Des inscriptions antisémites, homophobes et néo-nazies ont été constatées sur la façade de l’Espace des diversités et dans d’autres lieux toulousains, ce week-end. La ville porte plainte. Le maire (PS) Pierre Cohen se dit profondément choqué.
 
Les dégradations ont été commises dans la nuit de samedi à dimanche. Des tags racistes et homophobes ont été inscrits sur la façade de l’Espace des diversites et de la laicite, qui comprend un Centre Lesbien, Gay, Bisexuel et Transexuel (LGBT), rue d’Aubuisson à Toulouse.
 
La veille, des croix gammées avaient été taggées au local de campagne de Jean-Christophe Sellin, candidat Front de gauche à la mairie de Toulouse.
 
La ville porte plainte, une enquête est ouverte.
 
Dans un communiqué, le maire PS Pierre Cohen se dit profondément choqué. "Je condamne avec la plus grande fermeté ces agissements inacceptables. Ces messages de haine sont un danger pour notre République".
Matignon a annoncé que le gouvernement ne présenterait pas de loi sur la famille en 2014. Colère des écologistes, réactions mitigées des socialistes, et sentiment de victoire à droite.
 
La Fédération LGBT, qui représente lesbiennes, gays, bisexuels et trans, a fustigé lundi soir «la grande lâcheté politique du gouvernement et du président de la République» après l’annonce du report sine die du projet de loi sur la famille.
 
Dans un communiqué, la Fédération LGBT estime que le gouvernement et François Hollande «n’assument plus leur engagements, reniés par une suite hallucinante de reculades et de reniements successifs depuis des mois». «Cette énième reculade éclaire le dédain du gouvernement pour toutes les lesbiennes qui courent des grands risques de santé en raison des traitements hormonaux différents entre la France et les pays dans lesquels elles se rendent pour profiter d’une PMA (procréation médicalement assistée)», poursuit le texte, qui rappelle qu’il s’agissait d’un «engagement pris par François Hollande» dans une interview au magazine Têtu en 2012.
 
La Fédération LGBT «rappelle au gouvernement qu’il n’a rien à attendre des opposants aux droits des nouvelles familles qui par définition grossissent des droites variées alors qu’électoralement il a tout à perdre de celles et ceux à qui il refuse de nouveaux droits», conclut le communiqué.
 
«La gauche est trompée», a aussi estimé Jean-Luc Mélenchon, qui appelle à «des élections punition», après la décision du gouvernement de ne pas présenter de projet de loi sur la famille en 2014.
 
Jean-Luc Mélenchon lors d’une manifestation à Paris contre le chômage et la précarité.Le coprésident du Parti de gauche (photo AFP) a jugé lundi que la gauche était «trompée, répudiée», appelant à des «élections punition». «Avec le PS, la droite est cajolée, le Medef admiré, l’Eglise choyée. La gauche est trompée, répudiée», a déclaré à l’AFP Jean-Luc Mélenchon. «Notre heure viendra. J’appelle à des élections qui infligent aux listes gouvernementales une sévère punition», a-t-il ajouté.
 
Même son de cloche chez la secrétaire nationale d’Europe Ecologie-les Verts (EE-LV), Emmanuelle Cosse, lors de ses vœux à la presse, ce jeudi.Emmanuelle Cosse(photo AFP), qui a dénoncé lundi un «renoncement consternant». «Au lendemain de la mobilisation du camp réactionnaire, ce renoncement est consternant […]. Nous espérons que le gouvernement reviendra sur cette décision», a déclaré Emmanuelle Cosse à l’AFP.
 
«Dominique Bertinotti [ministre déléguée à la Famille, ndlr] l’a bien expliqué, ce gouvernement défend "toutes les familles". C’est bien pour cette raison que la loi sur la famille est attendue et nécessaire, notamment pour reconnaître les droits des beaux-parents, stabiliser la situation juridique de tous les enfants et de toutes les familles», a-t-elle déclaré. Interrogé par l’AFP, le ministère de la Famille n’a pas souhaité faire de commentaire.
 
Sur BFM-TV, colère aussi de Noël Mamère, député écologiste : «C’est un abandon en rase campagne qui ressemble fort à une capitulation, devant les manifestations de tout ce que la France compte de plus réactionnaire. C’est un véritable drame pour de nombreuses familles qui attendaient des réformes, pour les familles recomposées ou l’adoption, et non pas la PMA, qui a été l’abcès de fixation sur ce projet de loi […]. Céder de manière aussi brutale après des manifestations, c’est l’expression de la part du gouvernement de sa très grande fragilité, de sa très grande vulnérabilité et de son manque de volonté politique sur des sujets de société qu’il est nécessaire de réformer. Une gauche honorable, c’est une gauche qui est capable de mener jusqu’au bout ses valeurs et ses projets.» (…)
 
Les services de Jean-Marc Ayrault ont confirmé cet après-midi que la loi famille, qui devait être présentée en avril prochain, est repoussée sine die. Cette annonce intervient au lendemain de manifestations parisienne et lyonnaise des forces réactionnaires, catholiques, s’opposant au mariage des homosexuels, à l’égalité des femmes et des hommes et au genre, à la PMA et la GPA.
 
Ce timing en dit long sur la grande lâcheté politique du gouvernement et du président de la République qui n’assument plus leur engagements, reniés par une suite hallucinante de reculades et de reniements successifs depuis des mois. La dernière en date prive les députés partisans de la PMA (procréation médicalement assistée) de tout travail législatif constructif par l’introduction d’amendements au projet de loi du gouvernement qui l’excluait initialement.
 
Cet énième reculade éclaire le dédain du gouvernement pour toutes les lesbiennes qui courent des grands risques de santé en raison des traitements hormonaux différents entre la France et les pays dans lesquels elles se rendent pour profiter d’une PMA. Dédain aussi pour les enfants nés de GPA qui attendent une filiation nécessaire. Exit aussi les autres réformes attendues, comme le statut du tiers, la facilitation à «l’accès aux origines» aux adoptés, nés sous X ou d’un don de gamètes.
 
Le gouvernement vient de donner sa préférence aux partisans d’une filiation basée sur un modèle biologique procréatif, reniant ainsi les engagements de François Hollande (Têtu 2012). La FÉDÉRATION LGBT exige sans relâche un modèle de famille fondé sur l’engagement et la responsabilité. 
 
La FÉDÉRATION LGBT rappelle au Parti socialiste son engagement à ouvrir l’accès à l’assistance médicale à la procréation qu’il trahit en s’alignant sur la position actuelle de l’exécutif. L’avis du Comité national d’éthique n’y changera rien.
 
Cette situation de reniements multiples confirme les craintes de la FÉDÉRATION LGBT vis à vis du gouvernement au sujet d’une loi en préparation en faveur des personnes transgenres, notamment sur leur changement d’état civil libre et gratuit, qui risque d’être largement sacrifiée à la vision pathologisante de la Sofect, alors qu’il n’y a qu’un modèle, celui de la loi argentine. 
 
La FÉDÉRATION LGBT rappelle au gouvernement qu’il n’a rien à attendre des opposants aux droits des nouvelles familles qui par définition grossissent des droites variées, alors qu’électoralement il a tout à perdre de celles et ceux à qui ils refusent de nouveaux droits.
 
 
  • Stéphane Corbin, porte-parole de la Fédération LGBT,
Le 16 janvier 2014, l’Assemblée nationale a voté, l’allongement du délai de prescription à 1 an pour les infractions prévues par la loi sur la liberté de la presse du 29 juillet 1881, commises en raison du sexe, de l’orientation ou de l’identité sexuelle ou du handicap.
 
Le délai de prescription, la période au delà de laquelle aucune poursuite n’est possible, pour les délits d’injures, de diffamation, et d’incitation à la violence et à la haine, qui était limité à 3 mois pour l’homophobie, la lesbophobie, le sexisme, la transphobie et l’handiphobie, passe à 1 an. Il devient identique à celui du racisme, de l’antisémitisme et de la xénophobie.
 
Ce vote est l’aboutissement d’années de revendications de la Fédération LGBT, de ses membres et de nos associations amies, fruit d’un travail commun avec le Collectif contre l’Homophobie et le RAVAD. C’est l’aboutissement de 26 mois de procédures législatives, grâce à l’acharnement de Catherine Quéré, députée PS de la Charente-Maritime, et d’ADHEOS, le Centre LGBT de de Poitou-Charentes, membre de la FÉDÉRATION LGBT, qui a su sensibiliser sa députée.
 
Cette victoire, obtenue par le vote unanime de tous les groupes de l’Assemblée nationale, met fin à une discriminations dans les discriminations, et notamment pour le dernier critère légal créé en août 2012, la transphobie.
 
Cette victoire est aussi universaliste, puisque grâce à notre action elle emporte aussi l’allongement à 1 an du délai de prescription pour toutes les discriminations à raison du handicap, critère qui dépasse largement la question du sexe, de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre.
 
Cette avancée va permettre aux victimes d’agressions et des discriminations, et aux associations qui leur viennent en aide juridiquement, y compris en se constituant partie civile à leurs côtés, d’agir plus sereinement, d’être mieux entendues par la Justice, qui pourra ainsi poursuivre et condamner les auteurs de ces délits dans de meilleures conditions.
  •  CONTACT PRESSE : 
Stéphane Corbin,
porte-parole de la Fédération LGBT,
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