Ce 20 novembre est la Journée annuelle du Souvenir Transgenre. A cette occasion, la Fédération LGBTI+ et ses membres honorent la mémoire de toutes personnes transgenres assassinées par haine et préjugés du fait de leur transidentité, à travers le monde, en Europe et aussi  en France.


La Fédération soutient tous les femmages et hommages organisés partout dans l’Hexagone et en Outremer, et ailleurs dans le monde, à la mémoire de nos adelphes, afin que le public cisgenre et hétérosexuel prennne conscience que la transphobie tue.

Pleurer nos mort·es dans ces temps de recueillement pour les publics LGBTI+, avec nos allié·es, nous oblige à ne pas oublier les personnes transgenres poussées au suicide, plongées dans la précarité parce que victimes des discriminations bien trop nombreuses dans leur parcours de transition et dans leur quotidien ensuite.

En France, nous sommes particulièrement affecté·es par les meurtres, en juillet dernier, de Géraldine et Angélina.

L’association Transgender Europe (TGEU)* qui recense dans un programme mondial le nombre de personnes transgenres et non-binaires, tuées à travers le monde en déplore 350 entre le 1er octobre 2023 et le 30 septembre 2024.

  • Cette année, le nombre total de meurtres enregistrés a dépassé les 5 000 cas depuis que TGEU a commencé à les surveiller en 2008.
  • Conformément aux années précédentes, 94 % des meurtres signalés étaient des féminicides, c’est-à-dire que les victimes étaient des femmes transgenres ou des personnes transféminines.
  • Les travailleurs·euses du sexe demeurent le groupe le plus ciblé de toutes les professions connues. Cependant, la proportion de travailleurs·euses du sexe parmi les victimes (46 %) est à son plus bas niveau depuis le début de notre suivi (2016 : 62 %  | 2008 : 84 %).
  • 93 % des meurtres signalés concernaient des personnes transgenres racisées, soit une augmentation de 14 % par rapport à l’année dernière.
  • Un tiers des victimes de meurtre signalées étaient âgées de 31 à 40 ans, et un quart avaient entre 19 et 25 ans.
  • 15 jeunes transgenres mineur·es de moins de 18 ans (près de 6 % du total) ont été assassiné·es.
  • Près des trois quarts (73 %) des meurtres signalés ont été commis en Amérique latine et dans les Caraïbes. Pour la 17e année consécutive, le Brésil arrive en tête du classement des pays, avec 30 % du total des situations.
  • 9 cas ont été enregistrés en Afrique au cours de cette période de suivi, soit plus du double du total annuel le plus élevé enregistré depuis le début du projet (quatre en 2012).
  • Cette année, le nombre de ces actes transphobes en Europe a diminué de moitié par rapport à l’année dernière (2024 : 8 | 2023 : 16), tandis qu’aux États-Unis, les cas ont augmenté (2024 : 41 ; 2023 : 31).
  • Près de la moitié des meurtres signalés (46 %) étaient des coups de feu. Plus d’un quart (34 %) des meurtres enregistrés ont eu lieu dans la rue et près d’un quart (22 %) au domicile de la victime.

La Fédération LGBTI+ affirme que les transféminicides ne sont pas des fatalités. L’intersection des haines dont sont victimes les personnes transgenres doit être éradiquée par un changement d’état civil libre et gratuit, avec une dépsychiatrisation complète des procédures, et un plan volontaire et spécifique contre les discriminations qui manque au plan gouvernemental triennal de lutte contre les discriminations LGBTI+ 2024-2026.

La Fédération LGBTI+ reste mobilisée contre l’offensive anti-trans partout à travers le monde, aux États-Unis, mais aussi en France. Comme avec cette loi contre les mineurs transgenres votée au Sénat fin mai 2024 par la droite qui vise à en faire des sujets psychiatrisé·es au nom de leur prétendue protection.

Le renversement de la notion de protection des jeunes transgenres en France démontre la méconnaissance de leurs parcours par les parlementaires. Nos Centres accueillent régulièrement des jeunes transgenres mineur·es avec leur famille et remplissent leur missions de service public en les écoutant et les conseillant, sans jugement et dans le respect de leur autonomie

* Source des données Transgender Europe (TGEU)



Stéphane CORBIN
Porte-parole
porte-parolat@federation-lgbti.org

La Fédération LGBTI+ participe à la signature de cette lettre interassociative.

Objet : Demande de nomination urgente d’un·e délégué·e DILCRAH sous l’autorité directe du Premier ministre

Monsieur le Premier ministre,

Nous, organisations et personnalités engagées pour les droits des personnes LGBTQI+, signataires de cette lettre ouverte, souhaitons attirer votre attention sur l’urgence de nommer sans délai un ou une délégué·e interministériel·le à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (DILCRAH). Ce poste, d’une importance capitale, demeure vacant depuis trop longtemps suite au départ de son précédent titulaire au cours de l’été, alors que les violences LGBTIphobes sont en augmentation constante.

L’année écoulée a malheureusement été marquée par une recrudescence d’actes de haine contre les personnes LGBTQI+, et les statistiques des associations locales et nationales témoignent d’une montée inquiétante des agressions physiques et verbales qui entretiennent un ressenti anxiogène parmi les communautés LGBTQI+ et au-delà. Dans ce contexte alarmant, le nouveau plan national contre les LGBTIphobies adopté par le précédent gouvernement et qui doit théoriquement nous permettre de relever ces défis auxquels nous faisons face est en souffrance, l’absence d’une personne dédiée à sa mise en œuvre affaiblissant considérablement son efficacité.

Il est crucial qu’un ou une délégué·e interministériel·le soit nommé·e sans délai pour coordonner les actions indispensables à la lutte contre les discriminations et pour assurer la pleine exécution de ce plan qui reste par ailleurs à être amélioré avec nos propositions à ce jour sans réponse. De plus, nous souhaitons souligner l’impérieuse nécessité de pérenniser les fonds de soutien accordés par la DILCRAH à l’échelle nationale et territoriale, et de sanctuariser les fonds exceptionnels récemment alloués aux Centres LGBTQI+. Ces financements sont essentiels pour permettre aux associations et aux structures locales de continuer à soutenir les victimes de violences et de discriminations, et à assurer leurs missions d’accueil, d’écoute et d’accompagnement qui relèvent de l’intérêt général et sont indispensables et complémentaires aux services idoines de l’Etat.

Nous tenons également à exprimer notre profonde inquiétude quant à l’attribution des responsabilités relatives à la lutte contre les discriminations en raison des orientations sexuelles et des identités de genre, ainsi qu’à l’égard des personnes intersexuées à Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur. En tant que deuxième signataire d’une loi transphobe lorsqu’il était sénateur, et s’étant systématiquement opposé à toutes les avancées des droits des personnes LGBTI ces dernières années, sa nomination suscite des craintes légitimes sur l’engagement réel du gouvernement à protéger nos communautés et à lutter contre les discriminations, d’autant que cette nomination d’un responsable politique de cette envergure n’est pas la seule au sein de votre gouvernement.

De plus, nous souhaitons rappeler votre engagement, Monsieur le Premier ministre, lors de votre déclaration de politique générale le 1er octobre, à ne pas remettre en cause les libertés et les droits acquis, pour lesquels vous avez publiquement assuré “qu’ils seraient préservés par (vos) ministres”. Cet engagement est essentiel pour rassurer nos communautés et affirmer que les avancées en matière de droits seront préservées. Au-delà, la lutte effective contre les discriminations , nécessite en urgence de renforcer les droits des personnes trans et intersexes, dans un contexte d’inflation des discours transphobes dans les médias et la classe politique.

À cet égard, et au vu du caractère interministériel de la mission de la DILCRAH, nous demandons que cette fonction soit placée sous votre autorité directe, Monsieur le Premier ministre. Cela permettrait de garantir une coordination efficace des actions entre les différents ministères et de s’assurer que les intérêts des personnes LGBTQI+ soient réellement défendus, sans être soumis à d’éventuelles influences contre-productives, voire hostiles.

Nous insistons sur la nécessité de désigner rapidement une personne compétente, légitime et irréprochable sur la lutte contre discriminations liées à l’identité de genre, l’orientation sexuelle et à l’intersexuation, avec l’autorité qui incombe à la fonction, et d’assurer que la DILCRAH relève de votre autorité directe, afin de garantir la mise en place des mesures indispensables à la protection des personnes LGBTQI+ en France.

Nous restons disponibles pour échanger à ce sujet et vous rencontrer afin de discuter de ces enjeux essentiels pour l’avenir des droits et de la sécurité des personnes LGBTQI+.

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Premier ministre, l’expression de notre haute
considération.


Premiers signataires

Florian Baratte, président, et Catherine Tripon, porte-parole de l’Autre Cercle

Dominique Boren et Catherine Clavin, co-président·es de l’Association des Parents Gays et Lesbiens (APGL)

Christophe Caulier et Aude Rieu, co-président·es de l’Association pour la reconnaissance des droits des personnes homosexuelles et trans à l’immigration et au séjour (Ardhis)

Stéphane Corbin, porte-parole de la Fédération LGBTI+

James Leperlier, président de l’Interassociative lesbienne gaie bie et trans (Inter-LGBT)

Anaïs Perrin-Prevelle, directrice d’OUTrans 

Camille Spire, présidente d’Aides

Vi-Vi Strobel, membre de Bi’cause

Julia Torlet, présidente de SOS homophobie


Signataires

Nicolas Abi Chebel, co-président de Wassla

Ségolène Amiot, députée de Loire-Atlantique

Pierre-Jean Baty, conseiller régional Île de France, président du MoDem Paris

Frédéric Bauer, président de Couleurs gaies 

Arnaud Beaumont, rôle modèle de l’Autre Cercle, ancien président du MoDem Isère

David Belliard, adjoint à la Marie de Paris

Grégory Bernard, fondation Le Refuge

Stéphane Bernard, président de Pride Marseille

Benoit Berthe Siward, porte-parole de Rien à guérir, collectif des rescapé·es de thérapies de conversion

Christophe Berthier, secrétaire général de la délégation Bourgogne-Franche-Comté de l’Autre Cercle 

Flora Bolter, co-directrice de l’observatoire LGBTI+

Sam Bourcier, sociologue

Ian Brossat, sénateur de Paris

Mélissa Camara, députée européenne

Andrée Carment, présidente du Centre LGBTI+ Lim’Bow de Limoges 

Patricia Chuit et Marianne Souchon, co-présidentes du Centre LGBTI du Poitou

Michaëlla Clapisson, présidente des Bascos – Centre LGBT+ Sud Aquitaine

François Dagnaud, Maire du 19ème arrondissement de Paris

Gaetan Degand, secrétaire général de la délégation Provence Méditerranée de l’Autre Cercle

Jean-René Dedieu-Jourdain, co-président des Ami·es du Patchwork des noms 

Jean-Luc Dumesnil, conseiller régional d’Île-de-France

Guillaume Durand, adjoint à la Maire du 14e arrondissement de Paris

Sarah Durocher, présidente du Planning familial

Adrien Figula Letort, président de la délégation Auvergne-Rhône-Alpes de l’Autre Cercle

Andrea Fuchs, adjointe au Maire du 19ème arrondissement

Bernard Gachen, coordinateur de Nos Couleurs Centre LGBT+ Landes

Françoise Gambier, trésorière d’Homogène

Hélène Germain, présidente de la Fédération Sportive LGBT+

Guy Gaultier, président du Centre LGBT+66 Pyrénées-Orientales

Frédérick Getton, président CENTR’ÉGAUX – Association des Centristes et Démocrates LGBT+

Emmanuel Grégoire, député de Paris

Nicolas Got, président de Mobilisnoo, association LGBT+ du groupe Orange

Jean-Michel Goustour, président des Progressistes LGBT+

Em Hahn, président·e de de la délégation Île-de-France de l’Autre Cercle

Hania Hamidi, secrétaire générale de l’UNEF

Ludovic Heuzé et Alice Moreau, co-président·es de Quazar, centre LGBTI+ d’Angers et du Maine-et-Loire

Jean-Marie Hupel, co-secrétaire des Ecologistes Paris 10ème 

Morgan Jasienski, militant LGBTQIA+ et coresponsable de la commission prévention, sécurité & tranquillité publique des Écologistes

Fabien Joly, président de l’Association des familles homoparentales (ADFH)

Pierre Karleskind, ancien député européen

Jean-Luc Lagleize, ancien député de Haute-Garonne, vice-Président Centr’égaux – association des centristes et démocrates LGBT+

Eva Lekic et Clément Messence, co-président·es de Saint-Denis LGBTQI+

Aymeric Martin, président du Centre LGBTI+ Lyon

Éric Martineau, député de la Sarthe

Alexis Mauviel, co-président du MAG Jeunes LGBT+

Thomas Ologo, président d’Arc Essentiel

Melanie Perrin, présidente des Front Runners de Paris

Sarah Persil, vice président de la région Bourgogne-Franche-Comté

Noémie Pillas, directrice Centre LGBTQIA+ Marseille 

Olivier Ponsoye, vice-président des Progressistes LGBT+

Vincent Pouchol, président de Squeeriel

Denis Quinqueton, membre de la commission nationale consultative des droits de l’Homme

Daphné Ract-Madoux, ancienne sénatrice de l’Essonne, vice-présidente Centr’égaux – Association des centristes et démocrates LGBT+

Jean-Luc Roméro-Michel, adjoint à la Maire de Paris, chargé des droits humains, de l’intégration et de la lutte contre les discriminations

Sophie Roques, adjointe au Maire de Marseille et présidente d’HES LGBTI (socialistes LGBTI)

Nicolas Rottier, membre du collège de Contact France

Louis Sachy, administrateur de Flash Our True Colors, association LGBTQIA+ d’Amiens

Chloé Sagaspe, conseillère de Paris

Evelyne Sagnet, administratrice du Centre LGBTI+ Lim’Bow de Limoges

Gabriel Sampaio, co-président de D&J Arc-en-Ciel

Alexandre Schon, co-délégué de la marche des Fiertés Paris – Île-de-France

Anne Souyris, sénatrice de Paris

Samuel Tarcy, président de l’association Exaequo, centre LGBTI+ de Reims

Aline Tracol, présidente des Audacieuses et les audacieux

Stéphanie Troum, présidente du Front transfem

Laurence Vanceunebrock-Mialon, ancienne députée de l’Allier, présidente du MoDem 03, auteure de la loi contre les thérapies de conversion

Morgane Vanehuin, secrétaire du Centre d’archives LGBTQI+ Paris IDF

Riyana Vigeon, présidente de l’association ADHEOS

Anouk Veyret, membre de Fières et révolutionnaires (PCF)

Les signatures sont closes merci ! 

La tribune a été publiée le 23 octobre 2024 dans le Nouvel Obs, retrouvez le lien ici

Communiqué

Les résultats du 1er tour des élections législatives sont alarmants. Plus de 33% pour le Rassemblement national, qui espère maintenant obtenir la majorité absolue, ce dimanche 7 juillet 2024, au soir du 2e tour.

Le RN se prépare à gouverner avec un programme de brutalisation de la société. Les conséquences seront désastreuses pour les droits LGBTI+, ceux des femmes et des exilé·es, et plus généralement pour nos droits fondamentaux. Les exemples italiens, hongrois, polonais, russes ou américains ne laissent aucun doute à ce sujet.

En prélude, des mouvements d’extrême droite commettent déjà des violences dans certaines villes, sous forme de milices. D’autres annoncent attendre le 7 juillet au soir pour « éliminer » plus d’une centaine d’avocats, rappelant les heures les plus sombres de Vichy.

L’actuelle majorité ne porte aucune proposition constructive ou porteuse d’espoir pour nos droits. La loi asile immigration, les positions transphobes adoptées par Emmanuel Macron le rapprochent, idéologiquement, des extrêmes droites et de Les Républicains, avec leur proposition de loi transphobe contre les mineur·es trans. Rien n’empêchera plus une majorité absolue ou bricolée du RN de faire adopter définitivement cette loi. A la différence, certains députés centristes ont manifesté des engagements en faveur des droits des minorités.

Le programme des oppositions de gauche, rassemblées sous la bannière du Nouveau Front Populaire, porte des avancées pour les droits des minorités sexuelles et de genre. En toute indépendance, nous militons depuis plus de 11 ans déjà, entre autres, pour deux de leurs principales propositions : le changement d’état civil libre et gratuit, et la filiation par reconnaissance.

La Fédération LGBTI+ s’engage pour ce 7 juillet. Sans hésitation, elle appelle les abstentionnistes à se mobiliser, conscients du risque encouru.

Résolument, avec nos bulletins, faisons obstacle à toute victoire du Rassemblement national, en votant pour les candidat·es défendant nos droits ou en capacité de battre le RN. Pour une société dans laquelle violences, LGBTIphobies, sexisme, racisme, antisémitisme, xénophobie, ne seront jamais la norme.

Ce 03/07/2024, Toutes des Femmes, Acceptess-T, OUTrans, SOS homophobie, l’Inter-LGBT, AIDES et La Fédération LGBTI+ demandent l’abrogation du fichier de police sur les personnes trans et immigrées ayant changé d’état civil. Nos associations ont déposé un recours auprès du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer afin de demander l’abrogation de l’arrêté du 19 décembre 2023 portant sur la création d’un traitement automatisé de données à caractère personnel dénommé « table de correspondance des noms et prénoms ». En parallèle, nous avons également initié un second recours auprès du Premier ministre visant à abroger l’article (1) du décret du 19 avril 2021 rendant possible un tel arrêté.

Présentée en avril dernier comme un simple fichier de « consultation de l’identité des personnes » et de « mise à jour de cette identité », cette table de correspondance constitue en réalité un fichier automatique, systématique et indifférencié de chaque personne ayant changé de prénom et/ou nom en vertu des articles 60, 61, et 61-3-1 du code civil. S’il expose particulièrement les personnes immigrées naturalisées qui souhaitent franciser leur nom, ce fichier expose également les personnes trans à des risques d’outing et de discriminations.

Aujourd’hui, ce fichier existe désormais dans le contexte anxiogène de la dissolution de l’Assemblée nationale, qui amène l’extrême droite aux portes du pouvoir.

Il porte atteinte aux droits fondamentaux des personnes trans, qu’il met directement en danger en rendant accessibles des informations relatives à leur transidentité. Ces informations constituent pourtant des données privées sans lien avec l’activité de la police.

Par ailleurs, les textes visés par nos recours permettent aux forces de l’ordre d’accéder librement audit fichier, et leur permettent ainsi d’être informées ou de se voir confirmer l’éventuelle transidentité d’un·e individu·e. Une telle situation risque de favoriser les violences policières transphobes, déjà particulièrement présentes comme le montrent chaque année les témoignages rapportés par SOS homophobie.

Ces textes s’inscrivent dans un climat politique et médiatique transphobe. Ils sont un outil au service du renforcement des discriminations sur lesquelles nos associations ne cessent d’alerter : celles rencontrées dans l’accès à la santé, et plus généralement au sein des institutions, y compris policières. Nous alertons aussi sur le détournement probable à caractère raciste et xénophobe de ce fichier, qui permettra de connaître l’identité des personnes ayant francisé leur prénom ou nom. Ce risque est d’autant plus prononcé que l’extrême-droite se trouve désormais aux portes du pouvoir suite à la dissolution de l’Assemblée nationale depuis le 9 juin 2024.

Pour les droits des personnes trans, pour les droits des personnes étrangères, nous appelons à l’abrogation de ces textes et à garantir le respect des droits fondamentaux des personnes trans. 

Toutes des Femmes
Acceptess-T
OUTrans
Aides
Inter-LGBT
SOS homophobie

Fédération LGBTI+
presidence@federation-lgbti.org
porte-parolat@federation-lgbti.org
06 22 09 09 66

(1)  Article 2, J, 4° du décret n°2019-341 du 19 avril 2021

Au soir du 9 juin, les résultats des élections européennes ont été sans appel : une percée significative du Rassemblement national et des extrêmes droites, une bonne tenue des gauches et un effondrement de Les Républicains.

Le Président de la République a prononcé ipso facto la dissolution de l’Assemblée nationale, rompant pourtant avec ses engagements de campagne.

Ce séisme provoqué par le RN en tête, celui supplémentaire d’une dissolution avec une campagne très courte, confortent la Fédération LGBTI+ dans la certitude que le 7 juillet au soir nous pouvons basculer démocratiquement vers un régime opposé aux personnes LGBTI+, comme jamais depuis 1981. Une opposition qui s’accompagnera d’une perte totale de nos droits. Sans compter, à terme, l’attaque des droits fondamentaux de tous et toutes les citoyennes, quelle que soit leur orientation sexuelle ou identité de genre.

S’en est suivi un deuxième reniement d’Emmanuel Macron, traitant d’«ubuesque» la simplification administrative qui permettrait aux personnes transgenres de modifier la mention de leur sexe à l’état civil, en mairie, portée par le Nouveau Front Populaire. Un état civil libre et gratuit que la Fédération LGBTI+ réclame depuis plus de 11 ans !

Un reniement issu d’un calcul électoraliste, puisqu’Emmanuel Macron disait le contraire dans un entretien à Têtu en 2022, lors de la campagne des présidentielles. Une simplification pourtant devenue recommandation de la Défenseure des Droits. L’Allemagne, l’Espagne ont déjà adopté cette législation sans que ces démocraties ne s’effondrent. En faisant ainsi, le président de la République participe de la transphobie montante ambiante.

Cette transphobie a un prix. Comme le rappelle Act Up Paris : « En disqualifiant cette mesure, Emmanuel Macron favorise l’épidémie au sein d’une population particulièrement exposée. Les personnes trans, et singulièrement les femmes trans, constituent un des groupes sociaux au sein desquels la prévalence du VIH est la plus élevée. Lorsqu’elles sont séropositives, elles rencontrent davantage de difficultés dans leurs parcours de soins. Le stigmate, les discriminations et les conditions économiques dégradées qui en résultent les éloignent des structures et des professionnels de santé et se traduisent par des découvertes de séropositivité plus tardives et des pertes de chance. »

Les candidat·es macronistes ne se sont pas offusqué·es de ces propos, ne sont pas monté·es publiquement au créneau pour dénoncer de tels propos. La majorité présidentielle est entachée par ces positions et ce ciblage transphobes.

Les Républicains, ceux et celles ralliées au RN ou non, ont également un beau palmarès transphobe à leur actif. Le vote au Sénat, le 28 mai dernier, d’une proposition de loi visant à interdire les bloqueurs de puberté aux mineur·es transgenres et l’accès à toute hormonothérapie avant 18 ans, cache mal cette transphobie, prétendument dans « l’intérêt des enfants. » C’est au contraire une furieuse envie de psychiatrisation et de thérapie de conversion, pourtant interdite par la loi, qui irriguent cette loi, non encore validée. Mais pour combien de temps ?

L’avènement possible du RN à la tête d’un nouveau gouvernement, ou un nombre majoritaire de député·es à l’Assemblée nationale, scelleront cette loi, au plus grand désespoir des familles concernées et de nos associations, transgenres ou pas. Le RN avait déposé une proposition de loi identique à l’Assemblée nationale. Les Républicains auront donc servi de marchepied au RN.

Le Rassemblement national est historiquement homophobe, transphobe, raciste et xénophobe et tient toujours cette ligne. Sous les costumes impeccables de nombreux bellâtres homosexuels du parti d’extrême droite, l’homonationalisme s’affiche sans complexe.

Historiquement, Jean-Marie Le Pen traitait les personnes atteintes du vih de « sidaïques » et proposait de les interner de force. Il faisait l’amalgame entre homosexualité et pédophilie. Il s’opposait au pacs, au Mariage pour tous·tes. Le FN puis RN, avec à sa tête Marine Le Pen, annonça sa volonté de revenir sur le mariage ouvert aux couples de même sexe. Le RN dénonça un prétendu « lobbyisme LGBT » auprès de François Hollande, traitant nos associations de personnes concernées de « communautaristes ».

Lors de la dernière mandature, Marine Le Pen et le RN s’opposèrent :

• à la PMA pour toutes,

• aux interventions des associations en milieu scolaire, au point de reprendre mot pour mot la rhétorique de Viktor Orban, déclarant : « Je pense qu’il ne faut faire la promotion d’aucune sexualité auprès des mineurs »,

• en s’engageant à « refuser de reconnaître la filiation des enfants nés à l’étranger par la GPA » et de promettre une loi anti-GPA,

• en étant le soutien du lobby anti-gay,

• en mettant en place une association d’élus contre le prétendu « wokisme », contre les réunions en mixité choisie, la participation de personnes transgenres à des compétitions sportives, contre l’écriture inclusive.

Enfin, l’obsession du Rassemblement national contre l’immigration est violente pour toutes les personnes exilées, mais en plus ne prend aucune disposition quant aux personnes LGBTI+ ou séropositives qui risqueraient la mort en retournant dans leurs pays. La Fédération LGBTI+ connaît particulièrement bien cette réalité en raison du nombre de ses Centres membres qui accueillent et conseillent les demandeuses et demandeurs d’asile LGBTI. Des LGBTI+ ayant dû fuir leur pays d’origine en raison de persécutions en tant que personnes homosexuelles, transgenres ou intersexes.

Pourtant la loi asile, dite loi Darmanin, va être une catastrophe humaine sans pareil. Sans compter le projet de supprimer prochainement l’aide médicale d’État, qui fera le lit des épidémies. En parallèle, l’Europe s’apprête à opérer des tris et à entamer les procédures de demandes d’asile dans les pays concernés. Honte. C’est le droit d’asile de la convention de Genève qui est bafoué et foulé aux pieds.

Pour l’alliance de gauche, baptisée Nouveau Front Populaire, les droits des personnes lesbiennes, gays, bi·es, transgenres et intersexes seraient défendus et étendus.

Parmi les points d’extension des droits féministes et LGBTI+, notons dans son programme ceux qui permettraient :

• d’adopter une loi intégrale pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles en portant le budget à 2,6 milliards d’euros comme demandé par les associations,

• d’instaurer l’égalité salariale et créer un congé menstruel dans les entreprises et administrations,

• de prendre en charge par la Sécurité sociale les protections menstruelles et sanctionner les fabricants qui ne respectent pas le contrôle sanitaire et la régulation des prix,

• d’établir la filiation par reconnaissance comme principe par défaut, rembourser la procréation médicalement assistée (PMA), la rendre accessible aux personnes trans,

• de mettre en œuvre un plan d’éradication des violences à l’encontre des personnes LGBTQI,
• d’autoriser le changement d’état civil libre et gratuit devant un officier d’état civil,

• de faire face à l’offensive transphobe : lutter contre la transphobie et augmenter les moyens dans la santé pour les transitions.

Face aux échéances historiques de ses élections législatives anticipées, la Fédération LGBTI+ sans être propriétaire des votes de ses adhérent·es et usager·es, appelle solennellement les abstentionnistes à aller voter. Si vous ne vous intéressez pas à la politique, prenez conscience que le RN, les extrêmes droites, les conservateurs, s’intéressent eux furieusement à vos vies pour s’attaquer à vos droits, à ceux de vos adelphes.

La Fédération LGBTI+ n’a qu’une boussole. Celle de la défense et de la conquête de nouveaux droits pour les femmes et les personnes LGBTI+. C’est à ce titre de l’organisation de la vie de la cité que la Fédération LGBTI+ fait de la politique. Celle qui s’oppose aux racistes, aux xénophobes, aux antisémites et aux racistes anti-musulmans.

Forts de ses informations, la Fédération LGBTI+ appelle à voter pour les candidat·es les mieux placé·es aux scrutins des 30 juin et 7 juillet pour barrer le chemin du pouvoir au RN, en fonction des réalités de terrain, des enjeux de dialogues locaux dans les circonscriptions. Des votes pour défendre les droits LGBTI+, sans adhésion idéologique ni donner un quelconque blanc-seing à aucun parti.

De vos votes, dépendent nos vies !

À l’occasion des élections européennes le 9 juin, la Fédération LGBTI+ appelle les personnes homosexuelles, bisexuelles et transgenres à prendre conscience de l’importance de s’opposer aux idées d’extrême-droite.

Depuis plusieurs années, les partis d’extrême-droite en Europe prétendent lutter contre les haines anti-LGBTI+. Ils affirment que la lutte contre les LGBTIphobies fait désormais partie des valeurs occidentales, tandis que les LGBTIphobies seraient propres aux populations étrangères ou musulmanes. Ils utilisent ainsi les LGBTIphobies pour servir leur agenda raciste et xénophobe, attirant les voix des personnes LGBTI+.

Pourtant, les sources des idéologies anti-LGBTI+ restent les mêmes : les intégristes religieux chrétiens et musulmans, ainsi que les nationalistes d’extrême-droite. Nous sommes convaincus de l’importance de combattre tous les préjugés, violences et discriminations contre les personnes LGBTI+. Ce combat pour des droits universels n’est en aucun cas partagé par l’extrême-droite, malgré leur marketing politique.

Un vote anti-LGBTI+ dominé par le RN et Reconquête

La Fédération LGBTI+ rappelle les votes de Jordan Bardella et des représentants du RN et de Reconquête au Parlement européen sur les questions LGBTI+ :

  • Abstention sur la résolution contre la condamnation à mort de l’homosexualité en Ouganda (24 octobre 2019)
  • Vote contre la résolution contre les discours de haine envers les personnes LGBTI en Europe (18 décembre 2019)
  • Vote contre la résolution proclamant l’Union européenne comme zone de liberté LGBTIQ (11 mars 2021)
  • Vote contre la résolution en faveur des droits des personnes LGBTI+ dans l’Union européenne (14 septembre 2021)
  • Abstention sur la résolution sur la hausse des crimes de haine contre les personnes LGBTIQ+ (18 avril 2023)
  • Absence au vote sur la résolution pour la dépénalisation universelle de l’homosexualité (18 avril 2023)
  • Vote contre la résolution législative sur les sujets de parentalité (14 décembre 2023)
  • Vote contre la résolution sur la mise en œuvre de la Stratégie LGBTIQ de l’UE (8 février 2024)

Sur les 9 votes organisés au Parlement européen sur les questions LGBTI+, le RN et Reconquête ont voté contre les droits des personnes LGBTI+ à 8 reprises ou se sont abstenus. Sur le terrain, l’extrême-droite s’oppose activement aux interventions des associations LGBTI+ dans les écoles. Les agresseurs de personnes LGBTI+ et les crimes de haine partagent souvent des opinions d’extrême-droite.

Les Républicains dérapent vers l’extrême-droite

L’alignement croissant du parti Les Républicains se reflète dans leurs votes au Parlement européen et dans la proposition de loi contre l’autodétermination des mineur·es transgenres. Nous appelons la droite à revenir aux valeurs républicaines : l’égalité des droits et la libre disposition de son corps. Depuis 10 ans, la tentative de recomposition autour de l’homophobie est un échec.

Nous appelons les personnes LGBTI+ à prendre conscience du rôle moteur de l’extrême-droite dans l’homophobie à l’échelle européenne.

Le 9 juin, votez en conscience des conséquences de votre vote pour les personnes LGBTI+ à l’échelle européenne et mondiale.

Votre vote peut changer des vies. 

Le 9 juin, faites entendre votre voix contre les LGBTIphobies.

Contact
Stéphane CORBIN
Porte-parole
porte-parolat@federation-lgbti.org

Les chiffres de la honte de la haine LGBTIphobe en France et en Europe

La Fédération LGBTI+ appelle le gouvernement à un sursaut politique contre les agressions et discriminations LGBTIphobes et présente des axes participatifs.

Année après année, chaque 17 mai, nous assistons à l’augmentation inexorable des chiffres officiels et associatifs des crimes, délits et discriminations, à l’encontre des personnes lesbiennes, gays, bi·es, transgenres, agenres non-binaires, queers, intersexes, étrangères, racisées et travailleuses du sexe, tant en France qu’en Europe.

La Fédération LGBTI+ est en colère face à ces chiffres de 2023, communiqués en ce 17 mai 2024, reflets d’une France haineuse et transphobe.

Les raisons de la colère

En colère d’apprendre que les atteintes envers les personnes LGBTI+ ont augmenté de 13% en 2023 en France par rapport à 2022. Ce chiffre bondit même à 19% pour les crimes et délits enregistrés par la police et la gendarmerie, selon une étude du service statistique du ministère de l’Intérieur.

En colère que cette augmentation totalise 4 560 infractions contre les personnes LGBTI+. Doublement en colère puisque ces chiffres ne reflètent pas la réalité, qui est bien supérieure.On estime à seulement 20% de victimes LGBTI+ qui déposent plainte en cas de menaces ou violences, et seulement 5% en cas d’injure, selon une enquête réalisée sur la période 2012-2018.

Le rapport 2024 de SOS Homophobie révèle que 21 % des infractions et témoignages que l’association reçoit sont de nature transphobe. Soit 500 actes, contre 227 l’année précédente. L’association dénonce une « vague » transphobe avec une « libération de la parole transphobe » assumée qui incite à « une explosion des violences » contre les personnes trans.

Même en Europe !

Le nouveau rapport de l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne, publié le 14 mai, s’inquiète de la hausse en Europe, et en particulier en France, des violences et du harcèlement scolaire LGBTIphobes. Seule lueur à ce tableau inquiétant : les discriminations baissent globalement en Europe du fait d’une plus grande visibilité. Baisse à relativiser selon les pays.

Les atteintes physiques augmentent notamment à l’école. En France, septième pays où le harcèlement scolaire est le plus important, la situation est alarmante avec une explosion de personnes déclarant avoir déjà été victimes ; 71% en 2023 contre 44% en 2019.

À l’échelle de l’Union Européenne, le taux de personnes LGBQI+ qui déclarent avoir subi des violences physiques et/ou sexuelles a augmenté en cinq ans de 3%, soit 14% aujourd’hui.

Un risque suicidaire toujours plus élevé que la moyenne de la société

En Europe, une personne LGBTI+ sur trois déclare avoir envisagé le suicide. Taux qui monte à plus de la moitié des personnes trans, non binaires et intersexes.

Dans le monde du travail, avec un fort impact sur les ressources, le logement, le social, cette année, le 4e baromètre de l’Autre Cercle révèle que près de 3 Français·es employé·es LGBTI+ sur 10, soit 28%, déclarent encore aujourd’hui avoir été victimes d’au moins une agression LGBTIphobe au travail.

53% déclarent avoir entendu des expressions LGBTIphobes telles que « enculé » (45%), « gouine » (32%) ou encore « travelo » (29%) sur leur lieu de travail.

Enfin, le silence reste encore très prégnant : près de 4 Français·es employé·es LGBTI+ sur 10 (39%), victimes de moqueries désobligeantes ou de propos vexants, n’en ont parlé à personne.

La pourtant résistible montée de la haine LGBTIphobe

Face à cette situation en Europe et en France, la Fédération LGBTI+ appelle le gouvernement à un sursaut, des solutions existent.

La Fédération LGBTI+ demande au gouvernement de doper le plan de lutte triennale contre les discriminations et haine anti-LGBTI+ 2023-2026, où la formation y a une place prépondérante certes, mais où des manques criants se font sentir, notamment contre la transphobie.

La Fédération LGBTI+ demande au gouvernement : 

  • de donner accès à la PMA à toutes les personnes, dont les personnes transgenres et intersexes,
  • de réformer la filiation pour qu’elle soit égalitaire pour les couples de femmes, ou les couples trans,
  • de mettre en œuvre une égalité effective des couples de parents d’enfants nés par GPA d’une part, et à légaliser la GPA éthique en France d’autre part,
  • de dépsychiatriser et de définitivement mettre un terme à tout validisme médical pour tous les parcours de transition, tant pour les mineur·es que les majeur·es transgenres,
  • de s’opposer à toutes les initiatives de propositions de loi RN, LR visant à interdire les parcours de transition aux mineur·es, et par extension aux majeur·es transgenres, agenres, non-binaires, intersexes,
  • d’ériger le principe d’autodétermination des personnes transgenres, agenres, non-binaires et intersexes, en instaurant le changement d’état civil libre et gratuit, revendication historique de la Fédération LGBTI+ depuis déjà plus de 11 ans,
  • de dérouler, dans une circulaire du garde des sceaux à destination des parquets, peu au fait du critère d’identité de genre, les principes d’une politique pénale ambitieuse face à la transphobie, en rappelant la définition, le champ d’application, ce que sont les thérapies de conversion et leur interdiction en lien avec la loi de 2022,
  • de créer le critère juridique de discrimination d’intersexophobie au soutien des personnes intersexes,
  • d’interdire toute mutilation ou opération non vitale sur les bébés intersexes, du simple fait du constat de leur intersexuation à leur naissance,
  • de faire droit à toutes les revendications portées par le Collectif Intersexe et Activistes – OII France qui défend les personnes intersexes en France,
  • de ne pas se désengager de la lutte contre le VIH, les hépatites et les IST, et de faire une priorité la baisse du nombre de contaminations pour une France sans VIH, en se donnant les moyens pour une prévention, une politique de réduction des risques, d’informations claires et d’accompagnement aux risques du chemsex, et plus généralement à un traitement de santé publique de ces questions, débarrassé d’une vision répressive et pénale,
  • d’abroger la loi asile récemment votée, et de défendre le droit d’asile pour tous·tes, dont les personnes LGBTI+ ayant dû fuir leur pays pour les persécutions et les menaces de mort subies, en raison de leur orientation sexuelle, identité de genre, intersexuation ou état de santé,
  • d’exiger de l’OFPRA la fourniture d’un acte de naissance dans les trois mois suite à l’obtention du statut de réfugiée d’une personne demandeuse, et de ne plus imposer des délais de parfois un an ou un an et demi comme dans de trop nombreux cas,
  • d’exiger de l’OFII l’arrêt du transfert à l’aveugle pour hébergement des demandeurs d’asile qui disposent d’un suivi dans les associations, collectifs ou Centres LGBTI+, créant des déracinement inutiles, des ruptures de vie sociales, et l’arrêt des moyens financiers si les personnes refusent de quitter leur environnement sécurisé qu’elles se sont construit petit à petit,
  • de reconnaître un statut aux personnes travailleuses du sexe, ce qui n’est en rien antinomique avec la lutte contre la traite sexuelle des personnes et contre les réseaux organisés prostitutionnels.

Quant au plan national, la Fédération LGBTI+ demande au gouvernement

  • de veiller à la réunion effective des  CORAHD départementaux, comités opérationnels de lutte contre le racisme, l’antisémitisme, la haine anti-LGBT+ et les discriminations liées à l’origine, et plus encore d’obliger à l’élaboration d’un plan départemental de veille et d’actions sur ces critères sur la base d’indicateurs qualitatifs et quantifiables,
  • d’étendre les conventions partenariales entre la préfecture, le parquet et les associations d’un département ou d’une grande région pour lutter efficacement contre les crimes, délits et discriminations,
  • de développer de véritables partenariats pour les sensibilisations et interventions en milieu scolaire, et avoir une parole présidentielle en adéquation avec cette nécessité d’éducation sociale,
  • de veiller à ce que l’Éducation nationale dote sans tarder chaque académie d’un Observatoire académique de lutte et de prévention contre les discriminations anti-LGBT+ bien effectif et de particulièrement y intégrer les associations et Centre LGBTI+ intervenant en milieu scolaire,
  • d’adopter un véritable plan de lutte contre le racisme et l’homophobie dans le foot professionnel et amateur partout en France,
  • de donner aux Centres LGBTI+ un statut qui leur assure une pérennité de fonctionnement sur la durée, afin d’assurer la stabilité des emplois créés.

La Fédération LGBTI+ se tient à la disposition des associations

  • pour aider à la structuration de nouvelles associations et Centres LGBTI+ pour mailler le territoire hexagonal et ultra-marin de lieux ressources, comme autant d’appui de lutte contre les discriminations pointées à l’encontre des personnes LGBTI+,
  • pour créer et évaluer de nouveaux indicateurs qualitatifs et quantifiables contre les haines anti-LGBTI+ en lien avec la création de ces nouvelles associations ou Centres LGBTI+,
  • pour travailler à la réactivation d’une circulaire du ministère de la Justice qui refixe le périmètre des pôles anti-discrimination des parquets en France, les engagements en matière de politiques pénales afin d’unifier celles disparates appliquées dans nos ressorts au regard des expériences des associations et Centres LGBTI+, membres de la Fédération LGBTI+.

 Toutes ces situations de violences et de discriminations LGBTIphobes, que nous dénonçons en ce 17 mai 2024, sont le fruit de choix politiques qui déroulent le tapis rouge aux discours réactionnaires et d’extrême droite qui nous essentialisent et qui ne reconnaissent pas les minorités sexuelles et de genre que nous sommes dans leur singularité.

Ne nous y trompons pas, après les personnes trans, intersexes, racisées, se seront les personnes lesbiennes, gays, bies, les droits des femmes, et plus spécialement les droits reproductifs en général, qui seront, et qui sont déjà visés par les réactionnaires et l’extrême droite.

Le 9 juin pour les élections européennes, souvenons-nous-en.

Toutes et tous ensemble mobilisons-nous !

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Contact

Stéphane CORBIN
Porte-parole

porte-parolat@federation-lgbti.org

Le 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes, fédère le monde entier autour des questions d’égalité des genres. La Fédération LGBTI+ prend sa place dans ce mouvement car la thématique est au cœur de l’action des Centres LGBTI+.

L’évolution des droits des femmes dans plusieurs pays est très encourageante mais les reculs dans d’autres confirment que rien n’est jamais acquis. À ce titre, la Fédération LGBTI+ salue l’inscription du droit à l’IVG dans la Constitution. Cette mesure est nécessaire pour sanctuariser ce droit arraché de longue lutte.

Pour tous les sujets visant à protéger les femmes, la Fédération LGBTI+ rappelle l’importance que le législateur prenne en compte toute la diversité des femmes et minorités de genre. Les mêmes droits pour tou·te·s, sans exception.

Le féminisme ne peut pas choisir ses publics. Lutter pour les droits des femmes, c’est lutter pour toutes les femmes. Les femmes lesbiennes, bisexuelles et transgenres ne doivent pas être les oubliées des combats pour l’égalité. C’est bien dans un sexisme crasse que les discriminations lesbophobes, biphobes ou transphobes prennent racine.

En France, la Fédération LGBTI+ pointe en particulier la situation des femmes exilées ayant fui des persécutions à raison de leur orientation sexuelle ou leur identité de genre. Entreprendre un périple courageux pour fuir les violences ne doit pas aboutir à une forte vulnérabilité aux violences sexistes et sexuelles à l’arrivée en France.

La Fédération LGBTI+ rappelle aussi que les violences faites aux personnes intersexes s’inscrivent dans un schéma de contrôle sexiste des corps. Être féministe, c’est donc lutter aussi pour la dignité des personnes intersexes et l’autonomie sur leur propre corps.

De même, la lutte contre le sexisme ne peut exclure les personnes transmasculines ou non-binaires. Même si elles ne sont pas des femmes, elles font face aux mêmes questions de droits que les femmes. Elles doivent par exemple pouvoir accéder aux mêmes droits de santé reproductive et sexuelle, à des soins respectueux de leur identité et aux actions de lutte contre les violences.

Le sexisme et le patriarcat se colorent de tout sujet social et politique. Le féminisme doit être libre de défendre les droits des femmes et des minorités sexuelles partout où ils entrent en jeu. Les Centres LGBTI+ accompagnent des personnes aux parcours de vie très divers. Leurs équipes constatent chaque jour que face au sexisme, tout le monde n’est pas égal. Défendre de meilleures conditions de vies pour les personnes LGBTI+ est donc aussi un axe de lutte pour l’égalité des genres.

La Fédération LGBTI+ se réjouit de pouvoir compter sur des partenaires associatifs nationaux et locaux qui défendent les droits des femmes dans une dynamique inclusive et d’ouverture. À leurs côtés, les Centres LGBTI+ continueront leur part de travail pour une égalité réelle entre les genres.

Féministes, tant qu’il le faudra !

Mercredi 6 mars, l’Assemblée nationale a voté en première lecture et à l’unanimité, par 331 voix, la version initiale amendée de la proposition de loi du sénateur Hussein Bourgi, portant reconnaissance des personnes condamnées pour homosexualité en France de 1942 à 1982.

L’Assemblée a suivi et confirmé le travail de la commission des lois. Elle a redonné au texte son ambition initiale.

Elle a ainsi réintégré le principe de réparation aux victimes, rejeté par le Sénat en novembre dernier. Elle a également réintégré les années 1942 à 1945, celles de Vichy.

Le texte doit maintenant revenir au Sénat en deuxième lecture.

Les prochains travaux pourront permettre aux parlementaires de prendre en considération les motifs de persécutions issus des amendements Mirguet, autres que ceux liés à la discrimination sur l’âge de la majorité sexuelle du 6 août 1942.

La Fédération LGBTI+ regrette le rejet de l’amendement LFI NUPES qui proposait que des associations LGBTI+ puissent être associées à la commission indépendante de reconnaissance et de réparation des préjudices subis par les personnes condamnées.

La Fédération et les associations LGBTI+ remercient le rapporteur, Hervé Saulignac pour son travail et son engagement. Elles restent mobilisées pour la suite.

Il appartient désormais au gouvernement de prendre en considération les deux votes unanimes des deux chambres pour inscrire ce texte à l’ordre du jour des deux assemblées avant la fin de la session parlementaire.

Le 6 mars, l’Assemblée nationale examinera en séance plénière la proposition de loi portant réparation des personnes condamnées pour homosexualité entre 1942 et 1982.

Proposée par le sénateur Hussein Bourgi, la version initiale du texte était beaucoup plus ambitieuse que la version finalement adoptée par le Sénat. Ce dernier ne nous en laisse qu’une version au rabais.

Les associations s’opposent fermement à un vote conforme du texte, tel qu’adopté par le Sénat. La Fédération LGBTI+ appelle les associations à se mobiliser dans toute la France auprès de leurs parlementaires.

La Fédération souligne l’importance d’insuffler au texte son ambition initiale. Elle pointe l’importance de reconnaître les persécutions de 1942 à 1945, Elle plaide pour des mesures réparatrices en faveur des victimes. Enfin, elle souhaite la pénalisation explicite du négationnisme de la déportation liée à l’homosexualité pendant la Seconde Guerre mondiale.

Le vote d’une loi ambitieuse est la première étape d’une politique à la hauteur des enjeux pour reconnaître, réparer et prévenir. Elle doit conduire à l’enseignement de ces faits dans le cadre des programmes d’histoire et à l’appui public aux centres d’archives LGBTI+.