Samedi 10 septembre a lieu la Journée mondiale de prévention du suicide. Le tabou qui entoure encore cette question freine les actions de prévention. Cette journée a donc pour objet de parler du suicide, de ses causes et des moyens de lutter contre lui dans la société.

La Fédération LGBT rappelle que les personnes LGBT restent dramatiquement plus touchées par le suicide que la population générale, notamment chez les jeunes.

Les discriminations et les violences LGBT-phobes dans la société créent un climat dans lequel il est difficile de s’épanouir et de garder une bonne santé psychique. La haine a souvent pour conséquences l’isolement et une baisse de l’estime de soi.

Chaque brimade, chaque moquerie a sa part de responsabilité dans la sursuicidalité des personnes LGBT. Les violences s’organisent en pyramide où, par sa grande fréquence, la violence bénigne légitime la violence un peu plus grave. Par exemple, si les moqueries homophobes ne rencontrent aucune indignation, comment ne pas envisager que l’insulte homophobe est acceptable ? Et si l’insulte est acceptable, alors pourquoi le harcèlement ne le serait-il pas ?

Ce n’est pas être une personne LGBT qui est source de souffrance, c’est être une personne LGBT dans une société empreinte de LGBT-phobies.

La Fédération LGBT pense aux « blagues » transphobes de deux chroniqueur·se·s de Canal Plus au Grand Journal. Que ces personnes soient favorables à l’égalité des droits et que la personne sujette de ces « blagues », Brigitte Boréale, déclare n’en tirer aucune peine ne changent en rien la gravité de ces propos. Par leur caractère public, ces « blagues » véhiculent l’idée qu’il est amusant de se moquer des personnes transgenres et que c’est moralement acceptable. Notons que personne n’a obligé ces deux chroniqueur·se·s à la médiocrité. Nous rirons quand leur humour ne se fera plus sur le dos d’une minorité.

Combien de moqueries sont ainsi laissées sans réponse ? Combien de déclarations homophobes ou transphobes de personnalités politiques et de représentant·e·s religieux·ses ne sont pas suivies de sanctions ?

La lutte contre les LGBT-phobies et le suicide concerne tout le monde.

Ce n’est donc qu’ensemble que nous pouvons ne laisser passer aucune violence, ponctuelle ou non. Condamnons-la, dénonçons-la ! Cela sauvera des vies.

Rappelons enfin aussi que les violences LGBT-phobes ne touchent pas que les personnes LGBT. Nombre d’adolescent·e·s subissent moqueries, insultes, bullying LGBT-phobes dans leur établissement scolaire alors qu’ils ou elles sont hétérosexuel·le·s et cisgenres.

Lutter contre le suicide passe par la lutte contres les discriminations et les violences. Face aux LGBT-phobies, tolérance zéro !