Dans le cadre des Soirées Citoyens du Cinéma Katorza, Le Centre LGBT, La Mystérieuse Librairie et Le Cinéma Katorza présentent VENDREDI 04 MAI à 19H30 (préventes en caisse dès le 02/05) :
DEPORTES POUR HOMOSEXUALITE
 
Le 29/04 est la date anniversaire du Souvenir des Déportés. Tous les ans le Centre Lesbien, Gay, Bi et Trans dépose une gerbe en souvenir des Déportés pour homosexualité. Tous les ans, le dépôt de cette gerbe « pose problème » aux autorités en présence. Tous les ans, les membres représentatifs des déportés pour homosexualité doivent attendre la fin de la cérémonie pour avoir accès au site et déposer leur gerbe. Pourquoi ?
 
Pour en discuter, nous vous proposons une soirée à plusieurs entrées.
La projection du film Paragraphe 175 sera suivie d’un débat en présence du Président du Centre LGBT, de Michel Dufranne, auteur de la BD Triangle rose.
 
Paragraphe 175 /doc. américain de 1999 avec la voix de Ruppert Everett.
Pendant le régime Hitlérien, les homosexuels étaient persécutés en vertu du paragraphe 175 du code pénal allemand. Ce paragraphe, datant de 1871, condamnait à la prison "les actes contre nature" entre hommes.
Paragraphe 175 donne la parole à des survivants qui nous racontent leur expérience personnelle et les conséquences durables de ce chapitre caché de l’histoire du IIIème Reich.
 
Triangle rose / BD de Dufrane/Vicanovic/Lerolle (Ed. Quadrants)
Le témoignage fictif d’un jeune homosexuel allemand persécuté, puis interné dans un camp de concentration à la fin des années 30. Une oeuvre de Mémoire terrible traitant avec dignité d’un sujet tabou.
Michel Dufranne dédicacera la BD à la suite du débat. Le livre est en vente dans les vitrines du Katorza.
 
Pendant la seconde guerre mondiale, les nazis ont déporté des femmes et des hommes parce qu’elles ou ils étaient homosexuelle-s. Soumis au paragraphe 175 du droit allemand, il était décidé que dans les camps, les femmes devaient porter un triangle noir – celui des « asociaux » et les hommes un triangle rose.
 
En France, cette réalité, certes marginale, à très longtemps été réfutée, faute de preuves tangibles. C’est pourquoi, en 2001, Jacques FLOCH, alors secrétaire d’état à la défense chargé des anciens combattants, commande un rapport pour que la vérité historique soit faite. La même année, un rapport évoquant une première liste de 210 victimes de déportation pour homosexualité est rendu par le Colonel Claude Mercier pour le compte de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation. D’autres études, menées depuis, ont toutes abouti aux mêmes conclusions, à savoir qu’il est aujourd’hui clairement établi que même si elle était marginale, la déportation depuis la France, pour motif d’homosexualité constitue un fait historique établi.
 
Le Centre Lesbien, Gay, Bi et Trans de Nantes, représentant le Mémorial pour la Déportation Homosexuelle a vocation à porter le souvenir de la déportation pour motif d’homosexualité en Loire-Atlantique, et c’est à ce titre qu’il a toujours souhaité être associé pleinement à la préparation de cette cérémonie. Enfants, petits-enfants, et désormais arrière-petits-enfants de celles et ceux qui ont connu l’horreur et la barbarie, nous avons plus que jamais le devoir de faire vivre la vérité historique.
 
Le recul dont nous disposons, le temps aidant, peut nous permettre de mieux appréhender les mécanismes qui ont conduit à l’existence du système concentrationnaire nazi… Notre raison d’être, et notre volonté de nous unir résolument à ce moment de recueillement n’a qu’un objectif : celui qui consiste à lutter contre les forces qui agissent en faveur de l’oubli, des révisionnismes et des négationnismes de toutes sortes, comme nous avons récemment pu l’entendre dans la bouche d’un député UMP. Nous refusons que la société se trompe à ce sujet ! Nous refusons qu’elle jette un voile d’oubli sur des faits historiques qui doivent nous conduire, plus que jamais, à avoir des comportements responsables !
 
Vincent Danis,
Président du Centre LGBT de Nantes