Grâce à l’action des mouvements féministes, le sujet des violences conjugales ne pourra plus être relégué au fond du placard. Le mouvement LGBTI+ entend à son tour contribuer à la lame de fond de la libération de la parole.
Partant du constat qu’il existe très peu de ressources sur le sujet qui soient spécialement adressées aux couples de femmes, la Fédération LGBTI+ a créé une campagne dédiée.
Les associations ont besoin d’outils adaptés pour que la thématique soit correctement traitée au sein de nos communautés. En effet, bien que de plus en plus nombreuses, les ressources sur le sujet excluent généralement les couples de femmes, par leur ton ou leur contenu. Quand on est une femme lesbienne ou bisexuelle, il est difficile de se sentir concernée par un texte qui évoque “votre mari” ou “votre compagnon”. Il était donc nécessaire de créer des documents communautaires qui sachent toucher le public visé.
Les associations LGBTI+ en France disposent donc désormais d’un outil, modeste mais efficace, pour interpeller un public trop souvent ignoré.
La campagne s’appuie sur trois supports :
- une affiche pour les associations ou centres LGBTI+ et leurs structures partenaires afin de rendre le sujet visible et indiquer que l’écoute est ouverte ;
- une petite carte à glisser discrètement dans sa poche avec des numéros d’urgence ;
- un dépliant qui explique ce que sont les violences conjugales, informe les victimes, les témoins et les personnes ayant commis de violences, et qui décrit les différents types de violences.
La recherche et l’action militante en France accordent encore peu de visibilité au sujet des violences dans les couples LGBTI+. Ce n’est pourtant pas un phénomène marginal. Des femmes en couple homosexuel font aussi partie des morts violentes recensées par l’étude nationale de 2019. Des travaux de recherche en France sont en cours mais les chiffres d’une méta-analyse de la recherche américaine de 2015 sont parlants : 25 à 40,4 % des femmes en couple homosexuel ont déjà subi des violences conjugales.
Décès, blessures, mauvaise santé mentale, stress post-traumatique : autour des violences conjugales se trouve un enjeu majeur de santé publique. La lutte contre ces dernières ne doit pas s’adresser qu’aux victimes.
Elle concerne tout le monde,
en premier lieu les personnes qui les commettent, ou risquent de les commettre, mais aussi l’entourage, les voisin·e·s, les collègues… La prévention doit aussi atteindre les professionnel·le·s en contact avec du public. Cette campagne est un outil pensé dans cet esprit en rendant le sujet visible à tous les publics dans les locaux des associations.
Les contenus de la campagne pourront faire l’objet d’une adaptation pour créer des documents à destination des couples d’hommes.
La Fédération LGBTI+ remercie la DILCRAH de son soutien financier à cette campagne qui porte un message nouveau dans le mouvement LGBTI+ en France. Nous remercions également les bénévoles et les professionnel·les qui y ont consacré du temps et de l’énergie.
Trackbacks (rétroliens) & Pingbacks
[…] renvoie à ce lien sur les violences au sein des couples lesbiens […]
[…] Cela ne l’empêche pas pour autant de dire un peu n’importe quoi sur les relations lesbiennes dans une interview au Temps (« Les femmes sont conditionnées à placer l’amour au centre de leur vie »). À la question de la journaliste : « Est-ce à dire que les relations entre femmes sont dépourvues de toute oppression patriarcale ? », elle répond : « Il peut bien sûr y avoir des rapports de domination au sein des couples lesbiens, mais il ne s’agit pas d’une domination structurelle comme la domination masculine », ben voyons ! La domination d’une personne sur l’autre n’est pas liée à un fumeux « patriarcat » mais appartient à la psyché humaine la plus profonde. Les violences conjugales lesbiennes, psychologiques notamment, sont aussi fréquentes, sinon plus, que dans les couples hétérosexuels (cf. Campagne contre les violences conjugales dans les couples lesbiens). […]
[…] Aux États-Unis les études sociologiques portant sur les violences conjugales se sont multipliées ces dix dernières années. Le sujet reste encore si peu abordé en France qu’on ne peut que saluer la traduction et la publication d’un tel titre en hexagone. Cette publication survient quelques mois seulement après le lancement d’une campagne sur les violences conjugales entre femmes par la Fédération LGBTI+. […]
[…] Enfin une campagne sur les violences conjugales entre femmes ! […]
[…] L’association Fédération LGBTI+ a annoncé mercredi 17 mars le lancement de sa nouvelle campagne pour lutter contre les violences dans les couples de femmes, en partenariat avec la Dilcrah. « Grâce à l’action des mouvements féministes, le sujet des violences conjugales ne pourra plus être relégué au fond du placard. Le mouvement LGBTI+ entend à son tour contribuer à la lame de fond de la libération de la parole », explique l’association dans un communiqué. […]
[…] : 25 à 40,4 % des femmes en couple homosexuel ont déjà subi des violences conjugales« . La Fédération LGBTI+ prend le taureau par les ornes et met enfin des outils à disposition de ces …, en dehors de toute idéologie féministo-misandre […]
[…] Fédération LGBTI+ […]
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