Le football, plus important que les droits humains.
 
Après les organisations syndicales, menacées d’interdiction de manifester puis réduites à faire le tour d’un bassin, c’est la traditionnelle Marche des Fiertés LGBT de Paris qui fait les frais des menées anti-démocratiques du Ministre de l’Intérieur, via la Préfecture de police. Le gouvernement Valls et le président Hollande osent désormais s’en prendre frontalement aux lesbiennes, gays, bisexuel·le·s et transgenres en transformant la plus importante Marche LGBT de France (traditionnellement 4,6 km au cœur de Paris) en promenade de 2 km sur les quais !
 
À défaut d’interdire la Marche des Fiertés, l’État l’affaiblit.
 
Prétextant déjà les aléas de l’Euro de football et l’état d’urgence, le gouvernement avait déjà demandé à l’Inter-LGBT, organisatrice de la Marche parisienne, de reporter le défilé traditionnel de fin juin au 2 juillet. Toujours bonne fille avec le gouvernement, l’Inter-LGBT s’est exécutée, en espérant au moins un peu de considération…
 
C’était bien mal connaître un gouvernement qui, après avoir trahi toutes ses promesses électorales, ne connaît qu’une seule chose : le rapport de force. Encouragé par ce premier recul, le gouvernement a en effet osé demander, lors de réunions discrètes à la Préfecture, le report pur et simple de la Marche… à septembre.
 
L’Inter-LGBT se révèle toujours conciliante dans sa mollesse.
 
Craignant un tollé des associations, l’Inter-LGBT a fini par convenir d’un parcours « allégé » (à l’image de son manque de combativité face à ses ami·e·s du gouvernement et du PS ?), bien loin du parcours habituel des Marches. Une petite balade sur les quais de Seine ! Hormis la dispersion à Bastille, le gouvernement et les élus PS ne devraient pas trop entendre l’écho des revendications LGBT…
 
Gouvernement et parlementaires sacrifient allègrement les droits humains LGBT.
 
Hormis un mariage singulièrement allégé de la parentalité et contesté dans le cas de conjoints issus de 11 nationalités, Hollande et le gouvernement, n’ont tenu aucun de leurs autres engagements, en particulier l’ouverture de la PMA à toutes les personnes qui peuvent porter un enfant, célibataires ou en couple. Quant au droit des personnes transgenres à obtenir un changement d’état civil, il se voit opposer un article 18 quater qui fait de la déjà très mauvaise proposition des député·e·s PS emmené·e·s par Erwann Binet le pire texte proposé en Europe et dans le monde ces dernières années !
Le changement vers une société plus juste, ce n’est pas pour maintenant.
 
Et l’année prochaine, une interdiction de la Marche des Fiertés ?
 
Trois semaines après le massacre homophobe d’Orlando, imaginions-nous sérieusement, que le gouvernement aurait attaqué la Marche des Fiertés de Paris au canon à eau, à la matraque, aux lacrymogènes, aux grenades de désencerclement et aux balles de défense ? Bien sûr que non ! Le gouvernement aurait, bon gré mal gré, pris acte du parcours initial déposé depuis des mois ou du moins il aurait renégocié avec les associations LGBT un parcours de compromis permettant une Marche des Fiertés de Paris digne de ce nom.
 
Céder aujourd’hui, c’est renoncer demain !
 
Il reste cinq jours à la direction de l’Inter-LGBT pour montrer sa détermination. Ou se déconsidérer devant tout le mouvement LGBT. Il reste cinq jours au gouvernement pour être un partenaire de notre sécurité et du progrès social. Ou se confirmer être un ennemi de nos droits et de nos libertés !
 Dans un communiqué rendu public hier, le Défenseur des droits, M. Jacques Toubon, « recommande une procédure déclarative pour la modification de l’état civil des personnes transgenres ». C’est une prise de position dont l’importance ne doit échapper à personne, et en particulier pas aux député·e·s PS et au gouvernement qui, avec l’amendement 282, ne respectent pas les recommandations du Défenseur des droits et les résolutions que les élu·e·s socialistes au parlement européen ont voté. Pourtant le Brexit devrait les faire sérieusement réfléchir : à force de tenir un discours à Bruxelles (le PS y soutient un changement d’état civil déclaratif) et un autre à Paris (le PS préconise un changement d’état civil judiciarisé et partiellement médicalisé), les peuples finissent par ne plus plus confiance à ces élu·e·s et à leur double langage !
 
Alerté à de nombreuses reprises par les associations transgenres et de nombreuses associations LGBT, en particulier la Fédération LGBT qui participe aux travaux du comité d’entente LGBT auprès du Défenseur des droits, M. Toubon recommande pour sa part, sans la moindre ambiguïté, « une procédure déclarative, rapide, et transparente, auprès de l’officier d’état civil ». Il précise que cette procédure lui paraît « la seule qui soit totalement respectueuse des droits fondamentaux des personnes trans telles qu’elles sont définies par l’article 8 de la Convention Européenne des Droits de l’Homme ». Citant les exemples de l’Irlande et de Malte, le Défenseur des droits a adressé cette décision au Garde des Sceaux et aux parlementaires français.
 
Cette décision montre également que l’Association Nationale Transgenre et la Fédération LGBT ont eu raison de lancer une campagne incisive en faveur du changement d’état civil libre et gratuit, à l’occasion de la journée internationale contre les LGBT-phobies !
 
Même si le combat sera encore long et difficile face à des élu·e·s souvent mal informé·e·s, parfois peu compétent·e·s ou trop imprégné·e·s de préjugés religieux, voire sous influence (Églises diverses et autres Manif pour tous), c’est une étape historique pour la communauté transgenre française et toutes les personnes LGBT qui se battent à ses côtés.
 
Pour un gouvernement et des partis très en retard sur les questions de société, cette décision du Défenseur des droits est un véritable coup de semonce. Les député·e·s PS seraient bien avisé·e·s de ne pas persister dans l’erreur, de revoir au plus vite leur (mauvaise) copie et de suivre les recommandations du Défenseur des droits afin d’offrir aux personnes transgenres « une procédure déclarative pour la modification de l’état civil ».
 
Contacts presse :
– Stéphanie NICOT, présidente +33 6 14 69 63 51
– Antonin LE MÉE, porte-parole +33 6 88 76 82 01
– contact@federation-lgbt.org
La Fédération LGBT exige que la France condamne immédiatement l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI)
 
11 organisations gays ou LGBT ne pourront pas participer le mois prochain à une réunion des Nations Unies portant sur les questions du VIH et du sida. C’est l’Organisation de la Coopération Islamique, qui regroupe 51 pays musulmans, qui a demandé leur exclusion. L’OCI n’a pas mentionné de raison particulière pour justifier cette demande.
 
L’ONU s’est déjà tristement illustrée à plusieurs reprises pour ses prises de position LGBT-phobes(à chaque fois à l’initiative de pays eux-mêmes LGBT-phobes). L’an dernier, la Russie avait demandé de revenir sur les avantages accordés aux personnels onusiens mariés avec des personnes de même sexe. La Chine, le Pakistan et l’Arabie Saoudite avaient soutenu cette démarche, mais elle avait heureusement été rejetée.
 
Où la question devient plus stupéfiante, c’est lorsque la présidence du panel sur les Droits de l’Homme de cette pourtant honorable institution est accordée à l’Arabie Saoudite. Ce pays, selonune étude, est classé le 7e pays le plus autoritaire sur 167. L’Arabie Saoudite est le seul pays au monde à encore s’opposer à la Déclaration universelle des Droits de l’Homme de 1948.
 
Quand on pense que les personnes transgenres sont 49 fois plus susceptibles de vivre avec le VIH et qu’en terme de prévalence les HSH et gays sont les plus touchés, comment ne pas s’élever avec force et vigueur contre cette ineptie qui peut s’avérer extrêmement dommageable pour le contrôle mondial de l’épidémie à VIH ?
 
À l’instar des États-Unis, du Canada et de l’Union Européenne, et même si la France est au sein de cette dernière, la Fédération LGBT tient à exprimer son immense et profonde indignation devant cet acte particulièrement irresponsable. Elle exige par ailleurs, en sus de la demande européenne, une condamnation forte et sans appel du Président de la République française lui-même envers l’Organisation des Nations Unies.
 
Ne pas faire droit à cette demande quelques jours après l’annonce par la Ministre de la Santé d’une mesure destinée à participer activement à la réduction des cas d’hépatites B et C en France, et laisser la potentialité de voir celle du VIH repartir mondialement à la hausse serait tout simplement criminel !
 
Monsieur François Hollande, si vous n’entendez pas la rumeur de vos concitoyens dans les rues, essayez au moins d’être digne du pays berceau des Droits de l’Homme dont vous êtes les Président de la République et condamnez immédiatement et sans appel cet acte odieux !
 
Contact presse
Dominique Ganaye, vice-président en charge de la santé et de la prévention
+33 6 70 70 93 17 – contact@federation-lgbt.org
La Fédération LGBT salue une mesure significative de santé publique.
 
Au milieu d’un quasi océan de reculs sociaux et de mauvaises nouvelles que le gouvernement français nous assène quotidiennement, il semble que seule la Ministre de la Santé soit encore capable de produire des avancées positives !
 
Après l’annonce en novembre dernier de l’autorisation de mise sur la marché, puis de la prise en charge de la PreP (traitement préventif contre la contamination par le le VIH) comme outil complémentaire des moyens de réduction des risques déjà disponibles, c’est l’élargissement des nouveaux traitements (notamment anti-VHC) à toutes les personnes porteuses d’une hépatite, qu’elle vient d’annoncer hier à la journée nationale des hépatites.
 
Jusqu’à maintenant, seules les personnes en stade avancé (stade 3) ou co-infectées VIH et hépatite(s) pouvaient avoir accès aux nouveaux traitements dont l’efficacité est largement supérieure à la traditionnelle association interféron-ribavirine, et surtout avec des effets secondaires très bas voire quasi-nuls.
 
Rappelons que nos communautés LGBT sont largement plus touchées que la moyenne de nos concitoyens, et tout particulièrement les gays et hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes, ainsi que les personnes transgenres.
 
Ces deux éléments devraient permettre de s’acheminer vers une réduction significative des nouvelles contaminations et à terme également une baisse des coûts de santé, même si cela passez éventuellement par une augmentation temporaire, due au coût élevé des ces nouvelles molécules. Leur utilisation en plus grande quantité devra aussi permettre de faire pression sur les laboratoires pour qu’ils en baissent le prix de vente.
 
Notons encore l’arrivée des tests rapide de l’hépatite C, à l’instar de ceux du VIH, et nous nous armons petit à petit d’un arsenal efficace, à la fois préventif et curatif.
 
Nos communautés tenaient à saluer cette annonce et remercier Madame Marisol Touraine du courage de sa décision, à contre-courant de la majorité des mesures gouvernementales.
 
Contact presse
Dominique Ganaye, vice-président en charge de la santé & et de la prévention
+33 6 70 70 93 17 – contact@federation-lgbt.org

50 morts, 53 blessés. Tel serait le terrible bilan, encore provisoire, de l’attaque homophobe contre une discothèque gay d’Orlando (Floride).

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