Depuis 20 ans, le 20 novembre est le jour où la communauté internationale transgenre rend hommage à ses mort·e·s lors du TDoR, Transgender Day of Remembrance. Chaque année, partout dans le monde, la transphobie continue de tuer.

Il n’existe pas de recensement officiel des meurtres de personnes transgenres. Pour éviter que ces crimes ne soient oubliés dans le silence, les associations mènent un travail documentaire pour compter les victimes de la transphobie.

Malheureusement, pour chaque meurtre que les associations enregistrent, nous savons que tant et tant d’autres resteront inconnus car les associations ne couvrent que peu de régions du monde. Nombreuses sont aussi les personnes transgenres tuées qui ont dû cacher leur transidentité par peur pour leur sécurité et celles que la transphobie a isolées socialement.

369 homicides ont été recensés entre le 1er octobre 2017 et le 30 septembre 2018, soit plus d’un par jour. 2 homicides sont rapportés en France : celui de Flávia Luiza et celui de Vanessa Campos.

Parmi les victimes dont l’occupation professionnelle est connue, 62 % étaient travailleuses du sexe. Ne trouvant pas d’accueil et de respect dans la société, le travail du sexe est souvent la seule activité professionnelle possible pour les personnes transgenres.

Telles qu’en France, les lois de pénalisation du travail du sexe et les politiques répressives exposent les travailleur·se·s à de multiples violences. Les personnes sont obligées de travailler dans des endroits isolés, n’accèdent plus aux actions de prévention et manquent de poids pour négocier face à leurs clients.

La Fédération LGBTI+ exhorte à dépénaliser le travail du sexe afin de garantir de bonnes conditions de travail des personnes.

Cette année encore, nous nous indignons de voir que les personnes transgenres migrantes, racisées ou autochtones payent le plus lourd tribut, en Europe (65 %) et aux États-Unis (85 %). Le racisme ambiant et les politiques publiques xénophobes sont autant de facteurs de vulnérabilité aux violences.

La Fédération LGBTI+ demande une politique d’accueil et d’asile des personnes qui fuient des violences dans leur pays, notamment les personnes transgenres.

La difficulté d’accès aux traitements hormonaux ou aux chirurgies, le changement d’état civil toujours compliqué, la non prise en compte des personnes transgenres dans les politiques publiques, les discours transphobes non punis… sont autant de fautes de l’État qui fragilisent les personnes transgenres.

Le meurtre de Vanessa Campos est un triste exemple des conséquences des politiques publiques anti-migratoires et anti-travail du sexe. L’État a une vaste responsabilité dans les violences transphobes, ailleurs et en France.

Il y a urgence à agir pour que les vies des personnes transgenres ne soient plus en danger !