Alors que Maria Muller, la ministre britannique de la Culture, chargée des questions d’égalité, annonçait mardi une légalisation en faveur du mariage civil entre deux personnes du même sexe, y compris du mariage religieux, en France, Christiane Taubira faisait un pas en faveur de la PMA.
 
Le Lab d’Europe 1, révélait mardi 11 décembre que Christiane Taubira, ministre de la Justice, qui s’exprimait lors des 3e rencontres de la laïcité, organisées par Jean Glavany et le groupe socialiste à l’Assemblée nationale, avait créé la surprise à propos de la procréation médicalement assistée (PMA) en déclarant : « Le texte actuel du gouvernement ne traite pas de ce sujet. S’il arrive dans le débat parlementaire, le gouvernement ne bloquera pas les choses » faisant indirectement référence à l’amendement sur lequel planche actuellement un groupe de parlementaires PS.
 
Cette déclaration marque une avancée encourageante si l’engagement est tenu, puisque le gouvernement avait refusé l’intégration de la PMA au projet de loi, dit du mariage pour tous, présenté le 7 novembre dernier en Conseil des ministres. Jean-Marc Ayrault souhaitant sa discussion ultérieurement.
 
Au cœur de l’égalité des droits pour nos familles, la PMA est capitale pour les lesbiennes, en couple ou célibataires, car elle sera créatrice de filiation hors adoption. C’est pourquoi le gouvernement doit désormais aller plus loin et prendre à sa charge cet amendement afin qu’il ne soit pas irrecevable au regard de l’article 40 de la Constitution qui interdit toute création ou aggravation d’une charge publique, limitant ainsi le pouvoir d’initiative des parlementaires en matière financière.
 
Ainsi, le gouvernement respectera pleinement l’engagement de François Hollande, porté le 31 mars dernier par Najat Vallaud-Belkacem au meeting Egalité LGBT 2012, sans oublier le changement d’état civil, libre et gratuit en mairie, pour les personnes transgenres.
Pour permettre le traitement des personnes séropositives et l’arrêt des nouvelles contaminations : faisons-nous dépister régulièrement.
 
Dans un contexte où en France les gays demeurent le premier groupe touché dans les cas de nouvelles contaminations par le VIH, la Fédération LGBT, l’Inter-LGBT, la Coordination InterPride France et le SNEG Prévention s’associent pour lancer une campagne nationale de mobilisation des gays sur le dépistage et le traitement du VIH, des IST et des hépatites.
 
Cette campagne s’inscrit dans la continuité de celles incitant au dépistage les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH), initiées par la Fédération LGBT en partenariat avec Sidaction et le SNEG Prévention, en 2010 et 2011.
 
A l’occasion du 1er décembre, l’affiche de cette campagne 2012 sera visible dans les associations membres de nos trois réseaux nationaux et les établissements LGBT en France.
 
Dépistage : un super pouvoir !
Notre affiche 2012 met en avant deux super-héros de comics qui personnifient notre message : le dépistage est un super pouvoir, celui de stopper l’épidémie, notamment chez les gays.
 
Nos associations nationales s’unissent et affirment ainsi leur engagement dans la lutte contre le sida, les IST et les hépatites. Avec le soutien de leurs associations membres, réparties partout en France, elles envoient un message fort aux personnes séropositives ET séronégatives : ensemble, nous pouvons arrêter la transmission de l’épidémie.
 
Pour combattre la contamination à VIH, de toutes les IST, et des hépatites, dont on peut être porteur sans le savoir, nos associations informent tous les gays sur la nécessité qu’ils se fassent dépister très régulièrement. Nos associations accompagnent cette incitation au dépistage du rappel de l’existence de traitements de plus en plus efficaces.
 
Se faire dépister aussi souvent que nécessaire, permet le suivi et l’accès aux soins le plus tôt possible, pour le bénéfice de chacun, mais aussi pour le bénéfice de tous, puisque un traitement efficace réduit le risque de transmission du VIH, des IST et des hépatites.
 
N’attendons pas que la maladie prenne les rênes de notre vie, gardons la main sur notre santé.
Le SNEG Prévention, engagé sur le terrain, rappelle à tous qu’il est aujourd’hui capital d’utiliser tous les moyens disponibles pour protéger sa santé. Pour les gays séronégatifs et séropositifs, le dépistage du VIH, des IST et des hépatites, au-delà de l’accès au traitement, peut être aussi l’occasion de faire le point sur ses pratiques.
 
Dépistage et traitement peuvent ainsi contribuer à une vie sexuelle épanouie et de qualité. Attendre, c’est risquer de se contaminer, de contaminer, de se co-infecter ou de co-infecter, et d’affaiblir considérablement ses chances face au VIH.
 
Le SNEG assurera encore cette année la diffusion de cette campagne dans ses 650 établissements partenaires répartis sur le territoire ; ses équipes iront aussi à la rencontre des clients.
 
 
  • Contacts presse
  •  
 – Fédération LGBT
Stéphane Corbin, porte-parole, 06 22 09 09 66, contact@federation-lgbt.org
Dominique Ganaye, référent santé, 06 70 70 93 17, contact@federation-lgbt.org
 
– Inter-LGBT
Nicolas Gougain, porte parole, 06 77 87 37 00, nicolas.gougain@inter-lgbt.org
 
– Coordination Interpride France
Delphine Ravisé-Giard, présidente, 06 11 63 48 00, contact@interpride-france.org
 
– Le SNEG Prévention
Antonio Alexandre, 01 44 59 95 12, directeur@sneg.org
 

  • Affiche à télécharger
 
 
Suite à son communiqué, la FÉDÉRATION LGBT a demandé rendez-vous à François Hollande pour clarifier la notion de délégation élargie, qu’il a évoqué mardi 20 novembre au Congrès des Maires de France, et pour faire le point sur sa résolution et celle du gouvernement sur le projet de loi du mariage
 
Ce mercredi, au sortir du Conseil des ministres, la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, et la garde des Sceaux, Christiane Taubira, ont assuré la « détermination pleine et entière » de François Hollande à mener la réforme du mariage et ont précisé que la célébration du mariage « pour tous » sera assurée « dans chaque commune de France au nom de l’égalité des droits ».
 
Ces déclarations n’éclaircissent pourtant en rien le concept de délégation élargie mentionné par le chef de l’Etat. C’est pour cette raison que la FÉDÉRATION LGBT maintient sa demande rendez-vous à François Hollande.
 
La FÉDÉRATION LGBT pose le constat récurrent que le projet de loi bientôt débattu au Parlement ne fait droit ni à la filiation, ni à la PMA pour les couples homosexuels, pas plus que cette dernière n’est ouverte aux femmes célibataires.
 
En parralèlle, le changement d’état civil libre et gratuit, signé en mairie, pour les personnes transgenres n’est pas traitée alors que la France a voté comme la Résolution 1728 (2010) du Conseil de l’Europe quile prévoit.
 
 
De même, le grand débat parlementaire sur le genre promis aux associations, n’est toujours pas mis à l’agenda, pas plus que les points du projet de loi concernant le mariage volontairement écartés.
 
Mariage pour tous, liberté de conscience et élargissement de délégation des maires, la FEDERATION LGBT presse François Hollande de s’expliquer.
 
 
 
Prenant la parole au Congrès des maires de France, mardi 20 novembre à la porte de Versailles, François Hollande a déclaré : « La loi s’applique pour tous dans le respect, néanmoins, de la liberté de conscience », et a ajouté que « les possibilités de délégations (d’un maire à ses adjoints) existent et peuvent être élargies ».
 
La FEDERATION LGBT souligne l’ambiguïté de ces déclarations et demande à François Hollande de préciser sans tarder sa pensée quant à l’élargissement des possibilités de délégations des maires.
 
Selon l’article L. 2122-32 du Code général des collectivités territoriales, le maire et ses adjoints ont la qualité d’officier d’état civil nécessaire pour procéder à la célébration d’un mariage.
L’article L. 2122-18 du même code dispose que « le maire peut déléguer, sous sa surveillance et sa responsabilité, par arrêté, une partie de ses fonctions à un ou plusieurs de ses adjoints et, en l’absence ou en cas d’empêchement des adjoints, à des membres du conseil municipal ».
 
Les maires n’ont donc aucun besoin de liberté de conscience et de principe de délégation élargie supplémentaire, puisque la loi leur permet depuis longtemps de procéder à des délégations à leurs adjoints, voire à leurs conseillers municipaux.
 
François Hollande évoque une prétendue liberté de conscience élargie pour mieux céder aux opposants et aux maires qui ont déclaré, avec tapage et morgue, qu’ils ne célèbreraient pas de mariage de personnes de même sexe si la loi était votée.
 
Par ce concept de liberté de conscience et d’élargissement de délégation, dans le seul cas du futur mariage des couples de même sexe, François Hollande viole le principe même d’égalité des citoyens face à la loi.
 
François Hollande, président, osera-t-il déclarer à une tribune de congrès qu’il accorde aux maires une liberté de conscience élargie à ceux refusant de célébrer des mariages dont un membre du couple serait d’origine étrangère, une femme enceinte, divorcé, physiquement désavantagé, malade, handicapé, génétiquement différent, échangiste, transgenre, âgé, de couleur, syndicaliste, d’un autre parti politique que le sien, de couleur, juif, chrétien ?
 
La FEDERATION LGBT attend que François Hollande lui apporte des précisions plus que nécessaires quant à son projet d’élargissement des délégations des maires.
La Fédération LGBT soutient CALEM, trois jours de colloques à Paris, du 17 au 19 novembre 2012, organisé par Homosexuels et musulmans de France.
 
Au programme, rencontres avec des homosexuel-les ou transsexuel-les musulman-es ou d’origine musulmane, du monde entier, avec des musulman-es progressistes ; théâtre interactif en rapport avec l’homophobie, la transphobie, danses spirituelles orientales, buffet offert et performance musicale contre l’homophobie, et plus tard lors du week-end pièce de théâtre interactive, avant-première du documentaire à propos du pèlerinage inclusif à la Mecque.
 
Le colloque de CALEM cette année consacrera deux de ces principaux ateliers aux minorités dans la minorité :
 
– Vih/sida et transidentité : comment le vivent-ils/elles au quotidien ? Y a-t-il une prise de risque supplémentaire chez les trans et les gays du fait que la double discrimination serait un facteur agravant ?
 
– Les réfugié-es issu-es du monde arabo-musulman en France ? Et ailleurs en Europe ?
Nous avons besoin de projets concrets sur le terrain, loin de toute forme d’homonationalisme d’où qu’il vienne, ou d’extrémisme religieux prenant pour bouc émissaires des minorités sexuelles, dont certain-es viennent in fine en Europe.
 
Une rencontre avec des représentants d’un réseau émergent LGBT arabe, non idéologique, est programmée, afin de servir et d’aider au mieux ceux qui en ont le plus besoin sur le terrain "la-bas", avant même qu’ils n’arrivent "ici" en France ou ailleurs, et qu’ils/elles ne soient confronté-es aux problèmes de déracinement,
du manque voir d’absence totale de procédure d’accueil appropriées.
 
La conférence plénière aura lieu samedi 17 novembre, de 18h30 à 21h, au Centre LGBT Paris, Ile de France.
 
Plan gouvernemental de lutte contre l’homophobie et la transphobie – La FÉDÉRATION LGBT salue cette première et reste vigilante quant à son application effective
 
Mercredi 31 octobre, Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement, a dévoilé au conseil des ministres son plan d’action contre les violences et les discriminations commises à raison de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre.
 
Fruit d’une mission interministérielle confiée par Matignon à Najat Vallaud-Belkacem, ce plan d’action gouvernementale, contre l’homophobie et la transphobie, reprend nombre des propositions issues des groupes de travail associatifs, auxquels la FÉDÉRATION LGBT a participé. Ce plan engage le gouvernement et nombre de ministères.
 
La FÉDÉRATION LGBT salue ce que jusqu’alors aucun gouvernement français n’avait eu la volonté, ni le courage politique de faire. Cette avancée est un premier pas vers une politique plus générale de lutte contre les discriminations et les représentations homophobes et transphobes, encore tellement ancrées. Pour s’en persuader, il suffira de prendre connaissance des déclarations de celles et ceux qui s’offusqueront de ces mesures.
 
La FÉDÉRATION LGBT a pris note que parmi ses revendications, et celles de plusieurs autres associations -Act Up, Aides, l’Ardhis, le RAVAD- certaines seraient traitées par le ministère de la Santé de Marisol Touraine, hors ce plan d’action. Sont concernées : la création d’un nouveau critère légal de discrimination lié à la séropositivité (la sérophobie), le refus du dépistage obligatoire, la question de droits au séjour, des soins posthumes, de la création de centres de santé communautaires.
 
L’ouverture du mariage aux couples de même sexe et à l’adoption, contenus dans le projet de loi présenté mercredi prochain en Conseil des ministres, étaient également hors du périmètre de nos discussions avec la mission interministérielle. Pas plus que la filiation, a fortiori l’autorité parentale, et la PMA, les grandes absentes du texte gouvernemental.
Pour la FÉDÉRATION LGBT ces points devront faire l’objet d’amendements présentés par les députés lors du débat parlementaire.
 
Ce plan d’actions fera l’objet d’une évaluation dans six mois, tandis qu’un comité de suivi va être installé.
 
Tout en se félicitant du travail fourni par les associations LGBT, la mission interministérielle et ses représentants, la FÉDÉRATION LGBT sera particulièrement attentive à ce que l’annonce de ce plan d’actions ne vienne pas perturber les débats du projet de loi sur le mariage et de l’adoption par les couples homosexuels, et ses améliorations encore largement nécessaires.
 
La FÉDÉRATION LGBT note que l’annonce de ce plan n’a fait l’objet d’aucune communication précise de budget quant à son application.
 
La FÉDÉRATION LGBT sera aussi attentive à la refonte du système statistique des services de police et de gendarmerie, par les ministères de la Justice et de l’Intérieur. Elle a gardé le souvenir du dossier Edvige.
 
La FÉDÉRATION LGBT a ressenti beaucoup de résistances au changement d’état civil libre et gratuit en mairie pour une vie sociale digne des personnes transgenres. Elle prend acte de la saisine de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) mais elle sera particulièrement attentive à ses réponses. C’est en effet la CNCDH qui avait émis un avis défavorable, le 19 novembre 2004, à propos du projet de loi relatif à la lutte contre les propos discriminatoires à caractère sexiste ou homophobe. Un avis accompagné à l’époque de la position subsidiaire du cardinal Jean-Marie Lustiger. Reste à la CNCDH, grâce à ses nouveaux membres, à faire la démonstration d’un nouvel équilibre établi sans influence religieuse.
 
Le gouvernement peut encore saisir l’occasion de la reprise du travail, par deux sénatrices, de la proposition de loi engagée par Michèle Delaunay pour soutenir une nouvelle proposition de loi novatrice à l’exemple de la loi argentine et de la résolution 1728 (2010) du Conseil de l’Europe, au bénéfice des personnes trans et transgenres.
 
Parmi les mesures annoncées ce mercredi :
 
– La facilitation de l’accès des personnes transgenres à un numéro de Sécurité sociale provisoire pour éviter les ruptures sociales.
– La saisine de la CNCDH pour obtenir une définition précise de l’identité de genre et de son intégration au droit français, ainsi que ses recommandations concernant le changement d’état civil des personnes trans et transgenres.
– Dans le même temps, la reprise au Sénat, par Michelle Meunier et Maryvonne Blondin, de la proposition de loi de Michèle Delaunay afin de l’améliorer.
– La reprise du groupe de travail au ministère de la Santé sur le parcours de soins pour les personnes trans et transgenres.
 
– Le recueil et l’analyse des cas d’homophobie et de transphobie, ainsi que la publication annuelle de ces chiffres, dans le cadre de la refonte du système statistique des services de police, gendarmerie, par les ministères de la Justice et de l’Intérieur.
– La commande d’une enquête de victimation à l’INED, visant à connaître les faits de discrimination ou de violences dont les lesbiennes, les gays, les bi, les personnes transgenres ont pu être victimes dans les deux années précédant l’enquête.
– L’élaboration de trames d’audition pour mieux accueillir les victimes dans les commissariats et gendarmeries.
– L’introduction d’un module d’accueil des victimes LGBT dans le cadre de la formation initiale des policiers, gendarmes et infirmiers.
 
– Le soutien des pouvoirs publics et renforcement de la ligne d’écoute de SOS Homophobie.
– Le passage de 3 mois à 1 an du délai de prescription des insultes, diffamations et incitations à la haine et à la violence homophobes et transphobes, par la mise à l’ordre du jour au Sénat de la loi Quéré pour seconde lecture.
– La mission de surveillance de la Miviludes face aux prétendues thérapies de conversion.
– La déconstruction des mécanismes de discriminations par la formation et la sensibilisation de chacun dès le plus jeune âge dès l’école, dans le domaine de la recherche et de l’éducation à la sexualité effective.
– La facilitation des agréments des associations LGBT pour les interventions en milieu sco
laire.
– La prévention du suicide des jeunes LGBT comme priorité des ministères de l’Éducation et de la Santé.
 
– La mission du ministère de la Culture d’encourager les projets de représentations positives dans la société.
– La sollicitation du CSA pour des recommandations.
– La valorisation de l’histoire LGBT par des documentaires et le soutien à un futur centre d’archives LGBT.
 
– La fourniture d’outils spécifiques aux inspecteurs du travail.
– L’intégration de ces questions lors des discussions avec les partenaires sociaux.
– L’intégration de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre à la charte de l’égalité de la fonction publique.
 
– L’entrée des associations homoparentales à l’UNAF.
– La formation des infirmiers à ces questions pour un meilleur accueil des personnes âgées LGBT, afin de rompre leur isolement.
 
– La confirmation du combat de la France pour la dépénalisation universelle de l’homosexualité dans le monde par une résolution aux Nations Unies sous la houlette des pays du Sud.
– Le rappel de ce combat auprès de l’Union européenne et de l’Organisation internationale de la francophonie.
– La modification de l’application du droit d’asile pour les personnes LGBT persécutées dans leur pays.
– La formation spécifique des personnels de l’OFPRA.
La FEDERATION LGBT apporte son soutien à la 16e EXISTRANS, qui a aura lieu samedi 20 octobre à Paris, au départ de la place de la Bastille.
L’EXISTRANS est la marche des personnes trans et de celles et ceux qui les soutiennent.
 
« DES PAPIERS : SI JE VEUX, QUAND JE VEUX ! »
En choisissant ce slogan 2012, l’EXISTRANS rappelle qu’il est plus qu’urgent que l’État français mette immédiatement un terme, et sans condition, à la marginalisation des populations trans. En leur permettant, en premier lieu, d’obtenir des papiers conformes à leur identité de genre, grâce à un changement d’état civil libre et gratuit, en conformité avec la résolution 1728 du Conseil de l’Europe, déconnectant toute demande de changement d’état civil d’un quelconque parcours médical. Cette résolution a été votée en avril 2010 par la France mais elle ne l’a appliquée.
 
C’est pourtant cette résolution que l’Argentine applique dans sa loi du 9 mai 2012, prévoyant la modification de la mention du genre à l’état civil sur simple déclaration et sans obligation de traitement hormonal, psychiatrique ou médical.
 
Stigmatisation et suicide
Chaque jour des personnes transgenres sont stigmatisées, voire acculées au suicide. Le 17 septembre dernier, Karima, porte-parole de l’association Les Myriades Trans à Limoges, à qui la justice refusait depuis des années son changement d’état civil, mettait fin à ses jours.
 
Malgré la création en juillet dernier d’un 19e critère légal de discrimination, la transphobie, sous l’appellation d’identité sexuelle (au lieu d’identité de genre), il n’en demeure pas moins que les personnes transgenres sont précarisées, en raison de papiers non conformes à leur apparence, dans de nombreux domaines de leur vie quotidienne de citoyen(ne)s.
 
 
Si la FEDERATION LGBT soutient en premier lieu le changement d’état-civil sans condition, sans obligation de stérilisation et de suivi psychiatrique, elle exige aussi le démantèlement immédiat des équipes hospitalières françaises, qui continuent à qualifier les personnes trans de “malades” et dont le niveau technique est très inférieur aux standards internationaux.
 
C’est pourquoi la FEDERATION LGBT partage les autres revendications de l’EXISTRANS 2012 :
 
– Le libre choix des médecins, avec le maintien des remboursements des parcours de transition en France ou à l’étranger.
– La reconnaissance de la transphobie comme discrimination liée à l’identité de genre et non à l’identité sexuelle.
– La lutte contre la transphobie par des campagnes nationales de sensibilisation.
– La formation et la sensibilisation des personnels en contact avec les personnes trans (santé, éducation, social, administratif, justice, etc.).
– Des recherches sur les interactions entre ARV et hormonothérapie, et sur les effets de la prise d’hormones à long terme.
– Plus de campagne de prévention contre le VIH/Sida, les Hépatites et les IST en direction des personnes trans.
– L’abolition de la loi sur le racolage public et le refus de la pénalisation des clients des travailleurSES du sexe, qui aggravent la précarité des personnes trans concernéEs.
– Le respect de l’identité de genre et l’amélioration des conditions des personnes trans en prison.
– Faciliter la régularisation des personnes trans migrantes.
– Le démantèlement immédiat des équipes hospitalières en charge des questions trans.
 
Alors qu’un projet de loi ouvrant le mariage à tous va être présenté au Conseil des ministres le 31 octobre 2012, « a minima » car n’accordant pas – dans l’état actuel de ce que nous savons du projet – l’égalité entre les couples quelle que soit leur orientation sexuelle, nous nous interrogeons aussi sur la réelle volonté du gouvernement d’en finir avec les discriminations des personnes transgenres par l’État français.
 
La ministre de la Justice au centre de la transphobie d’État.
 
Aujourd’hui encore, Mme Christiane Taubira, Ministre de la Justice, symbolise le refus par l’État français de délivrer aux personnes transgenres des papiers d’identité reflétant leur identité de genre sans preuve de stérilisation chimique ou chirurgicale, et cela dans la continuité de son prédécesseur au sein du gouvernement UMP, M. Michel Mercier. Pour rappel, voici la réponse du dernier ministre de la Justice de Nicolas Sarkozy (n° 14524, JO Sénat du 30/12/2010) à la question écrite de Mme Maryvonne Blondin, concernant la procédure du changement d’état civil des personnes transgenres et stipulant : […] le caractère irréversible peut résulter de l’hormonosubstitution, ce traitement gommant certains aspects physiologiques, notamment la fécondité, qui peut être irréversible. Il appartient aux personnes concernées d’en rapporter la preuve […]. Sur ce point, rien n’a changé !
 
Pourtant, sans changement d’état civil libre et gratuit, la personne ne peut faire valoir l’ensemble des droits qu’un État Républicain doit garantir à l’ensemble de ses citoyens.
 
Ensemble, les ministères de la Justice et de la Santé (les exécutants de la stérilisation via les différentes équipes médicales hospitalières) continuent en toute impunité à traiter les personnes transgenres comme des citoyens et citoyennes de seconde zone. Et ce n’est pas l’adoption cet été d’une vague « identité sexuelle », non clairement définie, qui va nous rassurer sur la volonté du gouvernement de respecter la parole donnée par la France au Conseil de l’Europe lorsqu’elle a voté été voté la Résolution 1728 (2010).
 
Il faut une véritable de loi reconnaissant l’identité de genre comme une liberté fondamentale !
 
Le retard de la France concernant l’identité de genre et les droits humains est un fait. Il est plus que temps maintenant pour le gouvernement socialiste de présenter un projet de loi ambitieux, authentiquement républicain. Une consultation des associations a été mise en place, à la demande du
 
Premier ministre, par la ministre des droits des femmes et porte-parole du gouvernement, Mme Najat Vallaud-Belkacem. L’Association nationale transgenre (A.N.T.), qui y participe depuis le début, a apporté au gouvernement ses contributions et ses argumentaires (PJ).
 
Fondées sur des textes fondamentaux comme « Les Principes de Jogjakarta – principes sur l’application de la législation internationale des droits humains en matière d’orientation sexuelle et d’identité de genre », « Droits de l’homme et identité de genre » (texte élaboré par le Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, M. Thomas Hammarberg), et sur la résolution 1728 (2010) du Conseil de l’Europe, nos propositions reposent sur un socle républicain prenant en compte les avancées démocratiques européennes et sur une vision moderne et apaisée de la société française, où l’homophobie, la transphobie et le sexisme n’auraient plus leur place !
 
Le gouvernement de M. Ayrault est au pied du mur en matière de choix de société : les valeurs de la République ne doivent pas être dévalorisées ! La Liberté, l’Égalité et la Fraternité ne sont pas une option, mais des notions essentielles pour la cohésion d’une société, la nôtre, qui en a aujourd’hui plus que jamais besoin !
 
Pour l’Association Nationale Transgenre,
Delphine Ravisé-Giard
Secrétaire nationale
Dans quelques jours, la communauté des Lesbiennes, Gays, Bisexuels, Transgenres, Queers et Intersexes allumera sa sixième bougie pour fêter notre journée nationale « TEN TEN » qui coïncide avec le 10 Octobre de chaque année.
 
Après les milliers de bougies allumées, qui exprimaient l’espoir, nous arrivons aujourd’hui à faire le bilan d’une année de mobilisation sans égal. En effet, en plus de l’adhésion et de l’intégration de beaucoup des nôtres à notre lutte quotidienne pour notre droit à vivre dignes, nous pouvons également comptabiliser les nombreux militants du monde de la société civile qui nous ont rejoints en leur nom propre ou celui de leurs organisations pour dire que notre combat est désormais devenu le leur aussi. Il est clair aujourd’hui qu’aucune bataille pour une citoyenneté entière et indivisible en Algérie ne pourra se faire sans la force des militants LGBTQI algérien.
 
Grâce aux efforts incessants d’Abu Nawas, nous sommes parvenus à faire entendre notre voix au-delà des terres d’Algérie et rallier à notre lutte un énorme soutien international. Ceci s’est d’ailleurs concrétisé en action, quand en mai dernier à Genève durant l’Examen Périodique Universel, le gouvernement algérien a été interpellé dans le but de supprimer la loi 338 du code pénal qui encore aujourd’hui criminalise l’homosexualité.
Nous laissons donc l’espoir et la mobilisation continuer à nous forger et choisissons pour l’année qui arrive le chemin de l’Union, celle de tous les activistes de la cause, de toutes les organisations qui activent sur le terrain pour dire que nous restons déterminés et ce malgré toutes les contraintes à conquérir nos droits les plus élémentaires et notamment le plus naturel d’entre eux, celui d’être considérés comme des « Êtres Humains ».
 
Nous invitons donc toutes les énergies individuelles et collectives, ici ou ailleurs, à rallier notre union, car les droits humains sont l’affaire de chacun d’entre vous et que nul ne peut en être exclu. De ce fait, nous vous prions de bien vouloir commémorer cette journée comme chaque année en allumant une bougie le Mercredi 10 Octobre 2012 à 20h. Aussi loin l’une de l’autre peuvent ces bougies être allumées, elles resteront très représentatives de l’union de nos forces quant à notre combat pour notre droit à la différence.
 
Chaque année à la même date, la communauté LGBT algérienne se réunit pour célébrer sa journée, symbolisée par un acte simple, celui d’allumer une bougie le 10 Octobre à 20h00.
 
Cette année, pour sa 6ème édition, le Tenten se fête autour de l’Union, un thème fort pour dire à tous que peu importe nos différences, peu importe nos origines, pour le Tenten, la communauté LGBT forme une seule entité avec une seule voix pour briser les chaines du silence et démontrer notre existence.
 
Rappelons-le, en Algérie l’homosexualité est pénalisée par les lois 333 et 338 du code pénal. C’est pour cette raison qu’une association telle qu’Alouen, luttant contre toute forme de discrimination et de violence à l’égard de la communauté LGBT, fait en sorte de rendre le Tenten (Journée Nationale des LGBT Algériens) connu de tous, pour sensibiliser l’opinion publique et changer les lois.
 
Nous comptons ainsi sur votre collaboration en relayant l’information afin de nous aider dans notre lutte et permettre à l’individu quel que soit son orientation sexuelle de vivre sans peur et sans craindre la loi de son propre pays.
 
Nous vous laissons découvrir  notre communiqué de presse et notre affiche pour la 6ème Journée Nationale des LGBT Algériens, sans oublier la vidéo promotionnelle que vous pouvez consulter sur le lien suivant : http://youtu.be/N7nxcQTqTVs
 
Pouvez également nous suivre sur facebook: http://www.facebook.com/TentenJourneeNationaleDesLgbtAlgeriens
 
En vous remerciant d’avance pour toute l’aide que vous pouvez nous apporter.
 
Bien cordialement.
 
Coordinateur Général
Association Alouen