Le 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes, fédère le monde entier autour des questions d’égalité des genres. La Fédération LGBTI+ prend sa place dans ce mouvement car la thématique est au cœur de l’action des Centres LGBTI+.

L’évolution des droits des femmes dans plusieurs pays est très encourageante mais les reculs dans d’autres confirment que rien n’est jamais acquis. À ce titre, la Fédération LGBTI+ salue l’inscription du droit à l’IVG dans la Constitution. Cette mesure est nécessaire pour sanctuariser ce droit arraché de longue lutte.

Pour tous les sujets visant à protéger les femmes, la Fédération LGBTI+ rappelle l’importance que le législateur prenne en compte toute la diversité des femmes et minorités de genre. Les mêmes droits pour tou·te·s, sans exception.

Le féminisme ne peut pas choisir ses publics. Lutter pour les droits des femmes, c’est lutter pour toutes les femmes. Les femmes lesbiennes, bisexuelles et transgenres ne doivent pas être les oubliées des combats pour l’égalité. C’est bien dans un sexisme crasse que les discriminations lesbophobes, biphobes ou transphobes prennent racine.

En France, la Fédération LGBTI+ pointe en particulier la situation des femmes exilées ayant fui des persécutions à raison de leur orientation sexuelle ou leur identité de genre. Entreprendre un périple courageux pour fuir les violences ne doit pas aboutir à une forte vulnérabilité aux violences sexistes et sexuelles à l’arrivée en France.

La Fédération LGBTI+ rappelle aussi que les violences faites aux personnes intersexes s’inscrivent dans un schéma de contrôle sexiste des corps. Être féministe, c’est donc lutter aussi pour la dignité des personnes intersexes et l’autonomie sur leur propre corps.

De même, la lutte contre le sexisme ne peut exclure les personnes transmasculines ou non-binaires. Même si elles ne sont pas des femmes, elles font face aux mêmes questions de droits que les femmes. Elles doivent par exemple pouvoir accéder aux mêmes droits de santé reproductive et sexuelle, à des soins respectueux de leur identité et aux actions de lutte contre les violences.

Le sexisme et le patriarcat se colorent de tout sujet social et politique. Le féminisme doit être libre de défendre les droits des femmes et des minorités sexuelles partout où ils entrent en jeu. Les Centres LGBTI+ accompagnent des personnes aux parcours de vie très divers. Leurs équipes constatent chaque jour que face au sexisme, tout le monde n’est pas égal. Défendre de meilleures conditions de vies pour les personnes LGBTI+ est donc aussi un axe de lutte pour l’égalité des genres.

La Fédération LGBTI+ se réjouit de pouvoir compter sur des partenaires associatifs nationaux et locaux qui défendent les droits des femmes dans une dynamique inclusive et d’ouverture. À leurs côtés, les Centres LGBTI+ continueront leur part de travail pour une égalité réelle entre les genres.

Féministes, tant qu’il le faudra !

Mercredi 6 mars, l’Assemblée nationale a voté en première lecture et à l’unanimité, par 331 voix, la version initiale amendée de la proposition de loi du sénateur Hussein Bourgi, portant reconnaissance des personnes condamnées pour homosexualité en France de 1942 à 1982.

L’Assemblée a suivi et confirmé le travail de la commission des lois. Elle a redonné au texte son ambition initiale.

Elle a ainsi réintégré le principe de réparation aux victimes, rejeté par le Sénat en novembre dernier. Elle a également réintégré les années 1942 à 1945, celles de Vichy.

Le texte doit maintenant revenir au Sénat en deuxième lecture.

Les prochains travaux pourront permettre aux parlementaires de prendre en considération les motifs de persécutions issus des amendements Mirguet, autres que ceux liés à la discrimination sur l’âge de la majorité sexuelle du 6 août 1942.

La Fédération LGBTI+ regrette le rejet de l’amendement LFI NUPES qui proposait que des associations LGBTI+ puissent être associées à la commission indépendante de reconnaissance et de réparation des préjudices subis par les personnes condamnées.

La Fédération et les associations LGBTI+ remercient le rapporteur, Hervé Saulignac pour son travail et son engagement. Elles restent mobilisées pour la suite.

Il appartient désormais au gouvernement de prendre en considération les deux votes unanimes des deux chambres pour inscrire ce texte à l’ordre du jour des deux assemblées avant la fin de la session parlementaire.