Un règlement basé sur une loi vétuste empêche les couples gays, lesbiens et hétéros non mariés d’être enterrés côte à côte dans les cimetières de Lombardie. La presse et les politiques locaux s’emparent de la polémique

 
 L’affaire est née dans la petite ville de Castellanza, une localité de 14 000 âmes, dans les environs de Milan. Massimo d’Agostino, un habitant, interpelle le journal local pour dénoncer un règlement qui lui interdit d’être enterré à côté de son compagnon dans le cimetière de la commune, où de nouvelles concessions viennent d’être mises en vente.

 
 
Une fois l’information vérifiée et relayée, les pouvoirs publics sont interpellés. Et l’affaire se corse. Le règlement en question est en fait rattaché à une ancienne loi régionale, donc valable pour tous les cimetières de la Lombardie.
 
Les couples «de fait» exclus
Il stipule que pour les concessions, seuls les membres de la famille au sens le plus strict et biologique du terme peuvent être réunis. Cela exclut donc les couples «de fait», qu’ils soient hétéros en concubinage, gays ou lesbiens. Le règlement ne concerne néanmoins pas les caveaux familiaux, où les proches, sans distinction, peuvent être enterrés sur la décision du propriétaire.
 
Fabrizio Giachi, conseiller municipal de Castellanza en charge des cimetières, reconnaît que ce règlement est dépassé, mais il refuse pour l’instant de le modifier, préférant qu’une nouvelle loi soit édictée pour toute la région. L’affaire pourrait donc être renvoyée devant le parlement régional.
 
«Conserver la mémoire d’une personne chère est un désir légitime pour chacun», a réagi le jeune député du Parti démocrate Giuseppe Civati, conseiller régional de Lombardie. «Le Parti démocrate va étudier la question pour éviter qu’à l’avenir des situations comme celle-ci se présentent à nouveau», a-t-il promis. Avant un dernier voeux pieux: «D’ici là, j’en appelle à l’humanité des administrateurs locaux.»