Condamnation des propos négationnistes de Christian Vanneste sur la déportation homosexuelle en France
La FÉDÉRATION LGBT demande à Nicolas Sarkozy de clarifier sa position vis à vis de Christian Vanneste qui cite le président de la République au soutien de ses propos.
 
 
Dans une interview vidéo du 10 février accordée au site LibertePolitique.com, Christian Vanneste, député UMP du Nord, a déclaré :
« Il y a aussi des légendes qui sont répandues. Par exemple, il y a la fameuse légende de la déportation des homosexuels. Il faut être très clair là aussi. […] En Allemagne, il y a eu la répression des homosexuels et la déportation qui a conduit à à peu près 30 000 déportés. Et il n’y en a pas eu ailleurs. Et notamment en dehors des trois départements annexés, il n’y a pas eu de déportation homosexuelle en France. »
 
La FÉDÉRATION LGBT condamne fermement ces propos négationnistes de Christian Vanneste sur la déportation homosexuelle en France.
 
Les propos du député UMP du Nord sont historiquement démentis par le rapport de Claude Mercier, du 15 décembre 2001, qui dénombrait 210 cas (1). En 2007, les travaux d’historiens et de chercheurs, compilés dans l’ouvrage La déportation pour motif d’homosexualité en France. Débats d’histoire et enjeux de mémoire, sous la direction de Mickaël Bertrand, apportaient un nouvel éclairage. (2)
 
La recherche d’Arnaud Boulligny pour la Fondation pour la Mémoire de la Déportation (FMD) affinait ce résultat et établissait sans contestation possible l’existence de 63 cas de déportation d’hommes de nationalité française, persécutés pour motif d’homosexualité durant la Seconde Guerre mondiale, dont 6 cas dans la France occupée, notamment à Paris, et en dehors des territoires annexés (Moselle, Bas-Rhin, Haut-Rhin).
 
Derrière ces cas, il y a des hommes à qui nous rendons hommage en les évoquant, la CNIL ayant interdit aux chercheurs la publication de leur identité complète. Parmi eux :
– Jean Henri T., artiste dramatique arrêté en 1944 à Paris car il entretenait une liaison avec un Allemand.
– Un danseur d’opéra fréquentant les bals homosexuels clandestins de Paris. Arrêté le 22 août 1943 Place Blanche, il est emprisonné à Nanterre, puis remis le 1er octobre 1943 à la Brigade Mondaine de Paris qui le livre aux forces allemandes en vue de sa déportation.
– Georges C., homosexuel âgé de 17 ans et originaire de Dreux. Arrêté à Paris en novembre 1941, il est condamné à 5 ans de prison. Interné à Fresnes, il est transféré par convoi de la Gare de l’Est en direction de Karlsruhe (Allemagne). Il meurt de tuberculose dans le camp où il fut déporté.
 
Tous les dossiers de déportés ne sont pas dépouillés. Quelques 40 000 des 68 000 dossiers conservés au Bureau des archives des victimes des conflits contemporains ont été ouverts. De nouveaux cas sont donc susceptibles d’être découverts.
 
Dans ce contexte, les propos de Christian Vanneste sont donc négationnistes.
Pour cette raison, la FÉDÉRATION LGBT qui prend acte de l’annonce par l’UMP de son retrait d’investiture aux législatives de juin prochain, mais attend l’attitude de l’UMP quant à sa possible exclusion.
 
La FÉDÉRATION LGBT veillera à ce que cette nouvelle provocation de Christian Vanneste ne soit pas pour l’UMP une façon de se racheter une bonne conduite, puisque l’UMP se prononce contre l’Egalité des droits des Lesbiennes, Gays, Bi et Trans, encourageant de la sorte de tels propos ou ceux d’élu(e)s issus de ses rangs, ou affiliés, ayant tenu des propos homophobes, tels Brigitte Barège, Gérard Longuet, Christine Boutin, Lionel Lucas.
 
Preuve supplémentaire ; Christian Vanneste réagissant sur Europe 1, à 13h, fustigeait les dirigeants de l’UMP : « S’ils sont assez bêtes pour obéir à un lobby qui défend des idées qui ne sont pas celles du président de la République, manifestement, je pense qu’ils commettront une erreur. »
 
La FÉDÉRATION LGBT demande à Nicolas Sarkozy, l’imminent candidat à la présidentielle, cité par Christian Vanneste au soutien de ces thèses, de bien vouloir clarifier sans tarder sa position au sujet des propos négationnistes du député UMP du Nord.
 
Nonobstant, la FÉDÉRATION LGBT qui a toujours porté un grand intérêt à l’étude de la déportation pour motif d’homosexualité, et qui avait présenté le résultat des travaux des historiens à ses adhérents en présence de Mickaël Bertrand en février 2008, lors de ses Rencontres à Dijon, étudie la possibilité d’engager une action au pénal contre Christian Vanneste.
 
Néanmoins, la FÉDÉRATION LGBT n’entend pas se substituer aux militants spécialistes de cette question. C’est pourquoi elle soutient le Mémorial de la déportation homosexuelle (MDH) dans son intention annoncée. La FÉDÉRATION LGBT se tient à sa disposition pour engager à ses côtés l’action que le MDH jugera utile.
 
  
 
(1) – Claude Mercier, Rapport concernant la déportation d’homosexuels à partir de la France dans les lieux de déportation nazis durant la Seconde Guerre mondiale au titre du motif d’arrestation, n°175, 15 décembre 2001.
(2) – Mickaël Bertrand (dir.), La déportation pour motif d’homosexualité en France. Débats d’histoire et enjeux de mémoire, Dijon, Mémoire active, 2011, 176 p.
La Fédération LGBT, la Coordination InterPride France et l’Inter-LGBT ont le plaisir de vous annoncer le lancement officiel de leur campagne d’interpellation pour la présidentielle et les législatives intitulée « Égalité LGBT 2012 ».
 
Elle prend forme notamment à travers un site internet – www.egalitelgbt2012.fr – que nous vous invitons à relayer. Ce site est d’abord un site d’information du grand public, il contient :
 
– le bilan de la mandature 2007/2012 vu par les associations LGBT,
– les revendications que les trois principales fédérations d’associations LGBT ont décidé de promouvoir après des candidat-e-s à la présidentielle (puis dans un second temps aux législatives),
– des témoignages et des contributions thématiques de nos différentes associations membres,
– dès la deuxième semaine de mars nous publierons les retours et prises de position des candidat-e-s à la présidentielle concernant nos revendications,
– après l’élection présidentielle, le site sera remodelé pour l’interpellation des candidat-e-s aux législatives.
 
La campagne « Égalité LGBT 2012 », une première dans le mouvement LGBT à travers les acteurs qu’elle rassemble (réunions des fédérations d’associations et des organisateurs de Marche des fiertés – Lesbian & Gay Pride de toutes les régions), se veut comme une campagne d’information du grand public et pédagogique sur les enjeux liés aux droits des LGBT et comme une action pour visibiliser les questions LGBT de manière plus générale dans la campagne électorale. Elle sera rythmée par des actions locales et un grand meeting national, le 31 mars à Paris.
 
Denis Lefèvre,
président de la Fédération LGBT
 
Stéphane Corbin,
président de la Coordination InterPride France,
 
Nicolas Gougain,
porte-parole de l’Inter-LGBT
«C’est un engagement qui se prend aujourd’hui au regard du bilan en demi-teinte de la mandature de Nicolas Sarkozy», a expliqué Stéphane Corbin, président de la Coordination InterPride France (à gauche sur la photo), lors de la conférence de presse qui s’est tenue ce matin au Centre LGBT Paris-IDF pour le lancement de la campagne d’interpellation «Égalité LGBT 2012».
Un constat qui a entraîné le regroupement de la Fédération LGBT, l’Inter-LGBT et la Coordination InterPride France (CIF), montrant ainsi une volonté d’établir ensemble l’égalité des droits pour tous et toutes, et marquant la fin d’un clivage entre les associations de Paris-Ile de France et celles de la province. Une démarche inédite qui donne aujourd’hui naissance à une nouvelle initiative en vue des élections: le site Égalité LGBT 2012.
 
HUIT THÈMES, TROIS ENJEUX
 
«Nous ne nous faisons pas le porte-drapeau d’un parti politique. La vocation du site est avant tout d’informer», souligne Denis Lefèvre, président de la Fédération LGBT (au centre sur la photo). Pas question donc de diffuser une consigne de vote, l’objectif est clair: analyser et décortiquer les programmes de chaque candidat-e pour mettre en lumière ses engagements concernant les LGBT.
 
Sur le site, les visiteurs trouveront l’ensemble des revendications, classées en huit thèmes: «Couples/Conjugalité», «Familles/Parentalités», «Trans’», «Discriminations/Violences», «Éducation/Ecoles», «Santé LGBT», «Travail/Emploi» et «International». «De façon transversale, ces huit thèmes recoupent trois grands enjeux: le droit, la vie quotidienne et l’international», approfondit Nicolas Gougain, porte-parole de l’Inter-LGBT (à droite sur la photo).
 
À partir de mi-mars, la plate-forme comptera aussi des entretiens vidéos de chaque candidat-e, afin de présenter sa position sur chacune des revendications. La Fédération LGBT, l’Inter-LGBT et la CIF prévoient aussi un meeting le 31 mars (…)
 
 
Aux côtés des associations qui luttent contre l’épidémie du VIH, Arc en Ciel Toulouse s’implique fortement dans l’incitation au dépistage communautaire des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes*.
 
De ce fait, une augmentation du nombre d’hommes qui découvrent leur séropositivité est donc plus qu’envisageable (en France, selon le Rapport Yeni 2011, on estime que 40 000 à 50 000 personnes seraient séropositives sans le savoir)
 
 
« Au début, çà m’a fait peur… »
 
 
Avoir conscience de sa séropositivité a plusieurs conséquences. La personne peut bénéficier des nouveaux traitements médicaux ayant beaucoup moins d’effets secondaires que les précédents. Etre informé et avoir ce suivi médical permettent une meilleure prise en charge de la santé de chaque personne et, au-delà, de la santé de la communauté toute entière, puisque réduire la charge virale jusquà la rendre indétectable diminue auss les risques de transmission.
 
Néanmoins, la découverte de sa séropositivité est encore très souvent vécue comme un événement difficile à accepter en soi, mais aussi à cause du regard des autres. La lutte contre la sérophobie doit ainsi impérativement accompagner l’incitation au dépistage.
 
 
« On a beaucoup discuté… »
 
 
« Les couples séro-différents, çà existe » n’a pas valeur d’exemplarité mais indique des situation réelles où, au-delà des préjugés, des peurs ou des réflexes de rejet, un espace de discussion est toujours possible et permet de responsabiliser chaque personne du couple, ou chaque partenaire d’une relation sexuelle, afin de : « Prendre soin, ENSEMBLE, de sa santé ».
 
 
Cette campagne est donc destinée aussi bien aux personnes qui découvrent leur séropositivité qu’à leur partenaire séronégatif. Elle s’adresse aussi aux personnes séropositives qui ont déjà été rejetées par le passé à l’annonce de leur statut sérologique, ce qui peut les avoir fragilisées et provoqué une baisse d’estime de soi. Cette campagne est là pour leur montrer qu’une future relation est envisageable. Il en est de même pour les personnes séronégatives afin qu’elles aient aussi conscience que, quelle que soit la sérologie d’un partenaire, se protéger passe par des choix de prévention « partagée » et non par l’ignorance, la peur et le rejet.
 
 
Un partenariat avec le Sneg et Aides
 
 
Arc en Ciel Toulouse a conçu cette campagne au sein de sa commission santé, en partenariat avec le Sneg Midi-Pyrénées et l’association Aides qui déclineront également le visuel sous forme d’affiches.
 
15 000 cartes-mémo seront ainsi distribuées dans les établissements gays et gays friendly, aussi bien comme visuel propice à la réflexion que comme support possible à une discussion lors d’une rencontre. Le visuel a aussi été inclus dans le programme du Festival du cinéma LGBT Des Images Aux Mots, qui a lieu à Toulouse du 6 au 12 février 2012, et en Région Midi-Pyrénées du 13 au 24 février.
 
 
« Au début çà m’a fait peur… » et pourtant, « les couples séro-différents, çà existe ! »
 
 
Commission Santé Arc en Ciel Toulouse
 
contactsante@aectoulouse.com
 
Nous remercions Jean-Philippe Mauve qui a initié ce projet au sein de la commission Santé d’Arc en Ciel Toulouse, Trait de Caractère pour la réalisation du graphisme ainsi que tous les membres et partenaires de la commission, toute l’équipe du Festival DIAM et toutes celles et ceux qui s’impliqueront dans la diffusion de cette campagne 2012.
 
* campagnes 2010 « ma santé, c’est pas du cinéma : je fais le test » et en 2011 : « cet été, je fais le test »
 
Par une circulaire du 12 janvier 2012, le Ministère de l’Intérieur vient d’instaurer une taxe de 110 € pour toute demande de régularisation de la situation administrative d’un étranger ou d’une étrangère vivant en France.
 
L’Ardhis, association pour la reconnaissance des droits des personnes homosexuelles et transsexuelles à l’immigration et au séjour, dénonce cette nouvelle mesure qui rend encore plus difficile la situation des couples binationaux de même sexe et instaure une discrimination par l’argent.
 
Actuellement, pour l’étranger ou l’étrangère qui souhaite vivre en couple avec son partenaire ou sa partenaire, il est toujours nécessaire de passer une année en France « sans papier » avant de pouvoir tenter une régularisation. Cette situation implique d’importants sacrifices financiers puisqu’un seul ou une seule des deux partenaires est autorisé-e-s à travailler. 
 
De plus, demander sa régularisation sur la base de la reconnaissance de sa vie commune avec un Français ou une Française est toujours une prise de risque, la réponse de l’administration française n’étant jamais garantie. La nouvelle taxe de 110 € sera perçue quelle que soit la réponse de l’administration.
  
En ajoutant aux difficultés déjà existantes un obstacle financier, la France marque une nouvelle fois son hostilité à la reconnaissance des couples binationaux de même sexe et son peu de considération réelle pour les victimes d’homophobie et de lesbophobie dans le monde.
 
L’Ardhis demande la suppression immédiate de la taxe sur les dossiers de régularisation des personnes étrangères vivants en France.
 
  •  Contact presse : Philippe Colomb 06 89 85 31 .. / philippe.colomb(at)me.com
Le vote homosexuel existe, et il penche fortement à gauche, même si cette catégorie d’électeurs est tentée, dans les mêmes proportions que le reste des Français, par le Front national. L’analyse publiée par le Cevipof (Centre d’étude de la vie politique française), mercredi 18 janvier, ne manquera pas d’être examinée à la loupe dans les états-majors politiques. Car, à moins de cent jours du premier tour de l’élection présidentielle, le vote homosexuel est courtisé par tous les camps.
 
 
François Hollande a rappelé, dimanche 22 janvier au Bourget, son engagement en faveur de l’ouverture du mariage aux homosexuels et à l’homoparentalité. Quant à Nicolas Sarkozy, il semble entretenir à dessein le flou sur ses intentions. François Bayrou est favorable à une union civile comportant les mêmes droits et les mêmes devoirs que le mariage, ainsi qu’à l’adoption par des couples homosexuels.
 
 
Il faut dire que cette catégorie de la population est loin d’être négligeable numériquement. Selon l’Institut de sondage Ifop, qui a réalisé l’enquête pour le compte du Cevipof, les homosexuels et bisexuels représenteraient environ 6,5% de la population âgée de 18 ans et plus. "Leur poids électoral est supérieur à celui de la population catholique pratiquante", relève François Kraus, de l’IFOP.
 
Premier enseignement de l’étude, la gauche part avec beaucoup d’avance dans cet électorat. La moitié des personnes se définissant comme homo- ou bisexuelles affirment leur proximité avec un parti de gauche, contre 37 % de l’ensemble des Français. Seuls 15 % se disent proches de la droite parlementaire. Au premier tour de l’élection présidentielle, 49,5 % des sondés affirment qu’ils voteront pour un candidat de gauche, 9 % pour le candidat du Modem, 22,5 % pour un candidat de droite et 19,5 % pour Marine Le Pen. En outre, ces électeurs sont plus sûrs de leur choix, et plus constants que les autres.
 
 
Cette préférence pour la gauche ne surprend pas : les droits des homosexuels ont surtout progressé sous des gouvernements dirigés par des socialistes (dépénalisation définitive de l’homosexualité en 1982, retrait de la liste des maladies mentales en 1983, création du pacs en 1999). Plus surprenant est l’attrait pour le Front National, peu enclin au progressisme en matière de mœurs.
 
"Les homosexuels ne forment pas un électorat monolithique dont les choix électoraux seraient exclusivement déterminés par leur orientation sexuelle", relève le Cevipof. "C’est la preuve flagrante que l’intégration complète des homosexuels dans la société française touche à son but, renchérit Hussein Bourgi, président du collectif contre l’homophobie et militant socialiste. Ce sont des Français moyens comme les autres, avec les mêmes préoccupations." Autre explication: un sentiment d’insécurité vivement ressenti. "Certains se laissent séduire par Marine Le Pen, car ils subissent l’homophobie au quotidien et sont davantage victimes d’agressions que la moyenne", analyse Stéphane Corbin, porte-parole de la fédération LGBT (Lesbiennes gays bi et trans).
 
La présidente du FN s’efforce d’ailleurs de capitaliser sur ce sentiment. Marine Le Pen s’était émue, en décembre2010 à Lyon, du sort des homosexuels vivant dans les quartiers, victimes des "lois religieuses qui se substituent aux lois de la République". Autre signe de relative ouverture, l’abrogation du pacs ne figure pas dans le programme de la candidate. Mais le Front national reste très défavorable au mariage entre personnes de même sexe. "Et pourquoi pas autoriser la polygamie!", avait ainsi lancé MmeLe Pen en juin2011. Pour M.Bourgi, les associations de défense des droits des homosexuels "font sans doute trop peu de pédagogie". "Le rejet de l’homosexualité a toujours fait partie du discours FN, à nous de le rappeler", estime ce militant.
 
Selon le Cevipof, la théorie de la "droitisation" du milieu gay, défendue notamment par Didier Lestrade, fondateur d’Act Up, dans un essai à paraître début février (Pourquoi les gays sont passés à droite, Seuil), est en partie infirmée par ces résultats. La faible adhésion à la droite parlementaire reste stable depuis 2007. L’extrême droite progresse, mais, alors que le vote frontiste était supérieur à celui des hétérosexuels en 2007, il est aujourd’hui comparable à celui du reste de la population.
Cependant, à mesure que le fait d’être homosexuel se banalise, la liberté de parole progresse. "Dire qu’on est gay et de droite devient plus facile, analyse M.Corbin. De plus en plus d’hommes politiques de droite font leur coming out. Les gens sont décomplexés." 

Que veut au juste Nicolas Sarkozy en matière de mariage et de parentalité pour les homosexuels ? Depuis la "une" du quotidien Libération, vendredi 13 janvier, décrivant un président "tenté par le oui", les demandes de clarification se multiplient à droite et parmi les associations de défense des droits des homosexuels.
 
Le démenti publié par l’Elysée dans la foulée n’y a rien changé. Jusque dans son propre camp, on interprète les propos de l’entourage du président comme un "ballon d’essai", un "coup" destiné à tâter le terrain. Objectifs prêtés à Nicolas Sarkozy: brouiller les pistes, aller sur le terrain de ses opposants, faire moderne… et observer les retombées. La tactique avait déjà été utilisée sur le droit de vote des étrangers aux élections locales avant 2007.
 
Principal enseignement de l’épisode: à droite, les lignes bougent. Déjà, en juin2011, une dizaine de députés de droite avaient voté favorablement à la proposition de loi socialiste en faveur du mariage gay. En novembre, six jeunes secrétaires généraux de l’UMP appelaient à l’ouverture du mariage à tous les couples dans une tribune publiée par L’Express. La "une" de Libération a déclenché de nouvelles prises de position: le ministre de l’agriculture, Bruno Le Maire, se déclare désormais "à titre personnel, pour l’égalité des droits". Luc Chatel, le ministre de l’éducation, est convaincu "qu’il y aura un jour légalisation du mariage homo". Il voit là une "tendance de l’histoire". Deux voix importantes à droite, qui viennent rejoindre celles d’Alain Juppé, Chantal Jouanno, Nadine Morano, Jean-Louis Borloo, Roselyne Bachelot… L’électorat de la majorité n’y est d’ailleurs pas complètement hostile. Selon BVA, 51% des électeurs de droite sont favorables au mariage gay, 47 % opposés.

 
UN "SÉISME"
 
 
"Ce qui se passe à droite est un séisme, affirme Stéphane Corbin, porte-parole de la fédération des associations et centres LGBT (Lesbiennes, gays, bis et trans de France). Ces voix sont encore peu nombreuses, mais on sait que les vagues de fond commencent toujours petit." Les associations de défense des droits homosexuels sont cependant méfiantes. Une union civique, plus riche que le pacs mais moins que le mariage, faisait déjà partie du programme du candidat Sarkozy en 2007, ainsi qu’un statut des beaux-parents censé régler certains problèmes des familles homoparentales. Une fois élu, Nicolas Sarkozy n’a pas honoré ses promesses.
 
Les associations sont de toute façon hostiles à une union qui ne comporterait pas les mêmes droits et devoirs que le mariage, y compris en matière de parentalité. Ils s’opposent également à tout contrat spécifiquement réservé aux personnes de même sexe. "Nous voulons que l’on fasse cesser une discrimination en laissant le choix aux gens de se marier ou non, affirme M. Corbin. Pas une mesure communautariste." Or la position du président aujourd’hui est loin d’être claire.
 
Il n’empêche, la droite parlementaire s’affole. Quatre-vingt-deux parlementaires UMP et Nouveau Centre ont signé un "manifeste pour la défense du droit fondamental de l’enfant d’être accueilli et de s’épanouir dans une famille composée d’un père et d’une mère". La base UMP reste très hostile au mariage gay et à la reconnaissance de l’homoparentalité. Elle redoute des pertes électorales beaucoup plus importantes que les gains potentiels.
 
 
"Après Libération, vous ne vous imaginez pas le nombre de courriels et de textos reçus, on nous demandait si on était devenus fous", s’exclame Richard Maillé (UMP, Bouches-du-Rhône). "J’ai demandé une clarification de notre position en réunion de groupe UMP, relate Hervé Mariton, député UMP de la Drôme, et spécialiste des questions de famille. On m’a répondu que ce sont des sujets qui nous divisent trop pour que nous prenions position.J’aimerais pourtant savoir où je vais."
 
Même constat de Claude Goasguen (UMP, Paris): "J’espère que la position de Nicolas Sarkozy va être éclaircie, affirme l’élu. Il était déjà passablement obscur sur ce sujet en 2007. Je ne doute pas que nous le ramènerons à la raison une nouvelle fois."
 
Avec Équinoxe, enfin des locaux LGBT à Nancy ! 
 
Depuis 2007, le mouvement LGBT nancéien n’avait plus de locaux pour tenir des réunions de travail, offrir une écoute personnalisée aux personnes en difficultés ou en questionnement, proposer chaque semaine un moment convivial autour d’un bar associatif…
  
En décidant l’acquisition de ses propres locaux, l’équipe d’Équinoxe a décidé d’ouvrir une nouvelle page dans la vie associative Lesbienne, Gay, Bisexuel et Trans-identitaire Nancéenne, nous permettra bientôt d’offrir aux adhérent/e/s d’Équinoxe — mais aussi aux associations susceptibles de signer avec nous une convention de partenariat – un accueil mieux adapté et de mettre à disposition du public de la documentation et du matériel de prévention. 
 
Un lieu pour répondre à vos attentes, une équipe pour aller de l’avant !
  
Ce samedi 21 janvier à 16h30 au 41 rue Charles III. Equinoxe Nancy Lorraine inaugure son local, en présence de l’Equipe d’Equinoxe, de ses adhérents et de nombreux invités, citoyens et élus. 
 
 
Collectif éducation contre les LGBTphobies en milieu scolaire ( LGBTphobies : Lesbophobie, gayphobie, biphobie, transphobie)
 
FCPE / Fep-CFDT / Ferc-CGT / FSU / Sgen-CFDT / Unsa-Education / UNEF / FIDL / UNL 
 
Luc Chatel appliquera-t-il enfin ses bonnes résolutions en 2012 ou restera-t-il encore aux abonnés absents ?
 
Est-ce du mépris ou de la peur de la part du ministre d’aborder les sujets de sexualité, de genre et de discrimination avec le Collectif Éducation contre les LGBTphobies* en milieu scolaire, qui regroupe neuf organisations nationales partenaires du système éducatif ? Toujours est-il qu’il reste sourd à toutes ses demandes d’audiences. Comment peut-on vanter le dialogue social et se couper des acteurs de terrain ?
 
Cela fait un an maintenant que le silence assourdissant du MEN est méprisant envers les acteurs sociétaux et ce, malgré les engagements du cabinet pour un travail en partenariat et « dans la confiance réciproque ».
 
Quid du Conseil scientifique fantôme contre les discriminations, annoncé en février 2011 et confié à M. Héran, qui lui-même ne répond pas à nos sollicitations ?
 
– Quid de la promesse, faite par le ministre Darcos et réitérée par Luc Chatel, de la création imminente de groupes de travail thématiques pérennes ?
 
– Quid de la campagne d’affichage de prévention des LGBTphobies dans les établissements scolaires, inexistante en 2011 ? (Le dernier rapport du dispositif Ligne Azur de SIS Association confirme 30% de baisse des appels) ?
 
– Quid des circulaires de rentrée, programmes, modules de formations pour tous les personnels ?
 
– Quid des questions liées à l’identité de genre que le ministre se prétendait prêt à aborder ?
 
Autant d’engagements aussi vite pris qu’oubliés par Monsieur Luc Chatel et son cabinet ! Le ministre de l’Éducation nationale semble plus préoccupé par les polémiques inhérentes à la campagne électorale que par le dialogue avec les organisations représentatives de l’éducation.
 
L’annonce très récente d’une grande campagne de lutte contre le harcèlement à l’école, même en imaginant qu’y soit présente la thématique des lgbtphobies, ne répond pas de façon convaincante à la lutte contre les lgbtphobies, dont le harcèlement n’est qu’une des possibles manifestations.
 
A quelques mois des échéances électorales, le ministre acceptera-il enfin de répondre favorablement aux sollicitations des acteurs sociétaux et de mettre en œuvre ses engagements ?
  
  • Contact : Natacha TAURISSON – coordinatrice 06 70 60 51 . .
 
 
 
L’Association des Parents et futurs parents Gays et Lesbiens (APGL) et les Enfants d’Arc en Ciel, l’asso ! (EAC) ont pris connaissance du communiqué du député Jean-Marc Nesme et du sénateur Dominique de Legge relatif à la réactivation de l’entente parlementaire contre l’homoparentalité.
 
L’APGL et EAC notent que cette initiative – ouvertement discriminante à l’égard des familles monoparentales et homoparentales – n’a recueilli que 82 signatures tandis qu’elle en avait recueilli 174 en 2006. L’APGL et EAC se réjouissent du fait que les signataires ne représentent plus qu’une petite minorité parmi les parlementaires de la majorité siégeant aux deux assemblées, et que les idées qu’elles défendent depuis des années progressent dans notre société !
 
Selon les 82 parlementaires de droite – dont Mr de Legge, par ailleurs secrétaire national de l’UMP en charge de la Famille – : «sous prétexte de lutter contre une soi-disant discrimination entre adultes, on en crée une autre bien réelle, entre les enfants, entre ceux qui auraient le droit de grandir auprès d’un père et d’une mère et ceux qui ne le pourraient pas». La formule : « soi-disant discrimination » cache bien peu les racines homophobes des « convictions » ainsi énoncées par les signataires. Leur aversion pour les femmes et les hommes homosexuels qui choisissent de devenir parents est à ce point irraisonnée qu’ils nieraient presque leur existence – et la liberté qui est la leur de faire famille.
 
Mais n’en déplaise à ces 82 parlementaires, 300 000 enfants vivent aujourd’hui dans des familles homoparentales. 300 000 enfants que ces députés et sénateurs marginalisent et stigmatisent, du seul fait de l’orientation sexuelle de leurs parents.
 
Ce sont des centaines de milliers de foyers que ces prétendus représentants du peuple français veulent maintenir dans un flou juridique inextricable et dans une position d’inégalité incompatible avec notre devise républicaine.
 
C’est pour mettre fin à de tels mensonges, véritables provocations, et pour éclairer nos concitoyens, que l’APGL organise le 11 Février 2012 un débat juridique et politique durant lequel des familles homoparentales et des acteurs de l’appareil judiciaire témoigneront des difficultés qu’ils rencontrent, dans l’état actuel du droit français. Ils pourront ainsi attester du fait que c’est, au contraire, l’absence de reconnaissance des familles homoparentales qui créé les conditions d’une discrimination incontestable et inadmissible à leur égard et à l’égard des enfants qui vivent en leur sein.
 
Cinq candidats à l’élection présidentielle seront interpellés pour répondre aux questions suivantes : Comment expliquer le retard de la France, pays des Droits de l’Homme, concernant les droits des familles homoparentales, notamment par rapport à d’autres pays européens ? Quelles sont les raisons qui ont empêché le législateur d’aller plus loin sur les questions de filiation, d’adoption, de mariage, de Procréation Médicalement Assistée, de Gestation pour Autrui, de pluri-parentalité… ? Quelles évolutions législatives sont-elles proposées par les candidats ?
 
Les citoyens français ont le droit de savoir qui – parmi les candidats à la présidence de la République – s’engage dans la voie de l’égalité et de la fin des discriminations liées à l’orientation sexuelle.
 
  •  Pour l’APGL : Mathieu NOCENT – 06 16 66 56 ..
  • Pour les EAC : Nathalie MESTRE – 06 74 93 24 ..