FRANCE, le 26 juin – La décision-cadre 136 fait tout d’abord un état des lieux sans concession de la transphobie, et pointe avec rigueur toutes les situations discriminatoires, souvent violentes, vécues par les personnes transgenres, dans tous les milieux où la transphobie règne avec la complicité de l’État : entreprises, écoles et établissements du second degré et de l’enseignement supérieur, milieux médicaux, etc. Le texte épingle aussi la France pour son retard en matière de formation à la lutte contre la transphobie des personnels du secteur privé comme du secteur public.
 
La décision-cadre 2020-136 propose des avancées notables en faveur du changement d’état civil libre et gratuit (revendication centrale des associations transgenres). Il demande en effet au Ministère de la Justice une procédure « déclaratoire, accessible et rapide », y compris pour le changement de la mention de sexe à l’état civil, en reconnaissant par ailleurs la diversité des transitions – y compris les parcours non-binaires.
 
Le Défenseur des droits promeut la fin des discriminations en matière de droits sexuels et reproductifs, y compris la PMA, alors que le gouvernement veut en exclure les personnes transgenres. Il s’attache aussi à exiger un traitement des personnes incarcérées qui soit respectueux de l’identité de genre, et propose une série de bonnes pratiques, en particulier pour le respect de la civilité des personnes transgenres. Enfin, il pointe les limites des modèles officiels d’accompagnement des personnes transgenres. En soulignant la pertinence d’un modèle d’accompagnement communautaire en santé des personnes transgenres, il épingle les pratiques de la SOFECT et des « équipes hospitalières » qui ne repectent ni les recommandation du Conseil de l’Europe, ni le droit de tous et toutes au libre choix de ses médecins.
 
En ce sens, Jacques Toubon est allé plus loin sur les questions transidentitaires que tous les gouvernements et tous les élus réunis, voire que certaines associations LGBT, trop timorées pour exiger ce qui n’est pour nous que le strict minimum : l’égalité des droits !
 
La Fédération LGBTI+ et ses associations fédérées, en particulier l’Association nationale transgenre, sont fières d’avoir participé toutes ces années au comité d’entente LGBT du Défenseur des droits, et de voir aujourd’hui que leur expertise reconnue s’incarne dans une décision aussi avancée.
 
La Fédération LGBTI+ est reconnaissante vis-à-vis de cette autorité constitutionnelle qui aura su faire valoir dans les faits – et non en paroles comme trop souvent –, une authentique exigence républicaine d’égalité des droits.
 
Sources :
 La victoire de la liste municipale du Rassemblement National, emmenée par le député Louis Aliot, fait peser un danger pour les personnes LGBTI et leurs familles. Cette victoire électorale, arrachée dans un climat de tension politique extrême, divise désormais la ville.
 
La Fédération LGBTI rappelle qu’entre tous les partis, le « Rassemblement National » est le plus hostile à l’égalité des droits des personnes LGBTI – comme à d’autres minorités françaises. Le RN a beau pratiquer une danse du ventre sécuritaire afin de séduire des électeurs LGBT, nous n’en sommes pas dupes puisqu’il se prononce pour la suppression de toutes les lois protectrice votées ces dernières années en faveur des personnes LGBT. Dans les assemblées, le RN et ses alliés se prononcent systématiquement contre l’égalité des droits pour les LGBT. Ainsi, au Parlement Européen, le groupe parlementaire du parti de M. Aliot a refusé de condamner le gouvernement polonais qui mène une véritable politique de terreur anti-LGBTI. Opposée par principe à la PMA pour tou·tes, Marine le Pen s’est abstenue, et sa nièce – Marion Maréchal le Pen – a participé aux rassemblements contre l’ouverture du droit à la PMA. Louis Aliot a défilé avec La Manif pour tous, et s’en est pris au mariage des couples de même sexe, à l’IVG et au Planning familial ! On est bien loin de l’image faussement lisse qu’il veut se donner à Perpignan…
 
La Fédération LGBTI réaffirme donc son opposition totale au Rassemblement National, et à ses thèses. C’est incontestablement un parti hostile, non seulement à l’égalité des droits pour les personnes LGBTI, mais aussi, plus largement, aux valeurs républicaines d’égalité.
 
Localement, nous craignons, dans les mois qui viennent, de vives attaques contre les associations, en particulier contre LGBT66, association perpignanaise de la Fédération LGBTI+, engagée avec nous pour l’égalité des droits, à qui nous réaffirmons notre totale solidarité.
 
La Fédération LGBTI+ surveillera de très près l’évolution de la situation à Perpignan ; elle
 
S’opposera à toute attaque de la nouvelle municipalité RN contre la liberté d’expression et les moyens d’action des associations de la ville, en particulier le Centre LGBT de Perpignan.

PARIS, le 16 juillet 2020 – Alors que Jacques Toubon quitte ses fonctions de Défenseur des droits, la Fédération LGBTI+ salue sa contribution exceptionnelle à la lutte contre les discriminations et pour l’égalité des droits en France.

Par ses avis informés, ses décisions remarquées et ses publications éclairantes, le Défenseur des droits – épaulé par des équipes dont nous tenons aussi à saluer le professionnalisme et l’engagement – a contribué fortement à faire avancer le débat public en matière de droits fondamentaux, en particulier pour les personnes LGBTI. Il reste désormais au gouvernement et au Président de la République à traduire en actes, et en lois, les avis et les recommandations du Défenseur des droits, ce qui nécessiterait, il est vrai, le courage politique de regarder en face la situation difficile des minorités en France !

Jacques Toubon, par la qualité de l’écoute qu’il a manifestée aux responsables associatifs régulièrement consultés, par son engagement sans failles au service de l’égalité des droits, a placé la barre très haut pour Claire Hédon, qui lui succède à ce poste. Nous espérons en particulier que le comité d’entente LGBT, auquel La Fédération participe depuis des années sera reconduit, et qu’il sera écouté avec la même attention.

Pour la Fédération LGBTI+
​- Kévin Galet​, porte-parole
– Stéphanie Nicot,​ administratrice