Actualités fédérales · Communiqués de la Fédération LGBTI+

Un jugement du Conseil de Prud’hommes de Paris vient d’être rendu public. Il sidère et indigne, bien au-delà des personnes concernées et de leurs associations.

Rappelons les faits. Un salarié d’un salon de coiffure est congédié pendant sa période d’essai. Estimant que son licenciement est motivé par l’homophobie de son employeuse, la victime saisit le Défenseur des Droits, qui lui apporte son soutien. En effet, la veille de la rupture de son contrat, il avait reçu par erreur un SMS sans équivoque de son employeuse : « Je ne le sens pas, je ne le garde pas, c’est un sale PD, ils ne font que des tours de pute ».

Si le salon de coiffure a bien été condamné par les Prud’hommes pour licenciement abusif à 5000€ de dommages et intérêts, le caractère discriminatoire n’a pas été retenu. Le jugement indique en effet que, pour le Conseil des Prud’hommes de Paris, le terme « PD » ne constitue pas une injure dans le cadre d’un salon de coiffure car « il est reconnu que les salons de coiffure emploient régulièrement des personnes homosexuelles, notamment dans les salons de coiffure féminins, sans que cela ne pose de problèmes » !

La Fédération LGBT rappelle que le caractère homophobe de l’utilisation du mot « pédé » par un·e employeur·se n’est évidemment pas dépendant du domaine d’activité ! Le Code Pénal dans son article 132-77 précise que le caractère homophobe est une circonstance aggravante, et le délai de prescription a été aligné sur les propos racistes par la Loi n°2004-575 modifiant l’article 23 de la Loi du 29 juillet 1881. Il n’ y a donc aucune équivoque possible et les juges prud’homaux ont parfaitement méconnus la Loi.

Nous constatons également l’absence de gêne du Conseil prud’homal à faire étalage des stéréotypes homophobes qui l’habitent. Sur quelle étude s’appuient-ils pour qualifier l’orientation sexuelle des employé·e·s de salons de coiffure, et plus précisément les salons féminins ?

La Fédération LGBT constate donc une nouvelle fois le manque criant de formation sur les discriminations dans certaines juridictions françaises. Nous déplorons qu’en 2016 un tel argumentaire puisse encore être déroulé sans honte.

Nous adressons tout notre soutien à la victime, discriminée une première fois par son employeur et recevant par la suite le mépris d’une juridiction ayant pour mission de la défendre. Nous saluons l’annonce de la victime, par le biais de son avocate, qu’elle va faire appel de cette décision.

La Fédération LGBT tient à rappeler que la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, concerne les droits de toutes les femmes, y compris les femmes lesbiennes ou bisexuelles et les femmes transgenres. Comme les femmes cisgenres hétérosexuelles, elles sont exposées au sexisme, mais à celui-ci s’ajoutent des discriminations et des violences qui leur sont propres.

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Le TDoR (Transgender Day of Remembrance), Journée du souvenir transgenre, est un événement international qui rend hommage aux trop nombreuses victimes de transphobie. Chaque année, des centaines de personnes transgenres sont assassinées ou poussées au suicide dans une totale indifférence des pouvoirs publics.

Ce sont 271 assassinats à raison de l’identité de genre des victimes qui ont été enregistrés dans le monde entre le 1er octobre 2014 et le 30 septembre 2015. À ce nombre effrayant s’ajoutent les innombrables victimes non comptabilisées. En effet, la transphobie ne constitue pas, dans la quasi totalité des pays, une circonstance aggravante ou un motif spécifique de discrimination. La France n’y pas exception.

La transphobie ne se limite pas aux meurtres, aux agressions physiques et sexuelles. La discrimination des personnes transgenres passe aussi par leur exclusion du système scolaire, de l’emploi, du logement, de la santé ou de l’exercice de sa citoyenneté.

Cette exclusion est organisée par l’État et ses services qui refusent de délivrer des papiers d’identité protégeant la vie privée des personnes transgenres. La France, qui donne des leçons de « droits de l’Homme » à la planète entière, continue à s’opposer au changement d’état civil libre, gratuit et sur simple déclaration.

Plusieurs associations membres de la Fédération LGBT se mobilisent pour le TDoR 2015, notamment :

Contact :

Stéphanie Nicot, présidente
Antonin Le Mée, vice-président

Ce mercredi 23 septembre est la journée annuelle internationale pour la visibilité de la bisexualité et des personnes bisexuelles.

Si la lettre « B » est installée dans le sigle désormais bien connu « LGBT » (Lesbiennes, Gays, Bis, Trans), il n’en est pas autant de la bisexualité dans les consciences. Cette orientation sexuelle est encore trop souvent niée, moquée ou associée à des stéréotypes très négatifs.

Les personnes bisexuelles s’en retrouvent exposées à des discriminations méconnues dans de nombreux aspects de leur vie. La Fédération LGBT regrette par exemple le peu de prise en compte de la bisexualité dans le domaine de la santé. Cela a des répercussions sur les programmes de prévention et sur la prise en charge des personnes par les professionnel·le·s de santé. Comment ne pas non plus relever que la biphobie vient parfois s’exprimer jusque dans le couple d’une personne bisexuelle ? Les violences conjugales motivées par la biphobie sont en effet mal connues mais pourtant répandues.

Il est grand temps de prendre en compte et de mieux respecter les personnes bisexuelles et leurs spécificités. La Fédération LGBT encourage la lecture du Manifeste bi, écrit par l’association Bi’cause : http://bicause.webou.net/IMG/pdf/manifeste-francais-des-bisexuels.pdf.

La bisexualité et les personnes bisexuelles existent.

La biphobie est réelle et ses conséquences aussi.

La Journée mondiale de lutte contre les LGBTphobies a lieu chaque année le 17 mai. Il s’agit d’une journée de sensibilisation,  afin d’attirer l’attention du public, les élu·e·s, les médias ainsi que les leaders d’opinion sur les situations alarmantes rencontrées par les lesbiennes, gays, bies, trans et tous ceux qui ne se conforment pas à la majorité des normes sexuelles ou de genre.

Le 17 mai est maintenant célébré dans plus de 130 pays, dont 37 où les actes homosexuels sont illégaux, avec plus de 1600 événements. Ces mobilisations unissent des millions de personnes en faveur de la reconnaissance des droits humains pour tous, indépendamment de l’orientation sexuelle ou l’identité de genre. 

En 2015, les LGBTphobies sont hélas installées. Elles se sont ancrées dans le quotidien, que cela soit dans la sphère familiale ou dans la sphère du travail, du sport ou encore dans la sphère amicale.

Avec l’effervescence des réseaux sociaux, les attaques se multiplient sur internet. L’anonymat du net libère la parole homophobe, lesbophobe, biphobe et transphobe. Il permet de répandre des propos injurieux ou menaçant et de véhiculer des rumeurs en toute impunité. La violence sur internet prend différentes formes : insultes, harcèlement, diffamation, menaces, appels au meurtre… Les propos sont violents et peuvent avoir de graves conséquences : mal-être, dépression, suicide… 

On retrouve ces appels à la haine aussi bien sur les réseaux sociaux, que sur les blogs, forums, ainsi que les fils de discussion/commentaires des sites des journaux, magazines et chaînes de télévision.

La Fédération LGBT entend rappeler au gouvernement que les LGBTphobies doivent aussi se combattre sur internet ! Il est important que les pouvoirs publics se saisissent sérieusement de cette question et mettent en place des mesures concrètes, réalisables, avec une réactivité plus importante des forces de l’ordre lors des signalements.

La campagne “éradiquons le virus des LGBT-phobies” est reprise de nos amis québecois de la Fondation Émergence, que nous remercions. La Fédération LGBT s’attaque à la nouvelle forme des LGBT-phobies qui ne connaît plus de frontières, ni de limites.

Une agression, des injures, une menace, il est important de le signaler ! Le silence tue et les LGBTphobies progressent. Faisons éradiquer ce virus !

Les résultats d’Ipergay sont clairs. La prise de médicaments anti–‐VIH encadrant des rapports sexuels peut être très efficace et ainsi permettre à des hommes séronégatifs qui s’exposent au virus du sida par voie sexuelle de ne pas être infectés. Les membres du Comité Associatifi de l’essai Ipergay se félicitent de ces résultats qui lèvent toute ambiguïté sur la valeur de la Prophylaxie Pré–‐Exposition (PrEP) dans la palette des outils de prévention chez les homosexuels masculins.

Nous félicitons les équipes scientifiques et techniques coordonnées par le Pr. Molina au sein de l’Agence Nationale de Recherche contre le VIH (ANRS) ; les équipes médicales et associatives motivées par ce projet novateur qui se sont impliquées en France et à Montréal. Mais le Comité Associatif souhaite surtout remercier les 400 participants à Ipergay sans qui ce succès n’aurait pas été possible.

La PrEP n’est pas une simple prise de médicament

Si la PrEP peut protéger des personnes séronégatives d’une infection au VIH, il ne faut pas croire que cette stratégie se résume à une simple prescription de médicaments. Les différents essais menés auprès des hommes gays démontrent que le niveau d’efficacitéii est directement corrélé à la capacité des personnes à s’inscrire dans un dispositif global de prévention biomédicale. La prise des médicaments n’est qu’une composante dans ce dispositif d’intervention à multiples facettes.

Valoriser l’accompagnement d’Ipergay et construire l’après essai.

Fidèles à sa mission centrale de défense des intérêts des participants à cette recherche, nous serons extrêmement vigilants : aucun d’entre eux ne devra subir une rupture imposée dans l’accès à sa PrEP à la fin de l’essaiiii. Pour cela, les associations du Comité Associatif travaillent à accélérer la structuration d’une offre de PrEP qui réponde aux attentes et aux besoins des personnes particulièrement exposées au VIH par voie sexuelle. Une offre de santé sexuelle globale doit être structurée pour réduire les risques de transmission tout en accompagnant les personnes quelles que soient leurs pratiques. En ce sens, le dispositif créé pour Ipergay doit être promu, avec un accompagnement pluridisciplinaire autour des participants qui allie des personnels médicaux et des intervenants pairs spécialisés en santé sexuelle. Pour le Comité Associatif, l’accompagnement par des pairs est l’une des composantes du succès de cette stratégie.

Enfin, l’expertise et les apports du Comité Associatif, initialement pensé comme une instance aux intérêts partagés entre les scientifiques et les usagers concernés par la recherche, doivent être valorisés. La recherche en prévention biomédicale dans le domaine de la santé sexuelle représente un champ amené à se développer pour innover dans la lutte contre le VIH et les autres infections sexuellement transmissibles. Des instances communautaires indépendantes et spécifiques des enjeux soulevés doivent émerger pour participer à ce mouvement. Ainsi, toutes les personnes ou structures se sentant concernées peuvent venir travailler à nos cotés en vue de transformer le modèle du Comité et l’adapter aux futurs enjeux de recherche en prévention.

Les associations signataires :

Fédération LGBT (France) ; Solidarité Sida (France) ; SIS Réseau (France) ; TRT–‐5iv (France) ; Act Up–‐Paris (Paris) ; Action Santé Alternative (Cannes) ; Boucle Rouge (Marseille) ; J’en suis, J’y reste – Centre LGBTQIF Lille–‐Nord–‐Pas–‐de–‐Calais (Lille) ; Les Flamands Roses (Lille).

Contacts Presse :
Dominique Ganaye (Fédération LGBT) : 06 70 70 93 17
Stephen Karon (Secrétaire du Comité Associatif d’Ipergay) : 06 11 95 56 43 /
karon.stephen@gmail.com


i Le Comité Associatif de l’essai Ipergay est un comité indépendant composé d’associations communautaires gays et de santé sexuelle qui accompagnent le travail de l’essai Ipergay depuis son démarrage.

ii. L’essai Iprex a montré une réduction de l’infection pour 42% des homosexuels ayant reçus la bithérapie chaque

ii L’essai Iprex a montré une réduction de l’infection pour 42% des homosexuels ayant reçus la bithérapie chaque

jour. L’essai Proud a montré 86% d’infection en plus parmi les homosexuels qui ne recevait pas de bithérapie. L’étude ANRS Ipergay apporte la première démonstration scientifique qu’un traitement préventif « à la demande », pris par des hommes
homosexuels au moment de rapports non protégés, diminue de 86% le risque d’être infecté par le VIH. iii
La fin de l’essai Ipergay est prévue dans les premiers mois de 2016. iv
TRT–‐5 est un groupe inter–‐associatif qui rassemble 9 associations de lutte contre le VIH. L’association Aides n’est
pas associée à la signature du communiqué par sa posture d’opérateur direct dans la conduite de la recherche.