Affiche de la campagne contre les violences dans les couples de femmes

La Fédération LGBTI+ a l’honneur de vous dévoiler sa nouvelle campagne : “Violences dans les couples de femmes”.

En choisissant d’aborder le thème des violences conjugales dans une démarche communautaire, la Fédération LGBTI+ tient à cibler des situations très souvent oubliées des campagnes grand public. Pourtant, les femmes lesbiennes, bisexuelles ou hétéras aventureuses, cisgenres, transgenres ou non binaires sont toutes concernées !

La campagne est destinée aux associations LGBTI+ et à leurs structures partenaires. Elle se compose :
– d’une affiche pour la visibilité dans les locaux et pour inciter à la libération de la parole ;
– d’une petite carte à glisser discrètement dans sa poche avec des numéros d’urgence ;
– et d’un dépliant qui développe plus longuement la thématique, à destination des victimes, témoins et auteur·ice·s de violences.

Les kits de cette campagne sont déjà disponibles dans les associations membres de la Fédération LGBTI+ et vont être envoyés à de nombreuses autres associations.

Cette campagne a été soutenue par la DILCRAH, que nous remercions.

Communiqué de presse de lancement

Vous habitez loin d’un centre LGBTI+ ou bien celui de votre région n’a pas (encore) reçu la campagne ?
Nous mettons à disposition un PDF A4 avec le contenu du dépliant. Il peut être imprimé sur une imprimante classique, téléchargé, partagé…

Grâce à l’action des mouvements féministes, le sujet des violences conjugales ne pourra plus être relégué au fond du placard. Le mouvement LGBTI+ entend à son tour contribuer à la lame de fond de la libération de la parole.

Partant du constat qu’il existe très peu de ressources sur le sujet qui soient spécialement adressées aux couples de femmes, la Fédération LGBTI+ a créé une campagne dédiée.

Affiche de la campagne contre les violences dans les couples de femmes
Affiche de la campagne

Les associations ont besoin d’outils adaptés pour que la thématique soit correctement traitée au sein de nos communautés. En effet, bien que de plus en plus nombreuses, les ressources sur le sujet excluent généralement les couples de femmes, par leur ton ou leur contenu. Quand on est une femme lesbienne ou bisexuelle, il est difficile de se sentir concernée par un texte qui évoque “votre mari” ou “votre compagnon”. Il était donc nécessaire de créer des documents communautaires qui sachent toucher le public visé.

Les associations LGBTI+ en France disposent donc désormais d’un outil, modeste mais efficace, pour interpeller un public trop souvent ignoré.

La campagne s’appuie sur trois supports :

  • une affiche pour les associations ou centres LGBTI+ et leurs structures partenaires afin de rendre le sujet visible et indiquer que l’écoute est ouverte ;
  • une petite carte à glisser discrètement dans sa poche avec des numéros d’urgence ;
  • un dépliant qui explique ce que sont les violences conjugales, informe les victimes, les témoins et les personnes ayant commis de violences, et qui décrit les différents types de violences.
L’affiche et les dépliants de la campagne

La recherche et l’action militante en France accordent encore peu de visibilité au sujet des violences dans les couples LGBTI+. Ce n’est pourtant pas un phénomène marginal. Des femmes en couple homosexuel font aussi partie des morts violentes recensées par l’étude nationale de 2019. Des travaux de recherche en France sont en cours mais les chiffres d’une méta-analyse de la recherche américaine de 2015 sont parlants : 25 à 40,4 % des femmes en couple homosexuel ont déjà subi des violences conjugales.
Décès, blessures, mauvaise santé mentale, stress post-traumatique : autour des violences conjugales se trouve un enjeu majeur de santé publique. La lutte contre ces dernières ne doit pas s’adresser qu’aux victimes.
 Elle concerne tout le monde,
 en premier lieu les personnes qui les commettent, ou risquent de les commettre, mais aussi l’entourage, les voisin·e·s, les collègues… La prévention doit aussi atteindre les professionnel·le·s en contact avec du public. Cette campagne est un outil pensé dans cet esprit en rendant le sujet visible à tous les publics dans les locaux des associations.

Les contenus de la campagne pourront faire l’objet d’une adaptation pour créer des documents à destination des couples d’hommes.

La Fédération LGBTI+ remercie la DILCRAH de son soutien financier à cette campagne qui porte un message nouveau dans le mouvement LGBTI+ en France. Nous remercions également les bénévoles et les professionnel·les qui y ont consacré du temps et de l’énergie.

À l’occasion de la journée internationale pour les droits des femmes, la Fédération LGBTI+ rappelle qu’elle promeut l’égalité entre les genres, ainsi que l’alliance du mouvement LGBTI avec la majorité inclusive des courants féministes.

Nos associations et centres LGBTI+ le savent bien, lutter pour les droits des femmes, c’est aussi lutter pour les droits des femmes lesbiennes, bisexuelles, transgenres et intersexes. Il n’y a d’égalité que si toutes les femmes sont prises en compte.

Sous couvert de féminisme, des mouvements réactionnaires se font de plus en plus agressifs pour déverser leur transphobie crasse. Ainsi, en France et ailleurs, des militantes osant se proclamer féministes expriment ostensiblement leurs obsessions transphobes dignes de fondamentalistes en mal de repères (de Christine Delphy à Fatiha Agag-Bouhjahlat, en passant par les rangs d’Osez Le Féminisme). Le 8 mars est donc l’occasion pour la Fédération LGBTI+ d’affirmer une conception inclusive et pragmatique des luttes féministes. Les femmes transgenres sont des femmes à part entière, et il ne saurait y avoir de féminisme qui les exclue.

Les acteurs de la construction d’un monde plus égalitaire pour les personnes LGBTI l’observent tous les jours dans leur action : les femmes de nos communautés vivent une double discrimination, celle inhérente au fait d’être une femme, et en plus celle liée à leur orientation sexuelle, identité de genre ou intersexuation. Elles ne s’ajoutent pas, mais se multiplient et résonnent l’une dans l’autre. Ainsi, les femmes lesbiennes, bisexuelles, transgenres et intersexes sont particulièrement exposées aux violences dans l’espace public, dans leur vie privée, ou de la part d’administrations.

Le sexisme est une composante de notre société, et il en empoisonne tous les aspects. Si nous voyons des évolutions encourageantes et des exemples de femmes « ayant réussi », le patriarcat est cependant toujours bien présent. C’est dans ce même patriarcat que se développent les LGBTI-phobies contre lesquelles luttent les associations de la Fédération LGBTI+.

Par son caractère systémique, le patriarcat est actif jusque dans la loi.
Un exemple actuel criant est l’ouverture de la PMA à toutes les personnes en mesure de porter un enfant. Promesse faite avant chaque quinquennat, le projet est vite relégué aux calendes grecques car « il y a plus important». La fécondité des personnes concernées, elle, n’attend pas. Si le chantier a effectivement été lancé, le texte actuellement en débat a été vidé de toute sa substance. Il excluait déjà les personnes transgenres et les femmes seules ; il refusait aussi la prise en charge de la PMA par la sécurité sociale pour les couples de femmes. En février le Sénat a fait preuve d’un conservatisme insultant : il a décidé d’exclure aussi les couples de femmes. Pour nos élu·e·s, il y a une seule bonne façon de faire famille : on concède des droits aux femmes, mais uniquement si elles sont en couple avec un homme !

Le 8 mars, aux côtés des femmes lesbiennes, bisexuelles, transgenres et intersexes, nous nous mobilisons pour les droits de toutes les femmes.