Ici, on parle de l’actualité LGBTI+ militante !

Rencontres, communiqué de presse ou encore campagnes : vous trouverez toute l’information du terrain ;)

Réunis à Biarritz du 24 au 26 février 2023 moins d’un an après l’affaire Cayeux, les associations et Centres LGBTI+ dressent un bilan positif de leur année associative et sont déterminés à franchir une nouvelle étape vers la construction d’un véritable statut pour les Centres LGBTI+.

Un accueil exemplaire par les Bascos et la Ville de Biarritz

Les travaux des Rencontres de la Fédération LGBTI+ ont rarement été si bien accueillis par une association organisatrice et par une municipalité : l’association LGBTI+ Les Bascos et ses antennes béarnaise d’Arcolan et landaise de Nos Couleurs ont été aux petits soins pour nos membres et pour la direction fédérale. 

Contrairement à la mairie de Paris (qui a boudé nos dernières rencontres d’été), la Ville de Biarritz nous a honorés d’un accueil particulièrement chaleureux et a entendu faire de ces Rencontres fédérales une opportunité pour afficher son soutien au mouvement LGBTI+. Très loin du pinkwashing habituel, le Pays Basque et le Sud-Ouest confirment leur longue tradition d’ouverture et de générosité à l’égard du mouvement LGBTI+.

Lim’Bow (Limoges), Marseille et GreyPride France viennent renforcer le réseau fédéral

La Fédération LGBTI+ fédère actuellement la plus grande partie du réseau des Centres LGBTI+  auxquels peuvent s’agréger des associations nationales spécialisées souvent proches de ces Centres. Actifs en Île-de-France comme en Régions, ces associations partagent la même envie de partager leurs expériences, de mutualiser les compétences et de s’engager dans une démarche de réseau.

Après plusieurs années d’étiolement consécutives à la crise sanitaire, la Fédération LGBTI+ enregistre trois nouvelles adhésions. Lim’Bow, association limousine, Pride Marseille et GreyPride, association nationale spécialisée dans les droits des séniors LGBTI.

Fonds Cayeux : du fonds exceptionnel aux subventions pérennes

L’année avait commencé par une orientation nouvelle pour la Fédération LGBTI+ : l’engagement dans la bataille des moyens pour les Centres LGBTI+. En effet, les associations adhérentes partagent ce diagnostic : les Centres LGBTI+ ont des missions de plus en plus larges mais disposent de moyens très faibles dans un contexte de crise du bénévolat. S’ils sont indépendants et sont des structures de la société civile, ils ont besoin que l’État impulse une nouvelle dynamique pour les renforcer.

Suite à l’affaire Cayeux à l’été 2022, la crise politique qui s’ensuivit a poussé le Gouvernement à créer un fonds exceptionnel pour les Centres LGBTI+. Le déploiement de ce fonds a donc fait écho à nos orientations pour l’année 2022. A court terme, les associations et les Centres LGBTI+ ont pu se coordonner et s’épauler pour pouvoir s’engager dans cette démarche. 

Reste qu’à moyen terme, le fonds Cayeux ne permet d’accéder qu’à un fonds exceptionnel déployé sur trois ans seulement. Tout l’enjeu consiste donc, sur cette période, à mener campagne pour convaincre, pour étendre et à pérenniser cet investissement indispensable dans les Centres LGBTI+.

Ainsi, ce weekend, les associations et Centres LGBTI+ ont travaillé à peaufiner les grands documents structurants pour les Centres LGBTI+ et leur Fédération : la plateforme de revendications, la Charte des Centres LGBTI+ et surtout la stratégie du mouvement associatif LGBTI+ autour des Centres LGBTI+.

Pour des Centres LGBTI+ plus résilients

C’est un fait désormais reconnu : les Centres LGBTI+ conduisent des missions très nombreuses avec des moyens trop faibles. Le contexte est même alarmant : avec les crises qui se succèdent à tous les niveaux, les files actives de personnes LGBTI+ ayant besoin d’aide gonflent. Les deux grands enjeux sont les personnes LGBTI+ en situation de demande d’asile et les personnes transgenres qui font l’objet de violences administratives. Mais d’autres missions prennent de l’ampleur : l’appel à la multiplication des interventions en milieu scolaire à un bout de la chaîne générationnelle, la question du “vieillir LGBTI” à l’autre bout.

Pour pouvoir répondre efficacement à ces crises qui affectent les personnes LGBTI+, la communauté LGBTI+ a besoin d’un réseau résilient de Centres LGBTI+, avec des moyens beaucoup plus conséquents qu’aujourd’hui.

Pour la Fédération LGBTI+, nous n’en sommes qu’au début de la bataille des moyens. L’une des pistes clés pour les associations LGBTI : doter les Centres LGBTI+ d’un statut légal, à l’image des Maisons Arc-en-Ciel de la Région Wallonne en Belgique. Ce statut ne devrait pas conduire à placer les Centres LGBTI+ dans le giron de l’État (à l’instar des CIDFF) mais à les inscrire dans les dispositifs sociaux de la société civile (comme les associations familiales). Une stratégie que ces Rencontres ont permis de peaufiner.

De son côté, la Fédération LGBTI+ entend capitaliser sur le fonds Cayeux et sur cette nouvelle dynamique pour asseoir sa fonction de coordination des Centres LGBTI+. En plus de la question de la personne salariée, c’est une direction fédérale entièrement bénévole et à effectifs réduits qui devra répondre à des enjeux nouveaux : repenser ses cadres propres de mobilisation et d’engagement bénévole, asseoir une gestion administrative efficace pour les années à venir et planifier la campagne pour la bataille des moyens.

Pour atteindre ces objectifs, le conseil d’administration se renforce de deux nouvelles et nouveaux adminisateur·ices.

Conseil d’administration : 

  • Président : Jean-Christophe Testu (Landes)
  • Trésorier : Jean-Loup Thévenot (Perpignan)
  • Secrétaire fédérale : Margaux Vibert (Le Mans)
  • Secrétaire fédéral adjoint : Aymeric Martin (Lyon)
  • Porte-parole : Kévin Galet (Nancy)
  • Porte-parole adjoint : Antonin Le Mée (Rennes)
  • Administrateur⋅ices
    • Christel Freund : mutualisation des outils (Perpignan)
    • Beñat Gachen : mutualisation des pratiques et outils (Pays Basque)
    • Franck-Yves Guilbert : relecture, actualisation des informations du site (Pays Basque)

Pour la 45e fois depuis sa fondation, la Fédération LGBTI+ réunit les associations et Centres LGBTI+ lors des Rencontres fédérales qui se tiendront à Biarritz les 24, 25 et 26 février prochains pour tirer le bilan de l’année 2022 et construire les campagnes 2023.

L’événement est organisé par les Bascos, avec le soutien de la Ville de Biarritz et de la DILCRAH. Les délégations venues de tout le territoire métropolitain seront accueillies le vendredi soir par la Ville de Biarritz et participeront aux réunions tout le weekend. Nous attendons également en invité de marque M. Hector Brown, consul des États-Unis d’Amérique dans le Sud-Ouest de la France.

La Fédération LGBTI+ fédère quinze associations et Centres LGBTI+ de France, situés dans des métropoles (Paris, Lyon, Nancy, Rennes…) ou dans des territoires ruraux ou moins densément peuplés (Laval, Le Mans). S’y adjoignent des associations nationales, à l’instar de AIDES (spécialisée sur la santé communautaire). La Fédération LGBTI+ prévoit l’accueil de trois nouvelles associations aux profils très différents.

Lors de ces Rencontres (qui ont lieu deux fois par an), la Fédération LGBTI+ réunit son assemblée générale annuelle. Cette réunion permettra de clore une année particulièrement riche : élection présidentielle, élections législatives, affaire Cayeux et déploiement du fonds Cayeux et épidémie de variole simienne (Monkeypox). En toile de fond, la triste actualité du suicide de Lucas est évidemment dans tous les esprits.

Malgré ce foisonnement d’événements, la Fédération LGBTI+ reste concentrée sur les orientations stratégiques définies lors des Rencontres de Nancy début 2022 : la bataille des moyens pour les Centres LGBTI+, moyens sous-dimensionnés par rapport aux missions d’intérêt général. Les délégations plancheront donc sur les outils et sur les campagnes à venir.

Télécharger le dossier de presse

La Fédération LGBTI+ et les associations LGBTQI+ membres tiennent à rappeler que les fondements même de cette déclaration signée par la majorité des pays siégeant aux Nations Unies, font partie des valeurs essentielles qu’elles défendent.

Elles en rappellent ici le préambule :

Préambule

Considérant que la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde, 
Considérant que la méconnaissance et le mépris des droits de l’homme ont conduit à des actes de barbarie qui révoltent la conscience de l’humanité et que l’avènement d’un monde où les êtres humains seront libres de parler et de croire, libérés de la terreur et de la misère, a été proclamé comme la plus haute aspiration de l’homme,  
Considérant qu’il est essentiel que les droits de l’homme soient protégés par un régime de droit pour que l’homme ne soit pas contraint, en suprême recours, à la révolte contre la tyrannie et l’oppression,
Considérant qu’il est essentiel d’encourager le développement de relations amicales entre nations,
Considérant que dans la Charte les peuples des Nations Unies ont proclamé à nouveau leur foi dans les droits fondamentaux de l’homme, dans la dignité et la valeur de la personne humaine, dans l’égalité des droits des hommes et des femmes, et qu’ils se sont déclarés résolus à favoriser le progrès social et à instaurer de meilleures conditions de vie dans une liberté plus grande,
Considérant que les Etats Membres se sont engagés à assurer, en coopération avec l’Organisation des Nations Unies, le respect universel et effectif des droits de l’homme et des libertés fondamentales, 
Considérant qu’une conception commune de ces droits et libertés est de la plus haute importance pour remplir pleinement cet engagement,  
L’Assemblée générale  proclame la présente Déclaration universelle des droits de l’homme comme l’idéal commun à atteindre par tous les peuples et toutes les nations afin que tous les individus et tous les organes de la société, ayant cette Déclaration constamment à l’esprit, s’efforcent, par l’enseignement et l’éducation, de développer le respect de ces droits et libertés et d’en assurer, par des mesures progressives d’ordre national et international, la reconnaissance et l’application universelles et effectives, tant parmi les populations des Etats Membres eux-mêmes que parmi celles des territoires placés sous leur juridiction.

Notre Fédération et les associations LGBTQI+ regrettent que ces droits fondamentaux soient remis en cause et même bafoués dans certains pays dont des pays signataires à l’origine de cette déclaration : La Chine où l’ensemble des droits sont bafoués et les Etats-Unis, par la remise en cause des droits à l’IVG et au Mariage pour tous les couples.

Sur les 193 pays membres de l’Organisation des Nations Unies, combien la respectent en totalité ou même partiellement ?

Le respect de la signature donnée doit être une des conditions sine qua non pour permettre l’accès au statut d’État démocratique et à sa reconnaissance.

En cette journée mondiale de lutte contre le VIH/Sida, la Fédération LGBTI+ diffuse le long de la semaine les outils de prévention en santé.

La Fédération LGBTI+ a cosigné une lettre ouverte à destination du Président de la Fédération Française de Football et des professionnels du football français, avec Rouge Direct et de nombreuses associations. Nous la reproduisons ici. La pétition est disponible sur Change.org.


Monsieur le Président,

Mesdames, Messieurs,

La Coupe du monde de football débutera le 20 novembre prochain au Qatar, Etat qui persécute, emprisonne et torture les personnes LGBT, les privant de leurs droits les plus fondamentaux.

Depuis des mois, des organisations de défense des droits humains dénoncent ces exactions. Selon Amnesty International, “les femmes et les personnes LGBT sont toujours victimes de discrimination, dans la législation et dans la pratique ». Human Rights Watch dénonce de son côté des « exactions commises par les forces de sécurité qataries contre des personnes LGBT : passages à tabac, arrestations et détentions arbitraires, violences verbales, physiques, intimidations, humiliations ».

Plusieurs personnalités politiques de toutes sensibilités, ainsi que des artistes dénoncent ces violences d’État, notamment l’auteure Virginie Despentes et l’acteur Vincent Lindon. Des sportifs ont également pris position contre ces atteintes insupportables : le champion olympique Tom Daley, les footballeurs Josh Cavallo, Eric Cantona et Philipp Lahm. Les joueurs de l’équipe de football d’Australie ont quant à eux participé à une vidéo pour dénoncer ces violations des droits humains dont sont victimes les personnes LGBT.

Que fait la Fédération Française de Football? Qu’attendent les grands clubs pour dénoncer ces violences ? Pourquoi n’entend-on AUCUN joueur de l’équipe de France prendre clairement position contre les violations des droits fondamentaux commises par le Qatar ?

Rappelons que, selon les Règlements Généraux de la Fédération Française de Football, « toute discrimination pour des raisons de race, de religion, de politique ou pour toute autre raison est interdite » et qu’ « il appartient aux instances de garantir qu’aucune atteinte ne puisse être portée à la dignité ou à l’intégrité d’une personne sur la base de ces mêmes considérations. »

Fédération, dirigeants, joueurs et arbitres du football français, vous avez le pouvoir d’être entendus par des millions de personnes. Vous devez assumer votre responsabilité morale, juridique et historique, en dénonçant les discriminations et les violations des droits fondamentaux dont sont victimes les personnes LGBT au Qatar, État organisateur de la Coupe du monde de football 2022 !

Nous demandons que vous preniez position publiquement pour défendre ces droits fondamentaux!

Cosignataires: Collectif Rouge Direct, Stop Homophobie, Amnesty International France, Ligue des Droits de l’Homme, Caroline Mécary (avocate), Etienne Deshoulières (avocat), Emmanuel Pierrat (avocat, écrivain), Jean-Baptiste Marteau (journaliste), SOS Homophobie, Fédération Sportive LGBT+, Le Coin des LGBT, ADHEOS, Sports LGBT, Mélanie Vogel (Sénatrice des Français•e•s de l’étranger), Andy Kerbrat (député Loire-Atlantique), Jean-Luc Roméro-Michel (adjoint à la Maire de Paris), Benoît Hamon (ancien Ministre), Ségolène Amiot (députée de Loire-Atlantique), Sandrine Rousseau (députée de Paris), Irène Tolleret (députée européenne), Jean-Michel Goustour (président de Progressistes LGBT+), Génération.s LGBTI+, Philippe Liotard (sociologue), Familles LGBT, Mousse, Fédération LGBTI+, Couleurs Gaies (Centre LGBTQI+ Metz), Éducation LGBT, Le Girofard (Centre LGBTIQ+ Bordeaux), Les Bascos (Centre LGBT+ Pays Basque), KAP Caraïbe, QUAZAR (Centre LGBTI+ Angers), Homogène (Centre LGBT Le Mans), Radio Stonewall, Les Séropotes, Fiertés Rurales, Solidarité Internationale LGBTQI, Fierté Montpellier Pride, Marche des Fiertés Béziers, Pride Marseille.

Les Centres LGBTI+ organisent une visioconférence sur le Monkeypox coanimée par Élian Barcelo, référent Santé et animateur du projet fédéral « Vie sexuelle et transidentité », et Marc-Antoine Bartoli, coordinateur prévention d’Act Up-Paris,

jeudi 15 septembre prochain
à 19 h
meet.google.com/bev-qeoy-rof

L’événement est ouvert à tou⋅tes sans inscription préalable.

L’objectif est de partager le savoir communautaire sur le sujet de la variole du singe, du traitement et des moyens de prévention (vaccins, bonnes pratiques de réduction des risques, etc.). La visioconférence est organisée en deux temps.

D’une part, un exposé sur la maladie en elle-même, pour répondre aux questions importantes : comment reconnaît-on la variole du singe ? Quand et comment risque-t-on de contaminer ou de se faire contaminer ? Ai-je droit à un arrêt maladie et comment gérer le risque de stigmatisation (dans l’entreprise, le quartier , etc.) ? Comment se faire aider ou conseiller ? Comment fonctionne le vaccin et est-il efficace ? Quand ai-je un schéma vaccinal complet ? L’épidémie se propage-t-elle rapidement ? Que faire pour se protéger et protéger les autres ?, etc.

D’autre part, un échange pour répondre aux questions que les participant⋅es pourront poser anonymement. Nous invitons chaleureusement toutes celles et ceux qui se posent des questions à se rendre à cette visio-conférence.

La Fédération LGBTI+ observe avec inquiétude la multiplication des cas de variole du singe (“Monkeypox”) et alerte sur une réponse de l’Etat qui n’est pas à la hauteur de la gravité de l’épidémie.

Il est désormais clair, après plusieurs semaines de retour d’expérience, que les infections suivent bien une courbe exponentielle (doublement des cas chaque semaine). Même si, pour l’heure, l’infection touche surtout des publics très précis, ce virus ne s’arrêtera pas aux frontières des sexualités et genres minoritaires. D’ailleurs, le flou entoure encore les publics cibles de la vaccination selon les régions et les autorités sanitaires : il est clair que les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (lorsqu’ils sont multipartenaires) sont ciblés ainsi que les personnes immunodéprimées, mais les publics des personnes transgenres multipartenaires et travailleur·se·s du sexe ne sont pas avancés de façon unanime dans les institutions de la santé.

Nous disposons des solutions techniques éprouvées pour endiguer l’épidémie : les vaccins anti-varioliques existent et ont déjà démontré toute leur efficacité. Cette maladie, bien qu’a priori non mortelle dans nos pays occidentaux, est tout de même extrêmement douloureuse et effrayante. L’OMS l’a classé en “urgence de santé publique de portée internationale”, ce qui ne fait que confirmer ce que nous sentions venir depuis plusieurs semaines, à savoir l’arrivée d’une nouvelle épidémie qui se diffuse par le biais des publics les plus discriminés.

La réponse des autorités françaises et européennes est bien en-deçà de ce que nous serions en droit d’attendre d’institutions de pays développées et industrialisées. La vaccination a été ouverte fin juin à quelques groupes de population, mais la gestion de l’épidémie s’annonce assez mal.

Tout d’abord, nous relevons, avec bien d’autres associations, l’opacité de l’État sur le stock stratégique de vaccins anti-varioliques. En effet, le gouvernement oppose à l’exigence de transparence le secret défense qui s’appliquerait aux stocks de vaccins.

Ensuite, les données dont nous disposons malgré tout ne sont guère rassurantes. Les informations émanant des Agences Régionales de Santé pointent vers les mêmes ordres de grandeur : 5000 doses de vaccins destockées par semaine. Il s’ensuit des listes d’attente interminables, avec un facteur d’incertitude du côté des centres de vaccination en Cegidd qui ferment pendant les vacances d’été, en pleine première vague. Même si nous ne doutons pas qu’une “montée en charge progressive” soit programmée, c’est clairement beaucoup trop lent et même insuffisant. Avec une évaluation basse, la population à vacciner se situerait autour de 120 000 personnes.

Tant en France qu’à l’échelle de l’Union européenne, les autorités ne semblent pas avoir pris la mesure des moyens à déployer. Ainsi, l’Autorité européenne de préparation et de réaction en cas d’urgence sanitaire (HERA) a annoncé la commande de 110 000 doses, ce qui ne couvre pas même les besoins actuels de la France ! Une broutille en comparaison des États-Unis qui viennent de commander 2,5 millions de doses pour 2023. Tout porte à croire que la France et l’Europe prennent le risque de laisser courir l’épidémie plutôt que de prendre des mesures à la hauteur de l’enjeu.

La Fédération LGBTI+ s’inquiète enfin du potentiel de stigmatisation que renferme cette maladie. Sans être aussi létale, cette nouvelle épidémie pourrait réveiller les stigmates que les personnes LGBTI ont vécu et vivent parfois encore avec le VIH. Elle risque d’entraîner dans son sillage des relents de discriminations LGBTIphobes qui entraînent à leur tour des souffrances psychologiques pour les populations ciblées et banalisent les agressions à leur encontre.

Nous attendons de l’État qu’il prenne au sérieux les alertes des associations LGBTI, maintenant confirmées par l’OMS. La transparence sur les stocks stratégiques est pour nous un prérequis indispensable. Nous exigeons que l’État commande des vaccins en nombre suffisant pour protéger les populations de cette nouvelle épidémie. Nous demandons l’ouverture de sites de vaccination facilement accessibles sur tous les territoires. Les associations et Centres LGBTI sont pleinement mobilisés face à cette nouvelle menace et sont en première ligne. Nous exigeons d’être associé·e·s à l’élaboration d’une réponse proportionnée au danger, en vertu de nos compétences en santé communautaire et dans le plein exercice de nos responsabilités dans les appareils de démocratie sanitaire.

ECard 44e Rencontres de la Fédération LGBTI+

La Fédération LGBTI+ s’est réunie au Centre LGBTI+ de Paris – Île-de-France ce week-end pour ses Rencontres d’été.

Jean-Christophe TESTU, président de la Fédération LGBTI+, a ouvert les travaux samedi matin. Le militant LGBTI+ issu de Bordeaux et des Landes a rappelé que les Centres LGBTI+ renouaient enfin avec ces Rencontres estivales après trois ans d’absence et une crise sanitaire encore loin d’être résolue. « Ces rencontres sont ambitieuses, car elles traitent des trois piliers de notre travail associatif : les moyens, le plaidoyer et la déontologie ». Des rencontres rythmées par des réunions thématiques sur deux jours et des moments de convivialité.

La bataille des moyens

Réunion des référent·es de la Fédération LGBTI+ accueilli·es par les responsables du Centre LGBTI+ de Paris
Réunion des référent·es de la Fédération LGBTI+ accueilli·es par les responsables du Centre LGBTI+ de Paris

Dès les 43e Rencontres de Nancy l’hiver précédent, les associations membres avaient adopté une motion pour engager la bataille des moyens pour les Centres LGBTI+.

Le constat est unanimement partagé au sein des Centres LGBTI+. Animés par une culture du militantisme et du bénévolat, les Centres LGBTI+ disposent de moyens sous-dimensionnés par rapport à leurs missions d’intérêt général : prévention des discriminations et action éducative, accompagnement des victimes, solidarité vis-à-vis des demandeur·ses d’asile LGBTI+, promotion de la santé selon une démarche communautaire, accueil inconditionnel, etc. La Fédération LGBTI+ entend promouvoir cette identité commune des Centres LGBTI+ autour de missions d’intérêt général, qui transcende la diversité des pratiques, des cultures associatives et des publics des Centres LGBTI+.

L’atelier mené par Hervé Latapie (administrateur et militant historique du Centre LGBTI+ de Paris-Île-de-France), a pu confirmer ce diagnostic. En comparant les budgets et le fonctionnement des Centres LGBTI+ de France avec ceux de structures françaises ou étrangères (notamment les « Maisons Arc-En-Ciel » en Wallonie), le constat est sans appel : « En France, les Centres LGBTI+ sont des associations à petits budgets, avec de gros besoins impossibles à couvrir dans les conditions actuelles. Le sujet des budgets de fonctionnement devrait être mis sur la table systématiquement. Cela ne doit pas empêcher les associations de faire preuve de créativité ! » Organisation de loteries à Bordeaux, gestion rigoureuse de la trésorerie à Perpignan, vente de goodies à Paris, rigoureuse comptabilité analytique à Nancy, proposition de mutualisation des achats depuis Rennes, etc. : les Centres LGBTI+ ne manquent pas d’idées !

Un autre sujet connexe est revenu sur la table : celui des salarié·es des Centres LGBTI+. « Les jeunes générations ne sont pas disposées à s’engager de la même façon que les anciennes générations », constate Beñat Gachen (représentant de l’association « les Bascos », association LGBTI+ du Pays Basque).

Un constat partagé : les jeunes adultes militent volontiers dans les Centres LGBTI+ mais leur vie est davantage marquée par la précarité et leur conception du militantisme est plus volatile. Par ailleurs, tout modèle reposant sur le bénévolat expose les associations aux aléas personnels et de santé, aux contraintes d’agenda… « Dans ces conditions, ajoute-t-il, disposer de personnels de façon pérenne – y compris à des postes de direction – devient vital pour les structures ».

Pour engager la bataille des moyens, les pistes ne manquent pas. Mais elles supposent que les Centres LGBTI+ poursuivent leurs échanges de bonnes pratiques, mutualisent les moyens et mènent une action de fond. La Fédération LGBTI+ entend ainsi porter publiquement et fortement la question des moyens pour financer le fonctionnement de structures de solidarité incontournables. Les moyens des Centres LGBTI+ sont donc appelés à devenir un élément essentiel du plaidoyer commun des Centres LGBTI+.

Au cours du mois d’août, les échanges seront synthétisés pour produire des supports pour la gestion des subventions et de la trésorerie, ainsi qu’un dossier pour la demande de financement d’un poste de salarié.

Visite de Sophie Élizéon, silence de la Ville de Paris

Réunion des référentEs de la Fédération LGBTI+ avec Sophie Elizéon au Centre LGBTI+ de Paris
Sophie Élizéon rencontre les référent·es de la Fédération LGBTI+ au Centre LGBTI+ de Paris

La Fédération LGBTI+ a eu l’honneur de recevoir Sophie Elizéon, préfète en charge de la DILCRAH, pour échanger sur les politiques publiques LGBTI. Les référent·es de la Fédération LGBTI+ ont interrogé Mme la Préfète sur les orientations de la DILCRAH, en particulier sur le montant et sur la répartition du budget dédié à la lutte contre les discriminations anti-LGBTI+. Nous avons pu aborder d’autres sujets d’actualité, notamment le positionnement de la DILCRAH et du conseil scientifique sur la question des mineur·es transgenres. La Fédération LGBTI+ est sortie confiante de cet échange.

La Ville de Paris n’a pas répondu favorablement aux sollicitations de la Fédération LGBTI+ pour échanger, notamment sur la question du Centre d’archives. Une absence remarquée et regrettée, car la Fédération LGBTI+ est très attentive à l’attitude des municipalités vis-à-vis des Centres LGBTI+. Si l’organisation de nos Rencontres à Paris est une première historique, c’est aussi la première fois qu’une municipalité boude ainsi des militant·es LGBTI+ venu·es de tout le pays, de Bayonne à Saint-Avold.

Revendications partagées et questions éthiques

Le travail sur les revendications partagées a occupé une bonne partie des travaux de la Fédération LGBTI+ depuis le confinement. Si la crise sanitaire a beaucoup ralenti les équipes, le travail a pu reprendre et les revendications prennent forme. Les référent·es y ont consacré leur première demi-journée, sur l’ensemble des textes et sur le texte consacré à la Gestation Pour Autrui (la Fédération LGBTI+ a pris position depuis près de 10 ans en faveur de la légalisation de la GPA dans un cadre éthique).

Post-it avec les idées des référent·es au cours de l'atelier sur l'hétérogénéité
Les référent·es ont réfléchi ensemble aux situations concrètes des Centres LGBTI+, en particulier quand des publics différents doivent cohabiter

Une partie des travaux a été consacrée aux enjeux éthiques du bénévolat dans les Centres LGBTI+, en particulier face à l’hétérogénéité des publics, que ce soit en termes de générations de militant·es, de trajectoire personnelle, de vocabulaire, etc. Les Centres LGBTI+ ont pu mettre en évidence les frictions et les atouts d’une telle situation, et la ligne de conduite à adopter, centrée sur l’humain, le vivre-ensemble et les intérêts communs de la communauté LGBTI+ dans sa diversité.

Ce fut également l’occasion de travailler sur un enjeu d’actualité : celui de l’éthique du consentement et les réponses à des situations concrètes – parfois délicates – rencontrées par les bénévoles des associations. Loin des polémiques médiatiques autour du consentement ou des violences sexuelles et sexistes, les bénévoles des Centres LGBTI+ ont pu échanger et réfléchir ensemble, pour analyser des situations de vie quotidienne et y répondre avec lucidité et discernement.

Les Rencontres ont été l’occasion pour les référent·es de bénéficier d’une visite guidée du Marais par Hervé Latapie, ainsi que de moments de partage et de convivialité. Les Rencontres d’Été se sont conclues sur le calendrier du second semestre 2022. Les référent·es de la Fédération LGBTI+ se sont donné·es rendez-vous à la fin du mois de février pour les Rencontres d’Hiver au Pays basque.

Télécharger le communiqué en PDF

Illustration de la brochure Vie sexuelle et transidentité éditée par la Fédération LGBTI+

Quelques mois après le lancement de la brochure “Vie sexuelle et transidentité – Comprendre, accompagner, s’épanouir”, et face au succès rencontré par celle-ci, la Fédération LGBTI+ met aujourd’hui ce document en accès libre.

Sortie en novembre 2021, la brochure “Vie sexuelle et transidentité” est la première ressource généraliste publiée en France sur ce thème trop souvent méconnu. Son contenu est construit sur le dialogue entre les savoirs médicaux et communautaires. Elle s’adresse tout d’abord aux professionnel·le·s de santé et aux militant·e·s qui souhaitent offrir un accompagnement plus adapté et pertinent pour les personnes transgenres. Cette brochure est aussi un guide pour les personnes transgenres elles-mêmes.

En quelques mois, les 10 000 exemplaires imprimés ont été distribués auprès de services hospitaliers, d’associations communautaires ou de santé, de cabinets médicaux et d’institutions. Les militant·e·s de la Fédération LGBTI+ sont fier·e·s de ce succès, heureux·ses de constater l’intérêt croissant sur cette thématique. Malheureusement, les faibles moyens financiers et humains ne permettent pas de réimprimer de nouvelles brochures pour le moment. Pour continuer de répondre aux besoins d’information des personnes concernées et de leurs accompagnant·e·s, un PDF de la brochure est mis librement à disposition.

Ce fichier est partagé sous licence CC BY NC SA, c’est-à-dire partage autorisé (et encouragé !), en citant l’auteur (Fédération LGBTI+), pas d’usage commercial et diffusion dans les mêmes conditions.

Ce document est mis à disposition gratuitement. Si vous voulez soutenir les actions de la Fédération LGBTI+, vous pouvez faire un don sur notre page Hello Asso.

Pour plus d’informations sur ce projet, vous pouvez consulter l’article dédié.

Visuel de la campagne Législatives 2022 de la Fédération LGBTI+
La Fédération met à disposition des associations LGBTI+ un lit pour connaître la position des candidat·e·s aux élections législatives de sa zone sur 17 points prioritaires.

Les associations membres de la Fédération LGBTI+ sont chargées de l’adresser aux candidat·e·s de leur zone géographique. Les autres associations sont libres de l’utiliser.

Pour faciliter le travail de contact des candidat·e·s, vous pouvez utiliser ces deux outils :

Enfin les militant·e·s de nos associations constatent souvent une mauvaise connaissance du rôle de député·e·s et donc de l’enjeu des élections législatives. La Fédération LGBTI+ a donc créé un document synthétique qui explique tout cela :