Condamnation des propos négationnistes de Christian Vanneste sur la déportation homosexuelle en France
La FÉDÉRATION LGBT demande à Nicolas Sarkozy de clarifier sa position vis à vis de Christian Vanneste qui cite le président de la République au soutien de ses propos.
 
 
Dans une interview vidéo du 10 février accordée au site LibertePolitique.com, Christian Vanneste, député UMP du Nord, a déclaré :
« Il y a aussi des légendes qui sont répandues. Par exemple, il y a la fameuse légende de la déportation des homosexuels. Il faut être très clair là aussi. […] En Allemagne, il y a eu la répression des homosexuels et la déportation qui a conduit à à peu près 30 000 déportés. Et il n’y en a pas eu ailleurs. Et notamment en dehors des trois départements annexés, il n’y a pas eu de déportation homosexuelle en France. »
 
La FÉDÉRATION LGBT condamne fermement ces propos négationnistes de Christian Vanneste sur la déportation homosexuelle en France.
 
Les propos du député UMP du Nord sont historiquement démentis par le rapport de Claude Mercier, du 15 décembre 2001, qui dénombrait 210 cas (1). En 2007, les travaux d’historiens et de chercheurs, compilés dans l’ouvrage La déportation pour motif d’homosexualité en France. Débats d’histoire et enjeux de mémoire, sous la direction de Mickaël Bertrand, apportaient un nouvel éclairage. (2)
 
La recherche d’Arnaud Boulligny pour la Fondation pour la Mémoire de la Déportation (FMD) affinait ce résultat et établissait sans contestation possible l’existence de 63 cas de déportation d’hommes de nationalité française, persécutés pour motif d’homosexualité durant la Seconde Guerre mondiale, dont 6 cas dans la France occupée, notamment à Paris, et en dehors des territoires annexés (Moselle, Bas-Rhin, Haut-Rhin).
 
Derrière ces cas, il y a des hommes à qui nous rendons hommage en les évoquant, la CNIL ayant interdit aux chercheurs la publication de leur identité complète. Parmi eux :
– Jean Henri T., artiste dramatique arrêté en 1944 à Paris car il entretenait une liaison avec un Allemand.
– Un danseur d’opéra fréquentant les bals homosexuels clandestins de Paris. Arrêté le 22 août 1943 Place Blanche, il est emprisonné à Nanterre, puis remis le 1er octobre 1943 à la Brigade Mondaine de Paris qui le livre aux forces allemandes en vue de sa déportation.
– Georges C., homosexuel âgé de 17 ans et originaire de Dreux. Arrêté à Paris en novembre 1941, il est condamné à 5 ans de prison. Interné à Fresnes, il est transféré par convoi de la Gare de l’Est en direction de Karlsruhe (Allemagne). Il meurt de tuberculose dans le camp où il fut déporté.
 
Tous les dossiers de déportés ne sont pas dépouillés. Quelques 40 000 des 68 000 dossiers conservés au Bureau des archives des victimes des conflits contemporains ont été ouverts. De nouveaux cas sont donc susceptibles d’être découverts.
 
Dans ce contexte, les propos de Christian Vanneste sont donc négationnistes.
Pour cette raison, la FÉDÉRATION LGBT qui prend acte de l’annonce par l’UMP de son retrait d’investiture aux législatives de juin prochain, mais attend l’attitude de l’UMP quant à sa possible exclusion.
 
La FÉDÉRATION LGBT veillera à ce que cette nouvelle provocation de Christian Vanneste ne soit pas pour l’UMP une façon de se racheter une bonne conduite, puisque l’UMP se prononce contre l’Egalité des droits des Lesbiennes, Gays, Bi et Trans, encourageant de la sorte de tels propos ou ceux d’élu(e)s issus de ses rangs, ou affiliés, ayant tenu des propos homophobes, tels Brigitte Barège, Gérard Longuet, Christine Boutin, Lionel Lucas.
 
Preuve supplémentaire ; Christian Vanneste réagissant sur Europe 1, à 13h, fustigeait les dirigeants de l’UMP : « S’ils sont assez bêtes pour obéir à un lobby qui défend des idées qui ne sont pas celles du président de la République, manifestement, je pense qu’ils commettront une erreur. »
 
La FÉDÉRATION LGBT demande à Nicolas Sarkozy, l’imminent candidat à la présidentielle, cité par Christian Vanneste au soutien de ces thèses, de bien vouloir clarifier sans tarder sa position au sujet des propos négationnistes du député UMP du Nord.
 
Nonobstant, la FÉDÉRATION LGBT qui a toujours porté un grand intérêt à l’étude de la déportation pour motif d’homosexualité, et qui avait présenté le résultat des travaux des historiens à ses adhérents en présence de Mickaël Bertrand en février 2008, lors de ses Rencontres à Dijon, étudie la possibilité d’engager une action au pénal contre Christian Vanneste.
 
Néanmoins, la FÉDÉRATION LGBT n’entend pas se substituer aux militants spécialistes de cette question. C’est pourquoi elle soutient le Mémorial de la déportation homosexuelle (MDH) dans son intention annoncée. La FÉDÉRATION LGBT se tient à sa disposition pour engager à ses côtés l’action que le MDH jugera utile.
 
  
 
(1) – Claude Mercier, Rapport concernant la déportation d’homosexuels à partir de la France dans les lieux de déportation nazis durant la Seconde Guerre mondiale au titre du motif d’arrestation, n°175, 15 décembre 2001.
(2) – Mickaël Bertrand (dir.), La déportation pour motif d’homosexualité en France. Débats d’histoire et enjeux de mémoire, Dijon, Mémoire active, 2011, 176 p.
La Fédération LGBT, la Coordination InterPride France et l’Inter-LGBT ont le plaisir de vous annoncer le lancement officiel de leur campagne d’interpellation pour la présidentielle et les législatives intitulée « Égalité LGBT 2012 ».
 
Elle prend forme notamment à travers un site internet – www.egalitelgbt2012.fr – que nous vous invitons à relayer. Ce site est d’abord un site d’information du grand public, il contient :
 
– le bilan de la mandature 2007/2012 vu par les associations LGBT,
– les revendications que les trois principales fédérations d’associations LGBT ont décidé de promouvoir après des candidat-e-s à la présidentielle (puis dans un second temps aux législatives),
– des témoignages et des contributions thématiques de nos différentes associations membres,
– dès la deuxième semaine de mars nous publierons les retours et prises de position des candidat-e-s à la présidentielle concernant nos revendications,
– après l’élection présidentielle, le site sera remodelé pour l’interpellation des candidat-e-s aux législatives.
 
La campagne « Égalité LGBT 2012 », une première dans le mouvement LGBT à travers les acteurs qu’elle rassemble (réunions des fédérations d’associations et des organisateurs de Marche des fiertés – Lesbian & Gay Pride de toutes les régions), se veut comme une campagne d’information du grand public et pédagogique sur les enjeux liés aux droits des LGBT et comme une action pour visibiliser les questions LGBT de manière plus générale dans la campagne électorale. Elle sera rythmée par des actions locales et un grand meeting national, le 31 mars à Paris.
 
Denis Lefèvre,
président de la Fédération LGBT
 
Stéphane Corbin,
président de la Coordination InterPride France,
 
Nicolas Gougain,
porte-parole de l’Inter-LGBT
«C’est un engagement qui se prend aujourd’hui au regard du bilan en demi-teinte de la mandature de Nicolas Sarkozy», a expliqué Stéphane Corbin, président de la Coordination InterPride France (à gauche sur la photo), lors de la conférence de presse qui s’est tenue ce matin au Centre LGBT Paris-IDF pour le lancement de la campagne d’interpellation «Égalité LGBT 2012».
Un constat qui a entraîné le regroupement de la Fédération LGBT, l’Inter-LGBT et la Coordination InterPride France (CIF), montrant ainsi une volonté d’établir ensemble l’égalité des droits pour tous et toutes, et marquant la fin d’un clivage entre les associations de Paris-Ile de France et celles de la province. Une démarche inédite qui donne aujourd’hui naissance à une nouvelle initiative en vue des élections: le site Égalité LGBT 2012.
 
HUIT THÈMES, TROIS ENJEUX
 
«Nous ne nous faisons pas le porte-drapeau d’un parti politique. La vocation du site est avant tout d’informer», souligne Denis Lefèvre, président de la Fédération LGBT (au centre sur la photo). Pas question donc de diffuser une consigne de vote, l’objectif est clair: analyser et décortiquer les programmes de chaque candidat-e pour mettre en lumière ses engagements concernant les LGBT.
 
Sur le site, les visiteurs trouveront l’ensemble des revendications, classées en huit thèmes: «Couples/Conjugalité», «Familles/Parentalités», «Trans’», «Discriminations/Violences», «Éducation/Ecoles», «Santé LGBT», «Travail/Emploi» et «International». «De façon transversale, ces huit thèmes recoupent trois grands enjeux: le droit, la vie quotidienne et l’international», approfondit Nicolas Gougain, porte-parole de l’Inter-LGBT (à droite sur la photo).
 
À partir de mi-mars, la plate-forme comptera aussi des entretiens vidéos de chaque candidat-e, afin de présenter sa position sur chacune des revendications. La Fédération LGBT, l’Inter-LGBT et la CIF prévoient aussi un meeting le 31 mars (…)
 
 
Aux côtés des associations qui luttent contre l’épidémie du VIH, Arc en Ciel Toulouse s’implique fortement dans l’incitation au dépistage communautaire des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes*.
 
De ce fait, une augmentation du nombre d’hommes qui découvrent leur séropositivité est donc plus qu’envisageable (en France, selon le Rapport Yeni 2011, on estime que 40 000 à 50 000 personnes seraient séropositives sans le savoir)
 
 
« Au début, çà m’a fait peur… »
 
 
Avoir conscience de sa séropositivité a plusieurs conséquences. La personne peut bénéficier des nouveaux traitements médicaux ayant beaucoup moins d’effets secondaires que les précédents. Etre informé et avoir ce suivi médical permettent une meilleure prise en charge de la santé de chaque personne et, au-delà, de la santé de la communauté toute entière, puisque réduire la charge virale jusquà la rendre indétectable diminue auss les risques de transmission.
 
Néanmoins, la découverte de sa séropositivité est encore très souvent vécue comme un événement difficile à accepter en soi, mais aussi à cause du regard des autres. La lutte contre la sérophobie doit ainsi impérativement accompagner l’incitation au dépistage.
 
 
« On a beaucoup discuté… »
 
 
« Les couples séro-différents, çà existe » n’a pas valeur d’exemplarité mais indique des situation réelles où, au-delà des préjugés, des peurs ou des réflexes de rejet, un espace de discussion est toujours possible et permet de responsabiliser chaque personne du couple, ou chaque partenaire d’une relation sexuelle, afin de : « Prendre soin, ENSEMBLE, de sa santé ».
 
 
Cette campagne est donc destinée aussi bien aux personnes qui découvrent leur séropositivité qu’à leur partenaire séronégatif. Elle s’adresse aussi aux personnes séropositives qui ont déjà été rejetées par le passé à l’annonce de leur statut sérologique, ce qui peut les avoir fragilisées et provoqué une baisse d’estime de soi. Cette campagne est là pour leur montrer qu’une future relation est envisageable. Il en est de même pour les personnes séronégatives afin qu’elles aient aussi conscience que, quelle que soit la sérologie d’un partenaire, se protéger passe par des choix de prévention « partagée » et non par l’ignorance, la peur et le rejet.
 
 
Un partenariat avec le Sneg et Aides
 
 
Arc en Ciel Toulouse a conçu cette campagne au sein de sa commission santé, en partenariat avec le Sneg Midi-Pyrénées et l’association Aides qui déclineront également le visuel sous forme d’affiches.
 
15 000 cartes-mémo seront ainsi distribuées dans les établissements gays et gays friendly, aussi bien comme visuel propice à la réflexion que comme support possible à une discussion lors d’une rencontre. Le visuel a aussi été inclus dans le programme du Festival du cinéma LGBT Des Images Aux Mots, qui a lieu à Toulouse du 6 au 12 février 2012, et en Région Midi-Pyrénées du 13 au 24 février.
 
 
« Au début çà m’a fait peur… » et pourtant, « les couples séro-différents, çà existe ! »
 
 
Commission Santé Arc en Ciel Toulouse
 
contactsante@aectoulouse.com
 
Nous remercions Jean-Philippe Mauve qui a initié ce projet au sein de la commission Santé d’Arc en Ciel Toulouse, Trait de Caractère pour la réalisation du graphisme ainsi que tous les membres et partenaires de la commission, toute l’équipe du Festival DIAM et toutes celles et ceux qui s’impliqueront dans la diffusion de cette campagne 2012.
 
* campagnes 2010 « ma santé, c’est pas du cinéma : je fais le test » et en 2011 : « cet été, je fais le test »