Stéphanie Nicot, de l’Association nationale transgenre, prend la tête de la Fédération, qui regroupe associations et Centres LGBT.
 
La Fédération LGBT, qui regroupe des centres LGBT et des associations LGBT locales ou nationales, a tenu son assemblée générale le week-end dernier, les 15 et 16 février. À cette occasion, un nouveau conseil d’administration a été élu, pour assurer «le changement dans la continuité», indique un communiqué de presse.
 
Pour la première fois, la Fédération a porté à sa tête une femme, «et qui plus est une femme transgenre», Stéphanie Nicot, de l’Association nationale transgenre (A.N.T.).
«C’est un signe fort qu’a voulu envoyer la Fédération LGBT», souligne le communiqué. 
 
«C’est une façon de dire que c’est bien l’ensemble du mouvement LGBT qui arrachera enfin l’égalité totale. C’est un avertissement aux conservateurs de tous poils, mais aussi au gouvernement: parmi les revendications portées en amont de l’élection présidentielle, deux points essentiels n’ont pas été inclus comme ils auraient dû l’être, malgré les promesses du candidat devenu président de la République: le changement d’état civil libre et gratuit pour les personnes transgenres, et l’ouverture de la procréation médicalement assistée aux lesbiennes. Sans ces éléments, nos familles, et nos couples restent des sous-familles.» 
 
Tout en saluant le bilan des «victoires collectives de 2013 (mariage, adoption)», la Fédération réaffirme «sa volonté de ne rien lâcher pour arracher l’égalité totale des droits».
 
 
 
Assemblée Générale des 15 & 16 février 2014 à Angers
Fédération Nationale LGBT : communiqué de presse
 

Fédération LGBT
Élection d’une nouvelle équipe militante
Appel à la mobilisation pour l’égalité des droits
 
 
La Fédération LGBT tenait ce weekend à Angers son Assemblée Générale élective, à l’issue d’un an d’une intense mobilisation pour l’égalité des droits. Le bilan a été unanime : dix ans de lutte ont débouché sur un grand pas, avec le mariage et l’adoption. Mais hélas, dans le même temps, l’homophobie s’est affichée en France avec une violence inouïe. Et l’égalité, qu’on a cru un temps à portée de mains, n’est toujours pas au rendez vous !
 
 
Trois lignes de forces sont à retenir des travaux fédéraux de ce week-end :
 
  1. C’est une Fédération LGBT forte et ambitieuse qui a fait le bilan de nos victoires collectives de 2013 (mariage, adoption), mais affirme sa volonté de ne rien lâcher pour arracher l’égalité totale des droits.
  2. C’est un Conseil d’Administration qui affirme sa capacité à assurer la continuité de la Fédération (6 membres sortants réélus) et de renouveler son équipe en s’ouvrant à trois nouveaux membres, dont un jeune homme transgenre de 26 ans, et en élisant une nouvelle présidente et un nouveau porte-parole. À cette occasion, la Fédération tient à saluer chaleureusement et à marquer sa reconnaissance à Denis et Stéphane, respectivement président et porte-parole sortants, pour l’immense travail accompli.
  3. C’est un signe fort qu’a voulu envoyer la Fédération LGBT en portant à la présidence, pour la première fois, une femme, et qui plus est une femme transgenre. C’est une façon de dire que c’est bien l’ensemble du mouvement LGBT, lesbiennes gays, bisexuels, transgenres, qui arrachera enfin l’égalité totale. C’est un avertissement aux conservateurs de tous poils, mais aussi au gouvernement : parmi les revendications portées en amont de l’élection présidentielle, deux points essentiels n’ont pas été inclus comme ils auraient dû l’être, malgré les promesses du candidat devenu président de la République : le changement d’état civil libre et gratuit pour les personnes transgenres, et l’ouverture de la procréation médicalement assistée aux lesbiennes. Sans ces éléments, nos familles, et nos couples restent des sous-familles. Les transgenres et les lesbiennes ne doivent pas être les laissés-pour-compte de l’égalité républicaine !
Ce sont ces deux dossiers tout particulièrement, et d’autres aussi d’importance (lutte contre l’homophobie et la transphobie, prévention du VIH et des IST, ouverture du don du sang, soins funéraires, etc.), que la Fédération LGBT compte énergiquement porter tout au long de l’année 2014 face au gouvernement.
 
Des inscriptions antisémites, homophobes et néo-nazies ont été constatées sur la façade de l’Espace des diversités et dans d’autres lieux toulousains, ce week-end. La ville porte plainte. Le maire (PS) Pierre Cohen se dit profondément choqué.
 
Les dégradations ont été commises dans la nuit de samedi à dimanche. Des tags racistes et homophobes ont été inscrits sur la façade de l’Espace des diversites et de la laicite, qui comprend un Centre Lesbien, Gay, Bisexuel et Transexuel (LGBT), rue d’Aubuisson à Toulouse.
 
La veille, des croix gammées avaient été taggées au local de campagne de Jean-Christophe Sellin, candidat Front de gauche à la mairie de Toulouse.
 
La ville porte plainte, une enquête est ouverte.
 
Dans un communiqué, le maire PS Pierre Cohen se dit profondément choqué. "Je condamne avec la plus grande fermeté ces agissements inacceptables. Ces messages de haine sont un danger pour notre République".
Matignon a annoncé que le gouvernement ne présenterait pas de loi sur la famille en 2014. Colère des écologistes, réactions mitigées des socialistes, et sentiment de victoire à droite.
 
La Fédération LGBT, qui représente lesbiennes, gays, bisexuels et trans, a fustigé lundi soir «la grande lâcheté politique du gouvernement et du président de la République» après l’annonce du report sine die du projet de loi sur la famille.
 
Dans un communiqué, la Fédération LGBT estime que le gouvernement et François Hollande «n’assument plus leur engagements, reniés par une suite hallucinante de reculades et de reniements successifs depuis des mois». «Cette énième reculade éclaire le dédain du gouvernement pour toutes les lesbiennes qui courent des grands risques de santé en raison des traitements hormonaux différents entre la France et les pays dans lesquels elles se rendent pour profiter d’une PMA (procréation médicalement assistée)», poursuit le texte, qui rappelle qu’il s’agissait d’un «engagement pris par François Hollande» dans une interview au magazine Têtu en 2012.
 
La Fédération LGBT «rappelle au gouvernement qu’il n’a rien à attendre des opposants aux droits des nouvelles familles qui par définition grossissent des droites variées alors qu’électoralement il a tout à perdre de celles et ceux à qui il refuse de nouveaux droits», conclut le communiqué.
 
«La gauche est trompée», a aussi estimé Jean-Luc Mélenchon, qui appelle à «des élections punition», après la décision du gouvernement de ne pas présenter de projet de loi sur la famille en 2014.
 
Jean-Luc Mélenchon lors d’une manifestation à Paris contre le chômage et la précarité.Le coprésident du Parti de gauche (photo AFP) a jugé lundi que la gauche était «trompée, répudiée», appelant à des «élections punition». «Avec le PS, la droite est cajolée, le Medef admiré, l’Eglise choyée. La gauche est trompée, répudiée», a déclaré à l’AFP Jean-Luc Mélenchon. «Notre heure viendra. J’appelle à des élections qui infligent aux listes gouvernementales une sévère punition», a-t-il ajouté.
 
Même son de cloche chez la secrétaire nationale d’Europe Ecologie-les Verts (EE-LV), Emmanuelle Cosse, lors de ses vœux à la presse, ce jeudi.Emmanuelle Cosse(photo AFP), qui a dénoncé lundi un «renoncement consternant». «Au lendemain de la mobilisation du camp réactionnaire, ce renoncement est consternant […]. Nous espérons que le gouvernement reviendra sur cette décision», a déclaré Emmanuelle Cosse à l’AFP.
 
«Dominique Bertinotti [ministre déléguée à la Famille, ndlr] l’a bien expliqué, ce gouvernement défend "toutes les familles". C’est bien pour cette raison que la loi sur la famille est attendue et nécessaire, notamment pour reconnaître les droits des beaux-parents, stabiliser la situation juridique de tous les enfants et de toutes les familles», a-t-elle déclaré. Interrogé par l’AFP, le ministère de la Famille n’a pas souhaité faire de commentaire.
 
Sur BFM-TV, colère aussi de Noël Mamère, député écologiste : «C’est un abandon en rase campagne qui ressemble fort à une capitulation, devant les manifestations de tout ce que la France compte de plus réactionnaire. C’est un véritable drame pour de nombreuses familles qui attendaient des réformes, pour les familles recomposées ou l’adoption, et non pas la PMA, qui a été l’abcès de fixation sur ce projet de loi […]. Céder de manière aussi brutale après des manifestations, c’est l’expression de la part du gouvernement de sa très grande fragilité, de sa très grande vulnérabilité et de son manque de volonté politique sur des sujets de société qu’il est nécessaire de réformer. Une gauche honorable, c’est une gauche qui est capable de mener jusqu’au bout ses valeurs et ses projets.» (…)
 
Les services de Jean-Marc Ayrault ont confirmé cet après-midi que la loi famille, qui devait être présentée en avril prochain, est repoussée sine die. Cette annonce intervient au lendemain de manifestations parisienne et lyonnaise des forces réactionnaires, catholiques, s’opposant au mariage des homosexuels, à l’égalité des femmes et des hommes et au genre, à la PMA et la GPA.
 
Ce timing en dit long sur la grande lâcheté politique du gouvernement et du président de la République qui n’assument plus leur engagements, reniés par une suite hallucinante de reculades et de reniements successifs depuis des mois. La dernière en date prive les députés partisans de la PMA (procréation médicalement assistée) de tout travail législatif constructif par l’introduction d’amendements au projet de loi du gouvernement qui l’excluait initialement.
 
Cet énième reculade éclaire le dédain du gouvernement pour toutes les lesbiennes qui courent des grands risques de santé en raison des traitements hormonaux différents entre la France et les pays dans lesquels elles se rendent pour profiter d’une PMA. Dédain aussi pour les enfants nés de GPA qui attendent une filiation nécessaire. Exit aussi les autres réformes attendues, comme le statut du tiers, la facilitation à «l’accès aux origines» aux adoptés, nés sous X ou d’un don de gamètes.
 
Le gouvernement vient de donner sa préférence aux partisans d’une filiation basée sur un modèle biologique procréatif, reniant ainsi les engagements de François Hollande (Têtu 2012). La FÉDÉRATION LGBT exige sans relâche un modèle de famille fondé sur l’engagement et la responsabilité. 
 
La FÉDÉRATION LGBT rappelle au Parti socialiste son engagement à ouvrir l’accès à l’assistance médicale à la procréation qu’il trahit en s’alignant sur la position actuelle de l’exécutif. L’avis du Comité national d’éthique n’y changera rien.
 
Cette situation de reniements multiples confirme les craintes de la FÉDÉRATION LGBT vis à vis du gouvernement au sujet d’une loi en préparation en faveur des personnes transgenres, notamment sur leur changement d’état civil libre et gratuit, qui risque d’être largement sacrifiée à la vision pathologisante de la Sofect, alors qu’il n’y a qu’un modèle, celui de la loi argentine. 
 
La FÉDÉRATION LGBT rappelle au gouvernement qu’il n’a rien à attendre des opposants aux droits des nouvelles familles qui par définition grossissent des droites variées, alors qu’électoralement il a tout à perdre de celles et ceux à qui ils refusent de nouveaux droits.
 
 
  • Stéphane Corbin, porte-parole de la Fédération LGBT,