On aurait pu croire qu’après la communication assez approximative de la Ministre de la Santé dans l’émission Laurent Ruquier « On est pas couché » , le Cabinet du Ministère qui avait décidé d’organiser une conférence de presse à l’occasion de la journée mondiale à l’Hôpital Saint Louis de Paris, en présence du Professeur Jean-Michel Molina, investigateur de l’essai ANRS Ipergay, et quelques représentants des communautés scientifiques et LGBT, aurait profité de l’occasion pour corriger sa communication. Et peut-être même décidé d’agir ?
 
Eh bien non, pas tout ! Pire encore, après 30 minutes de brillante présentation de l’essai par son investigateur lui-même, le Professeur Jean-Michel Molina, la Ministre et ses conseillers ont persisté et signé dans leur approche hésitante de la question. Les résultats scientifiques de l’essai, qui vont largement au-delà des espérances initiales, sont même pratiquement remis en cause, ou à tout le moins ignorés !
 
Le porte-parole de la Fédération LGBT et référent de sa commission santé présent à cette réunion, après avoir mis en garde sur l’existence déjà à l’heure actuelle d’un trafic de Truvada, s’est même vu rétorquer qu’il n’existait pas de marché parallèle de ce médicament utilisé dans cet essai dont une grande partie des porteurs du VIH bénéficient dans leur trithérapie.
 
Et au final, aucune annonce concrète envers la communauté gay, ni les séropositifs : toujours pas de levée de l’interdiction des soins funéraires, et bien entendu rien n’est envisagé pour permettre l’AMM (Autorisation de Mise sur le Marché) du Truvada en mode prévention ; cette demande d’AMM est en effet le préalable à toute nouvelle indication thérapeutique (dont, comme ici, l’utilisation à titre préventif). Pourquoi cette frilosité ? À cause du coût financier ?
 
La Fédération exprime ici la colère de nombreux acteurs de la prévention du VIH et des IST face à un gouvernement qui continue à ne pas agir, et à ne pas lutter efficacement contre la stigmatisation de personnes souvent déjà par ailleurs fragilisées (LGBT-phobies). Le changement, en matière de réduction des risques, c’est pour quand ? Ah non, c’était juste un slogan !
 
  • Dominique GANAYE, porte-parole et référent commission santé contact@federation-lgbt.org
 
 
 
 
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