11 organisations gays ou LGBT ne pourront pas participer le mois prochain à une réunion des Nations Unies portant sur les questions du VIH et du sida. C’est l’Organisation de la Coopération Islamique, qui regroupe 51 pays musulmans, qui a demandé leur exclusion. L’OCI n’a pas mentionné de raison particulière pour justifier cette demande.

L’ONU s’est déjà tristement illustrée à plusieurs reprises pour ses prises de position LGBT-phobes(à chaque fois à l’initiative de pays eux-mêmes LGBT-phobes). L’an dernier, la Russie avait demandé de revenir sur les avantages accordés aux personnels onusiens mariés avec des personnes de même sexe. La Chine, le Pakistan et l’Arabie Saoudite avaient soutenu cette démarche, mais elle avait heureusement été rejetée.

Où la question devient plus stupéfiante, c’est lorsque la présidence du panel sur les Droits de l’Homme de cette pourtant honorable institution est accordée à l’Arabie Saoudite. Ce pays, selonune étude, est classé le 7e pays le plus autoritaire sur 167. L’Arabie Saoudite est le seul pays au monde à encore s’opposer à la Déclaration universelle des Droits de l’Homme de 1948.

Quand on pense que les personnes transgenres sont 49 fois plus susceptibles de vivre avec le VIH et qu’en terme de prévalence les HSH et gays sont les plus touchés, comment ne pas s’élever avec force et vigueur contre cette ineptie qui peut s’avérer extrêmement dommageable pour le contrôle mondial de l’épidémie à VIH ?

À l’instar des États-Unis, du Canada et de l’Union Européenne, et même si la France est au sein de cette dernière, la Fédération LGBT tient à exprimer son immense et profonde indignation devant cet acte particulièrement irresponsable. Elle exige par ailleurs, en sus de la demande européenne, une condamnation forte et sans appel du Président de la République française lui-même envers l’Organisation des Nations Unies.

Ne pas faire droit à cette demande quelques jours après l’annonce par la Ministre de la Santé d’une mesure destinée à participer activement à la réduction des cas d’hépatites B et C en France, et laisser la potentialité de voir celle du VIH repartir mondialement à la hausse serait tout simplement criminel !

Monsieur François Hollande, si vous n’entendez pas la rumeur de vos concitoyens dans les rues, essayez au moins d’être digne du pays berceau des Droits de l’Homme dont vous êtes les Président de la République et condamnez immédiatement et sans appel cet acte odieux !

Contact presse :

Dominique Ganaye, vice-président en charge de la santé et de la prévention