LETTRE à Madame la députée, Monsieur le député,

 
 
La Fédération LGBT réunit une trentaine d’associations en France dont le but est de lutter contre toutes les formes de discriminations que vivent les personnes lesbiennes, gays, bi et trans (LGBT). 
 
La modernisation de la législation sur l’autorité parentale et le droit des tiers est une promesse du candidat Nicolas Sarkozy durant les élections présidentielles de 2007. Il déclarait : « Je veux reconnaître la réalité des liens affectifs qui peuvent se créer entre un enfant et le conjoint de son parent biologique, par la création d’un statut du beau-parent. (…) Ce statut sera applicable aux couples de même sexe, mais aussi aux familles recomposées ». 
 
Le 27 février 2009, Nadine Morano, secrétaire d’État à la Famille, a précisé dans une réunion publique des Jeunes populaires (UMP) les contours d’un avant-projet de loi relatif à l’autorité parentale et aux droits des tiers. En mars 2009, le projet de loi a été reporté en raison de réactions hostiles dans les rangs de l’UMP, souvent l’œuvre des mêmes personnes qu’à l’époque des débats du PaCS. Jean-François Copé a nommé une mission parlementaire confiée à Jean Leonetti, député UMP. Avant même d’avoir réaliser une seule audition, ce dernier déclarait pourtant au Figaro : « Non à des droits spécifiques pour les homosexuels ».
 
 
Le 7 octobre dernier, Jean Leonetti, a donc remis son rapport au Premier ministre. Ce rapport s’emploie à supprimer toute référence explicite à l’homoparentalité, à complexifier la convention de partage de l’autorité parentale homologuée par un juge en obligeant à une médiation familiale, et à renoncer à inscrire dans la loi le droit de l’enfant à entretenir des liens avec le tiers ou son autre parent social.
 
En privilégiant le cas par cas et en n’envisageant finalement que les familles recomposées, l’UMP et le gouvernement, refusent de reconnaître les familles homoparentales et les renvoient au libre arbitre des juges. L’intérêt de l’enfant défendu par ce rapport n’est que l’expression de la suprématie du biologique au détriment de la réalité de l’existence de parents sociaux qui assurent eux aussi des devoirs égaux aux parents biologiques.
 
La Fédération LGBT considère que l’avant projet de loi de Nadine Morano, que ce rapport vide de son sens et complexifie à l’envi, était un pas très timide qui n’ouvrait pas de droits nouveaux mais qui simplifiait un peu plus la délégation d’autorité parentale prévue dans la loi du 4 mars 2002. Devant une réaction si caricaturale et défensive, nous n’en sommes que plus déterminés.
  
Les homosexuel(le)es et les trans ne sont pas stériles. Nos enfants vivent parmi vous…
 
 En France, 30.000 enfants selon l’INED, 200.000 enfants selon l’APGL, vivent dans des familles homoparentales. Ce que veulent les parents des familles homoparentales, ce sont des droits pour leurs enfants. Nos familles, nos enfants, n’ont pas les mêmes droits que les autres. Ne rien faire, c’est maintenir une discrimination criante.
 
Aujourd’hui, nous vous demandons de bien vouloir défendre des avancées essentielles pour la reconnaissance de droits pour les enfants issues des familles homoparentales.
 
Nous vous demandons d’interpeller le gouvernement, de présenter et de voter les amendements nécessaires à l’occasion d’une prochaine discussion parlementaire afin que nous enfants obtiennent:
  
– le droit d’avoir deux parents de même sexe au regard de la loi ;
 
–  le droit d’hériter de celles et ceux qui ont assuré leur éducation sans pour autant être leurs parents biologiques ;
 
–  le droit, en cas de séparation ou de décès de leur parent biologique, de pouvoir leur permettre de conserver des liens avec celles et ceux qui ont assuré leur éducation ; le droit de bénéficier d’une adoption simple par le parent social.
 
 La famille traditionnelle n’est pas en danger. Il est plus que temps de quitter ce fantasme pour reconnaître que le contenu de la relation entre parents et enfants prime sur le type de famille.
 
Notre combat pour l’obtention de l’égalité des droits en faveur des lesbiennes, des gays, des bi et des trans est primordial tant nous sommes encore des sous-citoyens en comparaison de vos droits personnels.
Cette égalité ne sera effective qu’après l’obtention de l’accès à l’adoption et à la procréation médicalement assistée pour les célibataires et les couples de toute orientation sexuelle et de toute identité de genre, et par conséquence directe à l’ouverture du mariage aux couples de même sexe.
 
Tout comme ce fut le cas en 1999 avec le PACS, notre engagement de citoyens, parfois de parents, est comme toujours un combat universaliste pour la conquête de droits profitant aux enfants de toutes les familles.
 
Afin de pouvoir nous entretenir avec vous plus en détail sur ce dossier, et celui de l’égalité des droits, nous souhaitons pouvoir vous rencontrer.
 
Dans l’attente de votre réponse, veuillez agréer, Madame la députée, Monsieur le député, l’expression de nos sentiments les meilleurs.
 
  
Pour la Fédération LGBT,  
Le Président,  
Stéphane Corbin
 
 
 
 
 
 
 Militaire transgenre, Delphine Ravisé-Giard, a été déboutée de sa demande de changement d’état civil, le 10 août dernier, par le Tribunal de grande instance de Nancy.

  
Les attendus du jugement justifient ce refus par le fait que la requérante, invoquant le respect de sa vie privée, n’a pas donné la preuve d’une modification irréversible, c’est-à-dire qu’elle n’a pas prouvé qu’elle ne possédait plus ses organes génitaux reproducteurs. Delphine a évidemment demandé à son avocat nancéien, Laurent Cyfferman, de faire appel du jugement de 1ère instance.
  
Le 28 février 2008, l’adjudante Delphine Ravisé-Giard a réintégré son unité de l’Armée de l’Air. Face à l’évidence de la situation, et à sa demande, l’administration locale puis l’administration centrale ont modifié l’ensemble de ses documents militaires –fiches de paie, numéro de sécurité sociale, carte d’identité militaire, uniforme– lui permettant d’assurer pleinement ses fonctions.
Or, son bulletin de paie d’octobre lui notifie le complet revirement du ministère de la Défense, qui lui impose son identité masculine antérieure. Tous ses papiers sont délibérément remis au masculin. 
 
Cette décision politique est évidemment impossible à vivre au quotidien pour Delphine, et même pour l’institution militaire… On voudrait la placardiser, et la détruire socialement, qu’on ne s’y prendrait pas autrement.
 
Totalement contraire au comportement antérieur de l’Armée de l’Air –qui a encore reconnu, fin août, par la voie de son chargé de communication, que Delphine était une militaire appréciée, parfaitement intégrée sur sa base– la volte-face du ministère de la Défense est incompréhensible. 
 
La Fédération LGBT, dont Trans Aide est l’une des associations adhérentes, demande à Hervé Morin, ministre de la Défense, pour l’honneur de Delphine, militaire transgenre irréprochable, de garantir que sa vie privée et son identité seront respectées par l’institution militaire, comme auparavant, et qu’il maintiendra l’intégralité de ses documents militaires sous son identité féminine.
  
 
Stéphane Corbin,
président de la Fédération LGBT,
 
Alors que des affaires de pédophilie secouent l’Église catholique, le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d’Etat du Vatican, vient d’exclure que l’explication puisse être le célibat des prêtres mais prétend y voir l’homosexualité comme seule cause. 

 
En visite au Chili, le cardinal Bertone, a déclaré lundi 12 avril : « De nombreux psychiatres et psychologues ont démontré qu’il n’existe pas de relation entre le célibat et la pédophilie, mais beaucoup d’autres, et on me l’a dit récemment, ont démontré qu’il existait un lien entre l’homosexualité et la pédophilie. C’est la vérité, c’est le problème. […] Cette pathologie touche toutes les catégories de gens, et les prêtres à un moindre degré si l’on regarde les pourcentages. »
 
Étrangement, sans doute parce que cela rend sa position intenable, le représentant du Vatican oublie que des prêtres abuseurs s’en sont aussi bien pris à de toutes jeunes filles.! Qui aurait, pour autant, l’idée de s’en prendre globalement aux hétérosexuels ?
 
A peine l’octave de Pâques achevée, ce nouvel amalgame entre pédophilie et homosexualité commis par le Vatican provoque notre indignation et notre colère, alors que l’Église catholique est en difficulté jusqu’à son sommet pour n’avoir pas dénoncé par le passé les abus sexuels commis par des prêtres sur des enfants.
 
En désignant l’homosexualité comme bouc-émissaire, le cardinal Bertone tente une diversion scandaleuse afin de dédouaner le Saint-Siège, rejetant les fautes du passé sur l’homosexualité prétendue de ses prêtres. Il ne peut ignorer qu’avec cet obscurantisme présenté comme vérité, il va déclencher encore plus de haine contre les homosexuel-les du monde entier.
 
Les homosexuel-les ne sont pas des pédophiles. L’homosexualité est une orientation sexuelle et certes pas une pathologie, dussions-nous marteler qu’en France, depuis 1982, l’homosexualité n’est plus un délit et que dans le monde, depuis 1995, elle ne figure plus dans la liste des maladies mentales de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
 
Les homosexuel-les athées, agnostiques et croyants de la Fédération LGBT dénoncent les pseudo-explications scientifiques alléguées par le secrétaire d’Etat du Vatican. Ils les vivent comme une nouvelle provocation à la haine et au rejet des personnes, malgré des discours contraires de l’Église catholique devenus totalement inaudibles désormais.
 
 
Alors que le 17 mai prochain, Journée mondiale de lutte contre l’homophobie, et la transphobie aura pour thème « Religions, homophobie, transphobie », la Fédération LGBT appelle athées, agnostiques et croyants, catholiques ou non, associations des droits de l’homme, syndicats et partis politiques, à faire connaître leur indignation suite à ces propos qui font écho à l’opposition de l’Eglise catholique à toutes les avancées des droits des homosexuel-les et des personnes transgenres.
 
La Fédération LGBT interpelle le père Vingt-Trois, président des évêques de France, et le père Luigi Ventura, nonce apostolique et représentant officiel du Saint-Siège à Paris. Nous leur demandons solennellement de transmettre au Vatican notre colère suite à ces propos afin d’obtenir le retrait de ces allégations mensongères par l’intéressé et des excuses au plus haut sommet de l’Église catholique pour avoir établi un amalgame indigne et avoir exposé délibérément les personnes homosexuelles à la haine.
 
La Fédération LGBT attend une réelle contrition, bien distincte de toute componction vaticane.
 
 
Stéphane Corbin,
président de la Fédération LGBT
 
 Le rapport sur les projets de loi organique et ordinaire relatifs au Défenseur des droits publié ce jour inquiète nos organisations et associations de lutte contre les discriminations notamment sur les discriminations liées au sexisme, au racisme, à l’orientation sexuelle, à l’identité de genre, au handicap ou à l’état de santé. 

 
La HALDE est venue plusieurs fois soutenir les revendications de nos associations. Elles ont su constater l’efficacité de son action et ont apprécié une véritable expertise pour assurer la lutte contre toutes les discriminations. Si toutes ces évolutions positives ont été saluées, les associations mesurent encore le chemin qu’il reste à parcourir pour que la lutte contre les discriminations passe du niveau d’action juridique nécessaire à un mieux-être réel des individus dans leur quotidien.
 
Pourtant, son expertise agace et ce d’autant plus qu’après avoir contredit des projets de loi, les menaces sur la Halde pèsent constamment sur l’autorité administrative, et ce depuis plusieurs mois.
 
Nos organisations et associations ont été attentives dans le projet de loi organique à la perte de collégialité sur le rendu des délibérations de la Halde. Nous notons d’une part, que, seul, le défenseur des droits pourra « s’écarter des avis émis par le collège » même si c’est "après lui en avoir exposé les motifs ». En d’autres termes, l’actuelle collégialité sera remise en question par l’autorité d’une seule personne. D’autre part, nous déplorons également la disparition de l’article 11 de la loi sur la Halde qui a pu peser sur des interpellations politiques à travers ses recommandations. Le doute subsiste sur la formulation puisque la Halde agit aujourd’hui dès qu’"elle estime [que] des recommandations [tendent] à remédier à tout fait ou à toute pratique qu’elle estime être discriminatoire". Or le rapporteur Gélard énonce que "Le Défenseur des droits peut recommander de procéder aux modifications législatives ou réglementaires qui lui apparaissent utiles", tel qu’est énoncé l’article 25.
 
Le rapport Gélard concède donc sans ménagement la remise en cause de l’impartialité d’une autorité indépendante.
 
Nous sommes en droit de nous poser certaines questions : Quel intérêt a le législateur de diluer plusieurs organisations dans une même entité ? Quelles améliorations réelles sont attendues avec cette réforme ? S’agit-il d’envisager l’invisibilité des discriminations au sein du Défenseur des droits ? Pourquoi le Défenseur des droits dispose-t-il d’un pouvoir supérieur par rapport à celui de la Halde ?
 
La lutte contre les discriminations nécessitant beaucoup de moyens financiers et humains, nos organisations et associations demandent au gouvernement de montrer sa détermination à faire progresser la lutte contre toutes les discriminations en les augmentant, et en assurant cette lutte par des vecteurs institutionnels.
 
De ce fait, elles exigent que la HALDE ne soit pas intégrée et diluée au sein du Défenseur des Droits.
 
 
Liste des associations signataires : FNATH, Unapei, SOS Racisme, Fédération Syndicale Unitaire, CFDT, CGT, Ligue des droits de l’Homme, Syndicat de la Magistrature, MRAP, Estim’, Collectif contre l’homophobie de Montpellier, Lesbian and Gay Pride de Lyon, LGP Lille, ADHEOS, Lesbian & Gay Pride Montpellier Languedoc-Roussillon, Coordination Inter-pride France, Centre LGBT Paris Idf, Fédération Centres LGBT, Collectif Education contre les LGBTphobies en milieu scolaire, Quazar, SOS Homophobie, CENTR’ÉGAUX, Commission LGBT des Verts, Homosexualités et socialisme (HES), Collectif Fier-e-s & Révolutionnaires (PCF), Tjenbé Rèd, Trans Aide, Paris foot gay, Les Enfants d’arc en Ciel, Inter-Trans, ACTHE, Tous&Go, Mobilisnoo
 
 La Fédération LGBT soutient Nessma et participe avec un collectif d’associations piloté par l’ARDHIS, leZ Strasbourgeoises et Couleurs Gaies pour qu’elle puisse bénéficier du droit d’asile en France.
 
 
 
 
Pour soutenir Nessma, la Fédération LGBT vous invite à signer ici la pétition en ligne.
 
 
Dénonciation publique et harcèlement
 
Nessma a fuit son pays d’origine, la Libye, pour cause de persécution avérée en raison de son orientation sexuelle. Elle poursuivait en Libye de brillantes études supérieures, qu’elle a dû interrompre pour échapper au harcèlement dont elle était victime depuis la dénonciation publique de son homosexualité sur le web. Depuis deux ans, les agressions n’ont pas cessé : vandalisme à son domicile, menaces, insultes, pressions sur sa famille …
 
Risque de 3 à 5 ans de prison, chantage, abus et viols par un haut fonctionnaire
 
 
En Libye, l’homosexualité est passible de 3 à 5 ans d’emprisonnement. Nessma a également été dénoncée auprès des services de sécurité. Elle a été arrêtée, emprisonnée, insultée, brutalisée, et inculpée pour homosexualité. Elle a en outre été soumise à un odieux chantage par un haut fonctionnaire, qui l’a tenue à sa merci avec la menace d’emprisonnement et l’a violée à de multiples reprises pendant deux ans. Par ailleurs, sa famille a voulu la contraindre à un mariage forcé et n’a pas renoncé à ce projet.
 
 
Demande d’asile : le parcours du combattant
 
Nessma a vainement tenté à plusieurs reprises d’obtenir un visa français. Elle a pourtant fourni à chaque fois tous les justificatifs nécessaires, y compris le certificat d’hébergement fourni par des ami-e-s français-e-s déterminé-e-s à l’aider, l’accueillir, l’héberger et à pourvoir à ses besoins matériels le temps nécessaire. Pour pouvoir fuir la Libye, elle a fini par demander un visa Italien qu’elle a obtenu rapidement. Il y a 6 mois, après une escale de quelques heures en Italie, Nessma a rejoint ses amis en France. Elle s’est rendue immédiatement à la Préfecture de Moselle pour y déposer une demande d’asile. En vertu de la réglementation Dublin II qui stipule que sa demande doit être instruite par le pays européen qui lui a délivré le visa, la Préfecture de Moselle a entamé une procédure de réadmission vers l’Italie. Toutefois, la législation Dublin II, autorise la France à statuer sur sa demande d’asile.
 
 
Nessma doit rester en France !
 
Nessma est sous le choc des violences graves qu’elle a subi ces deux dernières années. Elle est aussi lourdement affectée par le fait d’avoir du tout abandonner : ses études, ses ami-e-s, sa famille, ses racines … En France, elle est entourée et hébergée par ses ami-e-s, qui lui apportent stabilité affective et matérielle, et elle est soutenue par un large réseau associatif. Elle a entamé un suivi médical et prend des cours de français. Elle trouve ici les conditions propices à sa reconstruction. La renvoyer en Italie revient à lui imposer un deuxième exil, une précarité et un isolement qui menaceront son équilibre déjà très fragilisé. En outre, Nessma est terrorisée à l’idée d’aller en Italie, où vit un membre de sa famille qui peut la contraindre à se plier à la volonté familiale. Elle redoute également une expulsion vers la Libye. Plusieurs rapports émanent d’ONG (FIDH, Migreurop) et du Haut Commissariat aux Réfugiés sont alarmants quand à la situation catastrophique des demandeurs d’Asile en Italie depuis la signature d’un accord de réadmission avec la Libye.
 
 
La Fédération LGBT, le collectif d’associations et les signataires de la pétition, demandent :
– Que les autorités Françaises opposent la clause de souveraineté au règlement Dublin II,
– Qu’elles accordent une protection durable à Nessma grâce au droit d’asile et lui permettent ainsi de reconstruire sa vie en France.
 
 
Lire son interview sur Yagg
 
 
Stéphane Corbin,
porte-parole de la Fédération LGBT
06 22 09 09 ..
QUAZAR salue cette décision citoyenne

 
Le CHABADA vient d’annoncer sa décision d’annuler le concert du 13 octobre du groupe de rapp français SEXION D’ASSAUT, actuellement au cœur d’une polémique suite à des propos homophobes inacceptables.
  
QUAZAR salue cette décision citoyenne de l’équipe du CHABADA qui accueille chaque année la soirée de clôture de la Lesbian & Gay Pride.
 
 La direction de la scène de musiques actuelles d’Angers a pris cette décision « sur la base des valeurs qu’elle défend ».  Par cet acte fort et chargé de symbole, le CHABADA signifie clairement que le discours homophobe de SEXION D’ASSAUT n’est pas compatible avec les valeurs de respect et de lutte contre les discriminations prônées par ce lieu de culture.
QUAZAR appelle les autres responsables de salle de concert, où le groupe est programmé, à adopter la même réflexion citoyenne, conséquence de l’indignation que les propos tenus ont suscité.
 
En juin dernier, dans le magazine International Hip hop, Lefa, un des rappeurs parisiens avait déclaré : « …/… On est homophobes à 100 % et on l’assume. …/… Pour nous, le fait d’être homosexuel est une déviance qui n’est pas tolérable. » Pour mieux s’en convaincre, il suffit de découvrir les paroles de leur titre On t’a humilié : « Je crois qu’il est grand temps que les pédés périssent, coupe leur le pénis, laisse les morts, retrouvés sur le périphérique ».
 
QUAZAR, qui a reçu le soutien des élus Europe Ecologie-les Verts de la ville d’Angers et du NPA, s’est associée à la campagne nationale de co-signature associative lancée ce jour par la FEDERATION LGBT, dont elle est membre, qui vise à alerter des risques de trouble à l’ordre public, procureurs, préfets, maires et responsables de salles des villes où le groupe devrait se produire.
 
 
Stéphane Corbin,
président de Quazar
 
assoquazar(at)free.fr
 
La FÉDÉRATION LGBT appellent les responsables de salles, où SEXION D’ASSAUT est programmé, à prendre leurs responsabilités, à l’occasion de l’ouverture de la tournée du groupe à Pau.
 
Nous ne demandons pas l’annulation des concerts.
 
En revanche, nous rappelons aux procureurs, préfets et maires des villes concernées dans notre région (Angoulême le 17 octobre à la salle de la NEF, CENON le 21 octobre salle Le Rocher de Palmer ) l’attachement que nous portons au respect de la loi contre les propos homophobes. Nous rappelons aussi aux responsables des salles concernées les peines encourues en cas de débordements homophobes dans leur établissement à l’occasion d’un concert.
 
A cet égard, la FÉDÉRATION LGBT salue la décision citoyenne d’annulation prise, vendredi 1er octobre, par le CHABADA à Angers et le FIL à Saint-Etienne. Ces deux scènes de musiques actuelles ont de leur propre chef pris cette décision car les propos homophobes* de SEXION D’ASSAUT ne correspondent pas à leurs valeurs.
 
La FÉDÉRATION LGBT, qui luttent contre les discriminations et l’homophobie, jugent les excuses des membres du groupe purement de circonstance, relevant du marketing, tant elles banalisent l’homophobie : « Les propos qui nous sont reprochés, …/… participent d’une homophobie ambiante, souvent inconsciente d’elle-même, qui traverse tous les milieux sociaux et s’exprime quotidiennement à travers le pays dans les cours d’école, les entreprises, les enceintes sportives, sur la voie publique, et jusque dans les assemblées parlementaires. »
 
La Fédération LGBT appellent les associations des droits humains qui le souhaitent à nous rejoindre dans ce combat quotidien, d’autant que le dossier SEXION D’ASSAUT est loin d’être refermé.
 
CONTACT PRESSE :
 
Stéphane Corbin,
porte-parole de la Fédération LGBT
06 22 09 09 66
 
* En juin dernier, Lefa, un des rappeurs parisiens, s’est scandaleusement illustré par une interview dans le magazine International Hip-Hop en affirmant :

 
« …/… On est homophobes à 100 % et on l’assume. …/… Pour nous, le fait d’être homosexuel est une déviance qui n’est pas tolérable. »
 
Les paroles des chansons de SEXION D’ASSAUT sont également sans équivoque. Quelques exemples :
 
« T’as froid dans le dos quand un travelo te dit “vas-y viens”. Car tu sais que l’homme ne naît pas gay mais qu’il le devient »
(A 30 % dans L’écrasement de tête)
« Je crois qu’il est grand temps que les pédés périssent, coupe leur le pénis, laisse les morts, retrouvés sur le périphérique »
(On t’a humilié, L’école des points vitaux)
« Lointaine est l’époque où les homos se maquaient en scred.
Maintenant, se galochent en ville avec des sappes arc-en-ciel.
Mais vas-y bouge, vas-y bouge.
Toutes ces pratiques ne sont pas saines, Nos corps ne seront qu’un tas de cendres, la mort ne sera qu’une passerelle. »
(Cessez le feu, l’école des points vitaux)
 
 
  • LES DATES DE LA TOURNÉE DE SEXION D’ASSAUT
 
1.OCTOBRE 2010
02/10 PAU Le Zenith
 
05/10 PARIS OrangeKorp au Zenith
 
07/10 CAEN Le Cargo annulé sur décision de la salle
 
08/10 TOURS L’Escale annulé
 
09/10 LE MANS L’Oasis annulé sur décision de la salle pour des raisons administratives et de sécurité
 
10/10 GUIPAVAS L’Alizé annulé sur décision de la salle mairie
 
12/10 RENNES La Cité annulé sur décision de la mairie
 
13/10 ANGERS Le Chabada annulé sur décision de la salle
 
15/10 NANTES La Carrière annulé par Mairie et salle
 
16/10 ST ETIENNE Le Fil annulé sur décision de la salle
 
17/10 ANGOULEME La Nef annulé
 
20/10 STRASBOURG La Laiterie annulé
 
22/10 TOULOUSE Ramier Contre manifestation le même jour par un concert gratuit
 
23/10 CENON Le Rocher de Palmer Contre manifestation le même jour interassociatif LGBT
 
24/10 MONTPELLIER Le Rockstore annulé
 
26/10 MARSEILLE Les Docks annulé
 
27/10 CLERMONT FERRAND La Coopérative de Mai annulé
 
28/10 VOULTE SUR RHONE ( VALENCE ) Salle des spectacles annulé
 
29/10 LYON Le Transbordeur annulé
 
30/10 ST BRIEUC Festival Cité Rap
 
31/10 NANCY L’Autre Canal annulé
 
NOVEMBRE 2010
 
02/11 BRUXELLES L’AB
 
3/11 LILLE L’Aéronef annulé
 
5/11 PARIS Le Zenith
 
 
 
Communiqué interassociatif CCH, Fédération LGBT  
 
La Fédération LGBT et le Collectif Contre l’Homophobie (CCH) sont consternés par les explications fournies par Lefa, représentant du groupe de rap Sexion d’Assaut, en marge du concert du Zéntih de Paris le 5 octobre, et lors d’une conférence de presse le 6 octobre à Nantes, suite aux propos homophobes tenus dans le magazine International Hip Hop en juin dernier.
  
Lefa dit regretter les textes des chansons clairement homophobes dénoncées par nos associations. « Ce sont des textes écrits il y a plus de six ans, on était jeunes et on disait beaucoup de conneries. Ce sont des musiques qui pour la plupart n’ont pas été commercialisées, écrites en 2003-2004. On a grandi, on a mûri et on regrette » a-t-il ajouté.
 
Pourtant les paroles du titre Cessez le feu sur l’album l’Écrasement de tête sont récentes, puisqu’elles datent de mai 2009. L’excuse de la jeunesse ne peut nous être opposée.
 
Pour rappel :
« Lointaine est l’époque où les homos se maquaient en scred
Maintenant se galochent en ville avec des sappes arc-en-ciel
Mais vas-y bouge, vas-y bouge
Toutes ces pratiques ne sont pas saines
Nos corps ne seront qu’un tas de cendres, la mort ne sera qu’une passerelle. »
 
Dans les regrets exprimés, nos associations ne ressentent toujours pas de prise de conscience de la gravité des propos incriminés, tant la tentative de les éluder ou de les minorer est flagrante. Cette stratégie transpire dans l’explication de l’utilisation du mot "homophobe" donnée par Lefa, dans son interview de juin. Il aurait voulu dire que le groupe était hétérosexuel (sic), issu d’une culture macho. Des propos qui associent tendancieusement l’homophobie comme révélateur de l’hétérosexualité.
Des propos qui n’ont manifestement pas convaincu les responsables de la salle de l’Onyx-La Carrière qui viennent d’annuler le concert prévu à Saint-Herblain le 15 octobre prochain.
 
A ce jour, 17 dates sur les 24 de la tournée du groupe ont été annulées, preuve de l’émotion légitime suscitée et du sens civique des directeurs de salles et des élus locaux.
 
Dans leur grande majorité ces responsables insistent sur le fait que les propos tenus et les textes des chansons de SEXION d’ASSAUT sont en opposition avec les valeurs qu’ils défendent et que les tentatives de dialogue avec le groupe se sont révélées infructueuses.
 
Afin de favoriser la lutte contre l’homophobie avec une visée pédagogique clairement indispensable, la Fédération LGBT et le Collectif Contre l’Homophobie proposent à SEXION D’ASSAUT et à SONY la signature d’une charte nationale de lutte contre les discriminations dans les textes de chanson.
 
Cette réflexion de fond sur la lutte contre toutes les formes de discriminations se ferait entre associations représentatives et pour la première fois une importante maison de disques qui engagerait ses artistes, dont SEXION D’ASSAUT. Il n’y a aucune fatalité à ce que le rap soit synonyme d’homophobie. Pour preuve le rappeur Monis et ses titres engagés.
 
Cette charte proposée au groupe et à SONY aura pour point principal, en signe de bonne volonté des signataires, l’engagement et l’effectivité du retrait des titres homophobes, sexistes, encore potentiellement disponibles sur le marché et le net.
 
Hussein Bourgi,
président du CCH
collectifcontrelhomophobie(at)hotmail.com
 
Stéphane Corbin,
porte-parole de la Fédération LGBT 06 22 09 09 66
contact(at)federation-lgbt.org
 
 Communiqué de presse commun du Collectif Contre l’Homophobie, de la Fédération LGBT, 
 
En signant un accord avec le groupe Sexion d’Assaut, au cœur d’une polémique pour ses propos et chansons homophobes, le Comité IDAHO et le CRAN n’ont pas tenu compte des associations LGBT de terrain qui sont en première ligne sur ce dossier depuis une dizaine de jours.
La Fédération LGBT et le Collectif Contre l’Homophobie souhaitaient associer à la concertation les autres associations nationales et régionales mobilisées. 
 
L’accord Sexion d’Assaut-IDAHO et CRAN, signé hier, sert les intérêts de Sexion d’Assaut, qui veut coûte que coûte sauver sa tournée. Cet accord ne règle pas le problème de fond qui est l’engagement du retrait effectif du marché et du net de toutes les chansons homophobes par le groupe lui-même et par Sony Music, pour les titres que la major aurait produits et/ou distribués pour le groupe.
 
 
La Fédération LGBT et le Collectif Contre l’Homophobie ne transigeront pas sur ce point, c’est pourquoi les annonces faites hier sont bien secondaires en comparaison d’un engagement fort de Sexion d’Assaut sur son propre répertoire.
 
 
La vingtaine d’associations implantées sur le territoire national, et principalement en régions, pourront donc ne pas se sentir liées par cet accord conclu dans la précipitation.
 
Par ailleurs, le groupe Sexion d’Assaut a été retiré par MTV France de la compétition des MTV Europe Music Awards dont la cérémonie est prévue à Madrid, le 7 novembre prochain.
Il devait concourir dans la catégorie Meilleur artiste français mais Thierry Cammas, responsable de MTV Networks France, a expliqué : « Nous avons pris cette décision car nous ne pouvons pas récompenser un groupe dont les récents propos encouragent ouvertement l’intolérance. »
Cela prouve bien que les tergiversations, les excuses alambiquées et les effets d’annonce de Sexion d’Assaut n’ont dupé personne.
 
 
Ce dossier illustre les insuffisances des lois contre l’homophobie et la hiérarchisation des discriminations.
Lors du vote de la loi du 30 décembre 2004 qui a créé les infractions d’injures liées à l’orientation sexuelle et au sexe, nos associations avaient pointé le délai de prescription* particulièrement court (3 mois) comparativement à celui en vigueur pour les injures liées à l’origine ethnique, la couleur ou la religion (1 an).
 
Dans l’affaire Sexion d’Assaut, les poursuites judiciaires sur le plan pénal sont impossibles car les propos, dans International Hip Hop, et les chansons homophobes du groupe sont prescrits * puisqu’ils datent de plus de trois mois.
 
Les parlementaires de l’actuelle majorité avaient refusé d’aligner les délais de prescription en matière d’homophobie et de sexisme sur ceux concernant le racisme et l’antisémitisme.
L’affaire Sexion d’Assaut témoigne de l’urgence de mettre un terme à cette discrimination législative entre l’homophobie et le sexisme d’une part, et le racisme et l’antisémitisme d’autre part.
 
 
Hussein Bourgi,
président du CCH
collectifcontrelhomophobie(at)hotmail.com
 
Stéphane Corbin,
porte-parole de la Fédération LGBT
contact(at)federation-lgbt.org
  
 
* Durée au delà de laquelle une action en justice, civile ou pénale, n’est plus recevable.
 
 
 Le jeu de dupe de Sexion D’assaut : « Ceux qui disent qu’on a changé sont peut-être tous sourds » répliquent-ils.
La Fédération LGBT et le Collectif Contre l’Homophobie appellent à l’annulation des concerts de Toulouse et Bordeaux.
  
Le groupe de rap français Sexion d’Assaut est depuis septembre au cœur d’une polémique suite à des propos et des textes de chansons homophobes. Depuis, 16 de leurs concerts ont été annulés suite à la mobilisation d’associations Lesbiennes, Gaies, Bi et Trans (LGBT) ou de responsables de salles qui ont dénoncé leurs propos.
 
Sexion d’Assaut a commis un nouveau titre Le Relais* (street clip, partie 1 des Chroniques du 75) qui débute par un texte de condamnation anonyme de leurs dérapages, suivi de paroles et de gestes des plus explicites de la part des membres du groupe, comme celui de trancher la gorge :
 
 
« Tu vas être déçu si tu voulais qu’on se barre
T’as été très con de croire que tu pourrais nous barrer la route.
…/…
T’inquiètes les crocs j’les ai toujours,
Ceux qui disent qu’on a changé sont peut-être tous sourds.
Tu souffres le débit de scoops et tu souffres quand t’entends l’arrivée des secours.
…/…
[Refrain]
Sexion D’Assaut, ça te fait l’effet d’un coup de lame, [geste de trancher la gorge]
Pour techniques interdites on plaidera sûrement coupable. »
 
 
Sexion d’Assaut, qui a récemment multiplié les regrets dans les médias, apporte par ce clip datant du 12 octobre 2010 un cinglant démenti à ses propres excuses. Ce clip révèle une opération marketing, menée par Sexion d’Assaut et Sony Music France, qui dupe encore un certain nombre de personnes, de journalistes et de responsables associatifs.
 
A l’image d’Alain David, maire PS de Cenon, Patrick Duval, directeur de la salle du Rocher du Palmer (Cenon), et de Jean-Jacques Lasserre, responsable de la salle du Ramier (Toulouse), qui arguent des regrets du groupe pour refuser d’annuler les concerts prévus le 22 octobre à Toulouse, le 23 à Cenon.
 
La Fédération LGBT et le Collectif Contre l’Homophobie s’associent à la demande d’annulation des ces deux concerts par Arc en Ciel Toulouse et le collectif d’associations LGBT de Bordeaux qui ont tenté de dialoguer. Des associations qui refusent de servir de faire-valoir et d’alibi.
 
Désormais, Alain David, Patrick Duval et Jean-Jacques Lasserre, par ailleurs responsable d’une discothèque gay, ne pourront plus tirer prétexte des excuses du groupe, qui n’en sont pas, pour maintenir les concerts, sinon d’être complices de la duperie de Sexion d’Assaut. Si les propos incriminés avaient été à connotation raciste ou antisémite, nous n’aurions certainement pas eu à leur demander l’annulation des concerts, puisqu’ils l’auraient probablement fait d’eux-mêmes.
 
Sous couvert d’un accord signé avec le Comité IDAHO et le CRAN, qui ne saurait lier nos associations, Sexion d’Assaut démontre qu’il n’a cure de la lutte contre l’homophobie, contrairement à tout ce qui a été prétendu.
 
La lutte contre l’homophobie et le sexisme doit être menée avec des exigences fortes, sans accord précipité, c’est pourquoi la Fédération LGBT et le Collectif Contre l’Homophobie exigent l’interruption de cette tournée, la signature d’un accord vraiment contraignant pour le groupe. A défaut, nos associations poursuivront leur mobilisation, sans relâche.
 
Voir la vidéo ici
 
Stéphane Corbin,

 
porte-parole de la Fédération LGBT
contact(at)federation-lgbt.org