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Financement des Centre LGBTI+ : motion « Engager la bataille des moyens pour les Centres LGBTI+ » (assemblée générale de février 2022)

Sur le territoire national, l’action des Centres LGBTI+ fait l’objet d’une reconnaissance institutionnelle croissante. Pourtant, leurs moyens sont trop limités et trop précaires pour pouvoir se développer réellement et répondre aux fortes attentes des publics LGBTI+, des partenaires civils et des pouvoirs publics. 

Pour cause : l’Etat refuse d’investir dans le fonctionnement des Centres LGBTI+. La responsabilité du financement quotidien repose exclusivement sur les individus et sur les collectivités territoriales. Les financements par subvention des collectivités territoriales conduisent à l’incertitude, surtout en cas d’arrivée aux commandes d’une majorité homophobe, comme cela est arrivé très souvent depuis 2014. Cela grève considérablement leur capacité d’action, soumise aux aléas du travail bénévole : indisponibilité pour des réunions d’instance, fatigue, sacrifice de la vie privée et de la santé. 

Pourtant, le fonctionnement des Centres LGBTI+ exige une disponibilité et des moyens stables. L’enjeu est d’assurer dans des conditions décentes nos missions d’accompagnement et régler les coûts fixes de nos installations.

La crise sanitaire a éclairé ce problème grave que le saupoudrage de subventions sur projets ne suffira jamais à régler. La méthode actuelle de l’État, avec des appels à projets annuels, ne garantit nullement la pérennité des structures (malgré la souplesse et la bonne volonté de la DILCRAH à ce sujet). D’autres pays européens, à l’instar de la Wallonie, ont choisi quant à eux un modèle beaucoup plus économe et solide. Cela suggère un investissement réel dans les Centres LGBTI+ (« Maisons Arc-En-Ciel »).

En France aussi, les Centres LGBTI+ doivent pouvoir s’appuyer, pour chacun d’eux, sur au moins un poste salarié. Il faut envisager un équivalent à un temps plein, par contrat à durée indéterminée, sur des missions de direction, sous l’autorité des adhérent·es et sur la base de rémunération d’un cadre. Le salariat qualifié, bien rémunéré et stable est un complément indispensable à l’action militante et bénévole.

La Fédération LGBTI+ prendra toute mesure pour organiser ce débat à tous les niveaux. Elle portera cette question aux pouvoirs publics. Elle s’appuiera sur : la Charte des Centres LGBTI+ pour affirmer l’identité commune des Centres LGBTI+ au-delà de la Fédération LGBTI+, une réunion des référent·es et des trésorièr·es, ainsi qu’une enquête portant sur les moyens et les besoins des Centres LGBTI+.