Ce n’est pas encore le grand débat sur la GPA (Gestation pour autrui), serein et apaisé, que notre pays sera bien obligée d’ouvrir un jour prochain. Mais la condamnation de la France, à l’unanimité des juges européens, pour son refus obstiné (14 ans !) et inhumain (un déni de nationalité à l’encontre d’enfants français !) de reconnaître la filiation d’enfants nés par GPA est une avancée considérable pour des milliers de familles, jusqu’ici plongées dans une véritable zone de non-droit. 
 
 
C’est au nom de « l’intérêt supérieur de l’enfant », – que les hypocrites invoquent d’ordinaire pour s’en prendre aux familles homoparentales – que Sylvie et Dominique Mennesson avaient vu l’État français, les magistrats et tout ce que le pays compte de réactionnaires, refuser de reconnaître leur filiation juridique avec leurs deux enfants et même leur dénier, au mépris de tout bon sens, la nationalité française (Enfant de parent français, c’est enfant français !). 
 
 
Ce jugement exemplaire de la haute juridiction européenne est aussi un coup de semonce pour les plus hauts magistrats français ! Les récentes décisions de la cour de Cassation en matière de changement d’état civil, de GPA, et plus largement de tout ce qui touche au droit de la famille, défend une vision archaïque, profondément idéologique, de la parentalité. Comme le montre ce jugement très important de la CEDH, la Cour de Cassation, et les lignes Maginot juridiques qu’elle tente de défendre, sont en complet décalage avec les intérêts des familles et des enfants réels, mais aussi avec les libertés individuelles et la protection de la vie privée telles que la conçoit la justice européenne. 
 
 
Comme les époux Mennesson, une famille hétérosexuelle qui de bat depuis 14 ans avec courage pour la protection de leur famille, des dizaines de milliers de familles homoparentales se battent elles aussi pour que la filiation leur soit reconnue par la France, et pour que cessent les tracasseries judiciaires et administratives. 
 
 
La Cour de Cassation, qui doit prochainement trancher sur le droit à l’adoption d’une mère non biologique d’un enfant né par PMA, devrait y réfléchir à deux fois… 
 
 
Quant au gouvernement, qui a récemment prétendu qu’il fallait donner un coup d’arrêt à toutes les réformes sociétales, il ferait bien de regarder du côté du Danemark, pour le changement d’état civil et gratuit et vers l’Europe, pour le droit à une protection étendue de toutes les familles et de tous les enfants de France !
 
 
  • Stéphanie NICOT, présidente – contact@federation-lgbt.org
  • Dominique GANAYE, porte-parole contact@federation-lgbt.org
 
C’est avec consternation que l’association Équinoxe a constaté, ce mardi 3 juin 2014, au lendemain de la Marche des Fiertés LGBT nancéienne qu’elle a co-organisée avec le succès que l’on sait, une nouvelle dégradation de ses locaux.
 
Plusieurs autocollants portant des croix celtiques et des messages haineux ont été apposés sur la fenêtre en façade, remplaçant ostensiblement les couleurs arc-en-ciel. 
 
Cette dégradation intervient 2 jours après le déploiement, au terme de la Marche de Nancy, d’une banderole appelant les participants de la manifestation à « aller brûler en enfer », et tenue par 6 jeunes néo-fascistes. 
 
C’est la seconde fois en un an que le Centre LGBT de Lorraine-Sud est la cible d’intimidations homophobes. 
 
Déjà, le 31 mai 2013, le tag « Homo anormo » avait recouvert notre porte d’entrée, à la veille de la Marche LGBT. De nombreux courriers d’injures avaient également été reçus dès novembre 2012.
 
Équinoxe Nancy Lorraine appelle à la solidarité l’ensemble des mouvements actifs dans la lutte contre toutes les discriminations et toutes les haines. Elle exhorte également l’ensemble des pouvoirs publics à être intransigeants face à toutes les formes d’homophobie, de la plus insidieuse à la plus revendiquée, qu’elle soit bleue et rose ou carrément brune, afin de préserver de cette montée de la violence homophobe les victimes potentielles.
 
Équinoxe paie sans doute là sa forte visibilité et sa détermination, mais, contre toutes les tentatives d’intimidation, ses militants et ses adhérents poursuivront leur lutte, pacifique mais résolue, pour l’égalité des droits. 
 
Une plainte a été déposée ce mardi 3 juin auprès du Procureur de la République de Nancy, pour « menace de mort faite sous condition à raison de l’orientation sexuelle ». 
 
Après la peine exemplaire infligée par le Tribunal de Grande instance de Paris aux agresseurs de Wilfred de Bruijn et Olivier Couderc, nous attendons à Nancy aussi un signe fort de la justice républicaine. 
 
Sanctionner sans faiblesse les insultes et les menaces, c’est stopper les agresseurs potentiels avant qu’ils ne passent à l’acte. Pour vivre notre ville tous ensemble et en sécurité !
 
  • Contact : Jérémy Baudoin, Président
Le commissaire aux Droits de l’Homme du Conseil de l’Europe s’engage aux côtés des personnes intersexes avec une belle formule (« un garçon, une fille, ou une personne ») qui fera hurler les intégristes religieux, mais témoigne de sa profonde humanité. Il s’agit d’un signal fort de l’Europe en faveur des libertés individuelles.
 
La Fédération LGBT tient à exprimer son plein soutien à cette initiative, et remarque qu’une fois de plus, en matière de défense de droits des personnes intersexes, la France est à la traîne.
 
Certes, les personnes concernées sont numériquement peu nombreuses, mais la dureté du sort qui leur est fait par les États, et la médecine normalisatrice à leur service, dépasse l’entendement. Il était donc temps que ces discriminations soient condamnées au plus haut niveau par l’Europe. L’ONU, pour sa part, avait déjà assimilé à la torture les opérations chirurgicales sans consentement dont des milliers d’enfants sont victimes dans nos pays, dans l’indifférence générale.
 
Cet engagement du commissaire européen aux droits humains est particulièrement frappant, à un moment où en France, même sur les droits des familles hétérosexuelles, tout semble bloqué ! Sans parler des questions d’égalité des droits des personnes LGBT, totalement en panne.
La Fédération LGBT suggère donc au Gouvernement français de prendre modèle sur l’Europe et de s’inspirer un peu plus des avancées de nos voisins (dernièrement, pour la PMA, c’étaient les sénateurs belges qui nous donnaient une leçon !).
 
Même les questions n’engageant pas de dépenses, comme la protection des enfants intersexes, semblent ne plus pouvoir avancer dans notre pays… Pourtant, pour protéger les jeunes intersexes, un moratoire des opérations normalisatrices s’impose !

  • Stéphanie NICOT, présidente contact@federation-lgbt.org
  • Dominique GANAYE, porte-parole contact@federation-lgbt.org
À peine l’ouverture du mariage pour tous votée, des couples homosexuels ont découvert que onze nationalités sont exclues de ce droit par des conventions bilatérales signées avec des pays étrangers qui – selon certains procureurs de la République – auraient force de loi… contre la loi nationale !
 
À peine l’adoption ouverte, des couples de femmes se sont vues refuser l’adoption de l’enfant de leur conjointe (cf. les deux jugements du TGI de Versailles).
 
Pas de PMA pour les lesbiennes !
Quant à la PMA, le Premier ministre Manuel Valls, en direct du Vatican, et ses ministres, de leurs bureaux parisiens, ont annoncé que sur ce point, comme sur les autres, rien ne bougera d’ici la fin de la législature, c’est-à-dire 2017 ! Le Président Hollande a confirmé récemment sur BFM que, pour l’égalité des droits, le changement ce sera à la Saint Glinglin !
 
Pas de changement d’état civil libre et gratuit pour les transgenres !
Ce dossier traîne depuis 1992, date de la première condamnation de la France par la CEDH (Cour Européenne des Droits de l’Homme). La récente proposition parlementaire de loi (PPL) de la sénatrice EELV Esther Benbassa, loin d’y remédier, est attentatoire aux libertés individuelles. Inspirée par une vision archaïque du masculin et du féminin, cette PPL a de quoi faire dresser les cheveux sur la tête de la féministe la plus modérée ! Pire : cette PPL laisserait le changement d’état civil sous contrôle judiciaire (pourquoi, alors, faire une loi ?). On s’oriente donc ou vers une absence de loi, de peur de déplaire à la Manif pour tous, ou vers une loi répressive et discriminatoire, véritable usine à gaz destinée à rassurer le lobby homophobe et transphobe.
 
Toujours pas d’application des textes européens votés par la France !
Face à ces renoncements et à ces reculs, la Fédération LGBT rappelle que les personnes transgenres, ces grandes oubliées des dispositifs anti-discrimination en France, doivent disposer au plus vite d’un changement d’état civil libre et gratuit, en mairie, sans médicalisation ni judiciarisation.
 
Loin d’être novatrice, cette position est conforme à la résolution 1728-2010 du Conseil de l’Europe, et à de nombreux autres textes et recommandations européens (comme les 12 recommandations de Thomas Hammarberg) ou internationaux (Principes de Jogjakarta et loi argentine de 2012), comme le confirment les juristes au fait de ces dossiers.
 
En 2010, la délégation française au Conseil de l’Europe (élus de droite, du PCF, et du PS) s’est prononcée unanimement pour un droit au changement d’état civil déclaratif. Quatre ans plus tard, les gouvernements Sarkozy puis Hollande n’ont rien fait pour appliquer cette résolution !
 
Le changement, pour les personnes transgenres françaises, c’est pour quand ?
 
 
 
 
 
Le Sénat se prononce en faveur de la filiation automatique pour les mères lesbiennes !
 
Le Sénat a adopté jeudi, à l’unanimité moins 1 abstention – hormis l’extrême-droite homophobe qui a évidemment voté contre ! – une proposition de loi qui organise l’établissement de la filiation du coparent d’un couple lesbien avec un enfant né par procréation médicalement assistée. En vertu du texte, l’établissement de la filiation sera automatique lorsque le couple est marié.
 
Oui, mais ce Sénat est belge !
 
Cette loi a été votée par le Sénat… belge. Sans aucuns remous. C’est une histoire belge, qui ne fait pas du tout rire les lesbiennes françaises, toujours obligées d’emprunter le Thalys pour concevoir leurs enfants, ni les mamans de Martin, 4 ans, à qui le Tribunal de Grande Instance de Versailles a récemment refusé l’adoption au prétexte que la PMA serait illégale ! Pas en Belgique, visiblement.
 
Nous n’avons jamais été fans d’histoires belges. Mais aujourd’hui, pour les lesbiennes, la mauvaise blague est made in France.
 
Le constat est cruel, mais pour les lesbiennes, mieux vaut – comme nos amis belges – s’être passés de gouvernement pendant un an que d’avoir un an de gouvernements Ayrault-Valls, et mieux vaut – comme nos amis belges – avoir une loi conçue par des élus socialistes et de droite belges attachés à l’égalité des droits que des élus français pleutres ou pro-Manifs pour tous. Bref, pour les lesbiennes, mieux vaut avoir le roi des Belges que François Hollande !
 
La Fédération LGBT suggère une collecte de fonds en faveur des membres du gouvernement français pour leurs offrir un stage de formation en Belgique !
 
  • Stéphanie NICOT, présidente contact@federation-lgbt.org
  • Dominique GANAYE, porte-parole contact@federation-lgbt.org
 
Plusieurs associations se sont très vite réjouies de la levée des soins funéraires aux personnes séropositives décédées, mesure annoncée par une lettre de Marisol Touraine, Ministre des affaires sociales.
 
La Fédération LGBT tient à rappeler que cette annonce a déjà été faite par quatre ministres de la Santé successifs – Marisol Touraine ne l’est d’ailleurs plus – depuis que Jean-Luc Roméro s’est emparé de ce combat.
 
Deux ans plus tard, rien n’a changé ! Ou plutôt si : un nouveau rapport de l’IGAS est sorti, puis une nouvelle recommandation du Conseil National du SIDA ; et on a fini par apprendre que c’était le Ministre de l’Intérieur (devenu Premier ministre depuis) qui bloquait cette avancée.
 
Depuis, la pétition de Jean-Luc Roméro a recueilli 94 000 signatures venant s’ajouter aux rapports et promesses ministérielles. Jean-Luc Romero vient même d’écrire à ce sujet une lettre ouverte au Président de la République.
 
Alors, contrairement aux associations opérant spécifiquement dans le champ du SIDA, la Fédération LGBT, se réjouira lorsque cette mesure de justice et de dignité sera effective !
 
Nous ne voulons plus attendre, nous voulons que la dignité de nos ami-e-s séropositifs-ves au VIH et VHC décédé-e-s soit reconnue. Tout de suite. Les mesures dilatoires, ça suffit ! Madame la ministre, agissez !
 
  • Dominique GANAYE, porte parole contact@federation-lgbt.org
 
 
Ouvrir la PMA aux couples de lesbiennes, pour le gouvernement, c’est non ! Manuel Valls le sous-entendait dans son discours de politique générale devant l’Assemblée Nationale. Secrétaire d’État à la Famille, Laurence Rossignol le confirmait lors d’une interview indiquant qu’elle allait recevoir la Manif pour tous.
 
Les lesbiennes dans le collimateur de Marisol Touraine…
 
Dimanche 27 avril 2014, au 12-13 de France 3, Marisol Touraine, Ministre des Affaires Sociales, confirme que, pour séduire la Manif pour tous (À quand la légion d’honneur ?), le gouvernement s’oppose à toute ouverture de la PMA aux couples de femmes lesbiennes : « La question de la PMA pour les couples de lesbiennes mariées n’est pas à l’ordre du jour. Ce n’est pas la préoccupation des Français ».
 
Le gouvernement se trompe : ce qui préoccupe les Français, comme toujours, c’est évidemment le chômage, la baisse du pouvoir d’achat et les hausses d’impôts des ménages, mais c’est aussi le retard de plus en plus flagrant de la France sur les questions de société.
 
Abandonner la PMA en 2013, c’était évidemment la bloquer pour toute la législature
 
Lorsque le gouvernement avait promis que le mariage et l’adoption seraient suivis par une loi famille actant l’égalité des droits pour les droits des familles homoparentales et ceux des lesbiennes, la Fédération avait déjà mis en garde l’opinion en y voyant l’annonce des reniements à venir. Nous avions hélas raison.
 
Pour nous, contrairement au gouvernement, l’égalité des droits n’est pas un salami qu’on découpe en tranches : droits de la famille, changement d’état civil libre et gratuit, PMA ouverte à toutes, etc., c’est un tout !
 
Reprenons l’offensive pour l’ouverture de la PMA à toutes les femmes
 
Un temps tétanisées par la vague d’homophobie qui s’est abattue sur la France dans le sillage des manifestations anti-égalité, les associations LGBT doivent reprendre l’offensive. C’est pourquoi la Fédération LGBT appelle tous ceux et toutes celles qui sont attachés à une France ouverte et égalitaire à participer dans toutes les villes aux marches des fiertés LGBT de mai et juin afin de réaffirmer que le compte n’y est pas !
 
N’en déplaise à Mme Marisol Touraine, qui n’est pas prête d’être canonisée par le mouvement LGBT, nous voulons l’égalité, en bloc, en particulier la PMA pour toutes les femmes.
 
  • Stéphanie NICOT, présidente contact@federation-lgbt.org
  • Dominique GANAYE, porte parole  contact@federation-lgbt.org
En annonçant qu’elle recevrait la Manif pour Tous, Laurence Rossignol, Secrétaire d’État à la Famille, confirme ce que nous annoncions dès la nomination du nouveau Premier Ministre, M. Manuel Valls : un coup d’arrêt net et brutal a été donné par le gouvernement qui était censé mettre en œuvre les promesses de campagne d’un Président de la République qui proclamait haut et fort son souci d’égalité des droits !
 
Le choix de Mme Rossignol : défendre un type de famille contre tous les autres !
 
En choisissant de recevoir la Manif pour Tous, devenue il est vrai une composante incontournable du paysage homophobe français, Mme Rossignol, vient d’adresser au pays, au nom du gouvernement de Manuel Valls, un signal fort ! Elle aurait pourtant pu s’en dispenser, par égard pour toutes les personnes LGBT victimes d’insultes, de menaces et d’agressions, des faits graves qui se sont généralisés ces derniers mois dans le sillage des manifestations anti-égalité ! La Secrétaire d’État aurait aussi pu s’en dispenser puisqu’elle leur a par avance donné raison en annonçant, au prétexte fallacieux que « la loi ne doit pas précéder les évolutions de la société », que les enfants des familles homoparentales n’auront pas les mêmes droits que les autres, et que la PMA restera réservée aux couples hétérosexuels. Mme Rossignol, si le président Mitterrand avait écouté votre argument, la France appliquerait encore la peine de mort ! De plus, la majorité du pays est pour l’ouverture de la PMA à toutes les femmes.
 
Vous indiquez recevoir toutes les composantes de la société. Avez-vous reçu la Fédération LGBT ? Bien sûr que non ! Vous préférez visiblement l’agressivité anti-égalité de la Manif Pour Tous à notre combativité égalitaire. 
 
La colère monte dans la pays, et vous y contribuez !
 
Un gouvernent de droite se comporterait comme le fait le gouvernement actuel, on pourrait le comprendre – même si cela ne nous conviendrait pas plus – puisque l’UMP et l’UDI avaient annoncé la couleur. Mais venant d’un gouvernement sensé mettre en œuvre le programme du candidat François Hollande, cela ne passe pas, mais alors pas du tout.
 
Oui, Madame la Secrétaire d’État, la colère des personnes LGBT et de leurs associations monte. Vous ne l’entendez pas, parce que c’est encore une colère sourde (à moins que ce ne soit votre gouvernement qui ne soit sourd au pays réel ?), mais si vous n’agissez pas, elle va sans nul doute devenir bruyante, voire assourdissante, sachez-le ! Il n’y a pas que la Manif pour Tous qui est capable de faire du bruit, comme les partisans de l’égalité des droits sauront vous le rappeler, dans toute la France, lors des prochaines marches des fiertés LGBT ! 
  • Stéphanie NICOT, présidente contact@federation-lgbt.org
  • Dominique GANAYE, porte parole contact@federation-lgbt.org
La Fédération LGBT salue la mémoire du Défenseur des droits, ses engagements, et ses initiatives fortes pour le respect des droits des minorités. À son actif, dernièrement, sa ferme intervention afin que les soins funéraires soient de nouveau rendus aux personnes atteintes par le VIH.
 
Certes, et ce n’est pas faire injure à sa mémoire que de le rappeler, M. Baudis n’a pas toujours été sensible aux revendications des personnes LGBT, en particulier lorsqu’il était maire de Toulouse. Mais depuis sa nomination au poste de Défenseur Des Droits, passé un moment où nous avions craint que nos préoccupations ne lui soient étrangères et où nous l’avions interpellé, son grand professionnalisme et son souci de maîtriser ses dossiers l’a rapidement amené à relancer les groupes de travail LGBT de l’instance, et à prendre à bras le corps les questions gays et lesbiennes, comme l’ont unanimement relevé les associations. Seule la question transgenre lui était encore assez peu connue, mais il avait récemment écouté nos remarques à ce sujet.
 
Dominique Baudis s’est peu à peu métamorphosé : l’homme de droite un peu traditionniste en matière de mœurs est devenu un défenseur résolu de l’égalité des droits, entre autres pour les personnes LGBT. Nommé Défenseur Des Droits, il a d’ailleurs su faire preuve de fermeté face aux divers pouvoirs.
 
Dominique Baudis avait d’autres qualités, essentielles à ce poste : il savait écouter, il acceptait la discussion, et même la critique. C’était un homme de dialogue et d’ouverture. C’est à ce chemin, et à cet homme-là, que la Fédération LGBT rend hommage.
 
  • Stéphanie NICOT, présidente contact@federation-lgbt.org
  • Dominique GANAYE, porte parole contact@federation-lgbt.org
 
Nous nous en doutions, mais peut-être pas de façon aussi claire et aussi rapide. Dans son discours de politique générale devant l’Assemblée Nationale, le nouveau Premier Ministre, M. Manuel Valls, a donné le ton de la fin de la législature : l’ensemble des revendications contenues dans les engagements de campagne du Président de la République ne font plus partie des priorités gouvernementales ! D’ailleurs, pour que chacun comprenne bien sa volonté de plaire à la réaction religieuse, M. Valls a aussi enterré la récente promesse du président Hollande de légiférer sur le droit à mourir dans la dignité.
 
M. Valls tente d’ « apaiser » les intégristes… et désespère les familles LGBT !
 
Abandon de la procréation médicalement assistée pour les couples lesbiens, pas d’alignement sur le droit familial hétérosexuel pour les familles homoparentales, pas de changement d’état civil libre et gratuit pour les personnes transgenres… Toutes ces revendications urgentes sont cette fois définitivement écartées, et ce dès la première prise de parole du Premier Ministre !
 
Sous prétexte d’apaisement vis-à-vis des vociférations homophobes de l’extrême-droite, de la Manif pour tous, des normalisateurs du genre et autres intégristes religieux, M. Valls capitule, et renonce à tout combat pour l’égalité des droits. À moins qu’il ne s’agisse de la révélation de ses convictions profondes sur la question ?
 
Les personnes gays, lesbiennes, bisexuelles, transgenres, et au-delà tous les Français attachées aux avancées sociétales, comptaient sur les trois années restantes du quinquennat de François Hollande pour obtenir de nouveaux droits.
 
Elles savent désormais à quoi s’en tenir : le Premier Ministre a décidé de ne plus réformer la société, et de nous conserver un statut de citoyens de seconde zone !
 
La Fédération LGBT en prend acte, et appelle tous ceux qui luttent pour un pays libéré de l’homophobie et des discriminations à faire des marches des fiertés LGBT de mai, juin et juillet le premier acte d’une nécessaire riposte de grande ampleur ! 
 
  • Stéphanie NICOT, présidente contact@federation-lgbt.org
  • Dominique GANAYE, porte parole  contact@federation-lgbt.org