Ici, on parle de l’actualité LGBTI+ militante !

Rencontres, communiqué de presse ou encore campagnes : vous trouverez toute l’information du terrain ;)

Face à l’escalade des dégradations et des violences, la Fédération LGBTI+ sollicite auprès des pouvoirs publics une protection renforcée pour les Centres LGBTI+ et les Marches des Fiertés LGBTI+ à travers le territoire national. Les réseaux d’extrême droite semblent constituer une menace croissante pour ces espaces d’affirmation et de solidarité.

Depuis plusieurs mois, la Fédération LGBTI+ constate une recrudescence d’incidents visant les Centres LGBTI+. Les attaques vont de la dégradation à l’incendie criminel :

  • Le 21 février 2023, le Centre LGBTI+ de la Réunion a subi une visite intrusive suivie d’un incendie criminel. Des insultes homophobes maculaient les lieux, conduisant à la condamnation à un an de prison d’un jeune majeur.
  • Le Centre LGBTI+ de Nantes, géré par l’association NOSIG, a été la cible de dégradations homophobes le 18 mai 2023, au lendemain de la Journée mondiale de lutte contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie. Les graffitis anti-LGBTI+ ont nécessité un nettoyage dans la semaine suivante. En 2022, ce centre a subi cinq dégradations.
  • Le Centre LGBTI+ de Lorraine-Sud à Nancy, dirigé par l’association Équinoxe, a été victime d’une tentative de déboulonnage de sa plaque et d’ajout d’autocollants par un groupe maurrassien.
  • Le Centre LGBTI+ 66 de Perpignan a connu une série de vandalisme : boîte aux lettres régulièrement vandalisée, vitrophanie arrachée, et même un graffiti insultant sur une des façades.
  • Le Centre LGBTI+ de Touraine a subi une attaque à l’aide d’un engin explosif le 22 mai, marquant la sixième attaque en deux mois et demi.

En outre, nous avons appris récemment que la Ville de Lyon a dû retirer une exposition LGBTI+ suite à deux dégradations. La Marche des Fiertés LGBTI+ de Saint-Brieuc a également été marquée par la présence de tags homophobes.

Ces attaques surviennent dans un contexte de propagande anti-LGBTI+ contestant les interventions de prévention contre les discriminations conduites par les associations LGBTI+ dans les collèges et les lycées.

Le point culminant de cette escalade de la haine s’est manifesté lors de l’attaque du Centre LGBTI+ de Touraine le 22 mai avec un engin explosif, alors que des bénévoles étaient présents. Dans une lettre adressée au Ministre de l’Intérieur, la Fédération LGBTI+ sonne l’alarme : il y a une intention de nuire, voire désormais de tuer. La Fédération évoque des méthodes rappelant celles des attentats terroristes.

Depuis le conflit politique autour de l’ouverture du mariage aux couples de même sexe (2012-2014), le niveau de violences anti-LGBTI+ n’a cessé de croître pour atteindre un niveau inégalé. Sans une protection renforcée, la Fédération LGBTI+ et les associations françaises craignent désormais pour la sécurité des militant·es LGBTI+.

Il apparaît clairement que bon nombre de ces dégradations ont des liens directs avec des groupuscules nationalistes et autoritaires.

La Fédération LGBTI+ demande des mesures de protection renforcées pour les Centres LGBTI+ et les Marches des Fiertés LGBTI+. Elle rappelle que ces espaces sont essentiels pour le bien-être, la sécurité et l’autonomie des personnes LGBTI+ à travers le pays. Pour faire face à ces risques, la Fédération devra travailler aux bonnes pratiques de sécurité et invite toutes les associations LGBTI+ à communiquer toute situation – même mineure – aux services de police.

En conclusion, la Fédération LGBTI+ sollicite l’attention et l’action des pouvoirs publics, pour que les enquêtes de police et les décisions de justice permettent de démanteler les réseaux homophobes et d’extrême droite. Seul un engagement ferme de l’Etat peut assurer la protection et la sécurité de la communauté LGBTI+ et de ses lieux d’expression. La haine et l’intolérance n’ont pas leur place dans notre société, et nous ne cessons de le réaffirmer. Notre lutte continue.

Pour l’égalité partout, des Centres LGBTI+ partout !

En 2013, la France mettait fin à la discrimination des couples homosexuels face au mariage civil. Depuis lors, l’offensive des ennemi·e·s de l’égalité n’a jamais cessé : elle s’est aujourd’hui radicalisée dans une atmosphère anxiogène de montée des partis et des idées d’extrême droite.

Pour y faire face, depuis 2016, les gouvernements successifs ont annoncé des plans à grands renforts de communication mais avec bien peu de moyens. Le résultat est clair : les haines antiLGBTI tuent encore et toujours, par les violences, les discriminations ou le suicide, notamment chez les jeunes.

Journée nationale du souvenir des victimes et héros de la déportation

Visuel pour la Journée nationale du souvenir des victimes et héros de la déportationFédération LGBTI+ – sous CC BY-SA

Le dernier dimanche du mois d’avril a lieu une journée nationale d’hommage aux personnes dont le destin a croisé l’infamie humaine des camps de concentration et d’extermination. Les associations et Centres LGBTI+ seront au rendez-vous pour honorer les victimes et héros de la déportation et porter le souvenir des victimes de persécutions à raison de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre pendant la Seconde Guerre mondiale.

C’est seulement en 2005 que dans son discours à l’occasion de la journée nationale du souvenir des victimes et héros de la déportation, le Président de la République, Jacques Chirac, reconnait officiellement qu’il y a bien eu des personnes déportées à raison de leur orientation sexuelle ou leur identité de genre depuis le territoire français. Les associations LGBTI+ et les historien·ne·s travaillant sur la mémoire avaient apporté des preuves de ces faits depuis de nombreuses années. Désormais, que des Français·e·s aient porté le triangle rose (homosexuels) ou le triangle noir (asociaux, dont les femmes lesbiennes) n’est plus remis en question. Le rôle actif de la police française et des services de l’État Français est quant à lui trop souvent oublié.

Il est pourtant fondamental d’entretenir ce devoir de mémoire et de porter un regard éclairé sur les erreurs atroces de notre passé sous peine d’avancer aveugles vers de nouvelles horreurs. Nous nous joignons à l’exigence nationale d’honorer la mémoire de tous les déportés, “sans distinction”, comme l’exprime la loi du 14 avril 1954. Une délibération ancienne de la HALDE (Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Égalité) le rappelle : les préfectures doivent associer les associations LGBTI+ à l’organisation des cérémonies (Délibération 2009-2022 du 8 juin 2009). Cette décision n’est hélas pas toujours mise en œuvre par les services de l’État.

La perméabilité de plus en plus forte des idées d’extrême-droite dans la société, aidée d’une complaisance dans les médias et les milieux politiques, nourrit une grande inquiétude dans nos associations LGBTI+. L’extrême-droite porte une opposition viscérale aux droits des minorités sexuelles et de genre. L’historique des votes d’élu·e·s et les prises de position publique répétées de membres des partis d’extrême-droite ne ment pas. Nous ne sommes pas dupes de leurs opérations de séduction. Celles-ci rendent leur populisme encore plus détestable. 

Depuis plusieurs années, nous assistons aussi à une stigmatisation grandissante des minorités en Europe : rejet des populations exilées, violences sur les minorités sexuelles, remise en question des avancées féministes… Ce sont parfois les gouvernements de pays membres de l’Union Européenne qui orchestrent les persécutions, comme en Hongrie ou en Pologne. La France n’est pas exempte de la montée de ces courants haineux.

La Fédération LGBTI+ note aussi la pente autoritaire adoptée par plusieurs gouvernements en Europe et en particulier en France. Le durcissement des pouvoirs face à sa population, la répression des mouvements sociaux au mépris de la loi, la militarisation des forces de l’ordre sont des indicateurs sans équivoque d’un glissement pré-fascisant. Il ne s’agit pas là d’une analyse orientée que nous ferions mais bien de l’analyse partagée par plusieurs expert·e·s internationaux (ONU, Conseil de l’Europe, Amnesty International…).

Les militant·e·s qui chaque jour défendent les droits humains des personnes LGBTI+ aujourd’hui s’inscrivent dans une histoire commune de survie face à la barbarie et le mépris. C’est toujours le même élan qui les animent : la solidarité et le respect des libertés ont toujours été plus fortes que la haine et la violence

Cette histoire nous oblige dans notre devoir de mémoire. Elle nous oblige dans la défense de toutes les minorités exposées à la haine.

La Fédération LGBTI+ ne peut donc qu’encourager la participation de tou·te·s et tous aux cérémonies dimanche. Portons la mémoire de celles et ceux qui ont croisé l’horreur humaine sur leur chemin car nous savons que le ventre est encore fécond et qu’il a commencé à germer à nouveau.

Le conseil d’administration de la Fédération LGBTI+ a rendu publique la déclaration suivante le 13 avril 2023 :

“La Ligue des Droits de l’Homme n’est pas seulement l’organisation historique de défense des droits humains, depuis sa fondation à l’occasion de l’Affaire Dreyfus. C’est l’une des principales organisations qui, aujourd’hui, apporte un soutien concret aux victimes d’injustices commises par la violence ou la discrimination.

Depuis 125 ans, toute personne victime de telles injustices sait pouvoir compter sur la Ligue des Droits de l’Homme. Les Centres LGBTI+ le savent également, puisqu’ils s’appuient sur l’expertise plus que centenaire de la Ligue pour défendre les droits et les libertés fondamentales des personnes LGBTI+, de nationalité française ou non.

Nous avons été stupéfaits par les propos de Gérald Darmanin le 5 avril dernier, puis par ceux d’Elisabeth Borne le 12 avril. En remettant en cause publiquement le soutien financier public à la Ligue, le Gouvernement adresse un signal inquiétant à l’ensemble des associations et des associations LGBTI+ et – d’une façon générale – aux personnes soucieuses de la préservation des libertés et des droits fondamentaux.

En procédant par une forme de chantage aux subventions, le Gouvernement français remet en cause les libertés associatives.

La Fédération LGBTI+ exprime son soutien à la Ligue des Droits de l’Homme. Nous appelons le Gouvernement et en particulier le Ministère de l’Intérieur à engager un nouveau dialogue de façon apaisée, démocratique, avec la Ligue des Droits de l’Homme.”

Rouge Direct, la Fédération LGBTI+ et le Collectif Éducation contre les LGBTIphobies en milieu scolaire et universitaire ont produit la déclaration suivante, en date du 7 avril 2023

« Pour le parquet d’Epinal, le suicide de Lucas, victime de harcèlement homophobe, n’est pas lié au harcèlement homophobe dont il a été victime de la part de quatre élèves, jugés ce lundi devant le Tribunal pour enfants.

Le lien de causalité entre le suicide d’un adolescent ouvertement gay et le harcèlement homophobe dont il était victime peut-il être à ce point ignoré par la justice ? Il est pourtant établi que les jeunes LGBTI sont exposé·e·s à des risques de suicide de deux à sept fois plus élevés que les jeunes hétérosexuel·le·s.

Le suicide de Lucas a profondément marqué les consciences car il a mis en évidence le défaut extrêmement préoccupant de protection des élèves LGBTI en milieu scolaire. Nous avons écrit le 14 février dernier une lettre ouverte au Ministre de l’Education nationale, Pap Ndiaye, pour être collectivement entendu·e·s, pour élaborer dans la concertation un vrai plan d’action contre les LGBTIphobies, à la hauteur des enjeux.

Pour qu’il y ait un avant et un après Lucas.Notre demande, qui n’a toujours pas reçu la moindre réponse à ce jour, est plus que jamais d’actualité. »

Alors même que le grand public est de plus en plus informé de l’existence des personnes transgenres et est majoritairement favorable au respect de leurs droits humains, nous constatons dans les pays occidentaux la montée d’une transphobie violente prenant plusieurs visages. Organisée chaque 31 mars, la journée mondiale de visibilité des personnes transgenres s’avère donc toujours aussi nécessaire.

Visuel du communiqué pour la Journée mondiale de visibilité transgenre 2023

En quelques années, la visibilité des personnes transgenres s’est grandement développée, dans la vie quotidienne, dans les médias et dans la culture. La connaissance et l’acceptation de la transidentité ont énormément progressé. Le milieu médical évolue lui aussi vers des accompagnements plus informés, et surtout, plus respectueux. Nous aurions donc pu espérer que le 31 mars devienne peu à peu une simple date de célébration de la diversité des personnes transgenres, une date d’affirmation des personnes et un heureux moment d’échanges dans notre société.

Cependant, nous avons également vu plusieurs mouvements violemment transphobes se développer et prendre une inquiétante tournure depuis plusieurs mois. Ils viennent s’ajouter à une transphobie systémique, certes en recul, mais toujours vivace.

La montée de groupes fascistes, néonazis ou d’ultra-droite partout sur le territoire et leur relative impunité s’accompagne de discours et d’actes violents en direction des femmes, des minorités sexuelles et de genre et des organisations qui défendent leurs droits. Les personnes transgenres sont malheureusement une de leurs cibles. Cette situation est extrêmement préoccupante pour nos associations.

Dans le même temps, nous voyons aussi fleurir des organisations et des personnalités faisant preuve d’une transphobie très virulente. Elles cachent leur haine derrière une supposée défense des femmes ou des enfants. Leurs discours vont outrageusement à l’encontre des connaissances scientifiques (médecine et santé publique, sociologie, psychologie) et enchaînent l’incitation à la haine et les injures.
La défense des droits des personnes transgenres s’est depuis toujours inscrite dans la lutte contre le sexisme et pour un féminisme inclusif et intransigeant, la défense des jeunes et le respect de leur autonomie et leur intégrité. Entendre donc que le mouvement transgenre servirait un projet secret d’invisibiliser les femmes ou de contrôler les enfants relève autant de la rhétorique complotiste que d’une affabulation honteuse. Preuve en est, ces discours transphobes s’appuient sur des argumentaires dignes du sexisme le plus grossier, renvoyant les femmes à leur seule biologie reproductive, et nient les besoins en santé, physique et mentale, des enfants et adoclescent·e·s.

Ne soyons pas dupes, ces nouveaux courants transphobes trouvent leur inspiration dans des mouvements anglo-saxons ultra conservateurs et s’illustrent par une perméabilité aux idées d’extrême-droite. Ils ne sont en aucun cas des interlocuteurs qui essaieraient d’apporter quelconque progrès dans le débat social.

Il est donc crucial que les personnes transgenres et non-binaires continuent d’être visibles, de raconter leurs histoires et de partager la réalité de leur vie. Il n’y a que par un attachement inébranlable à la vérité que nous ferons reculer les discours de haine basés sur des mensonges. Il est de la responsabilité de tous les responsables politiques et toutes les personnes alliées de faciliter cette visibilité. De leur côté, les associations menant un travail d’information et de formation dans toute la société ont une mission indispensable qui doit continuer à être soutenue.

Les centres et associations de la Fédération LGBTI+ restent donc plus que jamais mobilisés, pour faire progresser notre société vers davantage de respect des personnes transgenres et non-binaires.

En ce 8 mars, journée internationale pour les droits des femmes, la Fédération LGBTI+ exprime sa solidarité à la cause des femmes et rappelle que ce combat pour l’égalité concerne les femmes, toutes les femmes mais également les hommes. L’an dernier, nous avions évoqué le bilan désastreux du dernier quinquennat sur ce point : peu de dossiers ont avancé depuis lors mais notre niveau d’exigence sur ce sujet reste intact.

L’année 2022 a été marquée par la perpétuation des violences à l’encontre des femmes. La Fédération LGBTI+ se réjouit que les femmes dans leur diversité soient de mieux en mieux prises en compte au sein du mouvement féministe.

Ainsi, bien qu’elle fut l’occasion d’une campagne hostile de l’extrême-droite française, la publication de l’affiche du Planning Familial acte la prise en compte non-discriminatoire des personnes transmasculines au sein de cette association phare du mouvement féministe français. Cet acte démontre preuve à l’appui que, dans son travail quotidien, le mouvement féministe prend aujourd’hui en compte l’existence et les besoins des personnes transgenres. Il démontre aussi la violence suscitée par le mouvement féministe et ses allié·es : la Fédération LGBTI+ exprime sa solidarité au Planning Familial de Bordeaux, qui fait l’objet d’attaques récurrentes par des extrêmistes locaux.

Il reste toutefois des progrès à accomplir collectivement. C’est notamment le cas de la santé et du bien-être des femmes lesbiennes et bisexuelles. Nous soulignons la grande faiblesse des dispositifs de santé en faveur des femmes LGBTI+ et le trop faible nombre de recherches portant sur la santé des femmes lesbiennes et bisexuelles.

Si l’inclusion des personnes LGBTI+ à l’agenda des organisations féministes avance rapidement, l’inclusion des femmes dans les Centres LGBTI+ avance également. Ainsi, parmi les Centres LGBTI+ membres de la Fédération LGBTI+, la moitié est aujourd’hui présidée par des femmes.

De son côté, la Fédération LGBTI+ a travaillé lors de ses Rencontres d’Été sur les questions qui sont au cœur des préoccupations du mouvement féministe, en particulier la question des violences sexistes et sexuelles. Il reste encore toutefois beaucoup à accomplir, au niveau local comme au niveau national, pour valoriser la place des femmes au sein des Centres LGBTI+ et dans les instances fédérales.

À l’approche des prochains débats parlementaires sur l’immigration, l’intégration et l’asile, la Fédération LGBTI+ rappelle aussi que cette journée est avant tout une journée internationale. Parmi les personnes exilé·es en France en raison de leur identité de genre, de leur orientation ou de leurs caractéristiques sexuelles, les femmes constituent un public particulièrement vulnérable hélas trop souvent oublié des politiques publiques.

Réunis à Biarritz du 24 au 26 février 2023 moins d’un an après l’affaire Cayeux, les associations et Centres LGBTI+ dressent un bilan positif de leur année associative et sont déterminés à franchir une nouvelle étape vers la construction d’un véritable statut pour les Centres LGBTI+.

Un accueil exemplaire par les Bascos et la Ville de Biarritz

Les travaux des Rencontres de la Fédération LGBTI+ ont rarement été si bien accueillis par une association organisatrice et par une municipalité : l’association LGBTI+ Les Bascos et ses antennes béarnaise d’Arcolan et landaise de Nos Couleurs ont été aux petits soins pour nos membres et pour la direction fédérale. 

Contrairement à la mairie de Paris (qui a boudé nos dernières rencontres d’été), la Ville de Biarritz nous a honorés d’un accueil particulièrement chaleureux et a entendu faire de ces Rencontres fédérales une opportunité pour afficher son soutien au mouvement LGBTI+. Très loin du pinkwashing habituel, le Pays Basque et le Sud-Ouest confirment leur longue tradition d’ouverture et de générosité à l’égard du mouvement LGBTI+.

Lim’Bow (Limoges), Marseille et GreyPride France viennent renforcer le réseau fédéral

La Fédération LGBTI+ fédère actuellement la plus grande partie du réseau des Centres LGBTI+  auxquels peuvent s’agréger des associations nationales spécialisées souvent proches de ces Centres. Actifs en Île-de-France comme en Régions, ces associations partagent la même envie de partager leurs expériences, de mutualiser les compétences et de s’engager dans une démarche de réseau.

Après plusieurs années d’étiolement consécutives à la crise sanitaire, la Fédération LGBTI+ enregistre trois nouvelles adhésions. Lim’Bow, association limousine, Pride Marseille et GreyPride, association nationale spécialisée dans les droits des séniors LGBTI.

Fonds Cayeux : du fonds exceptionnel aux subventions pérennes

L’année avait commencé par une orientation nouvelle pour la Fédération LGBTI+ : l’engagement dans la bataille des moyens pour les Centres LGBTI+. En effet, les associations adhérentes partagent ce diagnostic : les Centres LGBTI+ ont des missions de plus en plus larges mais disposent de moyens très faibles dans un contexte de crise du bénévolat. S’ils sont indépendants et sont des structures de la société civile, ils ont besoin que l’État impulse une nouvelle dynamique pour les renforcer.

Suite à l’affaire Cayeux à l’été 2022, la crise politique qui s’ensuivit a poussé le Gouvernement à créer un fonds exceptionnel pour les Centres LGBTI+. Le déploiement de ce fonds a donc fait écho à nos orientations pour l’année 2022. A court terme, les associations et les Centres LGBTI+ ont pu se coordonner et s’épauler pour pouvoir s’engager dans cette démarche. 

Reste qu’à moyen terme, le fonds Cayeux ne permet d’accéder qu’à un fonds exceptionnel déployé sur trois ans seulement. Tout l’enjeu consiste donc, sur cette période, à mener campagne pour convaincre, pour étendre et à pérenniser cet investissement indispensable dans les Centres LGBTI+.

Ainsi, ce weekend, les associations et Centres LGBTI+ ont travaillé à peaufiner les grands documents structurants pour les Centres LGBTI+ et leur Fédération : la plateforme de revendications, la Charte des Centres LGBTI+ et surtout la stratégie du mouvement associatif LGBTI+ autour des Centres LGBTI+.

Pour des Centres LGBTI+ plus résilients

C’est un fait désormais reconnu : les Centres LGBTI+ conduisent des missions très nombreuses avec des moyens trop faibles. Le contexte est même alarmant : avec les crises qui se succèdent à tous les niveaux, les files actives de personnes LGBTI+ ayant besoin d’aide gonflent. Les deux grands enjeux sont les personnes LGBTI+ en situation de demande d’asile et les personnes transgenres qui font l’objet de violences administratives. Mais d’autres missions prennent de l’ampleur : l’appel à la multiplication des interventions en milieu scolaire à un bout de la chaîne générationnelle, la question du “vieillir LGBTI” à l’autre bout.

Pour pouvoir répondre efficacement à ces crises qui affectent les personnes LGBTI+, la communauté LGBTI+ a besoin d’un réseau résilient de Centres LGBTI+, avec des moyens beaucoup plus conséquents qu’aujourd’hui.

Pour la Fédération LGBTI+, nous n’en sommes qu’au début de la bataille des moyens. L’une des pistes clés pour les associations LGBTI : doter les Centres LGBTI+ d’un statut légal, à l’image des Maisons Arc-en-Ciel de la Région Wallonne en Belgique. Ce statut ne devrait pas conduire à placer les Centres LGBTI+ dans le giron de l’État (à l’instar des CIDFF) mais à les inscrire dans les dispositifs sociaux de la société civile (comme les associations familiales). Une stratégie que ces Rencontres ont permis de peaufiner.

De son côté, la Fédération LGBTI+ entend capitaliser sur le fonds Cayeux et sur cette nouvelle dynamique pour asseoir sa fonction de coordination des Centres LGBTI+. En plus de la question de la personne salariée, c’est une direction fédérale entièrement bénévole et à effectifs réduits qui devra répondre à des enjeux nouveaux : repenser ses cadres propres de mobilisation et d’engagement bénévole, asseoir une gestion administrative efficace pour les années à venir et planifier la campagne pour la bataille des moyens.

Pour atteindre ces objectifs, le conseil d’administration se renforce de deux nouvelles et nouveaux adminisateur·ices.

Conseil d’administration : 

  • Président : Jean-Christophe Testu (Landes)
  • Trésorier : Jean-Loup Thévenot (Perpignan)
  • Secrétaire fédérale : Margaux Vibert (Le Mans)
  • Secrétaire fédéral adjoint : Aymeric Martin (Lyon)
  • Porte-parole : Kévin Galet (Nancy)
  • Porte-parole adjoint : Antonin Le Mée (Rennes)
  • Administrateur⋅ices
    • Christel Freund : mutualisation des outils (Perpignan)
    • Beñat Gachen : mutualisation des pratiques et outils (Pays Basque)
    • Franck-Yves Guilbert : relecture, actualisation des informations du site (Pays Basque)

Pour la 45e fois depuis sa fondation, la Fédération LGBTI+ réunit les associations et Centres LGBTI+ lors des Rencontres fédérales qui se tiendront à Biarritz les 24, 25 et 26 février prochains pour tirer le bilan de l’année 2022 et construire les campagnes 2023.

L’événement est organisé par les Bascos, avec le soutien de la Ville de Biarritz et de la DILCRAH. Les délégations venues de tout le territoire métropolitain seront accueillies le vendredi soir par la Ville de Biarritz et participeront aux réunions tout le weekend. Nous attendons également en invité de marque M. Hector Brown, consul des États-Unis d’Amérique dans le Sud-Ouest de la France.

La Fédération LGBTI+ fédère quinze associations et Centres LGBTI+ de France, situés dans des métropoles (Paris, Lyon, Nancy, Rennes…) ou dans des territoires ruraux ou moins densément peuplés (Laval, Le Mans). S’y adjoignent des associations nationales, à l’instar de AIDES (spécialisée sur la santé communautaire). La Fédération LGBTI+ prévoit l’accueil de trois nouvelles associations aux profils très différents.

Lors de ces Rencontres (qui ont lieu deux fois par an), la Fédération LGBTI+ réunit son assemblée générale annuelle. Cette réunion permettra de clore une année particulièrement riche : élection présidentielle, élections législatives, affaire Cayeux et déploiement du fonds Cayeux et épidémie de variole simienne (Monkeypox). En toile de fond, la triste actualité du suicide de Lucas est évidemment dans tous les esprits.

Malgré ce foisonnement d’événements, la Fédération LGBTI+ reste concentrée sur les orientations stratégiques définies lors des Rencontres de Nancy début 2022 : la bataille des moyens pour les Centres LGBTI+, moyens sous-dimensionnés par rapport aux missions d’intérêt général. Les délégations plancheront donc sur les outils et sur les campagnes à venir.

Télécharger le dossier de presse

La Fédération LGBTI+ et les associations LGBTQI+ membres tiennent à rappeler que les fondements même de cette déclaration signée par la majorité des pays siégeant aux Nations Unies, font partie des valeurs essentielles qu’elles défendent.

Elles en rappellent ici le préambule :

Préambule

Considérant que la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde, 
Considérant que la méconnaissance et le mépris des droits de l’homme ont conduit à des actes de barbarie qui révoltent la conscience de l’humanité et que l’avènement d’un monde où les êtres humains seront libres de parler et de croire, libérés de la terreur et de la misère, a été proclamé comme la plus haute aspiration de l’homme,  
Considérant qu’il est essentiel que les droits de l’homme soient protégés par un régime de droit pour que l’homme ne soit pas contraint, en suprême recours, à la révolte contre la tyrannie et l’oppression,
Considérant qu’il est essentiel d’encourager le développement de relations amicales entre nations,
Considérant que dans la Charte les peuples des Nations Unies ont proclamé à nouveau leur foi dans les droits fondamentaux de l’homme, dans la dignité et la valeur de la personne humaine, dans l’égalité des droits des hommes et des femmes, et qu’ils se sont déclarés résolus à favoriser le progrès social et à instaurer de meilleures conditions de vie dans une liberté plus grande,
Considérant que les Etats Membres se sont engagés à assurer, en coopération avec l’Organisation des Nations Unies, le respect universel et effectif des droits de l’homme et des libertés fondamentales, 
Considérant qu’une conception commune de ces droits et libertés est de la plus haute importance pour remplir pleinement cet engagement,  
L’Assemblée générale  proclame la présente Déclaration universelle des droits de l’homme comme l’idéal commun à atteindre par tous les peuples et toutes les nations afin que tous les individus et tous les organes de la société, ayant cette Déclaration constamment à l’esprit, s’efforcent, par l’enseignement et l’éducation, de développer le respect de ces droits et libertés et d’en assurer, par des mesures progressives d’ordre national et international, la reconnaissance et l’application universelles et effectives, tant parmi les populations des Etats Membres eux-mêmes que parmi celles des territoires placés sous leur juridiction.

Notre Fédération et les associations LGBTQI+ regrettent que ces droits fondamentaux soient remis en cause et même bafoués dans certains pays dont des pays signataires à l’origine de cette déclaration : La Chine où l’ensemble des droits sont bafoués et les Etats-Unis, par la remise en cause des droits à l’IVG et au Mariage pour tous les couples.

Sur les 193 pays membres de l’Organisation des Nations Unies, combien la respectent en totalité ou même partiellement ?

Le respect de la signature donnée doit être une des conditions sine qua non pour permettre l’accès au statut d’État démocratique et à sa reconnaissance.