Alors que l’application Android "Mon fils est-il gay ?" créée la polémique, Stéphane Corbin le porte-parole de la Fédération LGBT estime qu’elle n’est "en rien homophobe". Cependant, il demande tout de même l’arrêt de celle-ci. 

 
La polémique est vive. Tenace même. Les associations de défense des droits des homosexuels s’en donnent à coeur joie et tirent à boulets rouges sur l’application «Mon fils est-il gay ? ». Disponible sur téléphone Android, elle se présente sous la forme d’un quiz de vingt questions proposées aux parents afin de « savoir si tout est bien en ordre avec votre fils ». Vendue pour 1,99 €, l’application se veut « ludique » estime pour sa part son créateur, Christophe de Baran. Francesoir.fr a tenu à interroger Stéphane Corbin, porte-parole de la Fédération LGBT (Lesbienne, gay, bi et trans) pour savoir ce qu’elle pensait de cette application 
 
France-Soir. Comment la Fédération LGBT juge-t-elle la mise en place d’une telle application ? 
 
Stéphane Corbin. Tout d’abord, nous considérons qu’à la différence de l’application «Juif ou pas juif ?», il n’y a pas de procédure pénale à envisager. En effet, juridiquement, il n’y a aucun contenu qui ne tombe sous le coup de la loi. C’est une application purement commerciale mais aucune des réponses proposées au cours du petit interrogatoire ne viennent à l’encontre de la loi. Si l’application s’intitulait par exemple « Quelle personnalité est gay ? » là il y aurait possibilité d’attaquer en justice. Mais dans le cas présent, si nous allons devant le tribunal, nous risquons de perdre. Or ce n’est pas notre but.
 
F.-S. Pour autant, cette application créée la polémique. C’est bien qu’il y a quelque chose de dérangeant…
 
S. C. Ce qui est gênant c’est que cette application se base sur des préjugés, des clichés. Et notre fédération, comme toutes les associations de défense des droits des homosexuels, vise à mettre un terme à ces idées préconçues. L’application est stupide et les explications fournies sont illogiques. C’est particulièrement navrant de faire autant d’amalgames seulement pour se faire de l’argent. Les jeunes sont déjà suffisament victimes d’homophobie. Pourquoi vouloir en rajouter ? Pourquoi chercher à attiser la différence entre hétéro et homo ? Car c’est, inconsciemment sûrement, ce que fait cette application.
  
F.-S. Souhaitez-vous la fermeture de l’application ?
 
S. C. Évidemment que la fédération LGBT s’aligne sur les récentes demandes de fermeture.
Ce n’est pas parce que nous estimons qu’elle n’est pas homophobe que nous ne voulons pas la voir s’arrêter. Toutes les questions posées aux mères de familles sont des clichés et stupides. Je prends l’exemple de « Est-ce que mon fils aime le foot ?». Ce genre de question ne permet en rien de savoir si votre enfant est gay. C’est juste un énorme cliché. Christophe de Baran (le créateur de l’application ndlr) trouve cela rigolo. Et bien cela ne l’est pas du tout. Les réponses fournies par l’application sont un terreau pour l’homophobie.