savons que les habitants de Maine-et-Loire ne sont, dans leur très grande majorité, ni racistes, ni xénophobes, ni homophobes, ni sexistes.
– C’est parce nous savons que ceux d’entre eux qui sont dans des associations, des syndicats, des partis, en se référant ou en accord à la déclaration des Droits de l’Homme, militent pour des valeurs communes.
– C’est parce que nous savons ce qui se serait dit, comme le souligne France Terre d’Asile, si « des enfants d’une cité avaient couvert d’injures un(e) ministre de la République … »
 
C’est pour toutes ces raisons, qu’aujourd’hui, la LIGUE des DROITS de l’HOMME du Maine et Loire appelle ces habitants et ces organisations à se rassembler dans la DIGNITE et la NON VIOLENCE (verbale, écrite…) à :
 
ANGERS, le 11 NOVEMBRE à 17h sur les marches du palais de justice.
 
En ce jour symbolique de commémoration de la fin d’une horrible guerre, nous exprimerons par notre présence, à ceux qui doutent, désespèrent, ou sont revenus de tout ou encore nous combattent :
 
– Cette certitude que le « vivre ensemble » ne peut se construire sur la haine de l’autre, la discrimination raciale ou de genre, la réduction des droits et des devoirs.
 
– Ce rappel aux parents des « enfants manifestants du 25 octobre » : la Convention des Nations Unies des Droits de l’enfant souligne qu’un des objectifs d’éducation (art 29) doit viser : « A inculquer à l’enfant le respect des Droits de l’Homme, des libertés fondamentales et des principes consacrés dans la Charte des Nations Unies ». Il est reconnu ailleurs dans la même convention (art 13) « la liberté d’expression de l’enfant » à condition « de respecter les droits et la réputation d’autrui ».
 
– Le refus de voir notre département réduit à l’image donnée par Gilles Bourdouleix et par les adeptes de la Manif pour tous.
Alors que nos associations se sont réjouies de la récente décision du Tribunal de grande instance de Chambéry d’autoriser le mariage de Mohammed et Dominique, un couple de même sexe franco-marocain, c’est avec colère qu’elles ont appris que le parquet fait appel de cette décision.
 
Une telle décision du ministère public est en totale contradiction avec les récentes déclarations de la Garde des Sceaux devant la représentation nationale et entretient une insécurité juridique inadmissible dans un Etat de droit. Pour nos associations, il est urgent et nécessaire que Mme Taubira mette fin à cette situation scandaleuse et qu’elle affirme clairement que la loi "mariage pour tous" modifie effectivement l’ordre public international français et permet l’éviction des conventions bilatérales limitant l’accès au mariage. La circulaire du 29 mai 2013 doit notamment être révisée afin de ne plus mentionner les onze conventions bilatérales qui servent actuellement à justifier cette rupture d’égalité entre les couples.
 
Le 10 septembre 2013, Mme Taubira a affirmé devant le Sénat être "bien déterminée à sortir de cette situation de blocage", rappelant également que "c’est tout de même sous les auspices de l’égalité que la loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe a été adoptée aussi bien par les députés que par les sénateurs." Il est donc consternant d’apprendre que c’est sur la base de la circulaire du Garde des sceaux du 29 mai 2013 que le Parquet général justifie son opposition à la décision du Tribunal de grande instance de Chambéry, situation qui contribue au blocage des mariages de certaines personnes en défendant le principe de l’application des conventions bilatérales interdisant le mariage aux couples de même sexe dont l’un des membres est issu d’un des onze pays étrangers concernés.
 
Dans sa décision de la semaine passée, le Tribunal de grande instance de Chambéry soulignait que la loi Taubira "a implicitement mais nécessairement modifié l’ordre public international français, de sorte qu’une discrimination à l’accès au mariage fondée sur le sexe justifie l’éviction de l’article 5 de la convention franco-marocaine". Cette convention, ainsi que 10 autres signées par la France, prévoit, au nom du principe de la "loi personnelle", l’application de la loi matrimoniale étrangère à la personne étrangère, quand bien même celle-ci souhaite se marier selon le droit français. Pour nos associations, l’inégalité créée entre les couples par ces conventions est inacceptable et l’Etat français doit mettre en œuvre les mesures nécessaires pour assurer l’égalité effective entre tous les couples souhaitant se marier.
 
Depuis leur rendez-vous à la Chancellerie le 5 septembre 2013, nos associations n’ont noté aucune évolution positive de la situation des couples binationaux concernés et s’inquiètent de l’incapacité du Ministère de la Justice à mettre en application les intentions qu’il affiche. Au contraire, le silence dans lequel le gouvernement s’enferre sur cette question marque un mépris inacceptable pour les couples concernés et renforce l’inquiétude de nos associations sur la sincérité de l’engagement gouvernemental en faveur de l’égalité des droits.
 
Aujourd’hui, nos associations demandent solennellement à Mme Taubira d’adopter une nouvelle circulaire permettant aux couples de même sexe de se marier en France quelle que soit la nationalité des intéressé.e.s. La Ministre tiendrait ainsi ses promesses et garantirait le respect des engagements internationaux pris par la France en matière d’égalité des droits et de non-discrimination.
 
  • SIGNATAIRES : Ardhis, Amoureux au ban public, ADDE (Avocats pour la défense des droits des étrangers), Cimade, Gisti, Act Up-Paris, ADHEOS Centre LGBT Poitou-Charentes, L’Autre Cercle, Bi’Cause, Centre LGBT Île-de-France, David et Jonathan, Fédération LGBT, Français du monde – ADFE, GLUP, Inter-LGBT
 
  • CONTACT PRESSE : Philippe Colomb (Ardhis) 06 89 85 31 .. / philippe.colomb(at)me.com
Suite à la décision du Conseil constitutionnel qui rejette le principe de liberté de conscience pour les maires, dépôt de plaintes contre le maire de Matha (17) en raison de son refus discriminatoire de marier deux hommes à raison de leur orientation sexuelle.
 
Le Conseil constitutionnel a désavoué clairement ce jour tous les maires refusant de célébrer des mariages de couples de même sexe, en ne reconnaissant aucune clause de conscience aux maires en tant qu’officiers d’état civil, rappelant uniquement leur devoir républicain, celui d’appliquer la loi.
 
ADHEOS et la Fédération LGBT se félicitent de cette décision qui renforce la lutte contre toutes les discriminations, dans le cas inverse tout maire aurait eu la possibilité de refuser le mariage d’un couple de même sexe, mais aussi d’un couple, entre autres, en raison de ses origines, de sa couleur de peau, de ses engagements politiques, ouvrant ainsi la voie à l’arbitraire et à l’inégalité dans notre République, ce qui aurait été insoutenable.

En conséquence, plainte sera conjointement déposée la semaine prochaine par le couple marié, Bernard ROUHAUD et Peng SAENPINTA, ainsi qu’ADHEOS, association de défense des droits homosexuels, auprès du procureur du TGI de Saintes (Charente-Maritime), à l’encontre de Claude BINAUD, maire de Matha, en raison de son refus discriminatoire de célébrer lui-même le mariage d’un couple de garçons, au motif d’une prétendue clause de conscience, le mariage ayant été célébré par le 5ième adjoint.
 
Bernard ROUHAUD et Peng SAENPINTA, le premier couple gay marié à Matha le 3 août dernier, et l’association ADHEOS, ont mandaté leur conseil, maître Jean-Bernard Geoffroy, à cette fin au motif du refus discriminatoire exprimé publiquement par Claude BINAUD de marier deux hommes à raison de leur orientation sexuelle.
 
Le 14 juin dernier, Claude BINAUD déclarait dans les colonnes de Sud-Ouest : « C’est clair que je ne les marierai pas. Pas deux garçons » et d’ajouter : « Deux filles, j’aurais peut-être dit oui. Au pied du mur. »
L’expression publique et motivée du refus de ce maire de ne pas respecter la loi républicaine, qui s’applique pourtant à toutes et à tous, est en contradiction avec ses obligations d’officier d’état civil clairement rappelées par le Conseil constitutionnel ce jour.
 
En tant qu’officier d’état civil, dépositaire de l’autorité publique et chargé de l’application de la loi, le maire ne peut s’y soustraire sauf à démissionner de son mandat d’élu.
 
Le motif du présent refus tenant à l’orientation sexuelle des deux époux, Claude BINAUD s’expose aux peines de cinq ans d’emprisonnement et de 75.000 euro d’amende prévues par l’article 432-7 du code pénal pour délit de discrimination. Cet article sanctionne la discrimination définie à l’article 225-1 du code pénal, commise à l’égard d’une personne physique ou morale par une personne dépositaire de l’autorité publique ou chargée d’une mission de service public, dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de ses fonctions ou de sa mission, lorsque cette discrimination consiste à refuser le bénéfice d’un droit accordé par la loi.
 
ADHEOS et la FÉDÉRATION LGBT rappellent que l’homophobie n’est pas une opinion mais un délit, pour lequel la liberté de conscience n’est pas un droit dérogatif.
 
ADHEOS et la FÉDÉRATION LGBT rappellent que tout maire, en tant qu’officier d’état civil, a pour obligation de marier tous les couples, sans aucune discrimination. Cette obligation est un droit fondamental.
 
  • Contacts presse :
– Frédéric HAY, président d’ADHEOS au 06 26 39 66 13
– Maitre Jean-Bernard Geoffroy, avocat 06 07 60 67 .. à partir de 14H00
– Stéphane CORBIN, porte-parole de la Fédération LGBT 06 22 09 09 ..
 
Une décision qui obère toutes les manœuvres des opposants au Mariage pour tous et qui renforce la lutte contre toutes les formes de discrimination.
 
Ce vendredi 18 octobre, le Conseil constitutionnel a tout naturellement rejeté le principe d’une liberté de conscience aux maires refusant de marier des couples de même sexe, en raison de convictions personnelles, très souvent religieuses.
 
Le Conseil Constitutionnel précise utilement « qu’en ne permettant pas aux officiers de l’état civil de se prévaloir de leur désaccord avec les dispositions de la loi du 17 mai 2013 pour se soustraire à l’accomplissement des attributions qui leur sont confiées par la loi pour la célébration du mariage, le législateur a entendu assurer l’application de la loi relative au mariage et garantir ainsi le bon fonctionnement et la neutralité du service public de l’état civil ; qu’eu égard aux fonctions de l’officier de l’état civil dans la célébration du mariage, il n’a pas porté atteinte à la liberté de conscience. »
 
Le Conseil Constitutionnel rappelle donc qu’un maire, officier d’état civil, a pour obligation de ne pas se soustraire à la loi, quelles que soient ses convictions personnelles.
 
La FÉDÉRATION LGBT n’attendait pas une autre décision et se félicite qu’elle renforce la lutte contre toutes les formes de discrimination.
Dans le cas inverse, un maire aurait eu la possibilité de refuser le mariage d’un couple de même sexe, mais aussi d’un couple, entre autres, en raison de ses origines, de sa couleur de peau, de ses engagements politiques, ou bien de son identité et expression de genre, ouvrant ainsi la voie à l’arbitraire et à la discrimination dans notre République, ce qui aurait été insoutenable.
 
Le Collectif des maires pour l’enfance, à l’origine de cette question prioritaire de constitutionnalité, est ainsi désavoué par le Conseil constitutionnel dans sa tentative de faire invalider par le Conseil d’Etat la circulaire de Manuel Valls, rappelant les dispositions de notre droit positif et les sanctions applicables aux maires récalcitrants.
 
A quelques mois des élections municipales, cette décision tombe à point nommé pour rappeler à tous les candidats leurs rôle et obligations. Les maires qui ne souhaitent pas célébrer ces mariages et ne pas déléguer un adjoint doivent naturellement démissionner ou ne pas se représenter devant leurs administrés, qui n’ont que faire d’un officier d’état civil qui ne respecte pas la loi.
 
Les maires qui a ce jour se sont publiquement opposés à un mariage de couple de même sexe, avec force d’arguties discriminatoires, peuvent donc être utilement poursuivis.
 
  • Contact presse : Stéphane Corbin, porte parole de la Fédération LGBT contact(at)federation-lgbt.org
L’Existrans : la marche des personnes Trans & Intersexes et de celles et ceux qui les soutiennent aura lieu le samedi 19 octobre 2013 avec un cortège qui partira des Invalides à 14h où chacunE est attenduE afin de venir scander et défendre les revendications du collectif.
 
Pour cette dix septième édition, et dans un climat politique frileux où le gouvernement ne mesure pas l’urgence de la situation et se laisse intimider par les forces homophobes et réactionnaires réveillées contre la loi sur le « mariage pour tous », nous comptons bien faire entendre nos voix afin que cessent les multiples discriminations et violences transphobes et la précarité sociale qui frappent les personnes Trans et Intersexes. 
 
« TRANS, INTERSEXES : UNE LOI, DES DROITS ! »
 
Le gouvernement doit tenir ses engagements et déposer sans délai un projet de loi qui nous permette de disposer librement de nos identités, de nos corps et de nos vies sans subir en permanence les violences médicales, psychiatriques, administratives, judiciaires et sociales, qui nous blessent, nous précarisent et nous mettent tout simplement en danger !
 
 
Ainsi, nous exigeons :
 
 
► Le changement d’état-civil libre et gratuit devant un officiel d’état-civil, sans condition médicale (ni stérilisation ni suivi psychiatrique), sans homologation par un juge.
 
► Le libre choix des parcours médicaux, sur la base du consentement éclairé, avec le maintien des remboursements en France et à l’étranger.
 
► Le démantèlement des équipes / protocoles hospitaliers et la formation des médecins et chirurgiens français pour un suivi médical de qualité, respectueux et dépsychiatrisé.
 
► Le financement de campagnes nationales de sensibilisation créées ou approuvées par les associations Trans et Intersexes pour lutter contre la transphobie et pour la visibilité des Intersexes.
 
► La formation et la sensibilisation des personnels en contact avec les personnes trans et intersexes (santé, éducation, social, administratif, justice, prisons, etc).
 
► La mise en place de mesures pour faciliter l’accès au monde du travail et aux études et pour protéger les salariéEs trans et intersexes.
 
► Le financement de la recherche et de la communication sur la santé des personnes trans et intersexes et de leurs partenaires (VIH/sida, hépatites, IST, effets des traitements à long terme, interactions médicamenteuses, etc).
 
► L’abrogation des lois contre le travail du sexe précarisant et mettant en danger les personnes trans et intersexes concernées et l’abandon de tout projet visant à pénaliser les clientEs.
 
► Le respect de l’identité de genre et l’amélioration des conditions de vie des Trans et Intersexes en prison.
 
► La reconnaissance et la prise en compte dans les demandes de régularisation des Trans et Intersexes sans papiers de leur extrême fragilité sociale.
 
► L’adoption par l’ensemble des médias d’une charte contre la transphobie et les discriminations envers les Intersexes pour assurer le respect de la personne humaine et une meilleure représentation des Transidentités et des personnes intersexes.
 
► L’arrêt immédiat des opérations et des mutilations sur les enfants intersexes, l’accompagnement psychologique de leurs parents et l’accompagnement à l’auto-détermination des Intersexes, conformément à la résolution 1952 (2013) du Conseil de l’Europe pour le droit des enfants à l’intégrité physique.
 
► L’accompagnement des enfants et adolescents dans leur autodétermination, y compris le respect et la protection de toute expression de genre, le respect des prénoms et genre choisis, notamment dans le cadre scolaire, l’accès sur la base du consentement éclairé aux traitements hormonaux et/ou bloquant la puberté, comme aux autres traitements ou opérations, et l’accès au changement d’état-civil.
 
 
Il est urgent que l’ensemble de ces mesures légitimes, cohérentes et vitales soient prises en compte afin que chacunE puisse vivre décemment et librement, en conformité avec les principes fondamentaux de notre République, fondée sur le respect de la dignité humaine ainsi que sur le droit à disposer de son corps.
 
La France, qui se présente au monde comme « le pays des Droits de l’Homme », va-t-elle enfin respecter les principes de Jogjakarta[1] et les directives européennes, et devenir enfin « le pays des droits humains » ?
 
Il existe aujourd’hui un réel danger pour la mise au placard de ces mesures législatives pourtant impératives et urgentes. Cela signifierait pour les Trans et les Intersexes le maintien voir l’aggravation des multiples discriminations et violences qu’ils et elles subissent.

 
Le gouvernement doit déposer au plus vite un projet de loi !
 
Le 19 octobre prochain, soyons nombreuSESx à faire entendre nos voix ! Avec un soutien large, inconditionnel et sans faille de tous nos amiEs et alliéEs !
 
La lutte contre la transphobie, c’est maintenant ! C’est de nos vies qu’il s’agit !
 
 
 
  • CONTACT PRESSE : Coline Neves (06 86 44 68 .. / coline.neves(at)gmail.com)
  • SIGNATAIRES :  
Acceptess-T, AcronymeS, Act-Up Paris, ADHEOS Centre LGBT Poitou-Charentes, AGILE, Aides, Andbraiz, APGL, Arc en Ciel Toulouse, Association Beaumont Continental (ABC), Association nationale transgenre (A.N.T.), CASH !, Centre LGBT de Nantes, Centre LGBT de Paris Île-de-France, Centre LGBT de Touraine, CGLBT de Rennes, Collectif 8 mars pour toutes, Collectif DiverSgens, Collectif Existrans 2013, Collectif OUI OUI OUI, Commission LGBT d’Europe Ecologie – Les Verts (EELV), Comité Idaho France, Comin-G, Coordination Interpride France (CIF), EFiGiES, Equinoxe Nancy Lorraine – Centre LGBT de Lorraine-Sud, Ex-Aequo, Fédération LGBT, Fédération Total Respect / Tjenbé Rèd, FLAG !, Gare !, GLUP, HES, HomoSFèRe, Inter-LGBT, La Nef des Fiertés, Le MAG, Le Refuge, Les Flamands Roses, Les Ours de Paris, NPA, Long Yang Club – Paris, Observatoire des transidentités (ODT), Organisation Internationale Intersexe Francophonie, OUTrans, Pari-T, Planning Familial 44, Purple Block, QUAZAR Centre LGBT d’Angers, Rainbow Brest, SIS Association, Stop Trans Pathologization (STP), Trans 3.0, What The Film!
COGAJ – Coalición Global de Jóvenes TIBQLG / Global Coalition of Young TIBLQG (États-Unis), Fundaci&oacu
te;n Arcoiris (Mexique), Intersex & Transgender Luxembourg a.s.b.l., SAIL – Support Acceptance Information & Learning (Irlande du Nord), Trans-Fuzja Foundation (Pologne), TransLatina Network (États-Unis), Transgender Europe, Transvanilla Transgender Association (Hongrie)
 
 
SOUTIENS : Genres Pluriels, Le Parti de Gauche, Pink Vanilla Queer Portal Group, Txy
 

L’affaire avait mal commencé, entre préjugés, ignorance, confusion et mauvais travail parlementaire. Elle se conclut par une véritable pantalonnade !
  •  Des amendements médiocres et dangereux…
 
À deux exceptions près (dont un sur le droit d’asile et l’amendement n° 130, faisant du respect de l’identité de chaque Français un droit), tous les amendements présentés par les sénateurs ont été rejetés à la demande du gouvernement. Exit les espoirs de quelques militants – trop naïfs, ou trop proches du gouvernement comme les dirigeants de l’Inter-LGBT – qui n’avaient pas tout de suite compris que ces amendements, en l’état, auraient continué à livrer les personnes transgenres à l’arbitraire des juges et aux lenteurs de la justice française.
 
Refusant de travailler en amont avec les responsables associatifs, les experts et les rares juristes qui maîtrisent les textes de référence internationaux (Principes de Jogjakarta, textes du commissaire européen aux droits humains, résolution 1728-2010 du Conseil de l’Europe, loi argentine de 2012), les sénateurs PS, PCF, EELV ont raté leur examen d’entrée sur les questions de genre et d’état civil. Un tel amateurisme, mâtiné de préjugés parfois proche du moralisme “catho tradi” (nous retenons particulièrement la sénatrice PS Maryvonne Blandin, évoquant notre « problème douloureux » au lieu de défendre nos droits !) montre que les élus de gauche présents au parlement ont encore beaucoup à faire, sur les questions LGBT et transgenre, pour se hisser au niveau des élus européens ou argentins !
 
  • Un gouvernement qui abandonne ses promesses de campagne
 
Cette fois, le gouvernement ne peut pas invoquer la « volonté du pays d’avoir du calme », selon la formule honteuse d’une responsable associative proche du pouvoir… En effet, la droite, totalement ignorante des sujets évoqués, a été quasi absente de ce débat ! Les intégristes cathos-fachos aussi. C’est bien la gauche qui a eu peur de son ombre, tétanisée à l’idée que la moindre avancée sociétale ne déplaise à ceux qui, y compris dans ses propres rangs, ont encore des préjugés à l’égard des personnes transgenres.
 
 
Capitulant une fois de plus sur des valeurs essentielles, comme il l’a déjà fait sur le droit de la famille et l’ouverture de la PMA à toutes les femmes, le gouvernement renvoie le changement d’état civil à 2014. Après les élections ? Devons-nous lui faire confiance ? Poser la question, c’est y répondre !
 
 
Agir ensemble pour faire gagner l’égalité des droits !
La stratégie du gouvernement est-elle de ne rien faire, laissant aux futures directives européennes le soin de faire entrer à reculons dans le droit français les textes de liberté et d’intégration sociale que les personnes transgenres attendent sous la gauche comme elles les ont attendus en vain sous la droite ? Ce serait d’un redoutable cynisme pour les suicidés du silence et les jeunes prostituées de survie transgenres, ces sans papiers français, qui vont continuer à s’accumuler.
 
 
Seul un lobbying actif et une mobilisation prolongée permettront de faire pression sur le gouvernement et le Président Hollande. Pour que les personnes transgenres deviennent en France, comme elles le sont déjà en Argentine, des citoyens et des citoyennes à part entière devant la loi !
 
Les amendements EELV, PCF, PS et UDI déposés au Sénat sont inacceptables en l’état.
NON à la résistible ascension de la judiciarisation et au paradoxal retour caché de la médicalisation dans la loi.  
 
A l’occasion du projet de loi pour l’Égalité entre les femmes et les hommes, débattu en première lecture au Sénat les 16 et 17 septembre, des sénatrices et sénateurs EELV, PCF, PS et UDI ont déposé des amendements concernant l’identité de genre et le changement d’état civil des personnes transgenres.
 
Cette initiative est urgente puisqu’elle s’appuie, entre autres, sur les revendications que la FÉDÉRATION LGBT porte, visant à faciliter la vie des personnes transgenres au quotidien et faire respecter leur droit à une vie privée protégée, qui aujourd’hui leur est refusée par l’Etat lui-même.
 
La FÉDÉRATION LGBT n’a eu de cesse jusqu’ici de rappeler la nécessité que la France honore son propre vote en faveur de la résolution 1728 du Conseil de l’Europe en 2010. Résolution appliquée par l’Argentine, pays non européen, par le vote d’une loi 30 novembre 2011 qui reconnaît pleinement l’identité de genre et ne soumet plus le changement d’état civil des personnes transgenres à une quelconque condition médicale.
 
Dans son avis du 27 juin dernier, la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH) a préconisé la substitution du critère de l’identité de genre à celui de l’identité sexuelle dans notre droit positif et la simplification de la procédure de changement de la mention du sexe à l’état civil. Tout en soutenant une démédicalisation complète, c’est à dire la fin des stérilisations forcées, la CNCDH maintient une judiciarisation partielle avec l’homologation devant un juge.
 
En réponse à cet avis, des dizaines d’associations, dont la FÉDÉRATION LGBT et l’ANT, ont signé un communiqué commun le 3 août dernier, rappelant que « la décision de changement d’état civil des personnes trans ne doit pas être compromise par une quelconque autorité médicale, psychiatrique ou judiciaire susceptible de contester la légitimité de [la] demande [des personnes transgenres]. »
 
Aussi, la FÉDÉRATION LGBT, salue l’amendement n° 130 des sénatrices EELV (1) substituant le critère de l’identité de genre à celui de l’identité sexuelle dans les textes prohibant la discrimination, dans les codes pénal, du travail, du sport et dans la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse. De même, nous saluons l’amendement n° 136 du groupe communiste (2) visant à ajouter les critères de genre et d’orientation sexuelle à la qualité de réfugié de toute personne persécutée. Toutefois, nous recommandons la mention de l’identité de genre pour être cohérents.
 
En revanche, nous ne pouvons accepter en l’état les autres amendements déposés concernant le changement de la mention du sexe sur l’état civil et encore moins en féliciter leurs auteur.e.s.
Les amendements médicalisants et précarisants du PCF et de l’UDI sont largement en deçà de l’avis de la CNCDH, et ceux de EELV et du PS introduisent une judiciarisation partielle, mais avec une telle imprécision que la médicalisation reviendra à grands pas dans le quotidien des procédures.
 
L’amendement n° 80 de Chantal Jouanno, sénatrice UDI, est pathologisant, mentionnant encore « le trouble de l’identité de genre », « la dysphorie de genre », « le transsexualisme ». Conséquence, l’amendement subordonne l’accès de la procédure à la fourniture « d’un ou de plusieurs rapports médicaux qui attesteront de la réalité du trouble d’identité de genre (sic) » et au contrôle du juge aux affaires familiales.
 
L’amendement n° 154 du groupe communiste introduit une double procédure, en référé et au fond, contre l’avis de la CNCDH qui l’avait écarté. En référé, « la requête est motivée par une attestation d’un médecin » et la fourniture de témoignages attestant de la situation de vie du ou de la requérante depuis 5 ans (3 ans pour une autre procédure). Point dangereusement précarisant pour les personnes transgenres obligées de vivre pendant ce délai un perpétuel outing social.
Le Collectif Fièr-e-s et Révolutionnaires, qui avait invité La FÉDÉRATION LGBT a une table ronde dimanche 15 septembre dans le cadre de la Fête de l’Humanité, a annoncé le retrait de cet amendement pour réécriture. Nous en prenons acte et attendons la nouvelle version.
 
L’amendement n° 92 du groupe socialiste (3) vise à appliquer l’avis de la CNCDH par le retrait de toutes conditions médicales, avec dépôt de la demande en mairie, puis l’homologation d’un juge qui pourrait seulement fonder son refus sur « la fraude manifeste ou de l’incapacité de la personne de manifester sa volonté. » Toutefois, le manque de précision de l’expression « pour les personnes engagées dans un processus de transition » obligera les tribunaux à interprétation. Laquelle inévitablement passera de nouveau par la médicalisation. De plus, cet amendement, qui a entendu la demande de nos associations, pour le dépôt de la demande en mairie, ne précise nullement le délai imparti à l’officier d’état civil pour transmission au juge pour homologation.
 
L’amendement n° 169 du groupe écologiste participe du même constat du retour déguisé de la médicalisation car si l’homologation par un juge est prévue, « l’intérêt légitime » qu’il devra constater réintroduira toute la médicalisation, avec son cortège humiliant d’obligation de traitements, de diagnostic différentiel, d’obligation de dysphorie de genre et donc d’irréversibilité et de stérilisation forcée.
 
Il n’y aurait rien de pire que de vouloir éradiquer toute médicalisation dans le changement de la mention du sexe de l’état civil des personnes transgenres et paradoxalement la réintroduire en la gravant dans la loi. Tout l’enjeu est bien de dépasser les blocages de la majorité actuelle pour une démédicalisation et déjudiciarisation complètes, sans concession.
 
La FÉDÉRATION LGBT, prête à reconnaître la bonne intention initiale de leurs auteur.e.s, appelle solennellement tous les groupes concernés à réécrire leurs amendements avec des efforts conséquents de préc
isions
. S’ils ne doivent pas être en deçà de l’avis de la CNCDH, ces amendements doivent aussi être plus ambitieux. Attendre du Conseil d’Etat qu’il fixe après vote les modalités administratives de l’homologation c’est prendre le risque de graves déconvenues potentielles. C’est au législateur d’écrire la loi et d’en dessiner les contours courageux et précis au bénéfice des personnes transgenres. Pour cela nous nous tenons à leur disposition.
 
Les sénatrices du groupe socialiste défendent leur amendement, notamment l’homologation par un juge dont nous ne voulons pas, par le fait que « la mention du sexe demeure, dans notre droit un élément essentiel de l’identification des personnes, et que l’état civil revêt une forte importance symbolique dans la tradition républicaine française. » Cette expression est forcément le reflet de la pensée de la majorité actuelle, aidée en cela par ses conseillers.
 
Nous leur répondons que justement le poids du symbolique doit évoluer par un changement de mentalités au regard de l’urgence de la situation des personnes et que cela n’est pas impossible dans notre droit positif. L’utilisation juridique de catégories identificatoires peut tout à fait permettre le retrait du sexe. L’identification des personnes étant ouvert à bien d’autres critères.
 
La FÉDÉRATION LGBT attend que le gouvernement prenne toutes ses responsabilités en la matière et qu’il envoie un signal clair comme quoi il accepte des sénatrices et sénateurs de tous bords des amendements qui dépassent ses blocages actuels. Sinon à quand un projet de loin spécifique ? Certainement aux calendes grecques, comme l’exemple des reculades, des renoncements électoralistes du gouvernement et de l’exécutif, sur la filiation et la PMA, pendant les débats que le mariage pour tous et depuis sa promulgation.
 
Sinon, nous faudra-t-il en tirer toutes les conséquences vis-à-vis du gouvernement ? En effet, le calendrier électoral 2014 est particulièrement riche : élections municipales les 23 et 30 mars, européennes le 25 mai et sénatoriales en septembre… 
 
  • Stéphane Corbin,porte-parole de la Fédération LGBT contact@federation-lgbt.org 
 
(1) – Mmes ANGO ELA, BENBASSA, BOUCHOUX.
(2) – Mmes CUKIERMAN et ASSASSI, M. FAVIER.
(3) – Mmes BLONDIN et MEUNIER, M. GODEFROY, Mmes BOURZAI et LEPAGE, M. YUNG et Mme CAMPION.
La question du changement d’état civil des trans’ s’invite au Sénat. Philippe Reigné, chercheur en droit du genre et du sexe, décrypte les amendements déposés.
 
Saisie le 8 janvier 2013 par la garde des Sceaux et la ministre des Droits des femmes, la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH) a rendu, le 27 juin 2013, un avis portant à la fois sur la substitution du critère de l’identité de genre à celui de l’identité sexuelle dans les textes prohibant la discrimination et sur la simplification de la procédure de changement de la mention du sexe à l’état civil. Son avis recommande, sur ce dernier point, la démédicalisation complète et une déjudiciarisation partielle de la procédure.
 
La Commission, après avoir déploré que «la transidentité [soit] encore trop communément rapportée à un fantasme, une maladie mentale, voire à une perversion», se prononce en faveur de la suppression des conditions médicales posées par les tribunaux à la modification de la mention du sexe sur les registres d’état civil. En effet, la Cour de cassation, dans le silence des textes, exige que soit rapportée la double preuve du syndrome transsexuel et de l’irréversibilité de la transformation de l’apparence, cette dernière expression étant un hypocrite synonyme de stérilité. L’avis du 27 juin 2013 relève que la première condition posée par la Cour de cassation «paraît valider une pathologisation de la transidentité» et que la seconde aboutit à de fréquentes expertises judiciaires et conduit souvent les personnes transidentitaires à recourir à des opérations chirurgicales non souhaitées. La Commission suggère une procédure en deux temps, la demande prenant la forme d’une déclaration reçue par l’officier d’état civil en présence de deux témoins indépendants et ensuite homologuée par le juge.
 
DES AMENDEMENTS TRÈS IMPARFAITS
Cet avis a donné lieu, le 11 septembre 2013, au dépôt de quatre amendements au projet de loi pour l’égalité entre les femmes et les hommes, un cinquième, additionnel, traitant du changement de prénom (n°79). L’abondance, dit-on, ne nuit pas; force est cependant de constater qu’elle ne profite pas non plus, à tout le moins lorsqu’il s’agit de légiférer. La lecture des amendements déposés montre que la Commission nationale consultative des droits de l’Homme n’a été que très imparfaitement entendue. Aucun des quatre amendements ne parvient à une démédicalisation effective et complète de la procédure de changement d’état civil. Il suffit, pour s’en convaincre, de les passer en revue.
 
Deux amendements (nos 80 et 154) sont clairement empreints d’une logique médicale.
 
L’amendement n°80 (Mme Jouanno) confie les changements d’état civil « pour transsexualisme » aux « services de l’état civil des mairies » sous le contrôle du juge aux affaires familiales. Bien qu’il supprime toute condition tirée d’une réassignation sexuelle, de l’irréversibilité de traitements médicaux ou encore d’une stérilisation, cet amendement subordonne l’accès de la procédure à l’établissement « d’un ou de plusieurs rapports médicaux qui attesteront de la réalité du trouble d’identité de genre ». Cette exigence est pourtant formellement condamnée par l’avis du 27 juin 2013.
L’amendement n°154 (groupe communiste) est particulièrement complexe, puisqu’il prévoit à la fois une procédure de référé et une procédure au fond, alors que la dualité des procédures a expressément été écartée par la Commission nationale consultative des droits de l’Homme en raison de sa lourdeur et du caractère inadapté du référé. Sont, de surcroît, exigées la preuve du transsexualisme, le cas échéant, par expertise judiciaire, et la démonstration de l’entrée dans un «parcours transidentitaire», défini comme un «processus» de transformation suivi en vue de «s’établir dans le sexe opposé à celui qui figure sur les mentions d’état civil». Il s’agit, de nouveau, de conditions incompatibles avec l’avis du 27 juin 2013. Insérer l’expression de «sexe opposé» dans un texte consacré à l’égalité entre les femmes et les hommes laisse par ailleurs perplexe…
 
Les deux autres amendements (nos 92 et 169) sont rédigés de manière apparemment plus neutre.
L’amendement n°92 (Mmes Blondin et Meunier, M. Godefroy, Mmes Bourzai et Lepage, M. Yung et Mme Campion) reprend le principe de l’homologation judiciaire d’une déclaration recueillie par l’officier d’état civil. Le refus d’homologation peut seulement résulter de la fraude manifeste ou de l’incapacité de la personne de manifester sa volonté. Ces restrictions apportées aux pouvoirs du juge sont cependant inutiles, car la procédure est réservée aux « personnes engagées dans un processus de transition », sans autre précision. Les tribunaux devront donc préciser le sens de cette expression ; pour ce faire, ils n’auront guère d’autre choix que de recourir à des critères médicaux. Ainsi, l’accès aux traitements hormonaux supposant, en principe, l’établissement d’un diagnostic différentiel de dysphorie de genre, celui-ci deviendra inévitablement une condition préalable à toute déclaration de changement d’état civil. De même, l’engagement dans un « processus de transition » s’inscrivant nécessairement dans la durée, il pourra toujours être caractérisé par ses effets, notamment sur la fécondité. Ce sera le retour de l’irréversibilité, concept si commode pour désigner l’indicible. La démédicalisation de la procédure, prônée par l’avis du 27 juin 2013, aura alo
rs fait long feu.
 
L’amendement n°169 (groupe écologiste) suscite de semblables remarques ; le changement d’état civil, par déclaration homologuée par le juge, y nécessite la démonstration d’un intérêt légitime. Cette condition, empruntée à la procédure de changement de prénom, mais non définie, pourra être aisément médicalisée par les tribunaux ; le juge sera, en effet, porté à voir, dans la dysphorie de genre, l’intérêt légitime exigé par le texte.
 
La modification de la mention du sexe à l’état civil est fondée sur le droit au respect de la vie privée. L’exercice de ce droit fondamental ne peut être conditionné par des considérations médicales ni par des concepts aussi flous que le « processus de transition » ou l’ « intérêt légitime ». Il est encore temps de reprendre la plume…
 
Philippe Reigné, agrégé des facultés de droit, professeur du Conservatoire national des arts et métiers.
COMMUNIQUE DE PRESSE EQUINOXE & ANT NANCY
 
Suite à la garde à vue jeudi 29 août d’un militant d’extrême-droite du GUD-Nancy, Équinoxe Nancy Lorraine et l’Association Nationale Transgenre se félicitent des premières retombées judiciaires d’une série de plaintes déposées par des associations LGBT et de défense des droits humains, tant au niveau local que national, contre des groupes haineux et dangereux.
 
Cette garde à vue, qui en appelle d’autres, traduit la mise en action de l’institution judiciaire au terme de 9 mois délétères marqués par de nombreux appels à la violence, voire au meurtre, sur Internet et dans la ville, contre les personnes LGBT (lesbiennes, gays, bi, transgenres). On n’en finirait pas de lister les actions intolérables de ces groupes, en particulier du GUD : Marche des Fiertés de Nancy, le 1er juin, sous escorte policière, menaces répétées et nombreuses dégradations signées du GUD-Nancy sur les campus de droit et de lettres de la ville, etc. Et comme par hasard dans la foulée des manifestations hostiles à l’ouverture du mariage et de l’adoption aux couples de même sexe !
 
Équinoxe Nancy Lorraine et l’Association Nationale Transgenre rappellent par ailleurs que c’est dans ce contexte que 4 autres plaintes ont été déposées au printemps, soit par nos associations soit par certains de nos militants : vandalisme homophobe sur la porte des locaux du Centre LGBT de Lorraine-Sud (membre de la Fédération LGBT) ; salut nazi réalisé sur le passage de la Marche de Nancy, le 1er juin, aux côtés d’un étendard arborant la croix celtique ; menaces et insultes homophobes sur deux de nos responsables à leur domicile ; insultes homophobes, le couteau à la main, sur le passage de la Marche des Fiertés de Metz le 15 juin ; et appel au crime à l’encontre du mariage de deux de nos adhérents.
 
En outre, une nouvelle plainte sera déposée de manière imminente par Equinoxe Nancy Lorraine pour une série de courriers anonymes d’intimidation et de menaces reçus à nos locaux.
 
La récente campagne contre le « Mariage pour tous » a été le prétexte à libérer une haine homophobe et transphobe décomplexée et d’une rare violence, tant sur les réseaux sociaux que dans les rues, à Nancy comme ailleurs sur le territoire national. Nous attendons désormais une réponse exemplaire de la justice de la République.
 
  • Contacts presse :
Stéphanie Nicot Association Nationale Transgenre  porte.parole@ant-france.eu
 
– Jérémy Baudoin Equinoxe Nancy Lorraine president@equinoxe54.com