A l’occasion de la journée mondiale de lutte contre l’homophobie et la transphobie (le 17 mai), la Fédération LGBTI+ propose des kits de campagne « PMA » aux associations LGBTI+ de France pour une contre-offensive nationale pour l’égalité face à la santé procréative et obstétrique.
Les débats au Comité Consultatif National Bioéthique sont clos. Ils devaient prendre en considération les voix de la société civile, dans un « contexte apaisé », avant que le débat législatif ne s’engage en fin d’année. La Fédération LGBTI+ dresse un constat alarmant sur la situation : la tournure déraisonnable qu’ont pris ces discussions est affligeante.
Ainsi, lors des réunions organisées dans les régions, la parole homophobe s’est à nouveau déchaînée. Nous avons assisté, une fois de plus, à la radicalisation extrémiste de La Manif Pour Tous, faux-nez de l’Eglise Catholique et de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi (nouveau nom de l’Inquisition). Cette organisation a tardé à révéler ses véritables intentions : la mise à mort pure et simple de la procréation médicalement assistée.
Les partisans d’un droit moderne de la filiation, débarrassé des chimères héritées d’un autre âge, ont toutefois pu s’exprimer de façon argumentée, avec cohérence et lucidité. Ils ont dû le faire seul, tandis que le Président de la République pavoisait devant la Conférence des Évêques de France, et prétendait que les personnes homosexuelles et les femmes ayant recours à l’IVG étaient « accompagnées par l’Eglise Catholique ».
Pour l’heure, nous dressons le triste constat qu’à nouveau des promesses de campagnes gisent et agonisent sur le perron de l’Elysée. Nous attendons du Président Emmanuel Macron qu’il ne se déjuge pas comme l’a fait son prédécesseur, en se fourvoyant sur les desseins abjects des intégristes religieux.
Nos associations continuent de plaider en faveur de la PMA pour toutes et tous, pour le respect de toutes les familles, pour un accès égal au service public de la santé procréative et obstétrique, pour une reconnaissance pleine et entière de la parentalité libérée des illusions de l’idéologie biologiste.
Il faut à ce titre rappeler un problème de fond : l’exclusion des femmes lesbiennes et célibataires de la PMA constitue une discrimination fondée sur l’orientation sexuelle et la situation familiale. Il convient, en ouvrant la PMA à ces catégories aujourd’hui discriminée par le Code de la santé publique, de réaffirmer que l’engendrement avec tiers donneur est une forme de procréation légitime. En conséquence, parents d’intention et enfants attendus doivent bénéficier de la protection auquel doit concourir un système de filiation, moderne et universel, fondé sur la reconnaissance.
Les élu⋅e⋅s de la majorité et de l’opposition sollicitent et sont sollicités de toutes parts pour que la France rattrape son retard sur ce dossier.
La Fédération LGBTI+ a mis en place des kits de campagne en faveur de la PMA pour toutes et tous. Ces kits sont à la libre disposition des associations de terrain volontaires, pour une utilisation lors du 17 mai et lors des marches des fiertés LGBTI de juin et juillet.