La mise à l’écart du don du sang des hommes qui indiquent être homosexuels est une «discrimination», a jugé sur Europe 1 le Défenseur des droits, Dominique Baudis.
 
«Un homme homosexuel qui prend toutes les précautions nécessaires, qui a une vie stable, voire qui est abstinent sur le plan sexuel, au nom de quoi serait-il exclu du don du sang? Là, on rentre dans la discrimination», a déclaré Dominique Baudis.
 
Le Défenseur des droits était l’invité d’Europe 1 ce matin. Interrogé sur le sujet par Nicolas Poincaré, il a d’abord rappelé que «Quand une personne indique qu’elle est homosexuelle et que c’est un homme, systématiquement il est écarté du don du sang».
 
Les pratiques, pas les personnes
«Comme beaucoup de pays européens l’ont déjà fait et comme la Cour européenne des droits de l’homme le recommande, on a demandé qu’il n’y ait pas une mise à l’écart systématique des homosexuels du don du sang», a-t-il ensuite ajouté, prônant un questionnaire tourné vers les pratiques plutôt que l’identité (homosexuelle) des personnes.
 
La majorité des pays de l’UE interdit aux homosexuels masculins de donner leur sang. Les autorités sanitaires britanniques autorisent depuis le 7 novembre les homosexuels à donner leur sang, à condition d’avoir observé un an d’abstinence sexuelle.