Une députée a été emprisonnée après avoir dit que le président zimbabwéen «Robert Mugabe (avait) eu des relations homosexuelles» avec un autre homme politique du pays. Elle vient d’être relâchée contre une caution.
 
Une députée zimbabwéenne accusée d’avoir prêté «des relations homosexuelles» au président Robert Mugabe est restée sept jours en prison avant d’être libérée sous caution mercredi, rapporte le quotidien officiel Herald. Ni la députée en question, Lynette Karenyi, ni son parti, le MDC, n’ont souhaité faire le moindre commentaire sur cette affaire.
 
«Pire que les porcs et les chiens»
L’homosexualité est un délit au Zimbabwe, et Robert Mugabe lui-même a récemment déclaré que les gays étaient «pires que les porcs et les chiens». Il a également accusé le Premier ministre britannique David Cameron d’être «inspiré par Satan» lorsqu’il propose de conditionner l’aide de la Grande-Bretagne au respect des droits des homosexuels (lire article).
 
Lynette Karenyi, 38 ans, est membre du MDC, le parti du Premier ministre Morgan Tsvangiraï, engagé dans une cohabitation difficile avec le président Mugabe depuis 2009. Selon le Herald, elle a été relâchée contre une caution de 200 dollars après avoir passé sept jours derrière les barreaux, accusée d’avoir «insulté le président et miné son autorité».
 
La députée réfute
La justice lui reproche d’avoir déclaré, lors d’un rassemblement du MDC le 9 décembre en province: «Robert Mugabe, président du Zanu-PF (son parti, ndlr) a eu des relations homosexuelles» avec un autre homme politique du pays. Selon le Herald, «elle réfute les accusations portées contre elle».
 
Le président Mugabe et M. Tsvangiraï co-dirigent le pays au sein d’un gouvernement d’union nationale, dont la formation a permis d’éviter une guerre civile en 2009. Mais leurs partis restent fermement antagonistes.