La Fédération LGBT tient à rappeler que la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, concerne les droits de toutes les femmes, y compris les femmes lesbiennes ou bisexuelles et les femmes transgenres. Comme les femmes cisgenres hétérosexuelles, elles sont exposées au sexisme, mais à celui-ci s’ajoutent des discriminations et des violences qui leur sont propres.

Lutter pour l’amélioration de la place des femmes dans notre société ne peut se faire qu’en prenant en compte toutes les femmes. Parmi les revendications LGBT, celles qui concernent les droits humains des femmes sont souvent les plus rapidement oubliées par les pouvoirs publics. Ainsi la promesse d’ouvrir enfin la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes a été rangée dans les cartons, le changement d’état civil des personnes transgenres n’intéresse plus les parlementaires. Quand le courage politique tombe face à la peur des mouvements conservateurs – une peur récemment assumée par la ministre Laurence Rossignol elle-même – ce sont les femmes qui en pâtissent.

Dans le champ de la santé en particulier, nous déplorons l’absence ou la rareté d’études spécifiques sur la santé des femmes ayant des relations sexuelles avec des femmes. Sans études, il est difficile de diagnostiquer les problèmes et d’y apporter des réponses, notamment par des actions de prévention adaptées. Que dire aussi du manque d’engagement des pouvoirs publics contre l’épidémie de VIH qui touche bien trop de femmes transgenres ?

Porter des discours timides et convenus sur le féminisme ne suffit pas. Les femmes sont plurielles. En plus d’être des femmes, elles peuvent être lesbiennes, bisexuelles, transgenres mais aussi racisées, précaires, en situation de handicap, malades… Ce n’est qu’en combattant l’hétéro-patriarcat et toutes les autres discriminations que la lutte contre le sexisme pourra se faire.