Candace Gingrich-Jones, la demi-sœur de Newt Gingrich, candidat favori à l’investiture républicaine aux Etats-Unis, se battra pour que Barak Obama soit réélu. Paradoxalement, la notoriété de son frère homophobe favorise ses combats pour les droits LGBT.
 
Que des hommes conservateurs et ouvertement homophobes atteignent les plus hautes responsabilités en politique peut parfois avoir des conséquences surprenantes. Dans le cas de Newt Gingrich, cela a suscité l’émergence d’une grande figure des droits des LGBT américain. La demi-sœur du candidat en tête de la course à l’investiture républicaine pour l’élection présidentielle américaine de 2012, Candace Gingrich-Jones, met aujourd’hui sa notoriété à profit pour promouvoir l’égalité des droits.
 
Un combat fratricide
C’est en 1995, quand son demi-frère, de 23 ans son ainé, est devenu Président de la Chambre des représentants des Etats-Unis que Candace Gingrich-Jones a décidé de s’engager. Elle travaille aujourd’hui à la Human Rights Campaign, et s’est faite connaître avec son autobiographie publiée en 1996, Accidental Activist: A Personal and Political Memoir («L’activiste accidentelle: une autobiographie personnelle et politique»). Cela lui a valu d’être élue femme de l’année par le magazine féministe Ms la même année. Les fans de la série Friends l’auront vu célébrer la cérémonie qui a liée l’ex-femme de Ross, Carole, à sa partenaire.
 
L’élection présidentielle américaine approchant, Candace Gingrich-Jones a assuré à la présentatrice lesbienne de MSNBC, Rachel Maddow, qu’elle «travaillerait très très dur pour que Barak Obama soit réélu, quel que soit le candidat républicain».
 
Newt Gringich, faux homophobe?
Ce n’est pas un geste très familial, mais le candidat républicain Newt Gingrich ne s’est jamais gêné pour dénoncer l’homosexualité et les droits LGBT. Il est contre le mariage des homos, légal dans plusieurs Etats américains. Il estime que ce n’est qu’une «aberration passagère», notamment parce que les homos «choisissent» d’être gays. Il souhaite aussi la remise en vigueur de la loi «Don’t ask, don’t tell», annulée en septembre dernier.
 
Toutes ces sorties ont valu au candidat et à sa femme de se voir vider une boite de confettis multicolores sur la tête lors d’un dîner officiel en mai dernier. «Ressens l’arc-en-ciel, Newt. Arrête la haine et les politiques anti-gays. Elles divisent notre pays et ne sauvent pas l’économie», lui disait en même temps Nick Espinosa, un activiste des droits des LGBT.
 
Candace Gingrich-Jones remet cependant en cause la sincérité de l’homophobie de son frère. «Je ne l’ai jamais vu nous (elle et son épouse, ndlr) traiter différemment de notre sœur et son mari». Newt Gingrich a cependant refusé d’assister au mariage des deux femmes, tout en leur envoyant un cadeau.
 
«Respect mutuel»
Candace Gingrich-Jones assure que son frère et elle ont toujours été dans un «respect mutuel». En 2008, elle lui avait cependant écrit une lettre ouverte l’accusant de vivre dans un monde qui n’existe plus. «C’est un mouvement qui vient du peuple qui te faire peur. Un mouvement vers le progrès». Elle conclut sa lettre en l’apostrophant: «Arrête d’être une personne qui déteste, grand frère!».
 
Newt Gingrich n’est pas le seul républicain américain qui doit mêler positions homophobes et situation familiale contradictoires. Dick Cheney, l’ancien vice-président de George W. Bush, a une fille ouvertement lesbienne.