COVID-19

La pandémie de COVID-19 est l’une des pires crises sanitaires mondiale depuis un siècle. Elle conduit une nouvelle fois les associations LGBTI+ à faire face à une épidémie majeure.

Les mesures de distanciation sociale, en particulier le confinement, ont tardé à être prises et appliquées sur l’ensemble du territoire. Elles sont aujourd’hui indispensables pour enrayer l’épidémie de COVID-19 et éviter la saturation de notre système de santé ; c’est aussi une façon de protéger les personnes les plus vulnérables.

Nous savons en effet que les personnes en situation de précarité, et parmi elles particulièrement les femmes, les personnes isolées, les personnes travailleuses du sexe pâtiront plus que les autres de cette crise sanitaire, non seulement sur le plan de la santé physique mais aussi sur le plan de la survie économique.

Les personnes séropositives se posent également des questions. Soyons clair·e·s : le COVID-19 n’est pas plus dangereux pour elles que pour les autres, à condition d’être traitées, en charge virale indétectable et d’avoir un taux de CD4 supérieur à 200/mm3. Rappelons que les personnes salariées et séropositives au VIH peuvent demander un arrêt de travail via la plateforme : https://declare.ameli.fr.

Nous alertons également l’ensemble de la population et les associations LGBTI+ sur les risques liés aux fausses informations qui circulent, en particulier celles auxquelles sont exposées les personnes LGBTI+ en demande d’asile. C’est notamment le cas de certains sites qui prétendent, contre l’évidence, que les personnes à la peau noire seraient protégées ! C’est évidemment faux. Dans ces conditions, les associations doivent faire tout leur possible pour sensibiliser leurs bénévoles : ne diffusez que des informations pertinentes et sourcées, issues des médias fiables et d’institutions reconnues de santé publique.

Par ailleurs, les personnes LGBTI+ confinées sont toujours exposées aux LGBTIphobies sur internet. Les réseaux sont trop souvent des zone de non-droit. Cette période de crise doit être aussi une période de plus grande vigilance pour affirmer notre fierté contre la haine en ligne.

Les jeunes, particulièrement celles et ceux qui sont confiné·e·s au domicile familial, risquent d’être isolé·e·s de leurs réseaux amicaux et donc davantage exposés aux LGBTIphobies familiales. Nous leur apportons tout notre soutien en cette période difficile. Groupes Jeunes et Référen·te·s jeunes des associations sont appelé·e·s à se mobiliser sur le territoire pour organiser la solidarité communautaire en ligne, conseiller et rassurer.

Les lieux d’accueil, de prévention et de sociabilité communautaires, comme la plupart des associations LGBTI+ de France ont dû fermer leurs portes. À Rennes, Iskis a anticipé la situation (communication d’Iskis), et aujourd’hui toutes les associations leur ont emboîté le pas. Elles tâchent d’adapter au mieux leur action.

Le report de toutes les Marches des Fiertés LGBTI+ – inéluctable – est envisagé depuis plusieurs semaines. Sur le territoire, vu l’arrêt des réunions, les projets doivent également pouvoir être conduits à distance. La Fédération LGBTI+ poursuit néanmoins son action par le biais des réseaux sociaux. Elle reste vigilante, en particulier contre les actes LGBTIphobes et les appels à la haine contre les personnes LGBTI+ ou tout autre bouc-émissaire, qu’il s’agisse d’actes individuels (lien article de presse) ou de campagnes organisées (lien sur les homophobes protestants américains).

Dans ces conditions, deux axes de travail nous mobilisent particulièrement :

  1. La continuité des actions d’information et d’écoute, notamment par l’utilisation des outils à distance, tels que le téléphones et les groupes sur les réseaux sociaux ;
  2. L’organisation des réunions de travail à distance, par la visio-conférence ;
  3. La préparation de la reprise des activités à la fin de la période de confinement.

La Fédération LGBTI+ a tenu samedi 28 mars son Conseil d’Administration en visio-conférence. Elle le fera tous les mois dans la période de confinement. Elle profitera aussi de cette période pour poursuivre le développement des projets au service du mouvement LGBTI+, des associations et de la population.