Mariage, droits des familles homoparentales et des personnes trans, lutte contre les discriminations… En douze pages, le candidat à l’élection présidentielle a répondu aux questions de HES, association liée au PS.
François Hollande, l’heureux élu des primaires citoyennes d’octobre dernier, a rendu sa copie à Homosexualités et socialisme (HES). En 12 pages et 17 réponses, le candidat socialiste a couché sur papier son programme pour les LGBT.
Sans surprise, il y prend une nouvelle fois position en faveur du mariage des homos, tout en s’engageant à «renforcer le pacs, qu’il s’agisse des congés pour événements familiaux, de la protection sociale complémentaire, du droit au séjour ou de l’enregistrement à la mairie».
La reconnaissance du statut du beau-parent
Sur les questions de droits des familles homoparentales, François Hollande promet l’adoption conjointe aux couples de même sexe, la reconnaissance du statut du beau-parent ainsi qu’un «assouplissement des conditions de délégation de l’autorité parentale». S’il se dit encore et toujours opposé à la Gestation pour autrui (GPA) en France, il propose néanmoins de remédier aux problèmes que sa légalisation dans d’autres pays peut poser: «Lorsque des enfants nés suite à une GPA légale à l’étranger reviennent en France avec leurs parents, il me semble nécessaire, au nom de l’intérêt supérieur de l’enfant, de permettre la transcription sur les registres de l’état civil français de leur acte de naissance».
HES questionnait également le député de Corrèze sur les droits des personnes trans. Sur ce dossier, il apporte une réponse en deux temps: «Je propose qu’une nouvelle politique d’accompagnement (tant au niveau médical que psychologique ou chirurgical), uniforme nationalement, assurant des soins de qualité et une prise en charge par la sécurité sociale, soit discutée avec l’ensemble des associations», avant qu’«une loi permette le changement de sexe à l’état civil (et au niveau de la sécurité sociale) sans qu’il y ait eu, de manière obligatoire et préalable, une opération chirurgicale de réassignation sexuelle».
Les questions de genre dès l’école primaire
Sur les questions de santé et de lutte contre le VIH/sida, Hollande réitère là aussi ses précédentes déclarations: «Les étrangers (y compris en situation irrégulière) devront pouvoir bénéficier de soins et d’un titre de séjour (quand les traitements ne sont pas accessibles aisément dans leur pays d’origine).»
Enfin, le socialiste renouvelle son engagement de lutte contre les discriminations et s’attarde plus particulièrement sur l’action auprès des plus jeunes. Selon lui, dès l’école primaire, «l’éducation devra faire une place aux questions de genre et d’orientation sexuelle». Il se positionne également pour que l’identité de genre rejoigne l’orientation sexuelle et l’état de santé au rang des motifs de discrimination reconnus par la loi, et précise qu’il souhaite mettre fin «à l’exclusion des gays du don de sang dès 2012».
L’équipe de campagne du candidat socialiste s’est dotée de deux personnalités pour défendre les LGBT: Michel Teychenné, élu de Pamiers (Ariège) et ancien député européen, ainsi que Gilles Bon-Maury, le président d’HES. Au sein de l’équipe de campagne, ils prendront en charge le dossier du mariage et de l’adoption par les couples de même sexe, de l’égalité des droits des personnes LGBT et de la lutte contre les discriminations et contre l’homophobie.