Huit hommes viennent de voir leur procès s’ouvrir au Caire ; certains d’entre eux sont détenus depuis septembre. Les détentions sont souvent assorties de tortures, et les “preuves” sur lesquelles les autorités s’appuient pour obtenir des condamnations sont mises en œuvre à travers de pratiques d’un autre âge consistant à déterminer si l’anus présente, d’après de sordides « experts médicaux », des traces apparentes de pénétration !
Au Caire, la chasse aux gays s’amplifie …
L’Égypte s’illustre à nouveau dans son attitude particulièrement homophobe, notamment vis-à-vis des homosexuels masculins. Alors que, paradoxalement, le droit égyptien ne condamne en rien l’homosexualité, on peut néanmoins être lourdement condamné pour son orientation sexuelle ! Les motifs retenus sont en général qualifiés de « débauche sexuelle » [sic].
En avril 2014, trois égyptiens ont déjà été condamnés à huit ans de prison pour « fête déviante » [resic !]. En novembre 2014, trois hommes ont également été condamnés, à trois ans de prison, pour avoir célébré, en privé, un mariage symbolique entre hommes !
Frères musulmans ou dictature militaire, c’est du pareil au même pour les LGBT !
Le Président Mohamed Morsi, membre du parti des frères musulmans élu en 2012, a été renversé par l’armée égyptienne ; mais pour les gays égyptiens, rien ne change : dirigé par Morsi ou par une dictature militaire, l’État égyptien reste notoirement homophobe.
De nombreuses associations françaises et étrangères, dont l’ONG Human Rights Watch, ont elles aussi dénoncé ces procès homophobes, et les atteintes graves aux droits de l’homme qui s’y illustrent.
La Fédération LGBT regrette profondément que l’Égypte, pays issu d’une civilisation admirable que vont visiter chaque année des millions de touristes, et que les Français admirent tout particulièrement, devienne ainsi, pour les personnes LGBT, une véritable destination danger !
La Fédération LGBT s’élève publiquement contre de tels procès, appelle à la relaxe de tous les accusés et appelle le gouvernement égyptien à respecter, pour ses concitoyens homosexuels comme pour les autres, les libertés démocratiques les plus élémentaires, en particulier le droit d’aimer qui on veut.
- Stéphanie Nicot, présidente
- Dominique GANAYE, porte-parole
- contact@federation-lgbt.org
Laisser un commentaire
Participez-vous à la discussion?N'hésitez pas à contribuer!