Le dernier dimanche d’avril, la France rend hommage aux personnes victimes de la déportation pendant la Seconde Guerre mondiale lors de cérémonies organisées dans la plupart des villes.
Longtemps niées par l’État lui-même, la mémoire des persécutions et de la déportation pour motif d’homosexualité est portée par les associations LGBT tout au long de l’année et en particulier ce jour-là.
L’intégration de ces associations dans les cérémonies officielles a longtemps été source de frictions. Désormais la question devrait être tranchée. En effet, début avril 2016, une circulaire de Jean-Marc Todeschini, Secrétaire d’État chargé des Anciens combattants et de la mémoire, a inscrit que les préfectures doivent inviter les associations LGBT mémorielles. La Fédération LGBT reste cependant vigilante à ce que cette circulaire soit effectivement appliquée partout.
Ce dimanche, les associations membres de la Fédération LGBT porteront donc le souvenir de la déportation auprès des autres associations mémorielles.
L’actualité en Tchétchénie vient nous rappeler que porter ce souvenir des barbaries est plus que jamais nécessaire pour éviter la répétition de l’histoire : il est rapporté la persécution d’hommes homosexuels et leur placement dans des prisons secrètes. Ces violences s’inscrivent dans une volonté supposée de l’État tchétchène d’épurer le pays des homosexuels.
Le climat actuel en France inquiète également : replis identitaires, recrudescence des violences racistes, dénigrement des minorités dans l’espace médiatique sans condamnation…
Cette année, cette journée du souvenir de la déportation est donc une opportunité pour nous tou·te·s de nous rappeler que si le chemin vers la haine et la barbarie est séduisant dans des périodes troublées, nous ne devons pas laisser la peur diviser la République et ses minorités.« Le ventre est encore fécond, d’où a surgi la bête immonde. » Bertold Brecht